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Chapitre 10: Malédiction

« C'est ma guerre, et je ne sais même pas de quel côté je suis... »

   J'étais officiellement maudit. Sérieusement, je me demandais où était passé mon ange gardien, il était en vacance ou quoi ? Peut-être avait-il tout simplement démissionné.

— Tout le monde va bien ? se renseigna Charlotte en relevant la tête.

   Je ne répondis pas, le regard figé sur le frère de mon ami. Je l'avais vu quelques fois auparavant, quand il passait chercher Eliott au lycée. Je ne le connaissais pas beaucoup, mais je ne supportais pas de le voir dans cette position. J'avais le cœur lourd et la gorge sèche. La jeune élémentaire se tourna vers moi.

— Ça va ? Tu saignes.

   Je baissai les yeux sur mes bras ensanglantés et parsemés d'éclats de verre. Le liquide écarlate avait tâché mon tee-shirt. J'avais l'air d'un tueur en série comme ça. Lorsque je me redressai, je remarquai que le jeune policier avait tourné la tête dans ma direction. Je croisai son regard effrayé et horrifié à la fois. Lui aussi m'avait reconnu.

— Samuel... souffla-t-il.

   Je restai immobile, la bouche entrouverte, ne sachant pas comment réagir ni quoi répondre. Mon cœur s'emballa brusquement et ma respiration se coupa, donnant l'impression qu'on m'avait donné un coup de poing dans la poitrine. Ce regard qu'il portait sur moi était douloureux, plus que n'importe quelle blessure que j'avais déjà eus.

— Tu le connais ? s'étonna Charlotte en haussant les sourcils.

   J'ouvris la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit.

— On n'a pas le temps de discuter de ça, la police arrive. Il faut qu'on parte tout de suite ! nous pressa Yoann.

   Charlotte se releva brusquement et se dirigea vers le frère d'Eliott. Elle posa ses mains des deux côtés de son crâne, quelques instants plus tard, il perdit conscience.

— Allez-y, intervint le lycéen. Je vais distraire les policiers.

   Yoann acquiesça sans protester et chargea le policier sur ses épaules avant de sortir par la fenêtre qui avait explosé sous l'impact des balles un peu plus tôt.

—  Samuel, viens m'aider, m'appela Charlotte.

   Je sortis enfin de ma torpeur et me tournai vers elle. Elle avait passé son bras sous celui du deuxième homme pour le soulever. Je la rejoignis rapidement et me plaçai de l'autre côté, nous sortîmes à la hâte. Le jeune policier était assez lourd, même pour deux personnes. Nous avancions le plus rapidement possible. Le plus dur fut sans doute de le faire passer par-dessus la clôture au fond du jardin. Je ne voyais déjà plus Yoann, comment faisait-il pour progresser aussi vite ? Une fois l'obstacle franchi, nous avons accéléré le pas.

   Je me demandais comment l'élémentaire resté sur place comptait s'occuper des forces de l'ordre à lui tout seul. Je ne le connaissais pas, mais j'avais peur pour lui. Cependant, je ne posai aucune question à Charlotte. Ce n'était ni le l'endroit ni le moment de s'interroger là-dessus. Le plus important était de savoir comment nous allions échapper aux policiers, car le lycéen n'arriverait pas à les retenir bien longtemps et ils n'auraient aucun mal à nous rattraper une fois au volant de leur voiture.

   J'eus très vite ma réponse en débouchant sur une ruelle au milieu de laquelle se tenait une camionnette noire. Les portes de derrières étaient ouvertes et un homme nous faisait signe de nous dépêcher. Nous montâmes rapidement et il referma les portières derrière nous. Le véhicule démarra immédiatement, me faisant presque perdre l'équilibre.

   L'adrénaline de la course retomba peu de temps après, la scène repassait en boucle dans ma tête. La jeune femme qui était morte, elle devait avoir seulement vingt-cinq ans, pourquoi est-ce qu'ils l'avaient tué ? Elle semblait inoffensive, alors pourquoi ?

   Je me souvenais encore de son visage pétrifié, de l'expression inscrite dessus, du sang qui coulait le long de son corps pour rejoindre le sol... Bon sang ! Je n'avais pas signé pour ça !

   A l'instant où la camionnette s'arrêta, je sortis en trombe. Les mains jointent sur ma nuque, je marchais tête baissée, essayant de faire taire ma conscience. Des larmes s'échappèrent malgré moi de mes yeux. Je sentis une main se poser doucement sur mon bras.

— Samuel...

Je levai la tête vers le ciel en fermant fort les paupières pour retenir mes sanglots et me mordis violemment l'intérieur de la joue.

— Ce n'est pas ta faute.

   Évidemment que ça l'était ! J'étais autant responsable que les trois autres. Qu'est-ce que j'avais fait bordel ?!

— Elle était innocente, lâchai-je dans un souffle. Elle n'avait rien fait...

   J'entendis Charlotte soupirer dans mon dos.

— On ne pouvait pas la laisser là après qu'elle ait vu nos visages, et l'emmener avec nous aurait présenté trop de difficultés et surtout, ça ne nous aurait servi à rien. Cette femme ne possédait aucunes informations.

   Je lâchai un rire nerveux.

—  Au fond, c'est tout ce qui vous intéresse, l'accusai-je. Vous vous en foutez du nombre de vies que vous prenez, du moment que vous arrivez à vos fins.

— C'est faux ! se défendit-elle. On fait ce qu'on peut pour limiter les dommages collatéraux, mais parfois on n'a pas le choix.

—  Elle n'avait rien demandé...

— Ce n'était qu'une humaine. Arrête d'avoir pitié d'eux, ils n'en auront aucune pour toi.

   Qu'une humaine... Elle disait ça comme si elle pensait que les élémentaires étaient supérieurs aux humains. En vérité, les deux camps n'étaient pas si différents l'un de l'autre. J'avais été naïf, je croyais que je pouvais empêcher la guerre, je n'avais pas compris qu'elle avait déjà commencé. J'aurais voulu rester neutre, mais c'était impossible. Personne ne pouvait y échapper, la mort de cette femme n'était qu'un rappel de cette évidence. Si on voulait survivre, on devait choisir une équipe. Ceux qui resteraient au milieu seraient les premiers tués.

   De mon point de vue, les objectifs des élémentaires semblaient plus justes que ceux des humains. Mais ce n'était qu'une illusion. Personne n'a jamais vu de justice dans une guerre, seul le pouvoir et la vengeance animent les soldats. Si je voulais survivre, j'étais obligé de choisir un camp. Charlotte avait beau se battre par vengeance, elle n'avait pas tort en disant que les humains ne m'épargneraient pas. Parce-que j'étais leur ennemi. Parce-que je faisais partie d'une autre espèce. Parce-que je représentais un danger pour eux.

Retourne ses phrases, Samuel.

   Ils étaient mes ennemis. Ils faisaient partie d'une autre espèce. Ils représentaient un danger pour moi. C'était pour cela qu'il fallait que je rejoigne les élémentaires. C'étaient eux, mon vrai camp.

— Tu as raison, reconnus-je en me tournant vers elle.

   Elle me sourit gentiment, puis elle me désigna d'un signe de tête le bâtiment dans lequel était entré le reste des élémentaires.

— Viens, faut soigner tes blessures si tu ne veux pas que ça s'infecte.

   Je la suivis sans protester vers ce qui semblait être un ancien centre commercial. Les étagères qui formaient anciennement les rayons avaient été déplacées contre les murs. Une multitude d'armes à feu reposaient dessus, je me demandais comment ils avaient pu en obtenir autant, ils devaient bien connaître le trafic. Les anciennes petites boutiques de la galerie avaient été transformées en infirmerie ou en chambre pour ceux qui vivaient ici.

   C'était beaucoup plus grand que ce à quoi je m'attendais et beaucoup plus propre aussi. Je pensais découvrir un vieil entrepôt en désordre ou une usine désaffectée, mais certainement pas un centre commercial reconverti en base militaire.

— Tu pourras dormir ici, si tu veux, me proposa Charlotte. Enfin, à moins que tu préfères continuer à vivre avec ta famille.

— Je ne veux pas l'impliquer là-dedans, répondis-je presque immédiatement.

— Elle le sera un jour ou l'autre, certifia-t-elle.

— Je sais.

   La pensée de quitter ma mère et ma sœur me faisait mal, mais je n'avais pas le choix. Je l'ai déjà dit, j'étais un mauvais menteur, je n'aurais jamais pu mener une double existence. Et je préférais qu'elles pensent que j'avais fugué, plutôt qu'elles apprennent que je faisais partie de l'Association. Elles ne l'auraient pas accepté et lire la déception dans leurs yeux aurait été trop douloureux. Je n'avais pas assez de courage pour affronter ça.

— Je n'aurais jamais pensé que tu étais comme ça.

   Je tournai la tête vers la personne qui venait de parler, les sourcils arqués. C'était le frère d'Eliott.

   Il avait repris ses esprits, ses mains étaient attachées dans son dos et deux hommes marchaient à ses côtés

— Les gens sont rarement comme on les imagine, répliquai-je en tentant de soutenir son regard rempli de haine.

   Les hommes le forcèrent à avancer en lui saisissant les bras. Il se retourna pour continuer à me parler

— Tu comptes t'en prendre à Eliott aussi, hein ? C'est pour ça que tu te fais passer pour son ami ?

   J'accusai le coup sans un mot.

— Il ne t'a rien fait ! Pourquoi tu lui veux du mal ? Il ne vous a rien fait !

   Je continuai à le fixer, sans rien dire. Je sentais le regard interrogateur de Charlotte qui ne connaissait sans doute pas Eliott. Lui non plus je ne le verrai plus, pas plus que n'importe quel élève du lycée.

— Si tu lui fais du mal je te tuerais ! vociféra-t-il. T'entends ? T'approche pas de lui !

   Les deux élémentaires le firent tourner à l'angle de la galerie, coupant le contact visuel. J'entendais encore ses avertissements et ses menaces d'ici, mais je les ignorai et me remis à marcher en direction de l'infirmerie.

— C'est qui Eliott ? m'interrogea Charlotte en me rattrapant.

   Je m'arrêtais en me mordant la lèvre inférieure. Je n'avais vraiment pas envie de parler de lui à cet instant. Plus tard. Un autre jour.

— C'est un ami... humain? se risqua-t-elle.

   Je baissai la tête pour éviter de croiser son regard.

— C'est quelqu'un que je ferais mieux d'oublier.

   Je m'apprêtais à reprendre ma route, mais elle me retint par le bras. Je plongeai mes yeux gris dans les siens.

— Si c'est vraiment ce que tu veux, je peux t'aider.

   J'haussai un sourcil en accent circonflexe.

— M'aider à l'oublier ?

   Elle hocha positivement la tête, sans me lâcher du regard.

— Je peux effacer tes souvenirs de lui. Enfin, pas vraiment tes souvenirs, mais au moins l'affection que tu as pour lui.

   Une certitude apparut soudain dans mon esprit, une réponse à beaucoup de mes questions. Je venais enfin de comprendre quel était son élément. A vrai dire, beaucoup d'indices pointaient déjà dans cette direction, mais je les avais ignorés, car je ne pensais pas que c'était possible. Ils n'étaient plus sensés exister.

— Tu es une élémentaire de l'Esprit, n'est-ce pas ?

   Un sourire apparut sur son visage, confirmant mon hypothèse. Elle faisait partie de la première génération, la plus puissante de toutes. Je n'osais même pas imaginer l'étendue des pouvoirs auxquels elle avait accès. L'Esprit était, de loin, le plus complexe des éléments. Elle le maitrisait déjà beaucoup, depuis quand expérimentait-elle son don ?

— Alors ? Tu veux que je le fasse ou pas ?

   Est-ce que je voulais vraiment oublier ? Est-ce que ce n'était pas une erreur ? Ça semblait tellement accessible comme solution, tellement simple... trop, peut-être ? Etait-ce lâche ou intelligent de choisir la facilité ? Un mélange des deux, sans doute.

Ecoute ton cœur, Samuel.

Merci d'avoir lu !

Alors ? Vous pensez qu'il va décider de garder ses souvenirs ou pas ? :)

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