Chapitre 2
- Je suis désolé, mais cela ne va plus entre nous.
A cette phrase, les yeux de la jeune fille s'emplirent de larmes.
- Mais p-pourquoi ? hoqueta-t- elle.
- Je ne ressent pas la petite étincelle, répondit le garçon.
A l'intérieur, il jubilait. Encore un cœur brisé par lui, le bel et ravageur Apollon.
Elle éclata en sanglots et le jeune homme continua :
- On reste ami, hein ?
En réalité, il s'en fichait totalement. Mais c'était la phrase qu'il disait pour signifier qu'il la quittait entièrement. La jeune blonde essuya les traces de maquillage et son nez morveux pour répondre.
- D'accord. Je-je...
Sa voix se brisa.
Elle se leva, et ouvrit la bouche comme si elle voulait prononcer quelque chose mais se ravisa et retourna vers ses amies, ses longues jambes parcourant la cour avec hésitation.
Apollon, lui, s'étira sereinement. Il la regarda s'effondrer dans les bras d'une copine en pleurant. "Pitoyable " pensa-t-il.
Aussitôt, ses deux amis se précipitèrent vers lui.
- Alors, elle l'a pris comment ? s'esclaffa Jan, souriant.
- Plutôt bien. Elle ne m'a pas traiter de connard, ou d'autre insultes.
Trian éclata de rire.
- T'es à combien ? demanda-t-il.
- 4, répondit Apollon avec un rictus moqueur.
- T'es en train de battre Joel !
Il acquiesça, fier de lui. Ce jeu avait commencé au début de l'année, c'est à dire six mois auparavant. C'était un défi entre lui et Joel, un tombeur de filles blond aux yeux bleus. Ils devaient briser le cœur du plus de filles jusqu'à la fin de l'année. Apollon avait immédiatement relevé le pari. Un peu de piment dans sa vie ne lui faisait pas de mal. C'était lui, toujours en recherche d'action, même si cela pouvait apporter quelques dangers. Il avait besoin de cette dose d'adrénaline, une sorte de drogue pour lui. Alors ce jeu avait été une aubaine, autant pour cela que pour exercer ses talents de séducteur avéré.
Après Anna, la jeune blonde aux formes bien affirmées avaient suivi Michaela et Diana. Et il venait de rompre avec Cassandra. Cela lui faisant un total de quatre, il dépassait Joel qui était à 3.
Il n'eut guère le temps de discuter plus, car la sonnerie retentit dans la cour. Apollon se mordit la lèvre inférieure et alla en direction de sa classe, en passant à côté de la belle Cassandra, il tourna la tête alors que les amies de la jeune fille lui lançaient un regard noir.
Il sifflota tranquillement en rentrant dans la classe,s'attirant les éclairs des yeux du professeur de... En fait, il ne savait pas. Il assistait aux cours, sans y être vraiment. Il pensait toujours à autre chose, dessinait, écrivait des chansons. Enfin, tout, sauf écouter le cours d'en face. Malgré cela, ses résultats étaient plutôt bons, alors les professeurs ne lui faisaient aucun reproche. Le seul cours qu'il l'intéressait était celui de sciences et Maths Physique. Il était passionné par cette matière- d'ailleurs, un poster de Robert Johnson dans sa chambre en témoignait.
Il passa donc la première heure à dessiner le vaisseau Hope, l'espoir de l'humanité. Tant de gens accordaient leur confiance en ce petit engin. Capable de transporter une petite cinquantaine de personnes sans compter le personnel, il était leur seul chance de survie.
Bien qu'Apollon avait la chance d'habiter dans un pays ne souffrant que de quelques tremblements de terre et de quelques tempêtes bénignes, il rêvait de quitter cette planète avant qu'elle n'implose. Quitte à devoir quitter sa famille. En plus de le sauver d'une mort lente et douloureuse que l'humanité s'apprêtait à endurer, son besoin de danger serait comblé.
La seule personne qui lui manquerait sur cette Terre serait sa petite sœur Artemis. Oui, ses parents avaient jugé intelligent de les nommer comme les deux dieux jumeaux. Quoique, son nom le définissait plutôt bien. Beau, intelligent et maître des arts... Tout lui.
Aussi extrêmement modeste.
Il sourit, découvrant ses dents blanches parfaitement alignées. Il commença à scruter la classe, surtout les filles, pour définir sa prochaine victime. Matilde se retourna et lui lança un regard cajoleur. A peine était-il célibataire qu'elle lui sautait dessus... Comme quoi, les nouvelles circulaient vite dans cet établissement. La jeune brune lui lança un papier.
Il le ramassa en soupirant. Une boulette de papier ? Vive l'originalité ! Il déplia le message et lut :
"J'ai entendus dire que tu avais rompu avec Cass'...
Ya qqchs qu'allait pas ?"
Il passa outre les fautes d'orthographe et saisit son stylo.
" Pas mon style"
A peine avait-il rendu le papier à la jeune fille qu'elle lui répondait.
"C quoi ton style ?"
Il réfléchit avant de répondre. Il contempla la jeune fille de la tête aux pieds. Ses cheveux bouclés et sa peau mate de métisse s'harmonisaient plutôt bien avec ses yeux verts, peu communs. Elle était de grande taille et son style vestimentaire n'était pas négligé. Elle était parfaite !
" Les filles comme toi ;-)"
Il vit le visage de la jeune fille s'éclairer aussitôt et il se mordit la lèvre. Son plan marchait à merveille. Il la vit griffonner furieusement sur le brouillon et le lui lancer .
" Je dois avoué que tu me plais aussi pas mal "
Ce que l'orthographe de cette fille était pitoyable. Il s'attacha un petit soupir. Il était sans doute le seul de cette classe à vouer un culte aux mots écrits correctement.
Ce qui étonnait un bon nombre de personnes vu sa passivité pendant les cours.
Il tapota son crayon contre la table et commença à réfléchir à une réponse. Il fut sauvé par l'annonce du cours suivant. Alors qu'ils se dirigeait vers la classe de physique, il sentit un courant d'air sur sa main. Il releva les yeux et vit Matilde lui lancer un sourire espiègle.
Il soupira. Elle était sûre de l'avoir dans sa poche alors que c'était le total contraire. Il passa devant une vitre et profita pour admirer son reflet.
Il passa un coup de main dans sa chevelure brune et cligna ses beaux yeux bleus. Avec sa peau bronzée et ses muscles saillants, il était l'un des plus beaux garçons de son années. Et il le savait. Et en profitait.
- Hey ! Quand tu auras fini d'admirer ton reflet, tu pourras te dépêcher un peu.
Il se retourna et vit Trian le regarder d'un air narquois. Apollon serra les poings avant se poursuivre son chemin. Arrivé devant la salle B24, il s'arrêta et s'y engouffra. Le professeur, Madame Bianca, les attendait, debout à côté de son bureau.
Il s'assit silencieusement et le cours commença.
- Comme vous l'avez sûrement deviné, ou entendu dire par vos camarades, notre nouveau sujet sera les catastrophes naturelles. Quelqu'un peut-il déjà me dire pourquoi elles ont commencés ?
Il leva aussitôt la main et le regard de son professeur s'illumina.
- Oui ?
- L'homme a abusé dans sa consommation d'hydrocarbures, d'électricité et autres donc la Terre s'est révoltée.
- Et sais-tu à quelles catastrophes devons-nous faire face ?
- Tremblement de terre, éruptions volcaniques, sécheresse, tempêtes...
- Oui ! Bravo ! Et pour faire survivre la race humaine qui dépérit un peu plus chaque jour ( moins dans notre pays, heureusement ), le gouvernement parle d'envoyer une cinquantaine de personnes sur Mars pour coloniser la planète. Depuis que l'on a découvert de l'eau sur mars en grande quantité, c'est le projet de l'homme le plus intelligent de notre planète : Robert Johnson.
Apollon suivit le cours avec attention. Quand la fin des deux périodes consécutives sonna, le jeune homme se fit arrêter par Madame Bianca.
- Monsieur Belfast ? Pourriez-vous rester un moment ? Votre prochain professeur est au courant, ne vous en fait pas.
Le jeune garçon s'arrêta, un peu étonné. Il ne laissa rien paraître et fit signe à ses amis de le laisser. Il se retourna vers la dame et fit :
- Oui, Madame ?
Cette dernière s'assit à son bureau et sortit une feuille de son tiroir, mais ne laissa pas Apollon la voir. Elle commença :
- Je sais que vous êtes passionné par les sciences. Je sais aussi que c'est la seule branche à laquelle vous prêtez attention. Je ne vous fait aucuns reproches, je ne suis pas votre mère. Mais notre école a reçu une invitation pour un élève qui ferait un stage en centre-ville. Avec votre héros, Monsieur Johnson.
Le jeune garçon sentit son cœur s'arrêter. Son rêve le plus fou était à portée de main.
- J'ai convaincu mes collègues de vous choisir vous, ce qui n'était pas gagné à cause de votre passivité. Je compte donc sur vous pour améliorer ce comportement, sans quoi je choisirai une autre personne. C'est bien compris ?
-Je... J-e vais essayer, balbutia Apollon, ce qui n'était pourtant pas son habitude.
- Je ne veux pas que vous essayiez ! Je veux que vous le fassiez, répliqua sèchement la prof. Montre-moi que j'ai eu raison de vous choisir vous !
Il hocha douloureusement de la tête.
- Bien, voici donc le bulletin d'inscription à faire signer par vos parents et à me rendre au plus vite ! Vous pouvez disposer.
Il remercia la femme et sortit. Il alla immédiatement dans son prochain cours, celui de littérature. Autrement dit, le cours qu'il haïssait le plus. Mais la promesse qu'il avait faite à Madame Bianca lui revint en tête. Il s'assit donc calmement à sa place.
Pour la première fois depuis une éternité, il écouta attentivement un cours autre que celui de sciences/ physique. Il leva même le bras pour répondre à deux ou trois questions. Certains élèves le dévisagèrent d'un air estomaqué.
A la fin de la matinée, un prof l'interpella.
- Monsieur Belfast, je tiens à vous féliciter. Je vois que nous avons fait le bon choix en faisant confiance à Madame Bianca. J'espère que votre comportement restera sur cette voie.
- Je ferais ce que je pourrais.
Apollon se sentit bizarre. Il était fier de lui, fier d'avoir été un élève presque modèle pendant plus qu'une période.
- Je compte sur vous, finit le maître.
Apollon hocha la tête en se mordant la lèvre. Après cette petite conversation, il s'empressa de regagner l'arrêt de bus. Ce dernier commençait à décoller lorsque le jeune homme arriva en courant. Quand il entra dans le véhicule, nombreux lui lancèrent des railleries moqueuse. Il y répondit en souriant, sachant que ce n'était que des boutades.
Il prit place à côté de Matilde, qui l'attendait en souriant de ses lèvres maquillées.
- Alors, t'en as mis du temps, railla-t-elle. Qu'est-ce que tu faisais ?
- Un prof voulait me féliciter.
- Toi ? Apollon Belfast félicité par un professeur ? s'exclama la jeune métisse en riant.
Elle commençait à l'énerver. Pourquoi ne croyait elle pas en lui ?
- Oui, et ? J'ai le droit de vouloir être un bon élève, mentit-il.
- Je ne croyais pas cela de toi, se moqua-t-elle.
Elle lui tapait vraiment sur les nerfs. Il regarda le paysage par la vitre. La ville s'étendait à leur pieds, grise et terne. Seul le quartier riche, ou le centre de la ville, était un peu plus colorée. Au-delà de la ville, c'était le désert. 50 kilomètres de terres arides, de vents brûlants et de sable dangereux. Résultat de la Grande sécheresse, qui avait eu lieu en 2224.
Le reste du trajet, il se terra dans le silence. Dès qu'il fut arrivé, il descendit du véhicule. Ces trajets aériens lui refilaient tout le temps le mal de mer, mais en l'air.
Il commença a marcher pour rentrer chez lui. Il avait la chance d'habiter dans une petite maison avec un jardin, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Ce n'était certes pas une villa mais il avait une chambre pour lui et un grand salon.
Il poussa la porte du bâtiment à criant un " Je suis làààà !" retentissant. Il se précipita vers sa mère, qui cuisinait, et s'éclaircit la gorge.
- Maman, commença-t-il pour captiver son attention.
Elle se retourna avec un grand sourire dont il avait hérité.
- Oui mon chéri ?
- En fait, l'école m'a proposé un stage... En centre-ville.
Il omis de dire avec qui se passait le stage. Ses parents étaient furieux contre Robert Johnson. Ils ne l'avaient jamais connus mais dès qu'on parlait de lui, c'était une tempête qui explosait dans la maison. Pour cette raison, Apollon ne les laissait plus entrer dans sa chambre. Il ne voulait pas qu'ils arrachent des murs le poster du célèbre savant, les fiches de maquettes, les vaisseaux miniatures posés sur les étagères et tout le bazar en rapport avec l'espace. La famille du jeune garçon avait une politique très particulière : " Si on a pollué la terre ainsi, subissons-en les conséquences" comme disait son père.
- Ah bon ? C'est pourquoi ?
- Pour s'occuper des plantes du Grand Park, mentit-il bravement.
- Oh génial ! Je suis très contente que tu m'en aies parlé !
Elle signa la feuille, alors que son fils en cachait une partie avec son bras.
- Tiens, c'est fait. Range tes affaires, nous mangeons dans cinq minutes.
Il s'exécuta, tout en serrant le papier.
Il était pour lui la promesse d'un avenir meilleur.
Helloooo !
Comment allez-vous ?
Alors, ce chapitre ?
J'ai décidé de le poster bien plus tôt que prévu ^^
Comment trouvez-vous Apollon ?
C'est bizarre à dire mais je l'aime énormément, presque autant qu'Arianne, malgré son caractère...
Bref...
N'hésitez pas à me donner des conseils et à me faire des critiques !
Elles sont plus que bienvenues !
J'espère que cette fiction vous plaît toujours autant et à la prochaine pour la présentation du dernier personnage !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro