6 ‣ La Haute Famille De Cristo
Lori
Les poings de Lori s'abattaient avec force sur le sac de frappe. À l'intérieur des gants d'entraînement, ses mains étaient de plus en plus moites. La dragonnière alternait les coups de poing et de jambes. La sueur ruisselait sur tout son corps, des mèches de cheveux collaient à son front. Lorsqu'elle termina son enchaînement, elle était à bout de souffle. Elle se pencha en avant en respirant bruyamment.
— T'es encore là ? Je croyais que tu voyais ta famille aujourd'hui.
La jeune fille reconnut la voix de Rafel sans avoir à lever la tête. Elle se laissa tomber sur le tatami, épuisée. Sa poitrine se soulevait rapidement au rythme de ses inspirations. Elle attendit que son rythme cardiaque diminue avant de répondre.
— Je me suis dit que c'était préférable que je dépense mon énergie avant de voir mes parents, railla-t-elle.
Le garçon rigola et vint s'accroupir à côté d'elle.
— Je vois. Tu t'es bien défoulée là.
— Ouais.
Tout comme elle, Rafel avait été rapatrié au camp d'entraînement des dragonniers il y a plusieurs semaines. Depuis, leurs instructeurs ne leur avaient laissé aucun moment de répit, alternant les sessions de vol et de combat. Sans doute prévoyaient-ils de les envoyer au front bientôt, les nouvelles de la guerre n'avaient pas été très positives ces derniers temps.
Une part de Lori était curieuse de mettre les pieds sur terre. Jusque-là, elle n'était encore jamais descendue des archipels aériens de l'Empire Suspendu. Alors elle attendait avec impatience que le Culte l'envoie en soutien aux comptoirs commerciaux terrestres.
Mais l'autre part d'elle n'avait pas hâte de découvrir la guerre et les horreurs que décrivaient les livres d'histoire. Jamais elle n'aurait cru que l'Empire Suspendu se retrouverait dans un nouveau conflit de cette envergure. Lorsque la Coalition des Nations Populaires leur avait déclaré la guerre, huit ans plus tôt, personne n'avait vraiment pris cette nouvelle au sérieux. Après tout, que pouvait une armée terrestre contre un Empire aérien ? Mais la dernière année, l'Empereur avait envoyé plus de Célestiaux et de dragonniers que jamais au front.
Cependant, la terre attendrait car, ce jour-là, ses parents avaient requis la présence de Lori à l'archipel familial. Elle avait donc reçu une permission, on ne refusait rien à la Haute Famille De Cristo.
Lori se tourna vers son camarade dragonnier. Rafel avait enfilé une tenue de sport et avait coincé son épaisse tignasse noire sous un bandeau rouge. Ses yeux d'habitude rieurs étaient aujourd'hui voilés d'une inquiétude que Lori ne lui connaissait pas. Elle se redressa sur les coudes mais, avant qu'elle n'ait le temps de l'interroger, le garçon prit la parole.
— Je me demande qui va être le nouveau dragonnier. Ça fait longtemps qu'on a pas eu de sang neuf par ici.
Durant les dernières décennies, la fréquence d'apparitions d'œufs de dragons avait drastiquement diminué. Auparavant, l'Empire comptait deux à trois naissance par an. Mais les dix dernières années avaient seulement vu naître trois Cavaliers draconiens. Alden, l'héritier du trône, Rafel, et elle. Et puis pendant quatre ans, plus rien, ce qui n'avait pas manqué de nourrir les rangs des groupes d'hérétiques.
— On le saura bien assez vite.
Rafel sembla hésiter. Il se mordit la lèvre, les yeux perdus au loin.
— Tu penses quoi de cet œuf qu'ils ont trouvé au nord des archipels ? finit-il par demander. C'est un peu étrange, non ?
Lori haussa les épaules. Elle n'était pas vraiment étonnée qu'il existe encore des dragons sauvages dans l'Empire, mais cette histoire n'allait certainement pas servir les intérêts du Culte draconiste. Elle leur souhaitait bien du courage pour expliquer pourquoi ce "cadeau des dieux" avait été trouvé dans un endroit presque inaccessible pour les humains.
Même si elle en brûlait d'envie, elle ne pouvait pas se permettre de dévoiler ses pensées à voix haute. Surtout pas ici, où la moitié des gens avaient la capacité d'entendre ses paroles à une demi-lieue.
— Je ne sais pas, répondit-elle simplement.
Elle se laissa retomber sur le tapis et glissa les bras sous sa tête. Elle essayait de ne pas se laisser aller à des réflexions hérétiques qui pourraient lui attirer de graves ennuis.
Même si les dieux existent, je doute que leur volonté soit celle que les Messsagers draconiens clament, et je doute encore plus qu'elle se manifeste à travers les dragons.
Malgré les doutes qu'il exprimait, elle savait que Rafel était un fervent croyant. C'était d'ailleurs assez surprenant, étant donné ses origines.
Son père était à la tête de la plus grande entreprise de fabrication de voies ferrées de l'Empire et s'occupait notamment des grandes lignes ferroviaires qui reliaient des archipels des Hautes Familles à l'archipel-capitale. Dans un Empire où les transports aériens étaient considérés comme un blasphème aux dieux draconiens et formellement proscrits, il détenait un pouvoir incommensurable.
Habituellement, les industriels n'étaient pas réputés pour être sans reproche côté religion, mais ici les rôles étaient inversés. Elle, fille de la Haute Famille De Cristo, esquivait autant de séances de prières qu'elle pouvait, et lui, enfant porté dans la haute société par les avancées technologiques, gardait une foi presque inébranlable pour les dieux draconiens.
— Alden en sait sûrement plus que nous sur cet œuf. Je lui poserai la question quand il rentrera, déclara Rafel.
L'adolescente laissa échapper un rire amer.
— Il ne risque pas de revenir de sitôt. Son père a besoin de lui plus que jamais en ce moment.
Elle avait pitié de son camarade. Elle n'osait même pas imaginer le poids des responsabilités qui devait lui incomber. Fils héritier de l'Empereur et Cavalier draconien, difficile d'avoir un emploi du temps plus chargé que ça. Et les tensions devaient être à leur comble à la capitale depuis l'élection du nouveau sénat.
— En parlant de père, reprit-elle, le mien m'a demandé d'être à la maison avant le dîner. Il faudrait que j'y aille. Je serai de retour demain, si tu veux qu'on s'entraîne ensemble.
— J'ai été affecté à une nouvelle mission, lui révéla-t-il. On m'envoie à Lillport, sur l'archipel de Stork.
— À cause de l'explosion ? Pourquoi est-ce qu'ils envoient un dragonnier là-bas ?
Rafel haussa les épaules.
— Parfois, les voies du Culte draconiste sont encore plus impénétrables que celles des dieux.
Lori se remit sur pied en même temps que Rafel. Le garçon lui tapota l'épaule avec affection.
— Bon courage avec ta famille.
— Merci, j'en aurais besoin. Bonne chance avec ta mission aussi.
Elle se changea, rassembla ses affaires et quitta la salle d'entraînement. Une fois dehors, elle porta ses doigts à sa bouche et siffla.
— Furtive, on y va ! s'écria-t-elle.
Quelques secondes plus tard, la dragonne fendit les nuages et piqua vers Lori. Elle étendit ses longues ailes translucides pour ralentir sa descente. Ses pattes griffues s'enfoncèrent dans la terre. Lori passa sa main sur son cou et contourna la créature pour grimper sur son dos. Elle abaissa ses lunettes de vol devant ses yeux et pressa ses talons contre le flanc de sa dragonne. Furtive émit un gazouillement de contentement et s'envola.
L'île où était basé le camp d'entraînement des dragonniers n'était pas reliée au reste des archipels par une voie ferrée. Il n'y avait pas d'autre façon d'y accéder qu'à dos de dragon.
Alors que Furtive et elle prenaient de l'altitude, l'îlot rétrécissait dans l'océan bleu du ciel. Dans son dos, elle pouvait apercevoir la pointe des récifs les plus élevés des îles de l'archipel-capitale et de celles de l'archipel de Gridley, plus au sud, mais ils disparurent dans la brume à mesure qu'elles s'élevaient. Lorsqu'elles eurent atteint leur altitude de croisière, juste au-dessus des nuages, la jeune fille s'allongea sur le cou de sa créature et ferma les paupières pour se reposer le temps du trajet. L'archipel de Cristo se situait à une heure de vol de là. La dragonne se laissa porter par les courants du vent qui gonflaient ses ailes.
Bien qu'elle soit dragonnière depuis quatre ans, Lori ne se lassait jamais de voler avec Furtive. Au début, c'était surtout l'excitation qui la gagnait. Maintenant, au milieu des nuages et loin des archipels, c'était plutôt une profonde impression de calme et de liberté. C'était comme si, le temps du trajet, plus rien n'avait d'importance. Pendant ces vols, elle pouvait oublier ses devoirs. Ceux de Cavalière draconienne, de servante des dieux, de soldat et de fille de Haute Famille.
Mais comme à chaque fois, ces moments de quiétude prenaient fin bien trop rapidement. Alors qu'elle avait l'impression d'être dans les airs depuis seulement une dizaine de minutes, les remparts de l'île centrale de l'archipel de Cristo s'élevaient déjà au loin.
Elle caressa le flanc de Furtive pour lui indiquer de ralentir.
— On ferait mieux de se camoufler, souffla-t-elle. Ce n'est pas le moment d'attirer l'attention.
Et aussitôt, un picotement magique la parcourut. Le corps de sa dragonne s'effaça peu à peu dans le ciel jusqu'à devenir complètement invisible, et elle avec.
Furtive plana au-dessus des hauts murs qui encadraient Grimegard, la ville principale. C'était un petit bijou de modernité divisé sur trois îles voisines. Elle avait été érigée seulement un siècle plus tôt, pour faciliter l'accès aux mines de Célcium situées dans les gouffres des Îles de Métal qui composaient une bonne partie de l'archipel de Cristo. L'exploitation de ce métal qui n'existait que sur ces îles aériennes constituait le principal atout de sa famille, et même de l'Empire entier sur le reste du monde terrestre.
La dragonne perdit de l'altitude. Ses griffes frôlèrent presque le dôme vitré de la bibliothèque. Elle effectua un large arc dans les airs pour contourner la grande horloge qui se dressait devant eux. Derrière le cadran en verre, ses longues aiguilles tiquaient en harmonie avec les roues dentées du mécanisme.
Elles atteignirent la grande avenue au bord de laquelle s'étendaient des rangées d'arbres bien taillés. Des voitures à vapeur roulaient paisiblement sur les pavés. Furtive bifurqua dans une rue parallèle et slaloma entre les habitations en pierre claire. Le regard de Lori s'accrochait aux segments de vie qu'elle pouvait apercevoir derrière les fenêtres. Une famille en train de dresser le couvert pour le dîner, une femme réajustant son couvre-chef devant le miroir de sa commode coiffeuse, un homme dont les mains caressaient les boutons du corset de sa femme...ou de sa maîtresse. Lori adorait se faufiler dans les secrets des gens, sans que personne ne puisse la voir.
Furtive agita ses ailes pour survoler le centre d'astronomie dont le toît s'ouvrait pour laisser sortir une longue lunette d'observation. De l'autre côté du bâtiment s'étendait l'immense lac De Cristo, nommé après sa famille. Un unique pont traversait l'étendue d'eau, reliant la grande avenue au domaine de la Haute Famille. Depuis sa construction, il était considéré comme l'une des neuf merveilles architecturales de l'Empire Suspendu.
L'édifice était soutenu par huit géantes mains en béton qui jaillissaient de l'eau, symbole des quatre dieux draconiens primaires. Des arches dorées traçaient des somptueuses courbes de chaque côté du viaduc. Sur les bordures de l'île volante, l'eau du lac plongeait dans le vide. Même si elle avait vécu toute sa vie à Grimeguard, Lori ne cessait d'être impressionnée par ce lieu à chaque fois qu'elle le survolait.
Les ailes largement déployées, Furtive plana au-dessus de la surface d'eau claire puis, rapidement, le lac laissa place aux jardins du domaine des De Cristo.
Sans qu'elle ait besoin de la guider, Furtive se dirigea vers la grande pelouse de l'arrière-cour et se posa dans l'herbe avec délicatesse.
D'une pression sur la nuque, Lori lui intima de marcher vers la demeure. Elle laissa ses sens de dragonnière se déployer. Le bruit de vaisselle parvint à ses oreilles. À l'étage, elle entendit les éclats de voix de ses frères et sœurs et reconnut aussi ceux de ses cousins.
Ils ont convié toute la famille ?
Elle poussa davantage ses capacités de perception, à la recherche de ses parents. Elle finit par trouver sa mère dans la salle de réception. Cette dernière parlait à voix basse, avec prudence.
— ... pas plus d'une dose. L'effet sera optimal trois jours après l'injection. C'est là que vos enfants auront le plus de chance d'être choisis par le dragon.
Le sang de Lori ne fit qu'un tour.
Elle sauta de Furtive et se précipita vers la fenêtre coulissante de l'arrière-cour. Sa dragonne poussa un piaillement aigu pour la rappeler, mais elle l'ignora.
Elle courut jusqu'à la salle de réception et ouvrit la porte à la volée. Tous les invités sursautèrent et firent volte-face, une main posée sur le cœur.
— Lori ! s'exclama sa mère. Ça ne va pas bien de rentrer comme ça ?
Lori considéra avec fureur le groupe d'adultes. Tantes, oncles, cousins lointains, tout le monde était présent.
— Vous voulez leur donner la drogue d'amplification ? s'emporta-t-elle. Vous n'allez pas...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Sa mère l'attrapa fermement par le bras et la tira hors de la pièce en claquant la porte derrière elle.
— Je t'interdis de dire un mot de plus !
— Sinon quoi ?
Elle se dégagea d'un coup d'épaule. Le regard sévère de sa mère se posa sur elle, mais la jeune fille ne broncha pas, déterminée à mener ce combat à bout.
Elle n'arrivait pas à croire que ses parents comptaient injecter cette drogue à d'autres enfants de la famille. Leur ambition ne connaissait donc aucune limite ?
— Je ne t'ai pas invitée pour que tu te mêles d'affaires qui ne te regardent pas, dit sa mère avec fermeté.
— Bien sûr que ça me regarde, cette drogue a failli me tuer !
— Si tu peux te montrer aussi insolente, c'est que tu es encore en vie, non ? Et tu es une Cavalière maintenant, grâce à nous.
Lori la dévisagea sans prendre la peine de dissimuler son dégoût. L'admiration qu'elle éprouvait pour elle enfant avait rapidement laissé place à une profonde amertume à mesure qu'elle avait réalisé que la soif de pouvoir de sa mère était insatiable.
L'adolescente ne parvenait pas à comprendre ce qui poussait ses parents à prendre autant de risques. Ils gouvernaient un gigantesque archipel et appartenaient à la Haute Famille la plus puissante de l'Empire Suspendu. Leur influence avait déjà doublé depuis son affiliation avec Furtive. Qu'est-ce qu'ils voulaient de plus ?
Non seulement ils risquaient la vie d'enfants qui n'avaient rien demandé, mais ils mettaient aussi en danger toute la famille en ayant entre leurs mains cette drogue proscrite.
À la dernière cérémonie d'affiliation, de nombreuses familles bourgeoises avaient été jetées dans le vide pour avoir fait usage de cette substance. Si l'Empereur et le Culte apprenaient que la Haute Famille De Cristo y avait aussi eu recours, ils ne feraient pas preuve de davantage de pitié.
— C'est tout ce qu'on représente à vos yeux ? Un moyen de gravir toujours plus l'échelle sociale ? Vous allez tous nous faire tuer !
Elle avait crié si fort que sa gorge brûlait lorsqu'elle se tut.
— Insolente, tu n'as pas la moindre idée de ce dont tu parles. Tu ne sais pas ce qu'on a fait pour t'offrir la vie que tu mènes.
— Ce que je sais, c'est ce que vous avez fait pour vous offrir la vie que vous menez.
Sa mère leva la main mais un grognement menaçant la dissuada de l'abaisser. Furtive se tenait dans l'encadrement de la porte, les oreilles rabattues en arrière et les babines retroussées. Les jambes repliées, elle était prête à bondir sur la mère de Lori. Elle n'avait que faire des codes et des rangs, son allégeance allait à sa Cavalière.
La femme jura entre ses dents et ramena son bras contre elle. Elle toisa Lori de bas en haut. Ses traits s'adoucirent. Dans un effort pour retrouver son calme, sa mère lissa le tissu de son col et passa sa main sur le côté de sa coiffure pour dompter ses mèches rousses volatiles.
— La drogue n'est plus aussi dangereuse que celle qu'on t'a administrée à l'époque, dit-elle d'une voix posée. Tes cousins ne risquent rien. Maintenant, va enfiler une tenue correcte. Ce n'est pas l'armée ici. Et qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ?
— Tu te fiches de moi ?
— Ça suffit, Lori, ordonna-t-elle sans hausser le ton. Je ne tolérerai pas une autre de tes affronts. Tu es dragonnière, mais ça ne te donne pas tous les droits. N'oublie pas que tout ce que tu as aujourd'hui, je peux te le reprendre d'un claquement de doigts. Dépêche-toi d'aller te changer. Je t'ai préparé des affaires.
Lori resta un instant immobile, les poings serrés. Une bataille de regards s'installa entre la mère et la fille. Entre celle qui avait sacrifié bien trop pour en arriver là, et celle qui, aveuglée par la fougue de la jeunesse, se mettait à lui tenir tête.
Lorsqu'elle sentit les larmes lui piquer les yeux, Lori se déroba. D'un pas furieux, elle monta les escaliers quatre à quatre et partit se réfugier dans la salle de bain. Elle verrouilla la porte et alla s'accrocher à l'évier. Elle serra l'ivoire aussi fort qu'elle le put pour contenir sa colère. En face d'elle, son reflet lui renvoyait une image bien déplorable. Sa peau était rougie tant elle avait crié, ses yeux étaient embués et ses lèvres tremblaient de rage. Elle s'essuya ses joues de sa manche et s'efforça de prendre de longues inspirations pour se calmer.
Derrière elle, un ensemble de vêtement pendait à un cintre. Sans doute la tenue que sa mère avait prévue pour elle. Elle ravala sa hargne, se maudissant d'avoir ainsi perdu contenance devant sa mère. Elle savait, pourtant, qu'elle n'obtiendrait jamais rien d'elle en criant et en s'emportant.
C'est tout ce que tu as retenu de ton éducation ? siffla la voix de sa mère dans son esprit.
Lori entreprit de défaire son uniforme et jeta son pantalon et son haut sur le carrelage. Elle enfila la blouse blanche en dentelle et accrocha le bustier par-dessus. Ça faisait des mois qu'elle n'avait pas porté une telle tenue et l'inconfort du corset ne lui avait pas manqué. Une longue jupe en velours brun vint cacher ses jambes et elle chaussa des bottes montantes en cuir. Ensuite, elle attrapa un peigne et essaya de mettre de l'ordre dans ses courtes mèches rousses. C'était surtout des raisons pratiques qui l'avaient poussée à couper ses cheveux, mais une partie d'elle l'avait aussi fait car elle savait que sa mère désapprouverait.
Elle abandonna les bijoux qu'on lui avait préparés et se contenta de poser le couvre-chef en toile transparente sur sa tête.
Sa mère voulait une fille calme et obéissante ? Très bien. Elle allait la lui donner.
Merci d'avoir lu !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro