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13 ‣ Au cachot le zigoto

Rohan

Le froid lui mordait autant la peau que la corde lui brûlait les poignets.

Les pensées engourdies par la panique et l'eau glaciale qui dégoulinait sur son visage, Rohan s'acharnait en vain sur les liens qui le maintenaient prisonnier. Enroulés autour de ses poignets, ils lui coupaient le sang et rongeaient sa peau comme de l'acide. Des lignes de sang traçaient un sillage le long de son avant-bras, emportées par la pluie. Mais malgré la douleur qui dévorait ses membres, Rohan se débattait de toutes ses forces.

Le souffle haletant, il donna un nouveau coup de pied contre le mur de la cabane de jardin pour essayer d'arracher ses cordes. Le tonnerre qui rugissait et la pluie qui martelait sans relâche les tuiles métalliques du plafond couvraient chacun de ses cris de frustration.

Un hoquet étouffé secoua sa poitrine, mais il ravala le sentiment de désespoir aussi vite qu'il fut apparu. Il ne pouvait pas se laisser submerger par l'accablement. Chaque minute qui s'écoulait le rapprochait d'une possible mise à mort.

À cette pensée, la panique lui tordit les tripes. Il se remémora les yeux inexpressifs que Madame Wyverstone avait posés sur lui, bien loin des doux regards dont elle l'avait couvé lors de ses précédentes livraisons.

Sans décoller le canon de son pistolet de son crâne, elle l'avait conduit jusqu'à la cabane de jardin, insensible aux supplications du garçon. Rohan avait cru que sa dernière heure était venue. Elle allait l'abattre froidement sous cette tempête et se débarrasser de son corps. Son vieux clébard qui les suivait en agitant sa queue aurait sûrement le droit à plus de décence lorsqu'il mourrait, et cette pensée avait terrifié Rohan.

Il était tombé à genoux devant la porte de la cabane, incapable de marcher davantage jusqu'à sa mort, et avait fixé le sol boueux comme s'il allait pouvoir y déterrer une solution pour échapper à son triste sort.

Sans lui adresser un mot, Monsieur Wyverstone l'avait remis sur pied et l'avait traîné à l'intérieur de la cabane où il l'avait solidement attaché.

« Maintenant, tiens-toi tranquille », lui avait ordonné l'homme. 

Et sans davantage de cérémonie, ils avaient claqué la porte. Sans doute étaient-ils partis débattre de son sort.

À quelle sauce allaient-ils le manger ? Une balle dans la tête impliquait du sang à nettoyer. Peut-être qu'un étranglement serait plus approprié. Ou alors, pourquoi ne pas se contenter de le jeter dans le vide ? Il était bien plus simple de pousser quelqu'un que de l'étouffer de ses mains. Quelque part, c'était presque comme s'ils n'étaient pas responsables de sa mort. C'était la faute à la gravité. Et puis, ils engageraient sûrement quelqu'un pour s'en charger à leur place.

Ouais, ce genre de mise à mort qui correspondrait bien à la famille Wyverstone. Pas d'éclaboussure, pas de remous. Un assassinat aussi propre que leur vestibule.

Rohan attrapa ses cheveux noirs et les tira avec angoisse. Une nouvelle fois, il chercha autour de lui un moyen de se tirer de ce mauvais pas. Les outils de jardinage le narguaient depuis le mur d'en face. Il avait tiré de toutes ses forces sur la corde pour essayer de les atteindre, mais ceux-ci restaient hors de portée. Il avait même lancé ses deux chaussures pour tenter de décrocher un outil, mais tout ce qu'il avait accompli, c'était de se retrouver en chaussette dans la flaque d'eau glaciale. Et maintenant, ses chaussures se moquaient, elles aussi, de lui depuis l'autre bout de la cabane.

Il s'attaqua à la corde de ses dents, mordant la ficelle là où il avait déjà commencé. Mais vu la solidité du matériau, il aurait plus vite fait de se ronger la peau.

Après plusieurs minutes, il abandonna son entreprise avec un grognement de frustration.

Les filets d'eau qui s'infiltraient dans l'appentis le transperçaient comme des flèches de glace. Si ses efforts acharnés l'avaient réchauffé les premières heures de sa captivité, la fraîcheur de l'averse nocturne avait fini par prendre le dessus. Tremblant de fatigue et gelé jusqu'aux os, il s'effondra. Son épaule heurta la paroi et il glissa jusqu'au sol. Ses dents s'entrechoquaient derrière ses lèvres gercées. Il ramena ses genoux contre sa poitrine et cacha son visage ravagé par des larmes d'abattement.

Il se rémémora en boucle l'enchaînement de sa soirée, se maudissant pour chaque détail qui l'avait conduit à cette situation. Au bon endroit, mais au pire moment.

Assailli de fatigue, il rejeta sa tête en arrière et fixa les gouttes d'eau qui dévalaient la fenêtre poisseuse de la cabane de jardin. Quand leur course effrénée se calma enfin, l'aube les éclaboussait de ses rayons pâles. 

Rohan cligna des paupières, les yeux taquinés par la lumière du soleil levant. 

Il toussa en se redressant, incertain du temps qui s'était écoulé entre ses phases de somnolence. D'intenses fourmillements remontèrent ses bras où le sang circulait avec difficulté. Il serra les dents et attendit que la sensation s'apaise. Quelques gouttes s'écoulaient toujours du plafond pour venir s'échouer sur le haut de ses cheveux de jais, mais les lourds nuages s'étaient éloignés pour découvrir le ciel hâlé de cette matinée.

Une silhouette passa derrière la fenêtre, trop rapidement pour que Rohan puisse l'identifier. Aussitôt, la panique ressurgit en lui. Il se remit sur pied et se colla au mur, prêt à se battre de toutes ses forces pour sauver sa vie.

Les gonds rouillés de la porte grincèrent et Madame Wyverstone apparut dans l'embrasure. Le plateau de petit-déjeuner qu'elle tenait d'une main calma l'escalade de battements de cœur de Rohan, mais il ne baissa pas sa garde pour autant.

La finesse de ses hautes pommettes marquait la froideur de son regard, appuyée par le maquillage unifiant son teint pâle. Aucune émotion ne traversait son masque. Pourtant, c'est avec un ton léger qu'elle s'adressa à Rohan.

— Je m'excuse pour les conditions de ton... hébergement. Tu comprends sûrement que je ne te pouvais pas te placer dans la chambre d'amis.

Rohan se pinça les lèvres. Il mourrait d'envie de lui demander ce qu'elle comptait faire de lui, mais pouvait-il entendre la réponse ?

La mère de famille le détailla un instant, puis posa le plateau à terre et le poussa du bout de ses mocassins. Sur une assiette de porcelaine, une viennoiserie aux raisins dégageait un merveilleux arôme qui fit gargouiller l'estomac de Rohan. Une jolie tasse fumait à côté. Les effluves chaudes vinrent chatouiller son visage frigorifié.

Avec un soupir, Madame Wyverstone planta ses mains sur ses hanches. Son nez se retroussa de dédain.

— Regarde dans laquelle situation tu nous as mis. Qu'est-ce qu'on va faire de toi, maintenant ?

Rohan prit un instant avant de répondre. Il fallait qu'il pèse chacun de ses mots. Il avait déroulé cette conversation des centaines de fois dans sa tête.

— Je suis aussi coupable que vous, entama-t-il avec prudence. Si le mot de vos activités se répand, je connaîtrai un sort encore pire que le vôtre. Je n'ai aucune raison de parler.

Il tentait de paraître assuré. Il devait lui donner l'impression que son raisonnement était cohérent et logique, et non alimenté par la peur primitive qui pulsait dans ses veines.

Un rire sans joie franchit les lèvres pleines de la femme. Elle plissa les yeux et tourna la tête en direction de la fenêtre.

Ils t'en donneront des raisons de parler, crois-moi. Tu n'es pas formé pour affronter les intrusions mentales des Célestiaux.

— Pourquoi le Culte s'intéresserait à vous ?

— Si le produit fonctionne et que l'un de nos enfants est sélectionné, ils fouilleront nos vies entières. Et elles ont intérêt d'être irréprochables.

Un fin sourire étira sa bouche. Derrière ses pupilles fixes, Rohan pouvait presque lire les milliers de pensées qui traversaient son esprit. L'espace d'un instant, l'ombre d'une mélancolie voila son visage. Ses paupières tressautèrent, comme si un doute l'assaillait, mais elle reprit contenance presque aussitôt. Elle joignit ses mains sur l'épais jupon de sa robe.

— Je reviendrai quand tu auras terminé de déjeuner. Ne gaspille pas la nourriture, s'il te plaît. J'ai déjà assez d'enfants pour ça.

Lorsqu'elle fut sortie de la cabane, Rohan s'agenouilla et attrapa la tasse à pleines mains. La chaleur se répandit dans ses paumes glacées et délia ses doigts. Les volutes de fumée s'élevèrent et caressèrent ses lèvres gercées. Son ventre grogna davantage, l'incitant à avaler son déjeuner, mais Rohan ne l'écouta pas.

Le poison est l'arme des femmes.

Il vida la tasse par terre, puis la frappa contre le mur. Elle se brisa en plusieurs morceaux de porcelaine. Il s'empara du plus gros, et le frotta contre la corde à la hâte.

Il ne cessait de jeter des coups d'œil craintifs en direction de la fenêtre. Ses mouvements précipités et imprécis faisaient écho au tumulte de son pouls. Il força davantage sur son arme de fortune, quitte à s'entailler la paume. Sa main ensanglantée glissait sur la porcelaine.

Les fils cédèrent un à un. Il arracha les derniers d'un brusque geste des poignets et bondit sur ses pieds. Dans un éclair de conscience, il attrapa ses chaussures et les enfila. Il vérifia qu'aucune silhouette ne se profilait à l'extérieur avant de s'approcher de la porte de la cabane.

Dehors, il fut accueilli par le doux baiser du vent matinal, et par les atroces aboiements du vieux clébard. 


Merci d'avoir lu !

Serait-ce un nouvel échec de fuite de la part de notre cher Rohan ? Ou bien va-t-il cette fois réussir à détaler assez vite ? 

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