Chapitre 24
Je regardais le plafond. Voilà deux heures que, malgré la nuit profonde, je ne pouvais m'endormir. Je m'étais réveillée ; impossible à présent de refermer mes paupière pour goûter au plaisir délicat d'un sommeil profond ; je restai les yeux grands ouverts dans le vide.
J'avais beau me tourner, me retourner, me relever, me rallonger, respirer, bouger, rester immobile : rien n'y faisait. L'angoisse du lendemain me tiraillait, refusant à mon cerveau un repos calmant. J'étais condamnée à attendre l'aurore dans une peur de l'avenir qui ne faisait que grandir. J'étais glacée par l'affreuse perspective qui m'attendait ; mon coeur s'affolait ; mes sens s'engourdissaient ; je me sentais tendue comme une corde d'arc, comme un majestueux félin prêt à bondir dans le vide pour attraper l'oiseau désiré.
Anor dormait. Je l'entendais souffler de son sommeil apaisé. Il semblait goûter aux rêves exquis de l'inconscience. Et moi ! Je tournai mon corps, encore ; j'enroulai mes membres dans les couvertures humides de mon lit ; je me tortillai entre les draps moites.
Assez ! me dis-je. Allons ouvrir la fenêtre.
Je relevai mes membres groggys et me dirigeai vers les vitres menant sur la rue. Tout était calme. L'excitation de la veille avait disparu comme le jour, et avait cédé sa place à la nuit. Tout semblait dormir, sauf moi bien sûr !
Quand l'air glacial entra dans la chambre, je frissonnai mais je ne refermai pas la fenêtre. Le vent froid était vivifiant. Je savais que je n'allais pouvoir dormir. Je mis donc un pull, et m'installai sur le balcon. Pour ne pas déranger Anor, j'avais clos l'ouverture. J'attendis donc ainsi jusqu'à l'aube. Le spectacle était magnifique. Mes yeux resplandirent devant tant de beauté. Le feu qui s'élevait de l'horizon arrosait la ville de sa lueur.
Mais vite, le soleil s'échappa des brumes matinales pour commencer son ascension. Le rêve était terminé.
- Hey ! Ça va ?
Je manquai de pousser un glapissement. C'était Anor.
- Oui et toi ?
- T'as pas dormi ?
Je secouai la tête. Notre dialogues semblait bien ridicule après la fantastique soirée que nous avions passée ensemble. L'opéra avait été sublime. Aucun mot ne saurait d'écrire la perfection du moment. Nous avions été mangé ensuite dans un magnifique restaurant. Mes papilles salivaient rien qu'à la pensée des mets que nous avions avalés.
- On va se préparer ? fit précautieusement mon ami.
Je répondis par une monosyllabe affirmative.
Je me dégageai de mon répert pour m'habiller. J'eus un pincement de coeur en réalisant que ce serait peut-être les derniers vêtements de ma vie.
La perspective de mourir avait bien été implantée dans mon crâne. Je savais que les chances de survie étaient maigres. A deux, contre un bataillon de guerriers entraînés... peu de chance. Mais je n'avais pas pris conscience de cette affreuse réalité.
Je soupirai. Assez de pensées pessimistes !
Je m'enfermai dans la salle de bain, m'habillai à l'abris des regards. Les larmes envahirent mes yeux tout à coup, sans que je ne puisse définir la raison. Je les chassai de mon mieux.
Quand je sortis de la pièce, je tombai nez à nez avec Anor. Il me prit dans ses bras et chuchota à mon oreille.
- T'inquiète, on va gérer.
Je ne pus m'empêcher de laisser éclater un sanglot.
°•○●○•°
- Donc récapitulons.
Je pris une inspiration et débitai :
- On y va en mode " yolo", fis-je en mimant les guillemets avec mes doigts.
Anor sourit et répondit :
- Exactement. On entre, on cherche et... Eh bien... On verra.
Mais sinon ça devrait bien se passer.
- Ce devrait n'est guère rassurant.
- Désolée poupée va falloir s'en contenter.
Un silence s'installa. Nous observions la bâtisse de pierre qui se dressait comme une ombre entre les arbres. Nous avions quitté la grande ville en bus, pour arriver à quelques kilomètres d'ici. Le reste, nous l'avions fait à pieds.
Je souris faiblement, le coeur battant la chamade entre mes côtes. J'inspirai profondément.
- Dans trois minutes, on y va Okay ?
Je hochai la tête. Je respirais mal. Mon ventre était tordu par le stress.
- Quoi qu'il en soit, je t'aime Ithilia.
Mon pauvre organe vitale rata un battement. Avais-je bien entendu ? Devant ma figure estomaquée, Anor se rectifia très vite :
- En amitié bien sûr !
Je hochai la tête.
- Je t'aime aussi. En amitié aussi.
Un sentiment étrange m'envahit. Je devinais du soulagement mais ce dernier était mêlé d'autre chose. J'avais l'impression qu'il s'agissait de déception. Je secouai la tête, pour me changer les idées. Anor regarda sa montre et abaissa les doigts de sa main relevée. Trois. Deux. Un.
- On fonce, chuchota-t-il assez fort pour que je l'entende.
Nous fonçâmes en direction de la porte en fer. Nous l'ouvrîmes et pénétrâmes à l'intérieur en soufflant lentement. Personne ne semblait remarquer notre intrusion. Tout allait bien, pour le moment. Anor me lança un regard soulagé et saisit ma main. Nous nous avançâmes dans ce hall aux pierres rouges pourpres. Je sentais mon cœur battre à tout rompre. Je tentais de respirer à peu près normalement, peine perdue.
Anor chuchota à mon oreille :
- Leur fierté les perdra. Ils sont tellement sûr d'être invincible, qu'ils ne font même pas attention à protéger leur repaire. Quand j'étais ici, je leur avais pourtant signaler les failles. Ils ne m'ont pas écoutés. Ça va leur revenir à la figure à présent.
Un sourire vengeur défigurait son si joli minois.
- Où va-t-on à présent ?
Mon murmure se persécuta entre les murs qui nous entouraient.
Anor pointa son doigt vers le bas, en direction du sol.
- C'est sous terre qu'on garde les prisonniers. C'est sûrement là que se trouve Tíra.
Je pris une inspiration profonde pour me calmer.
Un escalier descendait devant nous dans les souterrains. Je retins un cri. J'avais déjà vu cet endroit.
- Anor... Je suis déjà venue ici en rêve. C'est par là qu'elle a tenté de s'échapper.
Mon ami cligna des yeux et dans une inspiration, lâcha :
- Alors c'est une bonne nouvelle. Nous sommes au bon endroit.
Il entraîna ma personne avec lui, je m'accrochai à son bras comme à une bouée de secours. Il ne me lâcherait jamais, j'en étais persuadée. Nous nous enfonçâmes alors dans les ténèbres des marchés d'escalier, sans savoir si nous allions en ressortir vivants.
Hey Hey hey !
Voila pas mal de temps que e chapitre traînait dans mes brouillons, à moitié écrit ^^'
Enfin bref je l'ai terminé ( enfin ! ) .
Sinon...
Comment l'avez-vous trouvé ?
J'ai beaucoup aimé écrire le début, j'ai fait des expériences au niveau du rythme ^^
Et puis je connais si bien ce sentiment affreux. La fatigue mais l'incapacité de s'endormir ☆
Bwef.
A la prochaine ☆
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