Chapitre 2: Entrée sur scène
Incroyable de penser que les cours commençaient aujourd'hui! Mieux! Que j'étais officiellement une danseuse de la Sorbonne!
Puisque je n'arrivais plus à fermer l'œil depuis 4 h du matin, j'avais eu le temps de passer en revue l'ensemble de ma garde-robe pour trouver les vêtements PAR-FAITS! Pour la rentrée, de jolis jeans troués et artistiquement délavés feraient à merveille. Mon choix de haut s'était porté sur mon pull préféré, celui faisait ressortir les paillettes dorées dans le brun de mes iris. Il faisait toujours son effet. Il était en laine épaisse fabuleusement douce et en grosse maille, c'était excellent pour se sentir à l'aise et au chaud. Ne sachant pas si la danse serait de la partie aujourd'hui, je décidai de ne pas porter de bijoux ou de bracelets pour ne pas gêner mes mouvements.
« Il ne faudrait pas avoir l'air d'une empotée la première journée de classe! Qu'est-ce que les autres filles diraient? »
Puisque ma mère venait de déverrouiller la porte de ma chambre, je pouvais enfin sortir! Et déjeuner! Je mourrais de faim, surtout avec l'odeur des crêpes et du Nutella qui embaumait l'appartement en entier. Sans surprise de découvrir papa était dans la cuisine en apparu, un grand sourire sur les lèvres :
— Alors c'est le grand jour, Pipoune?
— Arrête, je suis plus une môme, dis-je, feignant un air ronchon.
— Tu resteras toujours ma môme. Et ma môme, je l'appelle Pipoune.
Il éclata de son grand rire chaleureux ; celui de Charles Garnier quand il déclame de grandes vérités à sa petite fille préférée. Ce rire spécial de papa qui en sait plus qu'il ne le laisse entendre. Secrètement, j'adore ce rire. Il est aussi sucré et tendre que le Nutella dont je me tartinerais bientôt les doigts.
— Je sais, je sais, l'assurai-je en m'asseyant au comptoir.
— Tu es sûre que tu as tout ce dont tu auras besoin? demanda-t-il en désignant son cartable flasque du menton.
— C'est une journée d'accueil. Je n'ai pas besoin de grand-chose. J'ai ma passe pour le métro, mes souliers neufs (merci d'ailleurs), et c'est tout... Ah si, j'ai ton téléphone et mon casque d'écoute.
Il prit une grosse bouchée de pain doré dégoulinant de sirop. Ce qui est bien avec papa, c'est qu'il est boulanger. Il sait faire toutes ces choses tellement délicieuses et ne s'en prive définitivement pas pour nous en faire profiter.
— Ça me fait plaisir ma chérie.
Il posa devant moi le plat de crêpes qu'il avait préparé en sachant que c'était mon déjeuner préféré. Son sourire me fit fondre.
— Tu te souviens quelle porte prendre? demanda-t-il une dernière fois.
« Bien sûr, papa poule! » le narguai-je mentalement.
— C'est la même que celle des auditions, lui répondis-je sur le ton de l'évidence.
— Tu ne sembles pas stressée, s'enthousiasma son père. Une petite grande personne.
— C'est ce que je serai dorénavant, dis en mordant à pleine bouche dans ma crêpe.
C'était une blague bien sûr, mais il y avait là une fierté que sa voix ne démentait pas. Père et fille échangèrent un regard complice. Ah, comme j'aime mon père.
— C'est ce que tu as toujours été, laissa tomber papa en déposant son café sur la table.
— Je sais, je ne vais pas là pour découvrir qui je suis, j'y vais pour devenir qui je suis, déclarai-je, insistant bien sur les syllabes de « Devenir ».
— Ah, tu as encore bien des choses à découvrir sur toi-même, jeune fille!
Son rire résonna une autre fois, interrompu seulement pour saluer sa femme qui entrait dans la cuisine, café au poing.
« Merde, demande du petit-dej no 2... Dommage, c'était un beau moment. »
Moi et mon père nous turent, partageant un nouveau regard complice. Ma mère déposa un baiser sur mon front et hocha la tête vers papa.
« Ce n'est plus pareil. C'est ainsi. »
Je finis mon assiette en vitesse, remercia papa d'un baiser sucré sur sa joue rugueuse, puis fila aller brosser mes dents et mes cheveux. Dans le miroir, mon regard agrandi et son petit nez dilaté par l'excitation me donnèrent à sourire. J'avais hâte et ça se voyait. Impossible de cacher ça. Je bouclai lâchement mes cheveux au fer pour un résultat ayant fière allure, puis m'aspergea de parfum. C'était bon, j'étais prête! Je couru déposer un bisou sur chacune des joues de mes parents, leur souhaita bonne journée et quitta en coup de vent.
Le trajet de métro se fit sans encombre. J'avais l'impression d'avoir des étoiles plein la tête et de flotter sur un petit nuage. Mon casque sur les oreilles, je lançai un disque au hasard, et mon téléphone choisit celui de Louane. J'aimais bien sa vibe. Je me laissai bercer par ses histoires d'amour.
En toute honnêteté, j'ignore à peu près tout de l'amour. De celui qu'on voit dans les chansons et les films, du moins. Bien sûr, j'aime mes parents très fort, mais ça n'as rien à voir. J'aime mes copines, c'est évident. Ne pas aller au même lycée qu'elles serait difficile, par exemple. Comment je ferais si elles me manquaient trop? Pourtant, encore une fois, ce n'est pas de cet amour dont je parle. Certains garçons ne m'importunent pas trop, mais est-ce pour autant de l'amour? Non. Du moins, je l'espère vraiment vraiment très fort! Ce qu'ils m'inspire est bien trop plate pour être de l'amour!
L'année dernière, des garçons avaient commencé à me manifester un semblant d'intérêt. Je les tous poliment évincés. Qui a le temps de s'occuper d'un garçon quand la danse et les copines sont si prenantes? Parfois, l'une ou l'autre de mes copines s'amourachait d'un garçon jusqu'à devenir une tout autre personne. Tout ce que ça m'inspirait était : Arf, une de plus...
Au moins, c'était un problème que je n'aurais pas en fréquentant la Sorbonne. La classe serait uniquement féminine ; je l'avais lu sur leur site internet. Les garçons étaient instruits à part ou suivaient une formation complètement différente. La page n'était pas claire.
Je retirai mon casque quand Louane proposait à un prétendant de le découper au scalpel.
« Est-ce aussi ça l'amour ? Qui sait. »
Je descendit du métro à la même station que le 16 août pour me trouver à nouveau confrontée à la porte verrouillée. Des gens s'agitaient dans le vestibule, je pouvais clairement les voir. Sans doute eux ne me voyaient-ils pas, car je tentai d'attirer leur attention, sans succès. Peu importe la force que j'y mis, on ne m'accorda pas un regard. Pas même la gentille réceptionniste!
« C'est pas vrai! Merde! Je vais pas être en retard la première journée, tout de même. Qu'est-ce que les gens diront? »
Un grand homme en costard fini par arriver, le sourire affable et les traits androgynes. Il ouvrit la porte sans la moindre difficulté. Il m'adressa un regard interrogateur en me voyant assise dans les marches. Je devais avoir l'air en colère, car il semblait vraiment s'inquiéter.
— Est-ce que je peux t'aider, petite? demanda-t-il doucement
— Non, ça va. Merci beaucoup, monsieur.
Je secouai la tête avec force pour le convaincre que ça allait. Cette foutue porte commençait vraiment à me taper sur le système. Voilà deux fois que je manquais être en retard à cause d'elle.
Je me levai comme un ressort avant que la porte ne se referme.
BAM!
L'homme s'était arrêté dans l'entrebâillement. Je venais de lui foncer directement dedans.
« Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Qu'est-ce que je vais dire? Pourquoi cette journée pars si mal? Tout allait si bien, avant que je parte de chez moi! »
Mon orgueil au fond des chaussettes, je me répandit en excuses. Il avait toujours cet air inquiet pour moi. Il me tendit une main pour m'aider à me relever.
— Tu es une de nos nouvelles élèves? demanda-t-il, cette ombre d'inquiétude assombrissant son visage.
Je hochai la tête.
— Et tu n'arrive pas à ouvrir la porte?
Je fis non de la tête.
— Elle reste verrouillée même pendant la journée? demandais-je, prête à souligner l'absurdité d'une telle décision.
— Pas du tout. Les locaux sont ouverts en tout temps.
« Voilà, et maintenant j'ai l'air d'une grosse conne qui n'est même pas foutue d'ouvrir une porte. Super... »
D'un haussement d'épaule, je jetai l'éponge.
— Peut-être est-ce moi qui m'y prends mal, soupirai-je. Je vous présente toutes mes excuses, monsieur.
— Nous regarderons à ça plus tard, Mlle, si vous le voulez bien. Je dois me dépêcher, malheureusement. Bienvenue à la Sorbonne! ajouta-t-il en s'éloignant.
— Merci, monsieur! marmonnai-je, fâchée contre moi-même.
Dans le hall, des parents jacassaient, certains par paire avec leur fille, d'autres en petits groupes. Au total, il devait bien y avoir une trentaines de personnes patientant devant l'auditorium. J'avisai dans un coin la ballerine et deux adultes, un homme blond au visage avant discutant avec une grande dame aux cheveux gris. Évidemment, elle avait obtenue sa place, elle aussi. Elle dégageait un tel charisme, à l'audition. Ils devaient être ses parents; Père et fille étaient de véritables copies conformes!
La ballerine m'envoya joyeusement la main et ses parents détournèrent le regard pour localiser à qui leur fille adressait tant d'enthousiasme. Ils ne trouvèrent pas, puisque je me contentai de lui sourire et de hocher la tête. Disparaître serait ma meilleure chance de survivre à la Sorbonne.
J'enfilai son casque et m'enfonça dans un fauteuil moelleux à souhait.
« J'aurais peut-être dû demander à mes parents de venir, vu qu'ils sont tous là... Au moins à papa... »
« Qu'est-ce que je vais dire si on me demande pourquoi ils ne sont pas venus? Ah, ils étaient en voyage à l'étranger! Non, non. Euh... Ils avaient une rencontre très importante qu'ils ne pouvaient pas manquer... C'est un peu triste... »
« Non, il n'y a rien de mal à être une jeune femme autonome! Si besoin, je peux leur ramener les informations et les documents. Qu'ils ne soient pas là ne change rien. Je suis capable de... »
J'en étais là dans ma réflexion quand une main me tira de celle-ci. Il se révéla qu'Emma, la ballerine, était venue à ma rencontre. Je ne m'attendais pas à ce qu'on me mette la main sur l'épaule et sursautai plus que je ne l'aurais voulu. Douce et soyeuse, sa main avait la légèreté d'un oiseau sur une branche ou d'une araignée sur son fil. Une telle délicatesse faisait presque peur. Je rencontrai d'abord son regard vert puis ses jolies dents droites.
Elle n'avait pas l'air du genre de personne à qui on peut demander de nous laisser tranquille. Je retirai mon casque et me mit un sourire sur le visage.
— Tu es toute seule ? demanda la ballerine avec toute la douceur du monde.
La réponse était évidente. En temps normal, elle aurait trouvé mesquin de le lui remettre à la figure, mais je venait de décider qu'il n'y avait rien de honteux. Je n'allais quand même pas changer d'avis pour si peu. Pour toute réponse, je lui offrit un grand sourire et d'un hochement de tête.
« Peut-être que si je ne parle pas, elle se désintéressera de moi et me laissera tranquille? »
— Moi c'est Emma, déclara la ballerine en lui faisant la bise.
Elle fit une courte révérence qui me tira un petit sourire. C'est mesquin, mais qui fait ça à notre âge? Bizarre...
— Nous serons dans la même classe, ajouta-t-elle...
Un temps de flottement s'installa où Emma se pencha sur mon téléphone pour voir ce que j'écoutais, malheureusement il était éteint. Elle me fixa donc quelques instants avant de finalement demander :
— Tu ne parle pas...?
« Bon. Bah on n'y coupera pas, visiblement. Elle n'a aucune intention de me laisser tranquille. »
— Si si. Je m'excuse, je suis simplement timide, lâchai-je contre mon gré
« Mensonge, je suis de mauvaise humeur de m'être fait arrêter par une porte et d'avoir foncé dans un mec. »
— Je t'ai vue à l'audition, ajoutai-je pour me racheter. Tu m'as beaucoup impressionnée. Ta technique est... parfaite. Il n'y a pas d'autre mot! Une fois que j'ai posé les yeux sur toi, j'étais incapable d'en détacher les yeux.
— Merci beaucoup! s'écria la ballerine. J'étais très fière de la petite pièce que j'ai montée pour l'audition.
Emma était ce genre de personne que l'on aime au premier instant. Chaleureuse, elle continua :
— Mon père et Dame Clarys, là-bas, meurent d'envie de te rencontrer, confia-t-elle. Nous ferais-tu l'honneur de venir discuter un peu avec nous? Puisque tu es seule, que dirais-tu de t'asseoir avec nous pendant la cérémonie d'accueil?
« Non, non, je suis une jeune femme autonome! Ah puis merde. Je n'aurai pas le choix de parler aux gens. »
— Laisse-moi une minute, je range mes choses et je vous rejoins, fis-je, feignant de mon mieux l'enthousiasme.
— Je peux t'attendre, ça ne me dérange absolument pas, m'assura Emma avec un sourire chaleureux.
Je me joignit donc à leur groupe. Ils m'accueillirent par des bises et des poignées de main chaleureuses qui achevèrent de me mettre mal à l'aise. Le père d'Emma prit les devants :
— Que fait ton père, dans la vie, Eli? s'informa-t-il.
Ces gens suaient le pognon. Je n'avais pas envie d'avoir l'air de la pauvre petite fille de classe moyenne qui étudiait dans une grande école à cause de bourses.
— Il s'occupe de la gestion d'une agence de communication, mentis-je. Il travaille énormément, mais c'est un homme passionné, alors je suppose qu'il n'est pas malheureux des heures qu'il passe au boulot.
— Oh, il doit être très fier que sa petite fille intègre la Sorbonne! s'extasia Marie. Tu as des frères et sœurs?
— J'ai une demi-sœur.
Ma sœur avait quitté l'appartement depuis plusieurs années. Depuis, nous ne nous parlions plus très régulièrement.
« Dommage, mais c'est la vie. »
— Est-elle est comme toi? s'intéressa Dame Clarys, des étoiles dans les yeux.
Quelque chose dans la voix de Dame Clarys était perturbant. Elle m'évoquait plus le bruit d'un carillon ou le tintement de clochettes que la voix humaine.
— Non, nous ne nous ressemblons pas vraiment, ma mère l'a eu quand elle vivait encore à Londres, elle est plus studieuse et sérieuse que je ne le suis, dis-je.
Je suis certaine que la pointe de regret avait transparue, mais ils furent assez délicat pour ne pas le souligner.
— Est-ce qu'elle... danse? précisa la femme.
— Oh non, Virginia est une artiste peintre. Elle entrera aux beaux-arts l'an prochain si tout se passe comme prévu!
La déclaration fit son effet et Pierre enchaîna sur une exposition qu'il avait vu aux beaux-arts la semaine dernière qui visiblement faisait sensation.
« Comme d'habitude, on mentionne Virginia et tout le monde perd la tête. Même quand elle n'est pas là. Ce n'est pas grave, j'ai l'habitude. »
— Tu es la seule danseuse de ta fratrie, donc? Ta mère n'est pas trop déçue que Virginia ne danse pas?
—Oh, je suis la seule qui danse, ma mère n'a jamais vraiment été une femme au physique de danseuse, blaguai-je. Virginia lui ressemble plus que moi. Dans l'histoire, c'est plutôt moi qui fais tache...
—Mais non, voyons, ne dis pas ça, l'arrêta Pierre. Ta différence est une force! Puis, nous sommes très heureux, nous, de t'avoir parmi nous!
Dame Clarys laissa tomber son port altier pour se fendre d'un sourire pour la première fois. Assurément, ces gens faisaient des pieds et des mains pour qu'elle se sente incluse. Étrangement, leur diction parfaite soulignait au contraire à quel point ils étaient d'un autre monde.
La discussion revint ensuite progressivement vers les parents d'Emma, qui géraient ensemble une compagnie agroalimentaire. Ils vivaient dans une villa des beaux quartiers, comme je m'en étais doutée, mais possédaient aussi un hôtel privé dans le 2e arrondissement.
Bien qu'ils suaient l'argent par tous les pores, ils ne dégageaient qu'ouverture et bonté. Ils n'avaient pas tenté de me mettre mal à l'aise avec le prix de mes vêtements, et leur attitude à mon égard était un respect sans faille.
« Ça m'apprendra à juger les gens trop rapidement, je suppose. Maintenant je suis prise avec un mensonge stupide de père gestionnaire en communication. N'importe quoi. »
Finalement, je les aimais bien. La conversation coulait bien, et maintenant qu'on ne m'obligeait plus à parler de moi, je me sentais bien plus à l'aise. On ouvrit les portes d'un auditorium dans les minutes suivantes.
La pièce était de belle taille, avec un petit dénivelé pour assurer le confort de chaque auditeur. Je suivis Emma et Pierre dans les escaliers. Pierre s'arrêta à mi-hauteur, nous faisant signe de nous asseoir. Je pris place dans un des fauteuils de velours marine. Ils étaient disposés en demi-cercle autour d'une petite estrade de bois vernis. Le tout faisait sans contredit penser à un amphithéâtre. Des rideaux aux armoiries de l'école pendaient de chaque côté de celle-ci, lui donnant aussi l'air d'un théâtre privé.
L'air embaumait la menthe et la cannelle dans un mélange piquant qui donna me donna l'envie furieuse de mâcher du chewing-gum. Je me penchai vers Pierre et lui demanda s'il en avait sur lui. Il me répondit simplement que non, mais enfonça néanmoins sa main dans sa poche. Après avoir farfouillé quelques secondes, il en sortit un paquet neuf. Il m'offrit un chewing-gum à la guimauve puis à sa fille.
« Eh bien. Dame Clarys s'est éclipsée. »
Enfin, on tamisa les lumières et alluma les projecteurs. La cérémonie d'accueil pouvait enfin commencer! Oh mon Dieu! Ça y est! Après cette journée, je serais définitivement une L'excitation était à son comble!
« Si je n'avais pas le chewing-gum, je pense que je vomirais, tellement j'ai hâte et suis nerveuse à la fois »
Sur l'estrade, trois dames vinrent prendre place dans des fauteuils. Dame Clarys, en premier lieu, s'avançait avec dignité et hauteur. Vint ensuite une femme qu'elle reconnut comme étant la recruteuse qui était venue au studio le mois dernier. La dernière était la femme détestable du jury qui « allait me rappeler. ». Visage sévère et tailleur strict, le courant ne passait pas entre nous. Elles furent suivies de l'homme androgyne dans lequel j'avais foncé. Je cachai immédiatement mon visage dans mes mains.
« Faites que ce ne soit pas un de mes professeurs, s'il vous plait. Ils ont tous le même air digne et solennel. C'est certain qu'il serait quelqu'un d'important et que je ne serai pas capable de le regarder dans les yeux pour au moins six mois. »
L'homme s'approcha du micro de sa démarche forte et élégante puis jeta un coup d'œil à ses notes avant de délaisser le micro et de finalement s'asseoir en indien au centre de l'estrade.
Sans que ça ne semble surprendre personne, il sortit trois billes métalliques de sa poche. Elles se mirent à rouler dans sa paume ouverte, puis poursuivant leur mouvement circulaire, s'élevèrent de 15 cm au-dessus de sa main. Je ne pus retenir un glapissement de surprise.
« Non, mais c'est quoi ce bordel!? Je suis où? C'est un truc, un tour de magie, une blague pour détendre l'atmosphère. Ce n'est pas possible! Les billes sont aimantées, ça ne peut-être que ça. »
Choquée, je regardais de gauche et à droite. Personne ne semblait trouver à redire au fait que cet homme fasse de la télékinésie. Au contraire, c'est moi que les gens dévisageaient maintenant avec circonspection.
L'homme, insensible au fait que son assistance soit distraite, commença son discours :
« Bienvenue aux nouvelles étudiantes. Bienvenue aux parents de celles-ci. Je me présente pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Laurent Delaunay. Je suis le directeur du cursus pour Danseuse de la Sorbonne. »
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