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11. Les opportunistes

Le déjeuner se déroula conformément aux prédictions de Doris. Pas un seul des arguments d'Alston n'eut d'effet sur le visiteur. Celui-ci restait fermé à toutes les propositions, sans pour autant se départir de son sourire ironique. De toute évidence, il se plaisait à jouer avec les nerfs de son vis à vis. Au bout d'un moment, peu après qu'on eut servi le dessert, le rouquin n'y tint plus. Il se leva bruyamment, et quitta la table d'un pas théâtral.

"Voilà qui ne me surprend pas, soupira la femme. Il a toujours été bien trop impétueux.

- Son caractère, euh, difficile n'a sans doute rien à voir avec son départ précipité, madame, observa Topping, circonspect. Je crois plutôt que je l'insupporte, et c'est bien peu dire !"

Doris haussa les épaules et sourit, radieuse. Elle ne pouvait pas rêver mieux ; un homme qui faisait fuir son époux, on n'en voyait pas tous les jours. L'estime qu'elle portait à cet audacieux criminel ne cessait de croître.

"Il risque de passer ses nerfs sur tout ce qui se trouvera à sa portée, soupira-t-elle, ennuyée. J'espère seulement que mon valet n'en fera pas les frais, j'ai trop besoin de lui pour m'en départir...

- A propos de lui, je le trouve intéressant, déclara le criminel, souriant plus largement cette fois, ce qui eut pour effet de creuser une légère fossette au coin de sa bouche. Il semble évident qu'il est plus malin qu'il veut le faire croire."

La belle blonde hocha distraitement la tête pour signifier à l'homme qu'elle écoutait, mais se concentrait davantage sur ses pensées. Que se passerait-il, maintenant que l'alliance entre le Parlement et cet intrigant bookmaker doublé d'un trafiquant tombait à l'eau ? Alston resterait-il au manoir, à ruminer son échec et à empoisonner son quotidien ? Elle espérait qu'il préfère s'en retourner à ses devoirs, plutôt que de passer plus de temps entre ces murs. Sa présence la rendait nerveuse, même si elle évitait au maximum de le laisser paraître, pour ne pas sembler faible devant lui.

Avec un peu de chance, une affaire importante le rappellerait au travail, et elle n'entendrait plus parler de lui pendant un bon moment. Ce serait l'idéal, car elle comptait bien passer une année agréable. Même si 1924 ne commençait pas aussi bien qu'elle l'avait espéré, elle savait que les choses pouvaient changer à tout moment. Il faudrait juste se montrer patiente.

"Resterez-vous pour le dîner ? Je pense qu'il y a des choses intéressantes à faire ici, pour peu que vous soyiez ouvert aux distractions, finit-elle par soupirer à l'adresse de Topping.

- Je regrette, madame, mais il est des choses qui n'attendent pas ; mes affaires requièrent beaucoup de mon temps, j'espère que vous comprenez. Si le cœur vous en dit, je peux vous inviter à dîner dans les prochains jours. Je connais de très bons restaurants dans le quartier de la gare. (Il se dirigea vers le vestibule, et elle le suivit de bonne grâce.) Ne voyez pas cela comme une offense à votre mari, s'empressa-t-il d'ajouter au cas où Alston serait dans les parages, en train de les espionner. Je ne vous propose qu'un rendez-vous strictement amical."

Il récupéra ses effets personnels ; son haut-de-forme élégant et son pardessus enfilés, il semblait prêt à partir. Cependant, et Doris le sentait dans son regard, il avait autre chose à dire. Ainsi, curieuse de savoir de quoi il pouvait s'agir, elle attendit patiemment.

"Ce déjeuner, madame Crawford, fut pour moi un moment sympathique. L'on m'a souvent dit du bien de vous, et je suis ravi de constater que vous correspondez parfaitement à la femme intelligente et splendide que l'on m'a décrite."

La trentenaire ne put retenir un sourire, flattée par ces paroles qu'elle savait sincères de la part du hors-la-loi.

"Puis-je savoir qui vous a dit cela de moi ? questionna-t-elle, intriguée.

- Un bon ami commun. Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus, madame.

- Je vous tirerai les vers du nez d'une façon ou d'une autre, vous verrez."

Le blond esquissa une moue qui semblait à la fois amusée et contrariée, puis en quelques pas, réduisit considérablement la distance entre eux. Doris cligna des yeux, surprise. Un instant, elle crut qu'il allait l'embrasser, et elle lisait dans son regard qu'il en avait bien envie. Cela dit, il se contenta de lui saisir délicatement la main et d'y apposer ses lèvres, de la même façon qu'il l'avait fait en arrivant.

"Nous nous reverrons, un jour où l'autre. A votre convenance, Dame Crawford."

Robbie Topping la gratifia d'un dernier sourire, puis disparut après que la porte d'entrée se referma doucement sur un silence de plomb. La façon dont il avait prononcé ces deux derniers mots, sur un ton si séducteur, lui donna envie de pouffer de rire ; vraiment, espérait-il gagner ses faveurs ? Elle s'assurerait qu'il ne la considère plus comme acquise à l'avenir, et déciderait elle-même du chemin que prendrait leur relation intéressante.

En attendant, elle ne pouvait qu'espérer, sans mot dire, que son époux quitte à nouveau la demeure. Le savoir près d'elle lui procurait une curieuse et désagréable sensation d'insécurité. Et elle détestait par-dessus tout se sentir vulnérable face à un tel homme.

*
*    *

Alston Crawford ne supportait que difficilement les échecs de toute sorte. La plupart du temps, il parvenait à faire montre d'un peu de tolérance ; seulement, ce coup-ci, la coupe était pleine, et l'eau en débordait même dans un flot torrentiel.

S'était-il attendu à ce que ce criminel accepte de prêter main forte au Parlement ? Il ne le savait même pas. Très fort, il l'avait espéré, car il fallait bien qu'il rende des comptes à ses pairs, maintenant. Cette insurrection naissante devait à tout prix être étouffée au berceau, avant que les choses ne dégénèrent et que les dégâts deviennent irréparables.

Instinctivement, il serra les poings, si fort qu'il en eut mal, et abattit sa main droite sur la commode en chêne qui trônait à gauche de son fauteuil. Il se maudit une seconde de son impétuosité en constatant sa paume rougie et douloureuse, et émit un grognement peu rassurant. Que fallait-il qu'il fasse, pour se tirer de cet innommable mauvais pas, bon sang ?!

Lorsque son regard vert se posa sur le téléphone, placé à quelques mètres, sur son bureau au bois si poli qu'on pouvait y voir son reflet, une évidence s'imposa à son esprit. Une évidence si terrible qu'elle l'effrayait purement et simplement. L'on aurait pu lire la plus pure terreur sur le visage du quadragénaire aux traits durs, grossiers.

Il ne pouvait rien faire.

Il ne pouvait rien faire pour lutter contre le peuple d'en bas, qui revendiquait ses droits et son humanité, qui commençait à manifester ouvertement contre la Frontière édifiée entre ville haute et ville basse. Ces gens-là accusaient la plus haute autorité du pays arcadien. Le Maréchal Wilkerson lui-même. Et Alston Crawford ne pouvait strictement rien faire pour servir son pays et son dirigeant.

Tout du moins, dans l'immédiat ; il entrevit en effet, l'espace d'un instant, une ouverture, et se félicita en conséquence de son admirable mémoire.

Inévitablement, la roue allait tourner. Il ne tenait qu'à lui d'influer sur le sens dans lequel elle le ferait.

*
*   *

Note de l'auteur :

Bonjour/bonsoir à chacun d'entre vous.

Cela fait un certain temps que je n'ai pas publié, compte tenu de plusieurs facteurs brièvement évoqués dans Journal d'un (presque) prof. Il va sans dire que j'en suis navré.

J'espère de tout cœur que ce nouveau chapitre, si court soit-il, vous plaira, et vous souhaite une bonne lecture. Il se peut que mon rythme d'écriture devienne plus régulier, j'ai un peu plus de temps en ce moment et j'entends bien l'exploiter pour produire un peu plus.

Merci à vous de continuer à me suivre !

Xavier

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