Chapitre 41
05.05.2016
— Tu as du gel ? s'enquit soudainement Thomas.
— Du gel ?
— Pour les cheveux.
Je le regardai sans comprendre. Qu'est-ce qu'il voulait faire avec ça ? Nous n'avions pas le temps de faire une séance relooking maintenant ! Sortant tout de même le pot de mon sac, je le tendis à l'Altéra. Ce fut d'un oeil intrigué que je le regardai plaquer ses cheveux en arrière, avant de mettre ses lunettes.
— Je passe d'élève à prof, dit-il.
Il était vrai qu'il avait l'air beaucoup plus mature, mais ses cheveux violets ne passaient pas inaperçus et j'avais peur que les profs ne soient pas dupes, ils allaient vite se rendre compte qu'un « intrus » était parmi eux.
— Qui ne tente rien n'a rien, répondit Thomas en haussant les épaules.
— C'est vrai.
Avec un sourire des plus charmeur, Thomas prit la direction de la salle des profs. Les cours avaient visiblement repris car les couloirs étaient désertiques et le silence y régnait. Je ne me sentais pas très à l'aise dans cette atmosphère, j'avais une impression de déjà-vu et ça ne plaisait pas. L'Altéra tricolore s'arrêta au détour d'un couloir afin de mettre un plan au point.
— Je rentre, je prends la pomme et on rentre.
— Très bon programme, dis-je.
Il me fit un clin d'oeil avant d'entrer discrètement dans la salle des profs. Les bras croisés sur la poitrine, je tapotai mon bras du bout du doigt, tellement j'étais angoissée.
Soudainement, une prof sortit de la salle. Je ne saurais jamais pourquoi, mais j'avais l'étrange pressentiment que ça allait mal se passer. Cette femme dégageait quelque chose de particulier, je ne saurais l'expliquer mais j'avais une sensation d'étranglement en sa présence. Au lieu de continuer son chemin, elle s'arrêta devant moi et demanda :
— Vous n'êtes pas en cours ?
— Euh non...je...
— Quelle est votre classe ?
— La...2Cas3, répondis-je après avoir regardé le papier de la mission.
Je ne comprenais rien à la numérotation des classes mais c'était visiblement dans cette section que j'étais là. L'enseignante me regarda bizarrement avant de m'interroger :
— Qui est votre professeur de sport ?
— Je...je ne sais pas...son nom.
Elle haussa un sourcil et me ficha la paix. Après quelques minutes d'attente relativement stressantes, Thomas sortit de la salle. L'air anxieux, il s'appuya contre le mur tout en disant :
— Je n'ai rien trouvé.
— C'est une blague ?
— J'ai l'air de plaisanter ?
Je n'avais encore jamais vu l'Altéra tricolore aussi sérieux. Je ne comprenais pas, j'avais eu une vision de la pomme dans cette salle, alors pourquoi ne s'y trouvait-elle pas ? L'angoisse monta d'un cran et ma respiration se troubla, j'avais des sueurs froides et je commençais gentiment à m'étrangler.
Un goût bileux flottait sur ma langue et je me mis à trembler, mes jambes ne supportaient presque plus mon poids. J'étais comme en train de mourir !
À travers la brume qui s'installait devant mes yeux, je vis Thomas me saisir par la main et me faire entrer dans les toilettes des filles du deuxième étage, inoccupées à cette heure-ci. Il m'aida à m'asseoir et je l'entendis faiblement, comme si sa voix était brouillée.
— Du calme, dit-il simplement.
Tandis qu'il parlait, il faisait un mouvement des mains qui étrangement me calma. Il semblait repousser l'angoisse alors que j'expirais.
Le brouillard disparut légèrement de devant mes paupières et je pouvais presque à nouveau respirer normalement, j'essayais de contrôler mes tremblements et mon angoisse mais plus j'y pensais, plus celle-ci reprenait le dessus.
Thomas, voyant que je n'arrivais pas à me calmer, changea de méthode. S'agenouillant devant moi, il fixa son regard dans le mien.
— Ne pense à rien, concentre-toi sur ta respiration, inspire durant cinq secondes.
Je fis exactement ce qu'il m'ordonna.
— Bien, maintenant expire pendant cinq secondes.
Je soufflai fortement et laissai mes épaules tomber. En face de moi, Thomas faisait les mêmes gestes que moi et me guidait.
— On recommence, dit-il.
Durant cinq minutes, je ne pensais à rien, je me concentrais juste sur ma respiration. Cinq secondes d'inspiration, cinq secondes d'expiration, respirer toujours sur le même rythme et vider son esprit.
Toute mon angoisse s'évapora et je me sentis incroyablement apaisée, je connaissais cette technique de respiration mais je ne l'utilisais que rarement, c'était bête, elle était vraiment efficace.
— Ça va mieux ? demanda Thomas.
— Oui merci...Qu'est-ce qui...
— Tu as fait une simple crise d'angoisse. Ça t'arrive souvent ?
— Quand je suis vraiment très anxieuse...
— Je vois. Écoute si je peux te donner un conseil, utilise la technique que l'on vient de faire ensemble lorsque tu sens une crise arriver. Tu peux également trouver un geste apaisant ou une musique qui te calme.
J'écoutais attentivement ce que Thomas me disait, le jeune Altéra était de très bons conseils ! C'était une aubaine de l'avoir comme partenaire !
— Pour la mission, on va simplement dire à Ric qu'on n'a pas réussi...
— Non !
— Amy, tu viens de faire une attaque de panique, je ne veux pas que tu en refasses une.
— Lorsque tu es entré dans la salle, une prof en est sortie, dis-je simplement.
Maintenant que j'étais calmée, j'arrivais à nouveau à réfléchir comme il fallait. Et une chose était sûre, la femme qui était sortie de là avait la pomme de vie avec elle ! Je ne voulais pas retourner au Domus Lucis sans avoir accompli notre devoir, j'aurais l'impression d'avoir failli à notre mission.
— Bon ok, on règle ça ! Mais après on rentre, s'écria-t-il en pointant un index accusateur.
— Promis.
Il se leva et m'aida à faire de même. Il sortit ensuite l'horaire de sa poche et dit :
— On est censé avoir le sport, tu veux vraiment y aller ?
— On n'a pas le choix, si on se fait repérer on est foutu !
— Mouais...
L'Altéra tricolore ne semblait pas convaincu mais nous finîmes par aller à la salle de sport.
— Vous êtes en retard ! s'écria le prof en nous voyant arriver.
— On était à l'infirmerie, s'excusa Thomas.
— Bref ! Mettez-vous avec cette équipe.
J'eus un regard désespéré en voyant le groupe de quatre garçons, ceux qui avait attaqué le jeune homme roux. Thomas ne remarqua même pas leur regard meurtrier et se dirigea vers eux.
— Il y a une présence malsaine ici, murmura-t-il à mon intention.
— Un démon ?
— Probablement... ou alors est-ce la pomme ? Je n'arrive pas à dire.
Le prof fit rouler une balle de volley jusqu'à notre terrain et le match était prêt à commencer. La coordination du groupe était inexistante et sans les rapides déplacements de mon partenaire, nous aurions sûrement perdu. Récupérant les frappes les plus difficiles, Thomas s'attira les regarda admiratifs des filles.
Alors que nous changions de terrain, je remarquai l'enseignante qui m'avait abordée devant la salle des profs. Assisse dans les gradins, elle fixait Thomas d'un œil noir, la pupille et le blanc de son œil étaient fondus dans la couleur de l'onyx.
Je me sentis tout à coup vidée de mon sang, qu'est-ce qu'elle fichait là ? Elle se leva et s'éloigna. La présence malsaine que Thomas avait ressentie semblait suivre cette femme.
— Thomas ! Là-bas.
Je n'eus même pas besoin d'en dire plus, l'Altéra l'avait déjà remarquée. Figé comme une statue mon partenaire l'observait de ses beaux yeux bleu vert.
— Allons-y vite ! dit-il brusquement.
Sortant discrètement de la salle, nous ne nous souciâmes même pas de ce que le prof dirait en remarquant notre disparition.
Courant derrière la femme, je suivais l'Altéra comme je le pouvais. Il allait tellement vite que j'avais de la peine à ne pas me faire distancer. Notre course nous mena directement aux sous-sols, le lieu qui n'annonçait rien de bon ! Sans fenêtre pour nous éclairer, j'étais obligée de fait confiance à mes quatre autres sens.
Une odeur de ferraille embaumait l'air et me fit presque suffoquer. J'entendais la respiration saccadée de Thomas et celle plus sifflante de l'enseignante tandis que le bruit assourdissant d'une machine rythmait l'atmosphère.
— Un Altéra et une Traqueuse ? C'est rare comme binôme.
— Où est la pomme ? demanda Thomas s'en prendre de détour.
— Ceci ?
Du bout des doigts le démon nous montra la pomme de verre. Enfermée entre les longs ongles crochus et ensanglantés de la femme, la pomme brillait malgré l'absence de lumière. Le liquide rouge, ressemblant beaucoup à du sang, s'agglutinait autour des parois translucides du verre.
Elle ne tournait pas encore au bleu, mais les doigts du démon sur la matière transparente formaient comme des spirales de givre qui mordaient le verre. Je sentais qu'elle n'allait pas tarder à devenir bleue.
— Donne-la moi, ordonna Thomas.
— Viens la chercher !
Le démon rangea la pomme et se jeta sur mon partenaire. Je reculai et me trouvai acculée contre le mur tandis que Thomas esquivait l'attaque. Je le regardais avec incrédulité sortir un poignard de sa botte, depuis quand l'avait-il ?
— Amy ! Attention !
Voyant qu'il n'arriverait à rien en attaquant l'Altéra, le démon tourna son attention vers moi. Je le vis avancer et tentai de partir mais rien à faire, mon ennemi m'envoya valser contre la chaudière.
Ma colonne vertébrale craqua et je vis trente-six chandelles alors que je tombais au sol. Le démon se pencha sur moi et je vis le sang glisser de ses dents pointues, j'aurais voulu reculer mais je ne pouvais pas, j'étais collée contre le cylindre métallique.
Je criai alors qu'une goutte d'hémoglobine tombait sur mon visage, l'odeur fétide du démon me répugnait et je me sentis faiblir alors que le sang continuait de dégouliner sur mon visage.
Soudainement, le démon se figea, ses yeux noirs roulèrent dans leurs orbites et il cracha des gerbes de sang avant de se désintégrer en poussière grise collante. La pomme de vie tomba au sol et je vis Thomas, le visage froid et cruel, tenant son couteau à l'endroit où se tenait le démon quelques instants plus tôt.
— Tout va bien ? demanda-t-il.
— Je...tu l'as tué ?
Ce qui venait de se passer me projetait des mois en arrière lorsque Soa, Louna, Jay, Derek et moi étions allés au centre commercial. Derek avait tué un démon pour me protéger mais l'expression qu'il avait abordée, dégoûtée et choquée, prouvait qu'il l'avait fait en dernier recours. L'air que Thomas avait me décontenançait, il n'y avait aucun sentiment de remords dans son regard.
— La formation d'Altéra nous oblige à un moment donné à ne pas avoir de regrets lorsque l'on tue, déclara mon partenaire tout en m'aidant à me relever.
— C'est horrible, murmurai-je.
— Si ça ne l'était pas, tu serais morte car je n'aurais jamais pu avoir un tel geste sans cette formation.
Je restai silencieuse. Ça ne servirait à rien d'argumenter contre l'Altéra, il était trop sûr de lui. Ramassant la pomme, je constatai que les volutes de givre continuait de s'allonger contre le verre.
— Il faut qu'on la remette à Ric dans cet état ? demandai-je.
— Oui, il la transmettra ensuite au boss.
— Thomas, je peux te poser une question ?
— Bien sûr.
— Pourquoi doit-on remettre les pommes à Ric alors qu'il est encore en formation ?
Je m'étais posé la question récemment. Il aurait été plus logique de les donner à Gregory, qui gérait toute l'organisation du Domus Lucis, plutôt qu'à Ric qui, à part les cours qu'il devait nous dispenser, ne s'occupait pas de diriger les Traqueurs et les Altéras.
— Gregory est surchargé par le travail qu'il a, répondit Thomas en haussant les épaules. Même si Adolphe est le boss, il ne fait pas grand chose à part gérer les relations diplomatiques entre les Altéras et les Citadellis, ainsi que tout ce qui concerne la Citadelle.
— Ça veut dire que...?
— Ça veut dire que Gregory fait tout le travail. Traitre ou pas, on serait mal s'il venait à disparaître.
J'étais à 99% sûre que Gregory était l'amant de la Citadellis, et lorsque la guerre éclaterait, les Altéras seraient décidément mal. Il fallait vraiment que l'on parle avec M.Astart, j'avais un mauvais pressentiment. Une chose était certaine, c'était que le boss ne saurait rien, car on ne savait pas s'il était de mèche avec Gregory et la Citadellis.
Thomas ouvrit le portail de lumière et nous nous retrouvâmes propulsés dans le hall d'entrée du Domus Lucis. Sans perdre une seule minute, mon partenaire s'engagea dans l'un des couloirs à la recherche de Ric.
— Ralentis Thomas ! appelai-je.
— Désolé.
L'Altéra paraissait stressé et je ne comprenais pas pourquoi ! Il courrait presque dans ce couloir et ne ralentit qu'au moment où je l'interpellais.
Devant une porte et appuyé contre le mur, Ric rythmait une musique imaginaire de son pied. Les bras croisés sur la poitrine, il était perdu dans ses pensées et paraissait encore plus angoissé que Thomas. Celui-ci s'arrêta devant l'Altéra blanc qui ne remarqua même pas notre arrivée.
— Ric ?
L'interpellé releva la tête et je remarquai qu'il avait décidément abandonné les lentilles rouges pour garder ses yeux gris argentés. Il était mignon, je devais l'avouer.
— Salut Thomas, dit-il d'une voix éteinte.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— James est en train de... parler avec le boss, ça fait plus d'une heure que ça dure.
Alors qu'il finissait sa phrase, un choc retentit à l'intérieur de la pièce devant laquelle nous étions arrêtés. Qu'est-ce qui se passait là-dedans ? Soudainement, la porte s'ouvrit et James fut projeté à l'extérieur.
La lèvre inférieure brisée et le visage marqué de bleus, James était mal en point. Vacillant, il se rattrapa au bras de Ric pour ne pas tomber. J'aperçus le boss dévisager Thomas qui lui lança la pomme de vie au visage.
— Mission accomplie, déclara mon partenaire.
Adolphe hocha de la tête et referma la porte tellement fort que les fondations en tremblèrent. J'entendis la respiration sifflante de James et sur ses bras, dénudés par le t-shirt noir, j'aperçus des hématomes. Qu'est-ce qui s'était passé dans ce bureau bon sang ?
Soutenu par Ric et Thomas, James était sur le point de s'évanouir. Les Altéras partirent et j'en déduisis qu'ils allaient rejoindre Alexis. Je n'eus d'autre choix que de les suivre. Je n'avais jamais mis les pieds dans le laboratoire du Domus Lucis à vrai dire, je ne savais même pas où il se trouvait. Après avoir traversé tout le bâtiment, nous arrivâmes enfin devant l'antre d'Alexis.
— Est-ce que tu veux que je te laisse seul avec Alexis ? demanda alors Thomas.
— Non...reste s'il te plait, l'implora James.
Mon partenaire hocha de la tête et regarda Ric qui, tout aussi dans les vapes que James, approuva bêtement d'un signe du menton. Thomas composa un code et la porte métallique du laboratoire s'ouvrit.
Alexis, portant une blouse de chimiste, rigolait avec Louna assise sur l'un des paillasses. La jeune fille regardait l'Altéra avec passion, et l'image que donnait Alexis semblait être amplifiée dans les yeux de la petite blonde. Est-ce qu'il se pourrait...qu'elle soit amoureuse du chercheur ? Je fis un rapide calcule mental, Alexis avait 21 et Louna venait d'en avoir 14, ils avaient donc 7 ans d'écart... Les deux relevèrent la tête en nous entendant entrer et la réaction d'Alexis ne se fit pas attendre.
— Louna, tu veux bien nous laisser quelques instants, s'il te plait ?
— Oui, à toute à l'heure.
D'un pas calme, elle sortit de la pièce.
— Oh bon sang James !
Alexis l'aida à s'asseoir dans un fauteuil installé dans le coin de la pièce. Courant jusqu'à une étagère, il sortit différentes fioles avant de revenir vers l'Altéra violet.
Sans qu'il ne puisse commencer les soins, le portable de Ric sonna. Celui-ci leva les yeux au ciel et son visage prit un air anxieux lorsqu'il comprit de qui provenait l'appel.
— Astart ! Peux-tu venir dans mon bureau ?
J'entendis le boss crier à l'autre bout du combiné. L'Altéra blanc pâlit et tenta de répliquer.
— Je... je suis avec James et...
— Immédiatement !
Raccrochant, le boss laissant Ric paniqué.
— J'y vais, je reviens dès que je peux, dit-il à l'intention de James.
— Attends je t'accompagne, déclara Thomas.
Je ne savais pas pourquoi il suivait Ric, mais ça n'annonçait rien de bon. James tremblait comme une feuille alors que la porte du laboratoire se refermait. J'avais l'impression d'être une intruse, est-ce que je pouvais rester ? Aucune idée mais je me dirigeai vers la sortie. Je demanderais plus tard des renseignements à Alexis sur l'Altoia.
Je m'apprêtais à sortir mais James m'arrêta, disant que Thomas reviendrait sûrement et qu'il serait surpris de ne pas me trouver ici. Alexis commençait à verser du désinfectant sur un coton tout en demandant à James :
— Qu'as-tu fait pour être dans un état pareil ?
— Je...je...
— Respire calmement et explique-moi.
Alors que le scientifique nettoyait les blessures présentes sur les bras de l'Altéra violet, celui-ci tentait de se calmer tant bien que mal.
— Je suis sorti de la Citadelle avant que mon père ne me retrouve. Ça n'a pas marché évidemment... il m'est tombé dessus alors que j'allais me rendre chez mon grand-père.
Il se stoppa brusquement, le souffle court. Alexis l'encouragea à continuer.
— En voulant échapper à ses coups, je suis tombé dans un crevasse cachée par la neige. J'ai mis du temps à trouver une sortie...
— Et lorsque tu es arrivé au Domus Lucis, tu as vu Amy sauter dans le vide depuis le bâtiment, termina Alexis.
— Oui...
Voilà donc pourquoi il avait voulu que je reste... S'appuyant contre le fauteuil, James soupira longuement et j'eus presque l'impression qu'il se retenait de pleurer.
— Que s'est-il passé dans le bureau du boss ? demanda Alexis.
— Tu poses sérieusement la question ? s'énerva James.
Dans le regard de l'Altéra violet, je voyais toute la rancune qu'il gardait en lui, toute la tristesse qu'il cachait derrière sa joyeuse bonne humeur. Si Alexis disait le moindre mot, ça risquait de dégénérer.
— James...
— Il m'a frappé ! hurla-t-il.
— Du calme, tenta Alexis.
— Tu crois que je n'avais pas compris ! Mon père, Adolphe ! Je suis criblé de contusions ! J'en ne peux plus Alexis, j'en ai marre, je n'ai plus envie de me battre...
Les larmes glissèrent sur les joues de l'Altéra violet. Je ressentais sa douleur et sa rancune et, comme lui, j'éprouvais une réelle colère contre le boss et M.Roddart. Masquant son visage de ses mains, James s'enfermait dans sa tristesse tandis qu'Alexis gardait le silence. Je ne savais pas ce que nous devions faire, j'étais perdue...
— Tu devrais aller te reposer, lui conseilla finalement le chercheur.
— Pour le repas...
— Je dirais au boss que tu ne pouvais pas venir, ne t'inquiète pas pour ça.
James hocha de la tête et saisit la crème que l'Altéra brun lui tendait, tout en écoutant ses conseils. Je ne comprenais pas comment on pouvait être aussi violent avec une personne comme James... J'espérais réellement que l'Altéra violet ne ferait pas de bêtises, il paraissait tellement mal...
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