Chapitre 40
05.05.2016
La vie reprenait son cours au Domus Lucis. Les Traqueurs assistaient aux cours qu'Alexis et Gregory dispensaient, car Ric et James, approchant de leur 20 ans, devaient bientôt passer leurs examens.
Malgré l'incident du bal, les Citadellis étaient retournées à Plescia ce matin alors que j'étais encore à l'infirmerie. Ça m'enrageait car désormais la capitale était à nouveau occupée et nous aurions beaucoup plus de difficultés à l'infiltrer.
Thomas était enfermé dans la salle de bains depuis un bon moment et n'en sortit qu'une fois habillé, il ne voulait pas que je voie les griffures du tigre. Avait-il peur que je ne m'évanouisse ? Je n'étais pas une chochotte tout de même !
Assisse sur le canapé, les genoux remontés contre ma poitrine, je pensais à Derek, probablement dans un très mauvais état. J'avais beau réfléchir, je ne trouvais pas le moyen de le retrouver et de le sortir de ce mauvais pas ! Ça m'agaçait véritablement.
— Tu viens ? entendis-je.
— Où ça ?
— Je te l'ai dit il y a quelques minutes, soupira Thomas.
Je n'avais pas compris, mais avais-je seulement écouté ? C'était fort probable que non... L'Altéra secoua la tête et je perçus un certain agacement dans les mouvements de ses doigts.
— Il faut que l'on récupère notre mission auprès du boss.
— On a une mission ?
— Oui...
Je me levai immédiatement du canapé. Pourquoi étais-je persuadée que nous n'en avions pas ? Ma mémoire me jouait des tours, c'était probablement dû au poison que j'avais ingéré.
Traversant les couloirs du Domus Lucis, je me sentais mal à l'aise pour aucune raison apparente, mais lorsque Jay apparut à un angle, je compris instantanément pourquoi je me sentais oppressée !
Le jeune homme blond regarda fixement Thomas, se demandant ce que celui-ci fichait avec moi. Il s'approcha de moi tandis que l'Altéra continuait son chemin, trop concentré pour remarquer l'arrivée de Jay.
— Amy ! Est-ce que tu vas bien ? J'ai appris que tu avais sauté dans le ravin derrière le...
— Oui je vais bien !
Je n'aimais pas attirer l'attention et encore moi lorsque des gens comme Jay me rappelaient constamment des événements dont je n'avais pas la moindre explications !
Je ne voulais pas de sa sympathie, il m'avait suffisamment fait souffrir lors de ces derniers mois. Ce fut d'un regard froid et d'une voix parfaitement maitrisée que je répondis.
— Je n'ai pas le temps de parler, mon partenaire m'attend.
— Cet Altéra ?
— Oui.
— Il a l'air...
Je détournai le regard vers Thomas et je fus très surprise, plutôt contrariée, de le voir appuyé contre un mur en train de fumer. Les yeux fermés, l'Altéra semblait réfléchir, basculant la tête en arrière, il souffla la fumée au plafond avant de tirer à nouveau. Il était clair qu'en donnant cette image là, il passait vraiment pour un rebelle.
— Je te laisse, dis-je.
— Est-ce qu'on pourra se revoir ? demanda-t-il en saisissant mon poignet.
J'avais très envie de lui dire non, mais si je le faisais, il ne lâcherait pas l'affaire et je n'avais pas besoin qu'il s'entête.
— Je ne sais pas, on verra.
Sans lui laisser le temps de répondre, je partis rejoindre Thomas. Le jeune homme fit tomber son mégot au sol et l'écrasa du bout de sa botte, il le ramassa ensuite pour le jeter par la fenêtre. Il me lança un regard perplexe et me demanda discrètement :
— C'était qui ce p'tit prince ?
L'ironie était présente dans sa voix et cela m'arracha un sourire, me faisant presque rire. Il savait exactement comment me remonter le moral !
— Mon ex je dirais.
— Sérieusement ? s'étonna-t-il.
— Oui, il est insupportable.
— Tu dis ça parce que vous n'êtes plus les deux.
Il avait probablement raison, mais Jay faisait pâle figure à côté de Derek, il fallait se l'avouer. Thomas eut un rire cristallin et m'entraina dans le bureau du boss. L'endroit n'avait pas changer depuis ma dernière visite, il était toujours aussi sombre et formel.
— Eh bien, vous en avez mis du temps ! s'exclama le boss.
— Désolé, nous avons eu un léger contre-temps.
— Remplissez cette mission. Je ne veux aucun débordement, dit-il en insistant sur le aucun.
— Bien boss.
Thomas s'empara de l'enveloppe et sortit précipitamment tandis qu'Adolphe me retenait.
— Allez-vous bien mademoiselle Orfévri ?
— Oui très bien...
— Alexis m'a averti pour votre mémoire. Passez-le voir après votre mission, s'il vous plait.
— D'accord.
Je sortis à mon tour un peu sonnée. Que savait réellement le boss ? Avait-il la moindre idée de ce qui se passait véritablement dans le Domus ? Mais surtout : savait-il que Gregory était un traitre ?
Tant de questions se bousculaient dans ma tête, je n'arrivais pas à me concentrer sur une en particulier, car celle-ci en impliquait une dizaine d'autres.
Je m'assis à côté de Thomas dans le réfectoire complètement vide. Mon partenaire, voyant que je n'étais pas attentive, claqua des doigts devant mon visage et me fixa avant de me tendre l'enveloppe. Ce serait notre première mission tous les deux, j'allais enfin savoir de quoi mon nouveau partenaire était capable.
— À toi l'honneur, s'exclama-t-il.
Je la saisis prudemment, comme si j'avais peur de me brûler au contact du papier. J'éprouvais quand même une certaine appréhension, car la dernière fois que j'avais tenu ce fichu bout de papier, Derek et moi avions découvert la vérité sur l'aigue-marine et la tourmaline rose.
Et si notre mission s'avérait-elle trop dure, qu'allions nous faire ? Pourquoi est-ce que je me posais autant de questions ? Je secouai la tête et décachetai la lettre.
Mission de niveau 2. Récupérer la pomme de vie dans le lycée de la Croix d'Aubière. Candidatures déjà reconnues, papiers d'admission non nécessaires. Classe et informations nécessaires au verso. Ci-joint l'horaire.
Un énorme soulagement m'envahit lorsque je constatai que l'élévation de notre mission était inférieur à 3. Thomas semblait un peu déçu mais je n'y prêtai pas attention et saisis l'inquiétude dans son regard : quelque chose le tracassait. Ne pouvant pas me taire plus de cinq minutes, je lui demandai :
— Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as l'air préoccupé.
— J'aurais bientôt 21 ans, et je dois me faire passer pour un ado de 16 ans. Comment veux-tu que je sois crédible ?
Je n'avais pas pensé à ça ! Il fallait que je réfléchisse un peu plus. Dans ce monde, le moindre acte irréfléchi pouvait nous tuer, je l'avais appris à mes dépends.
Une idée germa dans mon esprits. Thomas paraissait plus mature lorsqu'il avait les cheveux tirés en arrière, il m'était peut-être possible de jouer avec ça. J'exposai mon subterfuge à mon partenaire.
Il avait l'air réticent, mais se laissa malgré tout faire. Ne voulant pas qu'il ressemble à un prof, je ne plaquai pas entièrement ses cheveux et laissai une mèche du côté droit, faisant toujours trop adulte, je lui dis :
— Tu peux créer un T-shirt blanc et un jeans noir ? Et des lunettes ? ajoutai-je précipitamment.
— Euh oui, bien sûr.
Créant ce que je lui avais demandé, il se changea tandis que je rougissais et détournai le regard. Avec ces habits-là, il paraissait un peu plus jeune, et si on ne nous croyait pas, nous pourrions dire qu'il avait redoublé des classes. Thomas glissa les lunettes dans une boite prévue à cet effet avant de les balancer dans un sac.
— J'ai un mauvais pressentiment, l'entendis-je murmurer.
— Pars pas défaitiste !
— Pardon ! On y va ?
D'un geste habile de la main, il ouvrit le portail de lumière et nous propulsa dans le monde humain. J'atterris sans douceur dans un endroit clos, que je reconnus immédiatement comme étant des toilettes.
— Thomas tu m'écrases, dis-je.
— Tu bloques ma cheville.
— C'est pas vrai !
— Si je te promets !
Me dégageant, je tentai de me redresser mais l'espace était tellement exiguë que j'eus plus de mal que prévu. Thomas se leva à son tour et épousseta ses vêtements. Le gel n'avait pas tenu dans ses cheveux et cette coiffure coiffé-décoiffé lui donnait un vrai style.
— Ne trainons pas !
Thomas sortit de la cabine et je le suivis. Des filles nous lancèrent des regards étranges et je ne voulais même pas savoir ce qu'elles avaient imaginé ! Je me mis à la hauteur de mon partenaire et marmonnai :
— Tu ne pouvais pas nous faire atterrir ailleurs que dans des toilettes ?
— Désolé, je n'ai plus l'habitude d'utiliser cette clé, rigola-t-il.
Je soupirai tandis qu'il remettait de l'ordre dans ses cheveux. Il ne fallait pas que l'on prenne trop de temps, il était déjà plus de 15:35, constatai-je après avoir jeter un coup d'oeil à ma montre. Si nous étions bien infiltrés, les profs considéreraient que nous avions séché.
— On commence par où ? demandai-je.
— Bonne question...Est-ce que tu sens une présence démoniaque ?
Après quelques instants de concentration, je dus me résoudre à l'évidence, je ne sentais rien, et Thomas non plus visiblement. Nous étions vraiment mal... Nous décrétâmes qu'il nous fallait rejoindre notre premier cours et aviser après coup. Je constatai lorsque nous traversions les couloirs que toutes les filles bavaient sur Thomas.
— Il est tellement beau !
— Calvaro ? C'est sûrement le garçon le plus mignon du bahut !
Toutes leurs exclamations me parvenaient et m'agaçaient passablement, mais Thomas ne semblait pas s'en énerver, il se contentait de faire un clin d'oeil à gauche ou à droite, jouant sa starlette. Décidément il ne passait pas inaperçu !
— Sois plus discret, lui murmurai-je.
— Eh c'est pas de ma faute si je suis un dieu vivant ! dit-il en riant.
— Bonjour la modestie, soupirai-je.
— Allons allons, serais-tu jalouse ?
— Moi jalouse ?
— Oui toi !
J'avouais que Thomas était un beau garçon, il ne laissait personne, pas même moi, indifférent et je me rendais compte de ma chance. L'Altéra était mon partenaire ! C'était possessif comme réflexion, je le savais, mais je n'y pouvais rien, c'en était désolant.
— C'est cette salle ? interrogea Thomas.
— Je crois bien. Au pire, on teste et si ce n'est pas ça, on demandera au prof où se trouve la bonne salle.
— D'accord, on fait comme ça, approuva-t-il.
Il s'avança dans la salle lorsqu'un groupe de garçons s'approcha de nous et commença à nous parler comme si nous nous connaissions depuis longtemps.
Ça me faisait réaliser que les Altéras avaient plus de pouvoirs que ce que je croyais. Avec cette astuce, plus besoin de masquer nos identités, je me demandais jusqu'à quel point le boss nous avait infiltrés.
Après avoir fini de discuter, Thomas prit place au fond de la salle, près de la fenêtre. Pour éviter d'être larguée en cas de problème, je m'assis à côté de lui, même si je détestais être tout derrière.
Je remarquai, au premier rang, un élève qui m'intrigua immédiatement. Je ne savais pas si c'était lui qui dégageait une telle aura négative, mais il y avait quelque chose qui ne jouait pas. J'allais en parler avec Thomas, mais le prof entra et fit stopper toutes les discussions.
Il tenait à la main des TE, et je réalisai que, effectivement, les Altéras nous avaient remarquablement infiltrés dans ce lycée, car nous avions visiblement fait ce TE. J'avais même obtenu une très bonne note. L'enseignant s'arrêta devant notre table et sortit le soi-disant test de Thomas.
— M.Calvaro, trouvez-vous que 2/10 soit une note suffisante ?
— C'est toujours mieux que 0.
— Vous êtes déjà redoublant, je ne pense pas que vous pouvez vous permettre d'avoir des notes aussi catastrophiques.
Décidément notre couverture était parfaite ! Je vis Thomas esquisser un sourire. Avait-il remarqué quelque chose ?
Assis dans la cafétéria, Thomas et moi avions réussi à nous isoler pour discuter, et notre mission n'avançait pas beaucoup, nous avions une période de libre et j'en profitai pour manger quelque chose, j'avais une faim de loup.
— Je n'ai rien remarqué d'étrange, me dit Thomas.
—Il y avait quelque chose avec cet élève qui clochait, insistai-je.
J'avais finalement parlé de cet élève assis au premier rang. Je sentais qu'il y avait un problème, une aura de sentiments noirs émanait de lui, je ne la voyais pas, mais je la décelais tout de même.
Thomas ne semblait cependant pas du même avis, pour lui tout était normal. À peine avais-je essayé de contrer l'argument de mon ami, que l'élève en question entra dans la cafète. Un sentiment d'appréhension passa dans son regard. Je le fixai quelques instants. Il avait les cheveux roux et n'était pas vraiment habillé à la mode, rien d'anormal, alors pourquoi faisais-je une fixette sur lui ?
Il remarqua un groupe de garçons, ceux qui nous avaient accosté Thomas et moi tout à l'heure. Au lieu d'aller chercher un petit truc à manger ou à boire, il rebroussa son chemin, un masque de peur placardé sur le visage tandis que les autres gars lui emboitaient le pas. Cette fois-ci plus de doutes, il se passait quelque chose d'étrange. J'agrippai la manche de Thomas.
— Amy, qu'est-ce que tu fiches ?
— J'ai un mauvais pressentiment ! Viens s'il te plait !
Thomas ne résista pas. Au moment où je dis avoir un mauvais pressentiment, il se leva et me suivit hors de la cafète. Nous remontâmes un couloir, je ne voyais plus le rouquin devant nous. Mais plus nous approchions de la salle de sport, plus j'entendais des bruits de bagarre.
Le pressentiment que j'avais eu était désormais fondé. Je me figeai au côté de Thomas. Le groupe de garçons, que j'avais vu sortir à la suite du rouquin, était en train de frapper le jeune homme recroquevillé contre le mur. J'étais dégoûtée par cet acte, ça me révulsait ! Je m'apprêtais à dire quelque chose, mais Thomas fut plus rapide que moi.
— Non mais oh ! Arrêtez !
L'Altéra s'avança et tendit la main au rouquin. Mais celui-ci n'eut pas le temps de la saisir que la bande s'interposa. L'un d'eux bouscula mon partenaire avant de lancer avec hargne :
— De quoi tu te mêles mec ! T'façon c'est qu'une pédale !
Il désigna le jeune homme appuyé contre le mur.
— Et alors ? Ça vous donne le droit de le frapper ? répliqua l'Altéra en haussant un sourcil.
Les garçons se mirent à rire. J'étais pétrifiée de rage. Comment osaient-ils frapper ce jeune homme parce qu'il avait une orientation sexuelle différente ? Je remarquai également un changement d'attitude chez mon partenaire.
— Tu insinues que si moi j'étais gay, tu me tabasserais aussi ? demanda Thomas.
— T'es pas gay, toi ! répliqua l'un d'eux avec un rictus.
— Qu'est-ce que tu en sais ?
— Hein !
Thomas s'approcha du rouquin et s'agenouilla devant lui, je l'entendis murmurer :
— Joue le jeu...
Il se pencha en avant et saisit le menton du roux avec une douceur qui n'était pas dissimulée, il se rapprocha de lui et déposa ses lèvres sur celles de l'étudiant.
J'étais stupéfaite par l'acte de Thomas. Comment réagir à cette situation ? Je ne fis rien, Thomas avait surement prévu quelque chose et je ne voulais pas risquer de mettre sa stratégie par terre.
Au début, le rouquin ne semblait pas comprendre, mais très rapidement, il se détendit et rendit le baiser. De leur côté, la bande de garçons était bouche bée, ils ne savaient absolument pas réagir à ça. Thomas arrêta son geste et s'écarta du jeune homme, le souffle court. Il se tourna ensuite vers les autres et dit d'une voix forte :
— Ne vous avisez pas de vous en prendre à nouveau à lui.
Pour bien appuyer ses propose, il fit craquer ses phalanges assez bruyamment, un sourire cruel placardé sur le visage. J'avais du mal à reconnaitre l'Altéra, il y avait quelque chose de différent dans sa manière d'être. Les garçons déglutirent difficilement et bredouillèrent des excuses confuses avant de partir. Thomas aida le rouquin à se relever.
— Est-ce que tu vas bien ? demanda L'Altéra.
— Pourquoi est-ce que tu m'as aidé ? Par pitié, c'est ça ?
Thomas sembla surpris. Visiblement, il ne s'attendait pas à une réaction aussi virulente. Il croisa les bras sur son torse.
— Si je t'ai aidé, c'est parce que je ne supporte pas la discrimination et le harcèlement. Et puis j'aurais pu être dans ta situation, si ça avait été le cas, j'aurais aimé que l'on m'aide.
Mon partenaire se tourna vers moi et me fit signe que nous partions. J'étais perdue, je ne savais pas si Thomas était gay ou pas. Sa réaction me laissait perplexe, je soutenais n'importe qui ayant une orientation sexuelle différente, je ne jugeais pas mais à cet instant précis, je ne comprenais pas bien.
Nous allions partir lorsque l'adolescent saisit le poignet de Thomas, les pommettes un peu rougies. J'eus un petit sourire en le voyant aussi intimidé, il était assez mignon finalement.
— Je...merci...
— Tu peux m'appeler Thomas.
Souriant, mon partenaire abordait un air de confiance que je lui avais rarement vu. Il serra la main du rouquin qui se prénommait Léo. Tout à coup, je commençais à me sentir tremblante, j'avais mal au coeur et heureusement, Thomas remarqua immédiatement mon malaise.
— Ça va Amy ?
— Non, je me sens pas bien.
— Assieds-toi.
M'aidant du bras de Thomas, je m'appuyai contre le mur et je sus immédiatement ce qui se passait au moment où j'entendis :
— Que faites-vous là ?
Une main saisit mon épaule et une vision apparut, je repérai la pomme de vie et l'environnement tandis que l'on me secouait. Je reprenais un peu conscience et je sentis que quelqu'un me soulevait. Après quelques instants, je me réveillai non plus dans le couloir, mais dans un vestiaire.
J'essayai de me lever, mais Thomas m'en empêcha. Il avait raison, il fallait peut-être mieux que je reste assisse.
— Tu as eu une vision ? demanda-t-il.
— Oui...ça n'a jamais été aussi...violent.
— Bizarre...et qu'as-tu vu ?
— Le démon est l'un des enseignants, la pomme est dans la salle des profs.
J'avais le pressentiment que ce serait compliqué, les élèves n'avaient pas le droit d'y aller. Je soupirai, qu'est-ce que nous allions bien pouvoir faire ?
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