Chapitre 11
26. 12. 2015
Ce samedi 26 décembre, nous n'avions probablement pas de mission, et avec Derek, nous avions prévu de faire des recherches sur cette prophetia.
J'entendis de l'eau couler, c'est ce qui me réveilla. Je regardai le réveil, 7h30. C'est sûr, je n'allais pas réussir à me rendormir, alors je me levai. Lorsque je m'approchai de la salle de bain, le bruit de l'eau avait cessé, je conclus donc que je pouvais entrer.
Je découvris Derek, avec uniquement une serviette de bains autour de la taille. Ses cheveux bruns étaient mouillés et viraient sur le noir.
Je remarquai sur son torse quelques bleus, dont celui qu'il s'était fait en tombant lors de son escapade nocturne. Mais d'où venaient les autres ? Je me souvins alors que quand M. Lavaine était venu, j'avais cru entendre des cris étouffés alors qu'ils s'engueulaient dans le salon.
— Ton beau-père te frappe...
Derek laissa tomber le tube de crème qu'il venait de saisir. Il me regarda et cette fois, la peur se lut dans ses yeux, mais tout disparut lorsqu'il ramassa la crème. Ses mains tremblaient et il n'arrivait pas à déboucher le tube.
— Attends, je vais t'aider.
Je le lui ouvris et appliquai la crème sur les bleus, je me sentis rougir violemment. Derek m'agrippa le poignet et, menaçant, me dit
— T'as pas intérêt à le répéter !
— Derek, jamais je ne dirais un truc pareil à quelqu'un.
— Excuse-moi. Cette histoire de prophetia m'a vraiment perturbé.
Derek sortit de la pièce et se fut à mon tour de prendre une douche avant de rejoindre la cafète. J'avoue que j'en apprenais tous les jours sur Derek, mais cette info là, je ne m'y attendais pas.
À peine avais-je mis un pied dans le réfectoire que Soa me sauta dans les bras. Elle avait l'air heureuse de me voir, et je l'étais aussi, nous ne nous étions pas vues depuis hier.
À la table des Altéras, Gregory lisait le journal, pendant que Ric buvait du café. Comme chaque matin, le boss était absent, mais ce qui faisait bizarre, c'était que James et sa continuelle bonne humeur manquaient à l'appel.
Nous étions à peine assis que la porte se rouvrit. Les deux Altéras se tournèrent vers le nouvel arrivant. Ma mâchoire se décrocha et le sourire de Soa s'agrandit.
— Bonjour.
— James ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne dois pas sortir de l'infirmerie ! paniqua Ric.
— Oh mais je me fais chier ! Et en plus je vais bien.
Effectivement le jeune Altéra semblait aller beaucoup mieux qu'hier soir, on n'aurait jamais dit qu'il avait cinq côtes cassées, peut-être était-ce sa magie qui agissait ? Gregory se leva et partit, ne supportant visiblement pas la présence de James tandis que celui-ci le fusillait du regard.
— Oh que non ! James, ça fait 11 ans que tu mets ta santé en danger, tu...
— Vas-y raconte ma vie, le coupa James. Pour une fois, c'est toi qui vas m'écouter Ric ! Je ne remettrai pas le pieds à l'infirmerie.
Les deux Altéras continuèrent à s'engueuler, jusqu'au moment où Ric sembla asséner le coup de grâce.
— Je te rappelle juste que la dernière fois que tu ne voulais pas rester te reposer à l'infirmerie et que nous sommes partis en mission, tu es tombé dans le coma pendant au moins trois jours !
— C'était il y a quatre ans, mon épilepsie va beaucoup mieux depuis que je prends des médicaments.
— Tu les a pris au fait ?
James se frotta la nuque et Ric comprit que son ami avait encore fait l'impasse sur son traitement. Devant le regard meurtrier de son partenaire, James essaya de se justifier.
— Ouais mais comment je fais pour le prendre ? C'est par voie intraveineuse, j'y arriverais jamais tout seul.
Ric soupira, mais demanda à James s'il avait ses médicaments avec lui, le violet hocha de la tête, avant de sortir une petite trousse noire qu'il tendit à Ric, avant de s'asseoir en face de son ami.
— James, je peux pas te faire une piqure si tu gardes ton gant !
— Ah ouais...
James enleva la sangle blanche qui retenait son gant droit, sur son biceps, un tatouage y était gravé : Je vis pour l'amour du risque.
La piqure sembla faire mal car James grimaça. Un élève essaya de détendre l'atmosphère en disant qu'écrire serait quelque peu compliqué. James rigola et répondit qu'il était gaucher, précisant que les Altéras étaient presque tous droitier.
Soudainement, Alexis entra, l'air plus fatigué que jamais, avec un cornet dans les mains. Il le déposa devant James, qui le regarda d'un air désespéré.
— Ce sont tes vitamines. Et tu as intérêt à la prendre, sinon ce sera par voie intraveineuse, avertit Alexis.
— Ok c'est bon j'ai compris, pas besoin de me menacer.
James ouvrit le paquet de médicaments et en prit un avec du jus d'orange. Il grimaça et reprit un verre. Alexis mangea une pastille à la menthe, puis rajusta sa veste.
— Ça va cette veste ? questionna-t-il. Je ne suis pas convaincu.
— Ouais. Mais on peut savoir pourquoi tu es aussi bien habillé ? demanda Ric.
— Je dois me rendre à Plescia pour... régler une vieille histoire.
James, qui venait de boire une gorgée de son café, se mit à tousser. Lorsqu'il eut repris son souffle, il regarda Alexis d'un air effaré.
— Alexis, je ne suis pas sûr qu'aller à la capitale de Citadellis soit un bonne idée. Surtout maintenant que la deuxième guerre des sangs-mêlés vient de se finir, commenta-t-il.
Qu'est-ce que c'était cette histoire de guerre ? Je ne comprenais pas en quoi cette ville posait problème. Je n'étais visiblement pas la seule à ne pas apprécier le fait que les Altéras nous cachaient des choses. Soa se leva.
— Arrêtez de parler comme si on n'existait pas ! On est aussi impliqué que vous dans cette histoire, alors expliquez nous pourquoi c'est une mauvais idée d'aller à Plescia !
Alexis et Ric se retournèrent brusquement, tandis que James regarda la rousse d'un air bizarre. Aucun des trois garçons ne semblait vouloir expliquer quoi que ce soit, jusqu'au moment où Ric prit la parole.
— Tout a commencé après la création de notre monde. Lorsque les Anges ont compris la vraie nature des Traqueurs, ils ont eu peur que les démons corrompent leur descendance. Ils ont conclu un pacte que ni eux ni les Traqueurs ne pourraient trahir. Ceux-ci avaient pour mission de protéger l'arbre de vie. Le premier Altéra, dont la descendance est composée uniquement d'hommes et la première Citadellis, dont la lignée est composée uniquement de femmes, sont tombés amoureux. Les Anges ne voyaient pas cette relation d'un très bon oeil, et ils avaient raison. Très rapidement l'Altéra est allé voir ailleurs et est tombé amoureux d'une Traqueuse. La Citadellis, lorsqu'elle apprit leur relation, fut désespérée et elle se tourna vers les démons pour obtenir sa vengeance sur l'Altéra. C'est comme ça que la première guerre des sangs-mêlés a commencé. Avec les démons et les Citadellis d'un côté, les Anges, Traqueurs ainsi que les Altéras de l'autre.
Ric arrêta de parler pour reprendre son souffle. Tous les Traqueurs étaient suspendus à ses lèvres et attendaient qu'il reprenne son récit. C'est finalement James qui continua.
— La guerre dura plus de dix ans et ce sont les Citadellis qui gagnèrent. Au moment de rendre les comptes, les Anges et les démons ne s'en mêlèrent pas. La Citadellis a demandé à garder l'Altéra comme esclave, il y a d'ailleurs toujours des Altéras qui sont asservis. Après quelques années, une seconde guerre éclata avec les mêmes camps et les Altéras gagnèrent. Pour éviter une troisième guerre, les Anges ont crée le conseil des sept ou Grand conseil et ont banni les démons de Lux. Quant aux Citadellis, elles se sont recluses à Plescia, leur capitale. C'est pour ça que si Alexis y va, ça risque de dégénérer.
J'étais totalement fascinée par cette histoire, mais une chose me chiffonnait, quand la prophetia intervenait-elle dans cette histoire ? Seulement, les trois Altéras ne comptaient pas en parler.
Alexis précisa que depuis la première guerre, les Altéras n'avaient le droit de tomber amoureux ni des Traqueuses, ni des Citadellis. Chaque année, le chef des Altéras, Adolphe Plaine, et la chef des Citadellis, une certaine Vereiya, signaient ce que l'on appelait les accords des sangs-mêlés.
Certains Traqueurs allaient poser d'autres questions, mais leur élan fut coupé par le boss qui arrivait. Il vit James, mais ne fit aucune remarque. Voyant les Traqueurs tous réunis autour des trois Altéras, il voulut savoir le sujet de discussion.
— On leur expliquait l'histoire des guerres, répondit Alexis. D'ailleurs, il faut que je me rende à Plescia. Je peux ?
— Je pense qu'à 21 ans tu es capable de prendre une décision seul.
Alexis hocha de la tête, comprenant qu'il s'agissait d'un oui. Mais avant de sortir, il s'adressa au boss.
— Louna peut sortir de l'infirmerie dès aujourd'hui.
— Déjà ? s'étonna le boss. Mais ça ne fait que deux jours ! Alexis qu'est-ce que tu as utilisé comme médicaments ?
Malgré l'inquiétude dans la voix du boss, Jay avait un sourire éclatant, visiblement il s'en foutait totalement de ce qu'Alexis avait utilisé pour guérir sa soeur.
— Ce n'étaient pas des médicaments... marmonna Alexis.
— Ne me dis pas que tu as utilisé ton pouvoir ?
Devant le ton tranchant du boss, Alexis ne savait pas comment réagir. Il recula et cligna des yeux, comme pour reprendre ses esprits.
— Je dois y aller, dit-il précipitamment.
Il sortit et le boss se leva à son tour. Pour une fois, il semblait s'inquiéter vraiment pour l'un de ses Altéras.
— Bon le groupe que Ric a eu hier, vous allez en cours avec James, l'autre partie avec Ric, ordonna-t-il avant de sortir.
James se leva et s'étira, ce qui fit craquer ses côtes déjà très abîmées. Ric leva les yeux au ciel, puis reprocha à son ami de ne pas prendre assez soin de sa santé. Mais James s'en moquait totalement, il sortit, suivi par son groupe dont je faisais partie.
Je trouvais qu'Adolphe prenait l'agression de James trop à la légère. Mais que pouvais-je dire ?
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