apsara
partie seule et unique, histoire courte que j'ai dû écrire pour un projet fantastique, non corrigé mais il ne devrait normalement pas y avoir trop de fautes !
TW mention de sang
Hier, le jour de mes dix neuf ans, ma mère m'a conté un passage de ma jeune enfance, qui est toujours resté dans son esprit, un moment de ma vie qu'elle attendait de me raconter depuis pas mal de temps déjà.
C'était un soir d'hiver ; en pleine cambrousse, là où le seul arbre n'étant pas totalement déplumé était le pin, que je naquis, moi, John. Je poussai mon premier signe de vie, mon premier pleur, auprès d'une famille étrangement attirée par la sorcellerie. Et les doutes que certaines personnes pouvaient avoir à ce propos se dissipèrent dès mon premier jour de vie puisque mes parents m'emmenèrent le matin même, à six heures tapantes, voir une voyante dont ils étaient des clients réguliers.
Nous arrivâmes devant une petite maison située dans le Gers de la France, malgré le fait que ma mère ne soit jamais revenue dans cette rue, elle m'a dit se souvenir que le nom du chemin était « chemin Larroque »
- « Bonjour, ce fut le premier mot prononcé par Lydia, ma mère, lorsqu'elle vit une vieille dame lui ouvrir la porte.
-C'est pour cet enfant, n'est-ce pas ? » Répondit-elle en me pointant du doigt.
Lydia acquiesça, à vrai dire, une question tourmentait ma mère, et elle décida de la poser dès que la voyante fut assise derrière son bureau.
- « Ce n'est pas censé être Mme Kim qui me reçoit ?
- Elle est absente...je crois que le froid ne lui réussit pas ! Moi je suis sa sœur, Mme Jenn, je vous en prie ne restez pas debout ! » Finit-elle par s'exclamer en lui tendant la chaise posée devant son bureau.
Seules quelques bougies à moitié fondues se voyaient dans l'obscurité de la pièce, éclairant doucement de leur flamme les trois cartes trônant au milieu de la table. On entendait le vent siffler à travers la fenêtre, sifflement qui, paraissait strident tellement un silence bruyant s'était installé à l'intérieur de la maison.
Lydia avalait difficilement sa salive à cause des énergies que dégageaient cette séance, pourquoi est-ce-que l'ambiance actuelle lui procurait une telle gêne ? Actuellement, la seule chose dont elle était sûre, c'était que Mme Jenn et Mme Kim étaient des forces contraires. Jamais elle n'avait ressenti une insécurité pareille avec Mme Kim.
- « Au cas où vous vous le demandiez, je tire avec l'oracle de la mort. »
Ce fut la voix de la voyante qui ramena Lydia sur terre, qui se contenta de fixer la première carte posée à la gauche de la table, celle qui allait être retournée dans quelques secondes à peine.
Ma mère n'eut même pas la chance ou la malchance de trouver que le sablier du temps s'écoulait lentement puisque Mme Jenn s'empressa de retourner la carte.
- « La faucheuse...»
Tandis qu'une goutte de sueur menaçait de couler le long de l'échine de mon père ; ma mère, elle, se contentait de regarder le tirage, les yeux exorbités, redoutant la suite.
- « Seconde carte, la paralysie de l'esprit, carte contrôlée par méduse, personnage célèbre de la mythologie grecque, et je dis ça uniquement pour préciser... »
Si le noir n'avait pas été aussi présent dans la pièce, ma famille aurait certainement pu voir le sourire narquois qui se dressait sur les lèvres de notre homologue.
- « Troisième et dernière carte, le chapelier fou ...sincèrement, je ne fais que remplacer ma sœur, je ne pense pas pouvoir faire une interprétation de ces cartes, je préfère vous laisser vous faire un avis par vous-même, » conclut-t-elle en essayant de laisser son rire moqueur coincé au fond de sa gorge.
Et une fois de retour dans notre voiture, ils n'espéraient qu'une seule chose, c'est que cette femme n'était pas assez expérimentée pour prédire l'avenir.
Nous sommes maintenant en 1970, j'ai à ce jour vingt-et-un et paré de mon sac à dos, je décidais donc de partir, quelques provisions sous le bras, camper en forêt, car malgré mon grand âge, je n'ai ni métier, ni domicile autre que celui que je partage avec mes parents depuis tout petit. Énervée que je passe la moitié de mes heures enfermé dans une pièce ma mère m'a donc proposé, ou plutôt obligé à aller passer une petite semaine là bas, pour que je puisse me « ressourcer et m'inspirer des biens fait que la nature pourrait avoir sur moi »
Du côté inverse, mon père était surtout inquiet, même légèrement paranoïaque pour être franc... Clamant haut et fort que une semaine seul c'était beaucoup trop long, que j'avais le temps d'y croiser toutes sortes de fées et entités aussi bien des adorables que des maléfiques. Me répétant sans cesse que j'avais un cœur pur et une âme qui avait oublié de grandir en même tant que mon corps. Disant qu'il serait beaucoup trop simple pour une apsara à part exemple, fée si gracieuse, de m'attraper dans ses filets, en seulement un tendre regard, un mouvement.
J'avais beau lui rabâcher que ce n'était que des mythes, rien à faire, ses doutes ne faisaient que s'amplifier avec le temps. Mais je n'avais pas le choix, mon père savait que je ne pouvais rien faire contre ses croyances, mais qu'il m'était encore plus impossible de changer quelque chose à la détermination de ma mère.
Je regardais la carte dans ma main et me rendis vite compte que la route la plus rapide était celle que mes parents redoutaient tant, le chemin Larroque, et pourtant, je décidais de l'emprunter quand même. Le trajet fut rapide et je me posai rapidement dans une clairière au beau milieu de la forêt, une fois ma tente montée je me posai pour admirer les alentours, cette clairière était enchanteresse lorgnée d'arbres tous plus grand les uns que les autres, accompagnés de magnifiques fleurs teintées de jaune, violet, blanc, allant même jusqu'au bleu. Le son du ruisseau à mes côtés et le chant des nouveaux oisillons accompagnaient ce magnifique spectacle, me rappelant la fin de l'hiver. Je décidais donc d'essayer de m'endormir, ayant mangé au préalable avant de partir. Alors que le jour avait déjà enfilé son manteau crépusculaire, j'entendis un bruit me réveillant en sursaut, les paroles de mon père repassaient en boucle dans ma tête, je ne croyais pas en toutes les sottises qu'il a voulu me faire avaler, mais si il y a bien une chose sur laquelle je ne pouvais qu'être d'accord, c'est sur le fait que la forêt pouvait être dangereuse, surtout quand les créatures de nuit commençaient à se réveiller. Alors je n'hésitai pas et sorti de mon sac de couchage, une lampe à pétrole à la main et un couteau suisse à l'autre... sait-on jamais ce qui peut arriver ?
Ma surprise fut totale lorsque je vis devant moi, éclairée d'une douce lueur, une jeune femme qui ne dépassait certainement pas les vingt-cinq ans, ravissante n'était clairement pas un mot assez grand pour la définir, ses cheveux étaient d'une brillance qui n'égalait aucune autre et ses boucles étaient si bien définies que je me demandais si c'était humainement possible, ses yeux en amandes semblaient être marron, de ce que je me rappelle, et son nez de forme ovale était parsemé de tache de rousseur que j'aurais facilement pu comparer à des étoiles, mes yeux descendirent sur son corps frêle et c'est là que je remarquai son genou écorché qu'elle tenait fermement essayant d'empêcher le sang de trop s'échapper de sa plaie.
Je réagis seulement lorsqu'elle posa son regard dans le mien et je me précipitai vers elle pour l'aider à se relever, je me retrouvai directement surpris par la chaleur de sa peau mais je m'abstiens de faire un commentaire en lui demandant qu'est-ce-que pouvais bien faire une fille seule aussi tard dans la nuit.
-« Je...je me suis perdue en voulant rentrer chez moi. Elle marqua un temps d'arrêt avant de continuer son court récit.
-Mais maintenant que je me suis blessée je doute pouvoir rentrer chez moi avant quelques temps...à moins que tu m'aides, mais ce serait peut être trop indiscret de te demander ça. »
Je restai silencieux un moment, mais après tout avais-je autre chose à faire ? Et puis ce n'est pas comme si j'avais sommeil, en réalité, la seule chose que je voulais c'était l'accompagner, et je savais que donner une réponse négative m'aurais fait culpabiliser, malgré le fait que sa proposition ne soit qu'indirecte.
Et ce fut de cette façon qu'elle et moi, empruntâmes une route que je ne connaissais pas, dans une forêt qui m'était totalement inconnue.
-« Oh ! Arrête-toi ! J'ai faillit oublier le plus important ! »
A peine deux minutes de marche et sa voix m'interrompu dans le périple que je venais seulement de commencer, je me retournais vers elle et elle me tendit une fleur, blanche.
-« C'est donc ça la chose hyper importante que tu as failli oublier, une fleur... ?
-Oui, mais ne me regarde pas comme ça ! Tu comprendras au moment venu. répliqua-t-elle avec une mine qui se voulait légèrement malicieuse.
-C'est une grappe de tamaris, considère toi heureux et remercie moi simplement de t'avoir offrit un cadeau de si grande valeur, d'habitude les personnes comme toi n'ont pas le droit à de si grand privilège. »
Et elle partit devant moi, les sourcils froncés, me laissant les bras ballant le long des jambes, ses paroles m'avaient seulement rendu un peu plus confus que ce que je ne l'étais déjà.
Nous passâmes donc le début du trajet dans un silence total, ni gênant, ni rassurant, un silence des plus simple. Ce fut au bout de trente minutes de marche que la jeune femme résidant à mes côté osa le briser en poussant un hurlement aigu, résonant dans toute la forêt.
J'accourus vers elle paniqué, les battements de mon cœur accéléraient et la peur commença doucement à m'envahir mais elle redescendit aussitôt quand je compris ce qui avait causé tant de remue ménage chez elle.
Une salamandre. Tout ça pour une bête plus qu'inoffensive, je poussai l'animal sur le côté avec lassitude et repris ma marche.
-« Désolé, depuis petite j'ai développé une phobie envers cette bête, mes géniteurs m'ont toujours dit que la salamandre était associé aux incendies, et sans grande surprise, j'ai une peur bleu des feux ! Chaque chose reliée de près ou de loin aux flammes me donne des sueurs d'effrois »
Et c'est après cette phrase que ma peur remonta, me laissant des frissons froids débutant dans le creux de mon dos pour finir à la fin de ma colonne vertébrale. Cette peur était justifiée par les paroles que mon père m'avait prononcé juste avant mon départ, il n'avait cessé de me répéter de faire attention à chaque fait et geste des personnes que je pourrais rencontrer, de porter mon attention sur toutes choses extérieures à moi-même. Et il suffisait de rassembler quelques éléments pour comprendre que ce n'était pas le feu que la personne que j'accompagnais fuyait, mais toutes sources de chaleur et lumière, elle ne sortait que la nuit lorsque le soleil s'était endormi et paniquait dès qu'un signe de lumière apparaissait. Ce qui m'angoissait dans cette histoire c'est le fait que cette caractéristique était totalement normale pour les créatures associés à l'élément de l'eau, une immensité de fée d'eau était comme ça, et cela ne les rendait pas forcément plus amicales.
Mais n'était-ce pas trop impolie de demander à quelqu'un des choses comme « excusez moi, ne seriez vous pas une fée maléfique ? » certainement, et c'est sur cette pensée que je décidai de ne rien dire, admirant mon stress se transformer en une bille de salive que je n'arrivais malheureusement pas à faire disparaître.
-«John, nous sommes arrivés chez moi » Ce fut la dernière phrase que ma partenaire prononça, après plus de trois heures de marche.
Et à ce moment là, tellement de questions auraient pu fuser dans mon esprit : Comment a-t-elle pu connaitre mon prénom alors que, jamais, je ne lui ai dit ? , Ai-je vraiment suivi une inconnu sur des kilomètres dans une forêt dont je ne connais même pas le nom ?
mais aucune ne fut égale à ma surprise quand je découvris que sa supposée maison n'était qu'un cercle gravé par terre. Mes yeux s'agrandirent avec terreur quand les souvenirs se mirent à défiler dans ma tête, sa peur des flammes, les paroles de mon père me rappelant ce qu'était une apsara, les paroles de ce que maintenant j'étais persuadée être une fée : les personnes comme toi n'ont pas le droit à de si grand privilège.
Et même l'histoire que m'avait racontée ma mère sur ma naissance, s'accordait avec la situation.
Et le fait qu'elle connaissait mon nom aussi, me faisait comprendre que depuis la première seconde, dés qu'elle était tombée devant ma tente, elle m'avait pris pour cible.
Je voulu m'échapper mais il était déjà trop tard, mes yeux s'emplissaient de larmes, des larmes de peur, et des dizaines de personnes, toutes aussi ravissante que celle qui m'avait eu, m'encerclaient.
Une créature à l'aura masculine se rapprocha à grand pas de moi, alors qu'à mes arrières je sentis un être me prendre les mains pour les ligoter entre elles.
Je suffoquais de terreur et je redoutais que ce soit la fin pour moi. Les larmes continuaient de flouter ma vue et je ne vis pas ce que faisait cette chose...devant moi. Mais je compris lorsque je sentis du métal, glacé, venir frôler ma peau; un couteau, tellement aiguisé que sa lame me coupa dès qu'elle se posa sur mon torse, que les apsaras avaient déjà dénudé quelques minutes au part avant.
Mon sang n'avait même pas débuté son écoulement que l'on recommencer à me mutiler l'abdomen avec ce couteau, dessinant un symbole. A cet instant les deux seules choses que je savais c'était que j'avais horriblement peur et que ce symbole ne servait certainement pas à me protéger.
Mais tout se stoppa net lorsque la personne en face de moi vit dans ma poche droite, une fleur de tamaris dépasser.
-"Alice! C'était le nom de l'apsara qui m'a emmené ici.
-C'est toi qui lui a donné cette fleur?"
Alice pinça ses lèvres entre elles avant de discrètement hocher la tête.
L'ouverture sur mon torse commençait à me faire atrocement mal mais je n'eus pas plus le temps de ressentir la douleur que je fus effroyablement surpris par plusieurs secousses interminables, mon esprit commençait à s'embrumer et un mirage me donna l'impression de partir, plus le temps passait plus je tombais dans les abysses de la terre sans que cette chute ne s'arrête un instant.
Et là, vous attendez certainement ma fin, n'est ce pas?
Dans ce cas permettez moi de vous dire, que de nombreux pessimistes vous préciseront qu'effectivement tout a une fin, pourtant à leur plus grand malheur, cette histoire n'en a pas.
Je réside depuis ce jour, certainement des millénaires, dans un décor noir et vide de sens. Suspendu dans l'air. Peut être appréciez vous croire qu'un jour un prince ou une princesse rempli(e) d'élégance viendra me sauver, ou encore que mes parents m'ont cherché tout au long de leur courte existence, ce qui est d'ailleurs très probable bien qu'improuvable.
Et pourtant.
je ne pense pas pouvoir dire que je vis, car je ne considère pas vraiment ça comme une existence; mais tant que je le fais dans votre imagination, j'imagine que c'est déjà ça de gagner.
D'ailleurs avant de partir, j'ai deux dernières choses à dire, histoire que vous ne vous perdiez pas dans un doute interminable; cette fleur, je ne sais pas plus que vous ce qu'elle a changé, si elle a empiré ou amélioré ma situation, et deuxièmement, ce que je vous ai conté ne vous sera pas d'une grande aide, ni morale, ni fin, mais elle vous apportera du savoir. Maintenant vous savez qu'une personne erre sans but, alors permettez moi de vivre réellement dans votre esprit une dernière fois. Car j'imagine que cela, ça n'a pas de prix.
;)
bOn- à la base ce n'était pas du tout cette fin, je l'ai changé sur un coup de tête mais je suis très fière de celle là. Je ne sais pas si quelqu'un verra ça mais j'aime beaucoup car ça me donne la possibilité d'écrire une suite avec des tonnes de possibilités différentes, ou de laisser comme ça bref j'espère que vous avez passé un bon moment et aurevoir mdr-
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