Épilogue
12 ans plus tard, Californie...
La matinée est déjà bien entamée et il est en retard. Dans les rues, il marche à toute hâte, jetant sans cesse un regard sur sa montre. Il sait déjà qu'il n'arrivera pas à temps donc il prend la décision de ralentir. Il s'en doutait : il n'aurait pas dû prendre un dernier verre hier soir.
Un soupir lui échappe tandis qu'il fourre ses mains dans ses poches. Rien ne sert de se hâter lorsque l'on sait que l'on va arriver en retard. D'autant plus qu'il fait déjà chaud, dehors. Le soleil de la Californie vient caresser sa peau de bon matin, le faisant déjà transpirer. S'il se dépêche, il finira en nage, et il n'aura pas le temps de se doucher de toute manière.
Il regarde les rues de Los Angeles qu'il commence à connaître par cœur. Voilà bientôt six ans qu'il vit dans ce quartier, et plus de dix ans qu'il est arrivé sur le sol américain.
Soudain, son téléphone se met à sonner. En regardant son écran, il voit tout de suite qui est en train de l'appeler. Rapidement, il enfile ses écouteurs juste avant de décrocher. Comme d'habitude, ces deux-là l'appellent tout le temps en facecam. Il décroche, sans grande envie.
— Salut Senku ! Alors, comment va la gueule de bois ?
Devant lui s'affiche le visage de son collègue de travail, Dave. Un grand brun, plutôt bourru et imposant. Mais son air jovial et rieur contrebalance avec son visage de viking.
— C'est trop compliqué de me foutre la paix pendant vingt-quatre heures ?
Il l'entend rire aux éclats dans ses écouteurs, ce qui lui arrache une grimace. Il a réussi à ne pas trop avoir mal à la tête au réveil, mais s'il continue à lui hurler dans les oreilles, la migraine viendra le saisir.
— Dave t'es vraiment qu'un enfoiré, tu sais ?
Juste à côté du visage de Dave se dresse celui de sa collègue et amie Shalini qui, comme lui, semble avoir tiqué face à l'éclat de voix de leur ami.
— En tout cas t'as une petite mine, Senku. Vous avez bu jusqu'à quelle heure hier soir au juste ?
— Oh, tu connais Senku ! Dès qu'il touche à mon whisky, il ne le lâche plus !
— Tu me fais passer pour un ivrogne en plus ?
Sans compter que son whisky n'a rien d'exceptionnel. Dans sa vie, il a goûté meilleur, bien meilleur que cette liqueur âcre et amer.
— Ça n'égale pas le saké.
— Faux, ajoute Shalini, le soju est bien meilleur. J'adore quand Sun-Hi en ramène au bureau !
— Ah parce que vous buvez au bureau vous ? Bien, le chef sera ravi de l'apprendre.
Elle fait semblant de rire, faussement amusée par l'accusation du vert. D'un naturel plutôt sec, elle a souvent du mal avec l'humour de Senku. C'est pour cela que ce dernier se fait une joie de l'embêter tous les jours.
— Sinon pour répondre à ta question, reprend Dave, il est resté jusqu'à deux heures du mat'.
— Bon dieu je fais face à des irresponsables. Tout ça la veille de l'anniversaire de Mia.
Cette information fait grimacer le vert. Oui, il a décidé de boire avec son ami et collègue la veille de l'anniversaire de Mia, là est tout le problème.
— T'étais pas censé aller la chercher en fin de matinée d'ailleurs ?
— Bon Shalini tu peux arrêter de te comporter comme ma mère s'il te plait ?
Son agacement la fait sourire. Il la voit passer une main dans ses cheveux noirs de jais avant de se rapprocher de l'écran.
— T'as quand même pas oublié j'espère ?
— Non, je n'ai pas oublié, merci bien.
— Mais ?
Oui, parce qu'il y a toujours un "mais". Sinon, il ne tirerait pas une tête pareille.
— Mais j'ai oublié d'acheter son cadeau.
Sur son écran, le visage de Dave et Shalini se décomposent. Senku n'aurait quand même pas fait ça ? Il n'aurait quand même pas osé oublier le cadeau d'anniversaire de Mia ?
— Tu blagues j'espère, ajoute la jeune femme.
— J'ai l'air de rigoler ?
— Bon sang Senku. Parfois t'es un vrai génie mais là t'es le plus grand des abrutis, lâche Dave.
Comme seule réponse, Senku lui montre son majeur, tout ça sous ses rires incessants. À l'entendre se tordre comme ça il se demande bien pourquoi il a décroché. Ces deux-là adorent lui faire la morale sur ses moindres faits et gestes. Bien sûr, Senku n'est pas du genre à se vexer pour si peu, surtout qu'il sait toujours quoi leur répondre. Mais avec sa gueule de bois, il a du mal à trouver les bons mots pour qu'ils le laissent en paix.
— Je vous jure que vous ne m'aidez pas, là.
— Tu sais au moins ce que tu vas lui acheter ?
— Oui Dave, merci de t'en inquiéter.
Dans le coin de l'écran, Shalini a l'air dépité. Il faut dire qu'elle aime beaucoup Mia. Et voir Senku oublier son cadeau d'anniversaire, ça la désole.
— Tu sais ce que tu es Senku ? Un véritable muttal. Et un irresponsable en plus. Et j'espère que tu n'as pas perdu mon cadeau pour elle !
— Non je ne l'ai pas perdu. Et ça veut dire quoi au juste muttal ?
Il essaye de prononcer le mot comme elle, mais à cause de ses origines japonaises, il ne parvient pas à le prononcer correctement.
— Ça veut dire "abruti" en tamoul car c'est tout ce que t'es, un abruti.
— Merci du compliment, ça me touche beaucoup. Et toi tu es une véritable hidoina.
— Ça veut dire quoi ça encore ? Je suis sûre que t'es en train de m'insulter ! Arrête de m'insulter en japonais !
— Dixit celle qui m'insulte en tamoul.
Face à leur petite querelle, Dave ne cesse de rire. Il faut dire qu'entre Shalini et lui, c'est un peu de l'amour vache. Mais au final, ils forment tous les deux un excellent duo et leurs performances ne cessent d'impressionner tous leurs collègues. Ce ne serait pas exagéré de dire qu'ils sont les éléments les plus prodigieux de leur équipe.
Mais soudain, une photo s'affiche en haut de son écran. Visiblement, Senku ne pourra pas continuer cet appel plus longtemps.
— Bon je dois vous laisser, j'ai Mia qui m'appelle.
— Tiens, quand on parle du loup ! ajoute Dave.
— Souhaite lui un joyeux anniversaire de ma part !
— Oui oui je le ferai, allez bye.
Il s'empresse de raccrocher, tout ça pour décrocher une nouvelle fois. Comme avec ses amis, sa caméra s'allume, et la sienne aussi.
— Salut ma grande, comment vas-tu ?
— Papa t'es en retard !
Comme il s'y attendait, Mia affiche une mine boudeuse face au retard de son père. Senku est obligé de plaider coupable, incapable de se trouver une excuse valable.
— Je sais, mais j'arrive bientôt.
— T'es où ? T'es en train de marcher dans la rue ?
— Je suis... dehors en effet. Je fais une rapide petite course puis je viens te chercher.
— Mais ça va te prendre du temps tout ça !
Ses yeux carmins, les mêmes que les siens, le regardent avec ardeur. Au fond de ses prunelles, il voit l'impatience d'une jeune fille qui a hâte de retrouver son père pour son anniversaire. Voir cette mine en colère ne fait que l'attendrir davantage. Malgré son caractère bien trempé, il ne parvient pas à garder son sérieux quand il la voit le regarder comme ça.
Elle passe une main dans ses cheveux, cherchant à se débarrasser de ses boucles folles qui lui bouchent la vue. Il faut dire que sa fille, en plus d'avoir hérité de ses yeux carmins, a aussi eu droit à une chevelure indomptable. Quand elle est avec lui, il passe un temps fou à tenter de démêler ses cheveux, surtout qu'elle ne tient pas longtemps en place. Mais pour ce qui est de leur couleur, elle a hérité des cheveux de sa mère : des cheveux d'un roux presque blond. Ajoutant à cela ses yeux bridés duent à son sang japonais, le tout donne une petite fille singulière et adorable. Ce n'est pas pour rien que sa collègue est complètement gaga de sa bouille.
— Mais tu es capable de m'attendre n'est-ce pas ? Tu prends cinq ans aujourd'hui, tu es une grande fille.
— Je... je... n'aime p...p...p...pas... atten... dre.
Son bégaiement l'alarme de suite. Avec ça, il la voit répéter encore et encore le même tic nerveux. Elle tourne sa tête vers la gauche, juste avant de revenir, et ce sans jamais s'arrêter. Senku se sent plisser les sourcils.
— Tu sais quoi ? Quand je serai là, on ira à l'aquarium. Tu aimes l'aquarium, non ?
— Oh oui je l'adore !
— Et en m'attendant, tu peux revoir tous les poissons dans le livre que je t'ai acheté la dernière fois. Tu l'as avec toi ?
— Toujours !
— Très bien. Et avant que tu ne l'aies fini, je serai là pour t'emmener avec moi. Ça te va ?
Elle acquiesce d'un signe de la tête. Soudainement, son tic semble s'être calmé ainsi que son bégaiement. Au moins, il semble lui avoir évité une crise pour un moment. Lorsqu'elle commence à s'éparpiller, les psychologues lui ont dit qu'il fallait essayer de la recentrer vers quelque chose qu'elle aime. Et les poissons semblent être sa plus grande passion dernièrement. Elle peut passer des heures à regarder les poissons, encore et encore, sans faire attention au temps qui passe.
C'est une autre chose qui fait d'elle une enfant si singulière.
— Mia, est-ce que tu veux bien me passer maman ?
— Oui ! Maman, papa veut te parler !
Le téléphone bouge brusquement puis, enfin, un visage semblable à celui de sa fille s'affiche à l'écran. La même couleur de cheveux, des yeux d'un bleu océan, mais un sourire pincé.
Il la voit s'éloigner quelques instants de leur fille, juste avant de commencer à parler.
— Tu abuses, tu pourrais au moins arriver à l'heure pour l'anniversaire de ta fille.
— Moi aussi Sharon je suis content de te voir.
— Bref, tu seras là dans combien de temps ?
— Une heure et demie grand max.
— Ok... eh bien ne sois pas en retard. Si tu n'es pas là lorsqu'elle aura terminé son bouquin, je ne sais pas comment je vais l'empêcher de faire une crise et...
— Hé, respire calmement. Tu n'auras rien à gérer, je serai bientôt là ne t'en fais pas.
Il faut dire que Senku est celui qui a toujours été capable de gérer ses crises avec le plus de sang froid. Malgré tous ses efforts, Sharon a du mal, et se retrouve vite désemparée lorsque sa fille se met à entrer dans une colère incontrôlable ou un mutisme profond. Elle n'a pas envie qu'elle garde un mauvais souvenir de cette journée, surtout que Mia attendait son anniversaire avec impatience.
— Ok, à tout à l'heure dans ce cas.
— À tout à l'heure.
Puis ils raccrochent tous les deux. Senku se débarrasse de ses écouteurs, hâtant cette fois-ci le pas. Il ne peut pas se permettre d'arriver davantage en retard. Tout comme Sharon, il n'a pas envie que Mia garde un mauvais souvenir de son cinquième anniversaire.
Le voilà qui passe juste à côté du Gloria Molina Grand Park, l'une des plus grande fierté de la Cité des Anges. Cette grande ville, presque aussi animée que sa ville natale, pourtant à des milliers de kilomètres de là.
Oui, il en a fait du chemin depuis tout ce temps.
Ses yeux se posent sur la grande pelouse qui passe devant ses yeux. Instantanément, des souvenirs lui reviennent, ceux des premiers pas de sa fille. C'est sur cette pelouse qu'elle a marché pour la première fois, juste avant de tomber dans ses bras. Elle était encore si petite à l'époque. Deux ans plus tard, Sharon et lui entamaient une procédure de divorce.
Il inspire profondément. Si à Tokyo il a les souvenirs de son enfance, Los Angeles est devenu son nouveau chez lui. Dans cette ville, il y a la vie qu'il a construite, bien loin de la vie qu'il a vécu au Japon. Parfois, quand il se retrouve seul à marcher ainsi, il repense aux années qui se sont écoulées. De longues années, toutes porteuses de sa vie qui a continué d'avancer. Oui, malgré tout ça, il a avancé. Malgré tout ça, il a refait sa vie.
Il marche mais, soudain, son attention se tourne vers des cris juste derrière lui. Il se retourne sans toutefois s'arrêter. Derrière lui, un homme vient de rentrer dans quelqu'un. Et en le percutant, il semble avoir envoyé valser tout un tas de feuilles qui commencent à s'échapper dans toute la rue.
— Fais attention où tu marches, connard !
Dit donc il est gonflé celui-là, ne peut-il s'empêcher de penser tandis que son regard reste figé sur cette armoire à glace qui hurle sur sa victime.
Puis l'homme s'en est allé, laissant sa victime au milieu de la rue, désemparée, cherchant par tous les moyens à rattraper les feuilles qui lui échappent. Et tandis qu'il s'apprêtait à partir, certaines de ces feuilles viennent jusqu'à ses pieds. Il les regarde quelques secondes, presque prêt à tourner les talons, comme s'il n'avait rien vu. Mais en voyant la personne s'affairer à tout récupérer, il lève les yeux au ciel.
Oh et puis merde.
Aider quelqu'un, ça ne le ralentira pas tant que ça.
— Attendez je vais vous aider, dit-il tandis qu'il attrape toutes les feuilles qu'il peut.
Mais l'homme ne le regarde même pas, trop préoccupé à ramasser toutes les feuilles éparpillées par terre. De ce qu'il peut voir, sur ces feuilles, il n'y a que des prises de notes manuscrites. Il ne sait pas ce qu'il y a dessus, mais elles semblent importantes.
Bon sang mais qui se trimballe encore avec autant de feuilles de nos jours ? Il ne connaît pas l'ordinateur ?
Voyant que l'homme ne le regarde toujours pas, Senku s'approche de lui.
— Hé ho ? Je vous ai ramassé vos feuilles.
— Oh merci... beaucoup...
Il a fait volte-face vers lui, et quand ses iris carmins se sont plongés dans son regard ébène, il a bien cru qu'il allait lâcher la liasse de feuilles dans sa main. Mais la surprise est bien trop grande pour qu'il puisse agir normalement. Après toutes ces années, après tout ce temps...
Mais pour lui, c'est la même chose. Est-ce qu'il s'attendait à croiser Senku au milieu d'une des villes les plus grandes des États-Unis ? Quelle était la probabilité pour qu'il le recroise à des milliers de kilomètres de leur terre natale, tout ça dans la même ville et le même quartier ?
Il se redresse doucement, attrapant d'une main automatique les feuilles que lui tend le vert. Leurs regards ne se quittent pas, car aucun des deux ne parvient à croire ce qui se passe.
Gen a beaucoup changé. Désormais, sa coupe de cheveux bicolore a disparu, laissant place à des cheveux d'un noir aussi profond que la couleur de ses yeux. Ses cheveux ont poussé, lui arrivant presque au milieu du dos. Ils sont rassemblés en une queue de cheval presque parfaite, dégageant son visage dont les traits se sont affinés. Sa coiffure ne laisse s'échapper qu'une mèche de cheveux à sa droite, plus courte que les autres, ainsi qu'une frange lisse. S'il l'avait juste croisé comme ça, il ne l'aurait pas reconnu, tant le Gen qui se tient devant lui n'a plus rien à voir avec celui qu'il a connu quand il avait vingt ans.
Senku ne s'en est pas rendu compte, mais lui aussi a beaucoup changé. L'homme qui se tient devant Gen n'est plus le Senku qu'il a connu il y a douze ans. Sa carrure s'est épaissie, dévoilant des épaules bien plus larges qu'avant. Ses traits se sont affirmés, sa mâchoire est plus dessinée qu'avant. Quant à ses cheveux indomptables, ces derniers sont plus courts, ramenés en arrière tout en gardant ses deux mèches devant le visage. À le voir comme ça, il ressemble presque trait pour trait à Byakuya.
— Ça... ça fait longtemps...
Après douze ans de séparation, c'est tout ce que Gen a trouvé à lui dire. À vrai dire, rien ne le présageait de retrouver son amour de jeunesse aujourd'hui même. Il n'était pas prêt à revoir ce visage qu'il a tant chéri quand il était encore un jeune adulte. Après tout, ils ont changé tous les deux. La trentaine affirmée et entamée, ils n'ont plus rien à voir avec les jeunes adultes qu'ils étaient.
— Ouais... ça fait longtemps.
Pour être honnête, Gen s'attendait à ce que son regard le dévisage. Mais il n'y a pas de colère dans son regard carmin, juste de la surprise et un choc qu'il ne parvient pas à faire passer. Autour d'eux, le temps s'est comme arrêté. Douze ans de séparation, tout ça pour se retrouver par pur hasard.
— Tu... tu vas bien ?
Grâce à ses mots, il parvient enfin à sortir de sa transe. Senku cligne des yeux, soudainement ramené sur Terre.
— Heu... je vais bien. Et... et toi ?
— Oh... eh bien... j'ai réalisé mon rêve, dit-il avec un sourire aux lèvres. Je suis devenu psychologue et chercheur en psychologie. Et... et toi ? Tu as enfin réussi à atteindre les étoiles ?
— Oui... euh... je travaille à la NASA... à la Armstrong Flight Research Center.
Durant leur discussion, aucun n'a eu le réflexe de parler japonais. Ils parlent chacun un anglais fluide, signe d'une acclimatation presque parfaite.
Ils continuent de se regarder, plongeant leurs regards dans celui de l'autre. Là, en regardant ces yeux ébènes, des tas de souvenirs remontent à la surface. De vieux souvenirs parfois amers que le vert, après de longues années, a réussi à adoucir. Des souvenirs de leur vie d'avant mais aussi de l'amour qu'ils se sont portés pendant leurs huit mois de relation.
— Je... excuse moi Senku mais j'ai un rendez-vous. Je... je dois partir.
À chaque mot, il arbore un sourire gêné qu'il ne parvient pas à dissimuler. Là, devant lui, il a l'impression d'être de retour douze ans en arrière, lorsque sa présence l'intimidait. Mais Senku n'en mène pas large non plus. Il est encore sous le choc, à tel point qu'il a du mal à aligner un anglais correct.
— Ouais... heu... moi aussi en fait. Je... je suis pressé aussi.
— Eh bien... je te souhaite bon courage... et bonne journée à toi.
— Toi... toi aussi.
Puis Gen lui tourne rapidement le dos. Pendant quelques secondes, Senku reste là, le regardant partir. Et puis, à mesure qu'il s'éloigne, son cœur pulse dans sa poitrine. Non, il ne peut pas le laisser partir comme ça.
— Gen attends !
En entendant son prénom, il se retourne. C'est la première fois en douze ans qu'il l'entend l'appeler. Dans sa bouche, son prénom sonne comme une douce mélodie. Une mélodie qu'il aimait déjà écouter à l'époque, lorsque leurs cœurs battaient l'un pour l'autre.
Il s'arrête, regardant Senku courir vers lui. Il ne sait pas quoi faire, il ne sait plus quoi dire. Il arrive enfin devant lui, essoufflé.
— Tu veux bien me donner ton numéro ? On... on pourrait prendre un verre un de ces quatre, non ?
Pris par la surprise des retrouvailles, il n'avait pas pensé à lui donner un moyen de le contacter. Il s'entend rire bêtement tandis que ses yeux viennent à nouveau happer les siens. Pendant quelques instants, il a l'impression de revoir son visage d'avant. Lorsque son cœur s'emballait pour lui, et lorsque le voir signait pour lui le début d'une journée magnifique.
— J'adorerais, se contente-il de répondre.
Chacun s'adresse un large sourire tandis qu'ils sortent tous les deux leurs téléphones. Il ne leur faut que quelques secondes pour s'échanger leurs numéros, juste avant de prendre à nouveau des chemins différents. Douze ans de séparation, seulement quelques minutes pour reprendre contact.
Après tant d'années loin de l'autre, chacun a construit sa vie. Mais voilà que malgré la distance, l'univers a voulu qu'ils se retrouvent. Visiblement, "l'après" n'est pas terminé. Après tout, ils ont encore toute la vie devant eux.
Le temps, ils en auront à l'infini. Le temps de se retrouver, le temps de parler, le temps d'apprendre à nouveau à se connaître. Mais pour l'instant, chacun retourne à sa vie.
Pour le reste, ils verront plus tard.
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OMG les enfants ça y est c'est la toute fin de cette histoire ! Ça me fait trop bizarre de publier ce dernier chapitre, surtout vu la fin. Une fin prévue depuis le début que j'étais ravie d'écrire si vous saviez !
En tout cas j'espère du plus profond de mon cœur que cette histoire vous aura plu. Elle est très différente de ce que j'ai déjà écrit et bien plus profonde (je trouve) que mes précédentes fics. Pour ceux qui me lisent depuis un moment, j'espère que vous avez pu voir comme cette fic signe un nouveau développement dans mon style d'écriture et de narration. J'ai tellement pris plaisir à m'attarder sur les sentiments des personnages ! C'était très agréable de construire leur relation et de les faire évoluer, même s'ils ont connu des obstacles.
Je mets un point final à cette histoire mais vous me retrouverez bientôt pour d'autres projets. Même si j'arrive dans la phase finale de mes études (j'entre en M2 et youpi j'ai mon concours à la fin de l'année 💀) j'espère pouvoir vous écrire encore plein d'histoires (notamment autre chose que mes fics).
D'ailleurs, il se pourrait... que j'ai entamé l'écriture de mon premier roman 👀.
Restez donc connectés à ce compte si mon style vous plaît ! Je vous réserve encore bien des surprises.
À bientôt mes chers lecteurs !
Célia, votre écrivaine ravie de vous faire rêver (et souvent pleurer 😂).
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