Chapitre 7 : Toi, et ta peur
- Bon sang ce qu'il fait chaud, lâche une fille juste à côté de lui.
Et Senku ne peut que lui donner raison. Assis dans les gradins, le soleil tape juste au-dessus de leurs têtes sans une once de pitié. Il est 14h passée, autrement dit, ils sont en plein zénith.
Il fait déjà plus de 30°C sur le thermomètre, mais c'est aujourd'hui qu'ont lieu les olympiades de l'université. Pour être parfaitement honnête, le scientifique aurait préféré échapper à ces olympiades. Mais il se voyait mal ne pas assister à la compétition. Ses amis se sont tant entraînés pour l'occasion, ça serait vraiment bête de ne pas les voir se démener.
- Bon sang mais qu'est-ce qui leur prend autant de temps ? se lamente Gen en regardant la piste.
Il est vrai que ça fait un moment que les athlètes auraient dû prendre place. C'est Kohaku qui va entrer en piste avec le 100 mètres. Au fond de la piste, on la voit en train d'attendre, trottinant sur place pour rester échauffée. Des étudiants vêtus d'un tee-shirt à l'effigie du campus ne cessent d'apporter de l'eau aux candidats. Avec une telle chaleur, il ne faudrait pas qu'ils manquent de s'hydrater.
- Ils ne devraient pas tarder, regardez.
Yuzuriha, qui a rejoint les gradins pour la compétition, pointe le fond de la piste du doigt. En effet, on y voit des hommes installer la ligne de départ.
- Alors à votre avis, Kohaku gagne ou se foire lamentablement ? demande Senku avec un sourire joueur.
- Roh c'est vraiment pas gentil Senku ! se plaint Ruri, assise à sa gauche, juste à côté de Chrome.
- Ruri a raison, ajoute le Gen à sa droite, t'as vraiment un cœur de pierre.
- Et vous vous êtes des rabats-joie c'est dingue.
Il laisse son visage tomber dans sa main posée sur son genou, d'un air boudeur. Gen, de son côté, essaye de réprimer son sourire. Voir Senku bouder, c'est toujours quelque chose de drôle.
- Moi je suis sûre qu'elle va gagner haut la main, ajoute Gen. C'est une vraie championne.
- Bien dit Gen !
- Toi Ruri t'es tout sauf objective. C'est ta sœur.
Comme réponse, elle se contente de lui tirer la langue.
- Il y a tellement de contraintes pour qu'elle gagne. Ça relèverait d'un coup de chance.
À côté, Gen voit Ruri lever les yeux au ciel.
- Vu la chaleur, il faut déjà prier pour qu'elle ait bu assez d'eau. Ensuite, tout dépendra de la manière dont elle se place. La course se jouera dans les premières secondes. Il faut qu'elle mette suffisamment de force dans ses jambes dès le début et que sa position soit...
- Ça va Senku, on a compris, le coupe Chrome, les yeux déjà rivés sur la piste.
Cette fois, Gen ne peut pas retenir son ricanement. C'est toujours très drôle de voir comment ses amis ont réussi à canaliser l'étrange caractère du vert. Et aussi très drôle de voir comment parfois, ces derniers s'y prennent pour le faire taire.
Ayant entendu son rire, Senku se tourne vers Gen. Ce dernier mime la surprise d'avoir été pris sur le fait, tout cela accompagné d'un sourire moqueur.
- Ça y est, ça commence ! s'empresse Yuzuriha.
Aussitôt, tous les visages se redressent. Même Senku se prête au jeu. De là où ils sont, ils peuvent voir les étudiantes se mettre en place, dont Kohaku. Ses sourcils sont froncés, signe qu'elle est concentrée sur sa tâche. Pour elle qui veut devenir une future athlète, il est hors de question qu'elle perde cette course. Il n'y a pas d'autres options que la victoire.
Une fois en place, les athlètes attendent le feu vert pour se jeter en avant. Quelques secondes d'un lourd silence s'étirent et, soudain, un coup de sifflet. Aussitôt, les étudiantes se jettent en avant, commençant à courir de toutes leurs forces. Instantanément, c'est la folie dans les gradins. Chacun encourage celui qu'il veut voir gagner, et ce sans lésiner sur le bruit.
Kohaku donne tout ce qu'elle peut pour se maintenir en tête. Et de ce que peut voir Senku, elle est bien partie. Elle enjambe les mètres comme une pro et sa posture montre le fruit d'un réel entraînement. Ses foulées sont si longues qu'elle parvient aisément à se placer en haut de la course. Et sans surprise, elle passe la première la ligne d'arrivée. Aussitôt, ce sont des cris qui résonnent dans les gradins, surtout de la part de ses amis. Ruri s'est carrément levée en criant de joie quand elle a vu sa sœur passer la ligne. Très vite, elle est rejointe par Yuzuriha, Chrome et Gen. Senku est le seul à rester assis, ce qui ne l'empêche pas d'applaudir son amie.
Elle a un sourire jusqu'aux oreilles tandis qu'elle circule près des gradins pour saluer la foule. En la voyant faire, Senku ne peut s'empêcher d'être amusé.
Une vraie star, cette Kohaku.
Et puis, on entend une voix au micro qui annonce qu'il va falloir attendre dix bonnes minutes avant la suite de la compétition.
- Bon, je meurs de soif, je vais à la buvette, déclare Gen en se levant. Je vous apporte quelque chose ?
- Une limonade s'il te plait ! demande Yuzuriha.
- Pour nous de l'eau, répond Ruri en prenant Chrome en compte.
- Et toi Senku ?
- De l'eau aussi.
Gen acquiesce et descend des gradins. Il lui faut toute la patience du monde pour réussir à se frayer un chemin vers la sortie. Il s'empresse de passer les barrières pour atteindre la pelouse verte du campus. Plus loin, à l'ombre, un stand est installé. Il y a du monde, mais ça n'empêche pas Gen de s'y rendre. Avec la chaleur, les commandes sont nombreuses. Mais grâce à l'implication d'étudiants volontaires, tout semble plutôt bien rôdé.
Au bout de quelques minutes seulement, une jeune fille se penche vers lui pour lui prendre sa commande. À son visage, Gen devine qu'elle doit être en première année seulement. Bien dégourdie, elle s'empresse d'attraper les bouteilles d'eau et une limonade. Très vite, la voilà revenue vers Gen. Il attrape sa commande, glisse l'argent dans la main de la jeune fille et lui glisse un "bon courage" avant de s'éloigner. Elle lui offre un large sourire avant de s'occuper du client suivant.
Il n'est pas facile de s'extraire de la masse d'étudiants, surtout avec un verre de limonade dans les mains. Mais Gen est svelte, donc il parvient à se faufiler entre les corps sans en renverser une goutte. Le voilà sorti de ce nuage sans encombre. Sans perdre un instant, il rebrousse chemin, se dirigeant vers les gradins.
- Gen !
En entendant son prénom, il se fige. Puis, il se retourne, croisant le regard du garçon qu'il ne voulait surtout pas croiser.
Merde c'est pas vrai.
- Gen attends !
Il se retourne, faisant comme s'il ne l'avait pas vu. Mais il a croisé son regard, donc il sait qu'il l'a vu. Tant pis, il ne doit pas lui parler, pas après ce qui s'est passé trois semaines plus tôt.
- Gen !
Sa voix est trop proche, signe qu'il n'est vraiment pas loin de lui. Il n'arrivera pas à rejoindre les gradins à temps, il va devoir le confronter.
- Gen s'il te plaît écoute moi.
- Je n'ai rien à te dire Kenta, maintenant laisse-moi tranquille.
- Attends s'il te plait.
Gen fais volte-face, tout en prenant soin de ne pas renverser la limonade dans ses mains. Il ne doit pas paraître effrayé, surtout pas.
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "non" ? C'est trop compliqué pour toi ? Il faut que je te l'épelle ? Que je te le mime ?
- Pas la peine de t'énerver, je veux juste qu'on discute tranquillement.
- La dernière fois que tu m'as dit ça tu m'as plaqué contre un mur.
- Ça n'arrivera pas, je te le promets !
En parlant, Kenta s'est rapproché de Gen et ce dernier n'a pas pu s'empêcher de reculer. Il ne s'en rend pas compte, mais son corps est déjà en train de lui mettre la pression. Si Gen ne veut pas que ça dégénère, il va falloir qu'il se coltine son discours.
- D'accord. Tu as cinq minutes.
En le laissant parler, il a pensé que ça aurait suffi à ce qu'il le laisse en paix. Alors, Kenta a commencé à lui déballer tous ses sentiments. Apparemment, il a eu des sentiments dès qu'il se sont rencontrés et, malgré ses efforts, il ne parvient pas à se sortir Gen de la tête. Et puis, à mesure que son discours se dévoile, son corps s'approche encore de lui. Machinalement, Gen recule, encore. Et voilà que maintenant, ils se trouvent sous les gradins. Autrement dit, un endroit où il n'y a personne, et où personne ne peut les entendre.
- Écoute Kenta, je suis vraiment désolé que tu ressentes ça mais... mais ce n'est pas réciproque, tu vois ?
- Mais pourtant, pendant le devoir, on s'entendait bien toi et moi, non ?
- Oui, on s'entendait bien. Mais je n'ai pas de sentiments pour toi, je suis désolé.
Je n'en aurai même jamais.
Mais ça, Gen s'est bien gardé de le lui dire à voix haute. Pourtant, son visage change brutalement. Désormais, c'est une grimace de colère qui déforme son visage, comme s'il avait pu lire en lui. Et soudain, ses deux mains se referment autour de ses épaules. Gen est si surpris qu'il en fait tomber tout ce qu'il a dans les bras. Il voit la limonade se vider sur le sol tandis que le verre rebondit par terre en un bruit de plastique creux.
- Gen, je t'en prie, je peux changer si tu veux. Dis-moi ce qui ne te plaît pas chez moi et je changerai !
- Kenta, lâche-moi, tout de suite.
Mais sa voix ne parviendra pas à passer à travers son délire. À son expression, il comprend qu'il parle dans le vide. Il doit trouver un moyen de s'extirper de cette situation, et tout de suite.
- Pourquoi tu veux pas ? T'es déjà pris c'est ça ?
Gen ne parvient pas à répondre. Il sait que tout ce qu'il dira pourra être mal interprété. Donc il ne dit rien, espérant que son silence l'aidera dans cette situation. Mais bien au contraire, ça ne fait qu'attiser la folie du garçon juste en face de lui.
- C'est l'autre là ? Celui qui m'a balancé de la nitroglycérine au visage ?!
Cette fois, la panique commence à le gagner. Il gigote dans tous les sens, espérant que cela suffira pour se dégager de sa poigne. Mais plus Gen bouge, plus sa poigne se fait lourde. Il a l'impression qu'il est en train de lui broyer les épaules.
- Alors quoi ? T'es à peine arrivé ici que tu te fais déjà sauter par quelqu'un ? T'es qu'une pute en fait.
Son corps entier se met à trembler. Il pourrait pleurer, là, maintenant. Tandis qu'il le secoue dans tous les sens comme une simple poupée de chiffon, Gen se recroqueville comme il peut. Les coups vont pleuvoir, il en est persuadé. Alors, par réflexe, il se protège.
- Répond putain !
- Eh il se passe quoi ici ?
Gen reconnaît cette voix. Mais il est trop terrifié pour oser parler. Il n'arrive même plus à bouger un seul membre, se contentant de rester recroquevillé sur lui-même. Ses jambes tremblent, ses bras tremblent, il n'arrive même plus à penser correctement.
- Oh rien... mon ami ne se sentait pas bien alors que l'ai amené loin de la foule.
Mais il fait chaud dans cet endroit, horriblement chaud. On n'amène pas un ami qui ne se sent pas bien dans ce genre d'endroit. Aussitôt, Tsukasa comprend que quelque chose ne va pas, surtout lorsqu'il voit toutes les bouteilles sur le sol ainsi que le verre vidé par terre. Et puis, Kenta se met à bouger, et il reconnaît tout de suite la personne prisonnière de sa poigne.
- Lâche-le !
En quelques instants, Tsukasa est déjà sur lui. Kenta est fort, mais pas autant que Tsukasa. En quelques secondes à peine, il le force à lâcher Gen. Pris par la violence du mouvement, il s'écrase sur le sol.
- Bordel mais t'es qui toi ?!
- Et toi t'es qui ? renchérit Tsukasa. Qu'est-ce que tu lui faisais au juste, hein ?
- Ah ah, je vois. Tu couches aussi avec lui Gen, n'est-ce pas ?
Cette phrase, Gen la reçoit comme un coup de poignard en plein dans le ventre.
T'es qu'une traînée de toute façon !
Aussitôt, le poing de Tsukasa vient s'écraser sur sa joue. Pris par la violence du choc, Kenta s'écrase sur le sol, sonné par le coup. Il lui faut quelques secondes pour se remettre de cette violence, et aussi pour se redresser. Mais Tsukasa s'en occupe pour lui, étant donné qu'il vient de l'attraper par le col.
- Répète ce que tu viens de dire enfoiré !
- Tsukasa arrête !
Mais Gen ne parviendra pas à l'arrêter. Tsukasa est comme une bête que l'on tient en cage. Il est docile tant qu'on le laisse à l'intérieur. Mais dès qu'il en sort, c'est une véritable bête sauvage qui se déchaîne. Il peut perdre le contrôle, et ce facilement.
- Mec... arrête... s'il te plaît...
- Tsukasa lâche-le !
Il ne sait trop comment, mais Gen a réussi à trouver la force suffisante pour se relever et se jeter sur lui. Il ne veut pas que ça se passe comme ça, il ne veut plus.
- Tsukasa, il n'en vaut pas la peine alors laisse-le partir.
- Ouais, écoute-le et laisse-moi partir.
Entendre Kenta rétorquer lui donne envie de lui en coller une autre. Mais alors que ses yeux se mettent à briller d'une lueur effrayante, il sent Gen en train de le pousser.
- Je t'ai dit de le lâcher !
Aussitôt, Tsukasa relâche sa poigne, laissant le malheureux s'écraser lamentablement sur le sol. Mais il ne faut pas longtemps à Kenta pour se redresser et fuir de cet endroit. Il a bien compris qu'il ne faisait pas le poids face à Tsukasa, alors inutile de lutter plus longtemps.
- Gen, est-ce que ça...
- Bon sang mais à quoi tu pensais ?!
Le bicolore est tout bonnement hors de lui. Et avant aujourd'hui, et ce malgré leurs années d'amitié, Tsukasa ne l'a jamais vu comme ça.
- Mais ce mec était en train de s'en prendre à toi !
- Et pour toi la meilleure chose à faire c'était de lui briser la mâchoire ?! Bon sang Tsukasa !
Son corps entier est pris de tremblements. À cet instant, ce n'est pas Gen qui parle mais uniquement sa peur et l'adrénaline.
- Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que mon entourage réponde par la violence, hein ? Pourquoi ?!
- Gen... calme-toi et...
- Non, ne me demande pas de me calmer ! Tu m'entends ?!
Il a conscience qu'il a l'air d'un fou furieux à crier comme ça contre lui. Mais il n'arrive pas à faire autrement. Il a eu peur, il a eu si peur.
- Je ne peux plus supporter toute cette violence, je n'en peux plus.
Et puis, sans crier gare, il s'échappe. Passant à côté de Tsukasa, il sort de sous les gradins à grandes enjambées. Et tandis que ses jambes l'éloignent de ce stade de malheur, d'épaisses larmes viennent couler sur ses joues.
Et alors que Gen s'échappe, dans les gradins, Senku et les autres commencent à s'impatienter. Malgré le temps qui défile, ils ne le voient toujours pas revenir.
- Il s'est perdu en chemin ou quoi ? plaisante Chrome.
Sur la piste, d'autres athlètes viennent s'installer. Parmi eux, Taiju, suivi de près par Tsukasa.
- Ah, les garçons sont là, ajoute Ruri.
Tous les visages se tournent vers la piste, surtout celui de Yuzuriha, ravie de pouvoir encourager Taiju. La voir aussi à fond fait discrètement sourire Senku dans son coin. Un jour, peut-être, ils sauteront le pas et arrêteront de se lorgner du regard à chaque fois qu'ils se voient.
Les yeux carmins de Senku viennent se poser à son tour sur la piste. De là où il est, il aperçoit la mine renfrognée de Tsukasa. Il pourrait être stressé, ce qui expliquerait aisément son visage, mais ce serait mal connaître Tsukasa.
- Il en tire une tête, Tsukasa, commente le scientifique.
Mais les autres ne semblent pas prêter attention à ce détail. Et puis, un coup de sifflet, et la course de relais masculine commence.
Senku devrait se réjouir de voir son meilleur ami si bien s'en sortir. Mais ses yeux ne sont pas concentrés sur la course. À la place, ils sont posés sur le siège vide à côté de lui. Il a vu tout le monde regagner sa place après la pause octroyée par l'installation du matériel. Le fait que Gen ne soit pas revenu n'est plutôt pas bon signe.
Roh et puis merde.
Sans crier gare, Senku se lève de son siège pour descendre les gradins.
- Bah, tu vas où Senku ? demande Chrome en voyant son ami s'éloigner.
- Voir ce que fabrique Gen.
Et puis il s'éclipse. Étant donné que la course a repris, il n'y a pas grand monde en dehors des gradins. La buvette est quasiment déserte et il n'y a que très peu de passants. Ça sera plus simple de retrouver Gen dans ces conditions.
Et d'ailleurs, il n'a pas mis longtemps à le retrouver. Quelques mètres plus loin, à l'ombre, il est assis contre un arbre. De là où il est, Senku le voit à peine de profil, il ne voit donc pas ce qu'il fait. Sans perdre une seconde, il s'approche de lui.
- Gen ? demande-t-il tandis qu'il s'approche de l'arbre.
Malgré la cohue dans les gradins, le bicolore parvient à l'entendre. Il fait volte-face, pris sur le vif. C'est alors que Senku remarque les larmes qui maculent ses joues.
- Gen qu'est-ce qui s'est passé ?
Il presse le pas et, comme réponse, Gen se relève pour lui échapper. Il le voit essuyer ses larmes d'un revers de manche tandis qu'il s'éloigne.
- Mais... attends !
Il fait chaud, et Senku n'est pas un grand sportif. Mais face à la réaction de Gen, il se met à courir pour le rejoindre.
- Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il une fois à côté de lui.
- Ne me touche pas.
Puis, il s'éloigne à nouveau, voulant à tout prix échapper au regard de Senku. Il n'aura pas la force de tout lui expliquer, il n'en a plus la force.
- Gen attends !
Aussitôt, Senku lui attrape le bras. Et avant qu'il n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrive, Gen a fait volte-face et, d'un geste d'une brutalité qu'il ne lui soupçonnait pas, il s'est libéré de sa main.
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "ne me touche pas" ?!
Il n'avait jamais vu Gen s'énerver à ce point. Après avoir crié, il recule, posant sa main là où la main de Senku s'est posée.
- Je t'ai dit de ne pas me toucher, alors ne me touche pas ! Compris ?!
- Oui... mais Gen...
De grosses larmes dévalent ses joues déjà maculées. Il est si en colère que ses joues sont devenues cramoisies. À cet instant, c'est un tout autre Gen qui se tient devant lui. Et en voyant ce triste spectacle, Senku comprend qu'il n'aurait jamais dû connaître ce Gen là. Pris au dépourvu, Senku ne sait pas quoi répondre.
- Va t'en. Et fiche moi la paix.
Cette fois, il n'y avait qu'une profonde tristesse dans sa voix. Et puis, juste après, Gen s'est retourné et s'en est allé. Planté au milieu de la pelouse, Senku n'a pas osé le rejoindre. Il ne sait pas ce qui s'est passé pendant qu'il est allé leur chercher à boire, mais ce fut suffisamment violent pour réveiller une partie de lui qu'il voulait enfouir à tout jamais.
Après cette altercation, Senku est retourné dans les gradins. Avant ça, il est passé à la buvette pour acheter des bouteilles d'eau pour tout le monde. Il a l'impression que sa tête pèse une tonne.
De retour dans les gradins, il dira simplement à ses amis que Gen est rentré chez lui car il ne se sentait pas bien. Il leur dira qu'il ne supportait pas la chaleur, qu'il est rentré se mettre au frais. Et alors que ses amis continueront de s'amuser dans cette ambiance festive, lui n'arrivera pas à se retirer l'image d'un Gen en larmes de la tête.
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Allez ne me détestez pas, tout va bien se passer. Je vous avais dit que ça allait monter crescendo ! Un petit peu de angst du coup pour changer mes amis ! J'espère en tout cas que ce chapitre vous aura plu ! Pour ma part j'aime tellement écrire cette fic ! Ça me change de ce que j'ai l'habitude d'écrire et la régularité m'offre un certain confort et me motive toujours plus à écrire. En tout cas, j'attends vos retours pour ce chapitre !
Je vous dis à la semaine prochaine pour le prochain chapitre !
Ciao~
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