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Chapitre 16 : Cet éclat dans tes yeux

  Sans perdre une seconde, il se dépêche d'enjamber les marches. Durant tout le chemin, il n'a pas arrêté de ressasser toute cette histoire. Il se souvient dans quel état Gen était lorsqu'il s'est coupé la main. Alors maintenant, dans quel état va-t-il le retrouver ? 

Le voilà arrivé devant la porte de son appartement. Il ne se laisse pas le temps d'hésiter et il frappe à la porte. 

De longues secondes défilent durant lesquelles rien ne se passe. Puis, au moment où il s'apprêtait à frapper à nouveau, la porte se déverrouille, dévoilant le visage de Gen.

— Oh Senku je ne m'attendais pas à te voir ! 

Il est tout sourire, comme si rien ne s'était passé de la journée. À cet instant, il semble juste être heureux de voir son petit-ami venu lui rendre visite après les cours. 

Il dépose rapidement ses lèvres sur les siennes, juste pour un baiser de bonjour. Senku lui rend machinalement, même s'il ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Il est tellement décontenancé qu'il n'a même pas le réflexe de rentrer quand Gen s'écarte. 

— Tu comptes rester sur le palier toute la soirée ?

— Nan. 

Confus, il entre dans son appartement. Aussitôt, Gen s'affaire à le débarrasser de son blouson et de son écharpe. Il a quitté cet appartement la veille et pourtant, il a l'impression qu'il n'est pas venu ici depuis une éternité. 

— Que me vaut cette visite ? demande Gen en revenant vers lui. 

— Eh bien... je ne t'ai pas vu de la journée alors...

Il ne sait pas pourquoi il n'a pas dit la vérité. Mais le comportement de Gen lui paraît tellement étrange qu'il n'a pas su quoi dire d'autre.

— Oh, alors je te manquais ? 

En parlant, il a passé ses bras autour de son cou. Aussitôt, les mains de Senku ont entouré ses hanches, rapprochant son corps du sien. Dans cette position, il peut plonger pleinement son regard dans le sien, savourant la profondeur de ses iris ébènes. 

— Peut-être bien. 

Il sent les lèvres de Gen se poser sur sa joue, laissant derrière elles d'agréables picotements. Puis, ses mains le libèrent, et le voilà qui recule. 

— Je te sers quelque chose à boire ? 

— Euh... un verre d'eau. 

Comment peut-il aborder ce qui s'est passé aujourd'hui ? À le voir comme ça, il semble ne plus porter la moindre attention à sa dispute avec Kohaku. Peut-être que Ruri a paniqué pour rien ? Et que Gen se porte comme un charme ?

Non, il y a un truc

Son attitude semble montrer qu'il a l'air de bonne humeur, mais quelque chose trahit son comportement. De là où il est, et aussi parce que Gen n'est pas bien épais, il peut voir à quel point ses épaules sont tendues. 

Il est en train de jouer la comédie. 

Senku n'est pas vraiment doué pour déchiffrer les gens. Ça, c'est plutôt le domaine de compétences du bicolore. Mais il a comme un pressentiment, quelque chose qui lui dit que Gen n'est pas dans son état normal. 

Le voilà qui arrive avec deux verres d'eau qu'il pose sur la table du salon. Il s'assoit sur le canapé, invitant Senku à le rejoindre. Aussitôt, le vert s'assoit à côté de lui. À peine s'est-il assis qu'il sent Gen se coller à lui. Senku passe son bras autour de lui, le laissant se mettre à l'aise. Et ils restent comme ça pendant de longues secondes durant lesquelles aucun des deux garçons ne pipent mot. Machinalement, sa main vient se poser sur ses cheveux, laissant ses doigts jouer avec quelques mèches. C'est alors qu'il comprend la signification de ce silence. Il n'entend aucune parole et pourtant, il a entendu sa confession. 

— Gen, qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui ? 

Au ton de sa voix, Gen devine que Senku est au courant de l'incident entre Kohaku et lui. Mais ce qu'il veut, c'est sa version des faits. Il ne sait pas qui est venu tout lui raconter, mais dans tous les cas, il est au courant. 

— On a déjà dû tout t'expliquer, non ? 

— Oui, mais je n'ai pas ta version. 

— Elle ne changera pas de celle qu'on t'a racontée. 

Mais il sent son corps se presser un peu plus contre lui. Il ne sait pas si c'est inconscient, mais il sent qu'il a besoin de sa présence. 

— Kohaku a posté une photo de moi alors que je lui avais dit de ne pas le faire, alors ça m'a énervé. Et par-dessus le marché, elle a râlé quand je lui ai demandé de la retirer. 

— Cette sale lionne a une fierté bien mal placée.

— Ça tu l'as dit, ricane Gen. 

Maintenant que les heures se sont écoulées, il se sent plus coupable qu'autre chose d'avoir réagi de la sorte. Certes, la blonde a ses torts, mais il n'avait pas à lui parler comme ça. 

— Ce n'est rien de grave, Senku. Je m'excuserai demain auprès d'elle et tout ira mieux. 

Non, il y a quelque chose que tu ne me dis pas

Mais comment faire pour lui parler de ses doutes ? Il ne veut ni le brusquer ni l'obliger à quoi que ce soit. Mais les paroles de Ruri résonnent dans sa tête depuis qu'il a quitté la fac tout à l'heure. 

Il y a quelque chose dans son regard qui me rend triste.

Il a eu la même impression quand il l'a rencontré. Encore hier, il pensait avoir l'explication à tout ça. Mais aujourd'hui, il n'est plus sûr de rien. Malgré ça, il sait que l'obliger à parler ne fera qu'empirer les choses. 

Et puis, soudain, il a une idée. 

— Et si on sortait un peu ? 

Sa tête se relève et il sent ses yeux se poser sur lui. 

— Sortir ? 

— C'est décidé, ce soir je t'emmène au resto ! 

Senku se redresse, incitant Gen à faire de même. 

— Mais... pourquoi maintenant ? 

— Parce que ça me fait plaisir de t'inviter, pourquoi ? 

Gen le regarde, les yeux écarquillés. Puis, sans qu'il ne puisse le contrôler, il sent ses joues rosir à n'en plus finir. 

C'est la première fois qu'on m'invite au restaurant. 

— Heu... eh bien...  

Il aimerait dire quelque chose, mais tout est confus dans sa tête. Alors, il décide de dire la première chose qui lui vient à l'esprit. 

— Laisse-moi d'abord me préparer. Je... je vais me doucher et j'arrive. 

— Pas de soucis, je t'attends là. 

Gen se lève, se hâtant de se diriger vers sa salle de bain. Mais soudain, il s'arrête, se tournant lentement vers Senku resté dans le salon. 

— Tu sais... tu peux venir te laver aussi si tu veux. Il y a encore ta serviette sur l'étendoir. 

— Oh, j'irai après toi dans ce cas. 

Gen se mord la joue pour évacuer sa frustration. Décidément, Senku ne comprendra jamais les sous-entendus qu'il s'évertue à faire passer. Alors autant y aller directement, pour être sûr qu'il comprenne. 

— Ce que j'essaye de te dire c'est que tu peux venir te doucher avec moi, là tout de suite. 

Du coin de l'œil, il peut voir Senku s'arrêter net, puis piquer un fard. La seconde d'après, son visage se relève vers lui, arborant une grimace de surprise qui le fait glousser de rire. 

— J'arrive, se contente-il d'ajouter avant de se lever. 

***

Ils sortent tous les deux et, aussitôt, le froid du soir vient dévorer leurs joues. Mais malgré cela, Gen inspire profondément, savourant la froideur de la nuit qui contraste avec la chaleur du restaurant. L'air froid passe dans ses sinus, semblant descendre dans tout son corps avant de ressortir. Cette simple respiration suffit à dénouer son corps pour de bon. 

Il tourne la tête, posant ses yeux sur Senku qui, pris par le froid, est déjà en train de frotter ses mains ensemble. Il souffle dessus, laissant un nuage de condensation s'envoler dans l'air. 

— Tu es frileux, Senku ? 

Ses yeux carmins viennent se poser sur le bicolore. Il arbore un sourire détendu, bien différent de celui qu'il lui a offert quand il est entré dans l'appartement tout à l'heure. C'est ce genre de sourire qu'il veut voir sur son visage, et rien d'autre. 

— Pas du tout. 

Comme simple réponse, Gen attrape sa main avant de la faire glisser dans la poche de son manteau. 

— Ça ne te réchauffera qu'une seule main mais c'est déjà ça. 

Puis, les voilà qui commencent à marcher. L'air est froid, mais ce n'est pas désagréable. Il n'y a presque pas de vent contrairement au début de la journée. Le ciel est dégagé, dévoilant une ribambelle d'étoiles brillant au-dessus de leurs têtes. Et parce qu'il fait déjà nuit, les rues sont calmes, on ne croise pas grand monde. 

C'est aussi pour cela que les deux garçons parviennent à marcher en se tenant la main sans encombre. Parce que ce n'est pas toujours facile de le faire en public, au moins la nuit, les rues sont calmes et désertes. 

— En tout cas merci Senku, ça m'a fait un bien fou ! 

— Tu vois je te l'avais dit. 

Il l'a emmené dans son restaurant de ramens préféré, là où il a l'habitude d'aller avec son père. Et comme il l'avait prévu, la saveur du plat a suffi à lui redonner un sourire agréable tandis qu'ils se laissaient aller à rire quand ils le voulaient. Finalement, ils sont restés longtemps dans ce restaurant, à parler de tout et de rien. Installés dans un recoin du restaurant, un endroit calme et à l'abri des regards, Gen lui a parlé de sa famille. 

Avec un éclat de nostalgie dans les yeux, il a parlé de la campagne où il a grandi et des jeux qu'il faisait avec Tsukasa, alors son voisin. Il lui a parlé de son école, de son collège, de sa vie au lycée. À cette époque, Tsukasa était loin d'avoir la vie qu'il a aujourd'hui. Son père n'était encore qu'un employé parmi tant d'autres et il menait une vie dans une campagne reculée, bien loin des grands appartements de la ville. 

Et puis, ce fut au tour de Senku de parler de lui. Il lui a parlé de son père, de ses meilleurs amis, de quelques anecdotes drôles qu'il avait à raconter sur son groupe d'amis. Ils ont ri de bon cœur ensemble, et ils en avaient besoin. 

Mais ce soir, aucun des deux n'a envie de rentrer chez lui. Alors, ils prolongent la sortie en marchant dans la ville, main dans la main, sans s'arrêter de parler. Et puis, inconsciemment, les voilà qui passent devant un parc pour enfants. 

Gen se souvient très bien de ce parc. Il y a quelques mois, alors que le sommeil ne voulait pas venir jusqu'à lui, il est arrivé jusqu'à ce parc. Ce soir-là, au beau milieu de la nuit, il a reçu un message du vert. Comme ça, à deux heures du matin, sans crier gare. 

Il s'en est passé du temps depuis ce fameux soir, ne peut s'empêcher de penser le bicolore. 

Et puis, il ne peut résister à l'envie d'y retourner. Il lâche la main du vert tandis qu'il se rue vers les balançoires. Senku le regarde partir, surpris par son geste.

— Hé tu fais quoi au juste ? 

— Moi ? Rien ! 

Mais le voilà qui est déjà sur une des balançoires à se balancer comme il peut. Mais à cause de sa taille, il ne parvient pas à aller bien haut.

— T'as quel âge au juste ? demande Senku en ricanant. 

— Comme s'il y avait un âge limite pour savourer la balançoire ! 

Attendri, Senku s'avance vers lui. À son tour, il vient s'asseoir sur la balançoire juste à côté de celle du bicolore. Ça doit faire une éternité qu'il n'en avait pas fait. Et avant qu'il n'ait le temps de le voir bouger, Gen est déjà derrière lui. 

— Je te pousse ? 

— Quoi ? Arrête, j'ai passé l'âge. 

— Ce que tu peux être vieux dans ta tête Senku.

Mais déjà le vert sent les mains de Gen le pousser en avant. Rapidement, il s'accroche aux chaînes de la balançoire pour ne pas tomber en avant. 

— T'es dingue ! J'ai failli tomber !

— Mais tu n'es pas tombé, donc tout va bien.

À nouveau, il sent les mains de Gen le pousser quand la balançoire revient vers lui. Son corps est projeté en avant, appuyé par le mouvement de la balançoire. Pendant quelques petites secondes, il semble s'approcher du ciel, là où brillent toutes les étoiles qu'il admire depuis petit. 

Mais aussitôt, son corps repart en arrière, entraîné par son poids. Les mains de Gen viennent le réceptionner, juste avant de le pousser en avant. Et malgré lui, ces gestes lui rappellent tant de souvenirs. Quand il était petit, et qu'il avait l'âge où ses jambes ne touchaient pas le sol. Byakuya était celui qui le poussait en avant. Et parce que son père avait de la force et qu'il avait le poids d'un enfant, il avait l'impression de s'envoler comme un oiseau. 

Il sent à nouveau les mains de Gen dans son dos. Mais cette fois-ci, elles ne le poussent pas en avant. Elles l'attrapent, calmant le mouvement de la balançoire. De là où il est, Gen le surplombe de toute sa hauteur. Mais déjà, Senku sent ses bras passer devant lui, collant son dos à son torse. Il reste ainsi, dans le silence, savourant le calme de la nuit. 

— La nuit est si calme, ça fait du bien, lâche Gen après de longues secondes de silence. 

Doucement, Senku penche la tête en arrière pour le voir. Dans cette position, il peut voir son regard, et à quel point là, tout de suite, il semble perdu. Ses iris ébènes fixent l'horizon, se laissant emporter par son infini. Mais surtout, dans ce regard, il y voit un étrange éclat, celui qu'il n'arrive pas à comprendre. 

Il y a quelque chose dans son regard qui me rend triste.

Ruri a raison. Quand on prend le temps de l'observer, de décrire la puissance de son regard, on y décèle un vide étrange. Mais ce vide ne semble pas vouloir nous aspirer, bien au contraire. Il repousse les personnes qui s'y perdent, comme s'il voulait à jamais rester tel qu'il est : vide, sans personne pour le combler. Et cette vision le rend lui aussi affreusement triste. 

En le regardant ainsi, Gen paraît inaccessible. Comme une porte enchaînée qu'on ne pourra jamais ouvrir. Oui, à cet instant, il a l'impression de se trouver face à une porte infranchissable. Et même s'il parvenait à trouver la clé, il n'a aucune idée de ce qu'il pourrait y trouver derrière. 

— Gen, qu'est-ce que tes yeux veulent dire ? 

Absorbé par ce regard, il ne s'est pas rendu compte qu'il vient de parler à voix haute. Aussitôt, Gen tourne la tête, rencontrant le regard carmin qui le fixe depuis tout à l'heure. 

— Tu as dit quelque chose ?

Et parce que les yeux de Gen ont quitté l'horizon, cet éclat de vide semble s'être envolé. Désormais, il ne voit qu'un regard brillant, pétillant, bien loin de celui qu'il arborait il y a encore quelques instants. 

— Aujourd'hui, Ruri m'a dit qu'il y avait quelque chose dans ton regard qui la rendait triste. 

Il ne sait pas pourquoi il lui dévoile ça. Il est presque sûr que Ruri aurait préféré qu'il ne lui dévoile pas ce qu'elle a dit de lui. Et dit comme ça, cette phrase sonne étrangement. Elle casse avec l'ambiance qui les entoure, cette rue déserte et calme, et sa brise discrète. 

Ses yeux s'écarquillent doucement, comme s'il était surpris. Mais en réalité, il ne l'est pas vraiment. Plusieurs fois, il a deviné cette pensée chez la grande blonde. Comme lui, elle est d'une nature observatrice. Et parce qu'ils se côtoient tous les jours, c'est évident qu'elle a fini par ressentir cette étrange impression en fixant ses iris ébènes. 

— Et tout de suite, je crois que je comprends où elle voulait en venir. 

Les yeux de Gen quittent ceux du vert, incapables de les soutenir plus longtemps. Mais malgré ça, il sent son regard sur lui, un regard qui ne veut pas le lâcher. 

— Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ? 

Sa question reste en suspend dans l'air, s'évanouissant bientôt avec la brise qui lui caresse la peau. De toute façon, il n'attendait pas vraiment de réponse. Lui-même ne sait pas comment il pourrait y répondre. 

— Qu'est-ce que tu ne me dis pas, Gen ? 

Cette fois, son corps recule, s'éloignant du vert assis sur la balançoire. Aussitôt, Senku se relève, bien décidé à ne pas le laisser fuir de la sorte. Il vient de mettre le doigt sur quelque chose, il en est persuadé. 

Mais malgré sa détermination, il ne veut pas le brusquer. En regardant son dos de la sorte, il se rend compte à quel point il a l'air faible. Il est avec lui, tous les jours. Et depuis presque quatre mois, ils partagent leur quotidien et leur intimité. Mais ce soir, Gen semble seul au monde, emmitouflé dans une solitude apaisante dont il ne veut pas se séparer. Parce que quand on a vécu toute sa vie avec elle, il est difficile de s'en séparer quand quelqu'un accepte enfin de la remplacer. 

Gen a toujours été seul. Ou du moins, il s'est toujours senti seul. Dans son foyer, il ne trouvait pas la place qui devait lui être réservée. Toujours au milieu de ses parents qui se déchiraient, il n'a jamais réussi à pleinement s'épanouir. Et même quand il est parti, quand enfin il pensait avoir trouvé un foyer capable de le réchauffer, la flamme qu'il convoitait s'est éteinte. À nouveau, il n'y avait plus que la solitude, et un froid glacial rampant sur tout son corps. Il a offert ce qu'il avait de plus précieux et, en retour, il n'y a eu que de la douleur. Alors pourquoi ça serait différent, ce soir ? 

Soudain, il sent des doigts se glisser entre les siens. Ils sont gelés, attaqués par la froideur du soir. Mais pourtant, sa main n'a jamais été aussi chaude. 

— Gen, ne reste pas seul, s'il te plaît. 

Il ne l'avait jamais entendu lui parler de la sorte. Il connaît le Senku cinglant, drôle, loufoque et calculateur. Mais dans sa voix, ce soir, il y a quelque chose qu'il n'avait jamais entendu. Là, au plus profond de ses mots, il y a toute l'inquiétude qu'il éprouve pour lui. Mais elle ne ressemble pas à celle qu'il entend dans la bouche de ses amis. Elle est teintée d'une douce couleur amoureuse, enveloppée dans des sentiments si profonds que même des mots ne parviendraient pas à éclaircir toute leur profondeur.  

Il se retourne, capturant de ses iris sombres les yeux carmins qui ne cessent de le chercher. Jamais avant aujourd'hui il n'avait vu autant de choses dans ses yeux. Et c'est ce soir, au milieu de ce parc, qu'il a compris à quel point il comptait pour lui. 

Jamais personne ne voudra de toi. 

Si. Lui, il m'accepte. 

Son aura brille d'une étrange lumière qu'il ne connaît pas. Et au creux de cette lumière, il y a une chaleur apaisante. Il n'a qu'une envie : plonger dans cette chaleur pour ne plus en ressortir. Lentement, il s'approche de lui. Et puis, il passe ses bras sous les siens, les renfermant dans son dos. Là, il peut sentir son souffle chatouiller son oreille tandis que son corps entier se cale contre lui. 

Son geste était si timide, si hésitant que Senku n'a pas osé bouger. Alors, même lorsque son corps est tout contre lui, il ne sait pas s'il doit refermer ses bras autour de son dos. Son corps semble si fragile dans cette position. 

Enfin, après de longues secondes, Senku laisse ses bras se refermer autour de Gen. Là, une chaleur agréable se propage dans leurs corps tandis que les secondes défilent. Ils se sentent bien, là, comme ça. Loin du monde, loin du quotidien, loin des autres et proches l'un de l'autre. 

Gen savoure cette chaleur qui le réchauffe. Et tandis que les secondes s'étirent, il prie pour que cette flamme ne s'éteigne pas. Là, dans ses bras, il espère qu'elle sera encore là quand il saura tout de lui. Il espère que, lorsqu'enfin la chaîne qui condamne cette porte qu'il ne veut pas ouvrir aura sauté, cette chaleur sera là pour le conforter et chasser ses démons. Parce que ce soir, et ce malgré leur proximité, le cœur de Gen n'est pas prêt à s'ouvrir. Il y a encore trop de doutes, trop de peurs et de souffrance pour qu'il puisse s'ouvrir tout naturellement. Mais peut-être qu'un jour...

— Je ne peux pas te dire ce que tu attends, répond enfin Gen, toujours calé dans ses bras. 

Senku ne bouge pas, attendant que sa langue se délie lentement. Il n'ose pas bouger, de peur de briser ce qui est en train de se passer.

— Il y a des choses que j'ai cherché à oublier. Parce que la douleur est encore trop forte, tu comprends ? 

— Oui, je comprends. 

Il sent que ses bras se resserrent un peu plus autour de lui. Il a besoin de s'accrocher à quelque chose pour être sûr de ne pas sombrer. 

— Un jour, peut-être que penser à elles me fera moins mal. Et là, je pourrai t'en parler. 

Son visage se décolle de son épaule, reculant lentement jusqu'à se figer devant le sien. 

— Mais en attendant, je ne veux pas qu'elles sortent, parce que c'est trop douloureux. 

Il ne veut pas pleurer ce soir, pas après l'excellente soirée qu'il vient de passer en sa compagnie. Il ne veut pas que Senku s'endorme ce soir en ayant comme seule image son visage larmoyant. Au contraire, il veut qu'il l'imagine sourire, qu'il se couche avec cette image gravée sur ses rétines. Alors, et tandis que sa main se pose sur sa joue, ses lèvres s'étirent en un sourire. 

— Être avec toi me permet d'oublier cette douleur. Alors continue d'être là, et j'irai mieux. 

Senku n'ose même pas imaginer ce qu'il peut bien cacher. Que peut-il avoir vu ou vécu pour souffrir à ce point tous les jours ? 

— Et qu'est-ce que je peux faire, en attendant ? 

— Rien, tu n'as rien à faire. 

L'inquiétude est toujours là, au fond de ses iris rouges. Une part de Gen s'en veut de lui causer autant de soucis. Mais une autre lui répète que cela signifie qu'il tient véritablement à lui, et que tout cela n'est pas qu'un mirage. 

— Quand on se blesse, il faut du temps pour que la plaie se referme. Il faut de la patience et il faut aussi s'en occuper pour qu'elle cicatrise au mieux. 

Cette comparaison suffit à faire sourire le vert. Aussitôt, il voit où il veut en venir. 

— Il me faut du temps pour guérir. Et quand cette plaie sera enfin refermée, alors peut-être que je pourrai en parler sans avoir mal. 

Et c'est tout, il n'y a pas grand chose à faire. Comme pour les maux du corps, les maux de l'esprit ont besoin de temps pour s'estomper. Mais contrairement à une plaie physique, rien ne présage de l'avancement de la guérison. Elle se fait petit à petit, souvent aléatoirement, mais rarement brusquement. Et ce soir, c'est tout ce que le bicolore lui demande : du temps, et de la patience. 

Gen approche ses lèvres des siennes, capturant lentement leurs jumelles. Sentir ses lèvres se mouvoir contre les siennes lui fait un bien fou. Quand il l'embrasse, il ressent l'amour qu'il lui porte et qui, à mesure que le temps s'écoule, se renforce petit à petit. Ça ne fait que presque quatre mois, mais il y a déjà entre eux quelque chose qui s'est créé. Et à chaque fois qu'il l'embrasse, Gen comprend à quel point il l'aime. Et surtout, il comprend qu'avant lui, on ne l'a jamais aimé comme ça, y compris quand on le prétendait. Et cela vaut pour lui aussi. Jamais son cœur n'avait ressenti de telles sensations quand il embrassait d'autres lèvres que les siennes. 

Alors c'est ça, être amoureux ?

Avant lui, ce n'était pas de l'amour. Avant lui, il n'y a jamais eu d'amour.

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Bon j'ai une migraine d'enfer au moment où je corrige ce chapitre donc j'espère qu'il n'y aura pas trop de fautes d'orthographe. Me voilà donc avec le chapitre 16 ! Un petit peu de fluff avec des petits câlins trop mignons, ça manquait après le chapitre précédent. J'espère que ce chapitre vous aura plu car j'ai vraiment adoré l'écrire. Y'a pas à dire, décrire les sentiments de mes persos c'est vraiment ce que je préfère. Je pourrais me perdre durant des lignes et des lignes sur la description des émotions des persos. Je trouve ça trop intéressant !

Je vous dis donc à la semaine prochaine pour le prochain chapitre ! De mon côté, je continue de carburer sur l'écriture (à l'heure actuelle, je suis en train d'écrire le chapitre 25.5. Donc oui, j'avance bien !)

À plus~

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