Chapitre 16.5 : Fragment de vie : Bon retour chez toi
Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds ici. Lentement, il descend du train, rencontrant sa bourgade qu'il a déserté il y a déjà plus de cinq ans. Et depuis ce jour, il n'est pas retourné là-bas, et n'a plus envoyé le moindre message à ses proches. Pourtant, aujourd'hui, il est sur le point de changer la donne. Parce qu'il ne peut plus vivre dans l'ombre et qu'il doit assumer toutes ces années de silence.
Pour se rendre chez lui, il va falloir qu'il prenne un taxi. La gare se trouvant dans la ville à côté de chez lui, il ne peut pas rentrer à pied. D'un geste de la main, il arrête un taxi qui se gare juste devant lui. Il s'assoit sur la banquette arrière, se hâte de donner l'adresse au chauffeur avant que celui-ci ne démarre. Aussitôt, le paysage défile devant ses yeux tandis que le véhicule s'approche un peu plus de cet endroit qui l'a vu grandir.
Malgré les années, il connaît le chemin par cœur. La ville et son paysage n'ont pas changé, malgré le temps qui s'est écoulé. Il reconnaît quelques enseignes, notamment celles qu'il aimait quand il était petit. Puis, la voiture passe devant une école, son école primaire. Tout un tas de souvenirs affluent dans sa tête, des bons comme des mauvais.
Il sent son cœur battre plus fort à mesure qu'il se rapproche de chez lui. Il n'a dit à personne ce qu'il faisait aujourd'hui, pas même à Senku. Un matin, il s'est réveillé, puis il a repensé à sa discussion avec le vert avant de se décider à partir. Il devait revenir, revoir sa mère, cette femme qu'il a laissé derrière lui lorsqu'il a lâchement fui cet enfer dans lequel il a grandi.
La voiture s'arrête et les yeux de Gen se posent sur la maison juste à côté. Elle non plus n'a pas changé, et ce malgré son départ. Une petite maison, dans le style japonais, tout juste assez grande pour accueillir les trois personnes qui composaient leur famille.
Gen se tourne vers le chauffeur pour payer. Une fois cela fait, il sort du véhicule, laissant le froid s'immiscer dans toutes les couches de vêtements. Nous sommes désormais début décembre, et le froid se fait toujours plus présent. Il s'est désormais durablement installé, faisant partie du quotidien morne que la saison offre tous les jours.
Il s'avance lentement vers cette porte qu'il n'a plus franchie depuis trop longtemps. Quand il a décidé de retourner voir sa mère, il n'a pas su comment l'informer. Il aurait dû lui envoyer un message pour la prévenir, mais il n'a pas réussi. Comment formuler ce message alors qu'il a fait le mort pendant tant d'années ? Il a donc décidé de passer à l'improviste, parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre.
La porte est juste devant lui, mais il hésite à frapper. A-t-elle vraiment envie de le revoir après tout ce temps ? Peut-être a-t-elle tiré un trait sur son fils qui l'a lâchement abandonnée. Peut-être qu'elle ne voudra pas de lui dans cette maison.
Et peut-être aussi qu'elle attend désespérément ton retour depuis toutes ces années.
Il ne peut plus laisser le doute le paralyser. Il est terrifié, et il donnerait n'importe quoi pour que Senku soit juste à côté de lui pour le rassurer. Mais il n'est pas là, alors il doit avancer, et seul.
Il frappe à la porte. De longues secondes s'écoulent durant lesquelles rien ne se passe. Le stress l'envahit. Peut-être qu'elle n'est pas là. Il aurait dû la prévenir, ça lui aurait évité ce genre de situation.
- Oui oui j'arrive !
Sa voix résonne derrière la porte. Elle a l'air de bonne humeur et il devine qu'un sourire étire ses lèvres. Puis, la clenche se tourne, et la porte s'ouvre.
Ses yeux ébènes viennent croiser leurs jumeaux. Pendant un court instant, il a l'impression de se voir dans le miroir. Les mêmes yeux noirs, la même forme, les mêmes cils. Jusqu'à aujourd'hui, il n'avait jamais remarqué à quel point son regard ressemblait à celui de sa mère.
Ses longs cheveux noirs sont attachés en une queue de cheval bien tirée en arrière. Son teint est rayonnant, en pleine santé. Dans ses souvenirs, sa mère avait le teint grisonnant, des yeux tristes et bouffis. Mais aujourd'hui, cette femme semble s'être envolée, laissant place à une femme respirant la santé.
Mais quand ses yeux croisent ceux de son fils, son sourire s'éteint aussitôt. Il lui faut plusieurs secondes pour comprendre qui se tient devant sa porte, même si elle l'a reconnu instantanément. Elle a peur qu'il ne s'agisse que d'un mirage, une pure illusion. Gen se tient devant elle, après tout ce temps sans nouvelles, après qu'il ait claqué la porte de la maison alors qu'il n'avait que dix-huit ans.
- Gen...
Sa gorge est nouée, elle n'arrive pas à parler. Gen, de son côté, n'en mène pas large non plus. Planté devant elle, il cherche les bons mots. Mais que peut-on dire après des années d'absence ?
- Bonjour maman.
Ils restent ainsi à se regarder, sans qu'aucun ne sache quoi dire. Puis, elle reprend soudainement constance, se décalant pour l'inviter à entrer.
- Entre, ne reste pas dehors il fait froid.
Lorsqu'il passe le pas de la porte, il est surpris par l'odeur de la maison. Il n'avait pas senti cette odeur depuis longtemps. Et malgré les années, cette maison semble s'être figée dans le temps. Les meubles n'ont pas changé, la décoration non plus. Il a l'impression d'être parti la veille, alors que déjà cinq ans se sont écoulés.
- Tu... tu veux boire quelque chose ? demande-t-elle timidement.
- Je... je veux bien un thé, s'il te plaît.
Il ne sait pas quoi faire. Cette maison, c'est chez lui, mais c'est aussi chez elle. A-t-il le droit de se considérer chez lui après tout ce temps ?
Sa mère disparaît dans la cuisine en un rien de temps, le laissant seul au milieu de l'entrée. Gen s'avance, rejoignant le salon.
Dans cette pièce non plus rien n'a changé. Ses yeux se posent un peu partout, redécouvrant ces murs que ses souvenirs avaient altérés. Ils sont de la même couleur, et les meubles sont toujours à leur place. Quand il marche, le plancher grince, comme quand il était petit.
Soudain, ses yeux se posent sur le buffet au fond de la pièce. Sur ce meuble, il se souvient que sa mère gardait les photos d'eux, mises en valeur par de jolis cadres. Elle adorait les photos, elle en prenait toujours un tas. Mais aujourd'hui, il n'y a plus rien sur ce buffet. Toutes les photos ont disparu.
Une boule commence à se former dans son estomac. Il se hâte de tourner le dos à ce meuble, voulant oublier ce détail. Mais c'est trop tard, il se sent pris à la gorge.
Enfin, il sent une agréable odeur chatouiller ses narines. Sa mère revient, accompagnée de deux tasses de thé. Elle pose une tasse devant Gen dont une agréable odeur sucrée s'échappe. Une odeur de pêche, mélangée à l'amertume de la cannelle.
Mon thé préféré...
Ce détail le fait sourire. Malgré tout ça, sa mère lui prépare son thé préféré. En fin de compte, peut-être qu'il a faux depuis le début.
Ses yeux se relèvent vers elle. Elle ne sait pas vraiment comment s'asseoir, ni ce qu'elle doit lui dire. Si renouer le contact semble difficile pour Gen, c'est presque insurmontable pour elle. Et Gen le voit à travers son visage crispé.
- Qu... qu'est-ce que tu deviens ?
Elle lui offre un sourire qui se veut rassurant. Et ça fonctionne, car la boule dans son estomac commence lentement à disparaître.
- Je... je suis toujours dans mes études de littérature.
- Oh ! Tu dois avoir fini ta licence depuis le temps !
- Eh bien... pas vraiment.
Il essaye à son tour de lui offrir un sourire, mais il sait qu'il doit davantage ressembler à une grimace.
- J'ai... j'ai arrêté au milieu de ma troisième année. Puis j'ai fait une pause d'un an avant de la recommencer cette année.
Petit à petit, les mots parviennent à sortir plus facilement. Sa gorge se dénoue au rythme de ses paroles ainsi que les gorgées de thé.
- Oh... eh bien... ça arrive de vouloir faire des pauses, reprend sa mère. Les études, c'est un vrai marathon.
Elle porte son thé à ses lèvres, laissant un léger silence s'installer.
- Et donc... tu es revenu faire tes études ici ?
- Oui, plus rien ne me retenait là-bas.
Par "là-bas", il entend cet endroit où il a vécu toutes ces années, avec lui. Aussitôt, les yeux de sa mère s'écarquillent.
- Alors tu n'es plus avec Mozu ?
- Non, je l'ai quitté il y a plus d'un an maintenant.
Oui, ça fait déjà plus d'un an.
Quand il est arrivé ici, cela faisait plus de six mois qu'il l'avait quitté. Plus de six mois qu'il cherchait un moyen d'avancer, et d'oublier.
Les sourcils de sa mère se froncent. Il y a plusieurs années, elle a rencontré ce Mozu. Il est venu plusieurs fois chez eux alors qu'ils étaient encore amis. Puis, un jour, il est venu se présenter comme étant son petit ami. Et à partir de ce moment, un sourire sincère avait pris place sur le visage de son fils. Il semblait pouvoir enfin profiter de l'adolescence insouciante qu'il méritait.
- On n'avait plus grand chose en commun, se contente-il d'ajouter pour calmer les craintes de sa mère. Ça devait arriver.
Elle hoche la tête, tout de même secouée par la nouvelle. Depuis qu'il est parti, elle l'imagine vivre des jours heureux aux côtés de ce garçon. Mais voilà qu'aujourd'hui elle apprend qu'ils ne sont plus ensembles, et ce depuis plus d'un an.
- Mais tu sais, je suis heureux aujourd'hui. J'ai rencontré un garçon extraordinaire à la fac. Et... ça se passe très bien.
Elle se sent écarquiller les yeux. Et aussitôt, un sourire attendri étire ses fines lèvres. Piquée par la curiosité, elle veut en savoir plus.
- Et il a un nom ce "garçon extraordinaire" ?
Elle voit les joues de son fils se teinter de rouge alors qu'un sourire timide étire son visage.
- Senku, il s'appelle Senku Ishigami.
À la réaction de son fils, elle devine qu'il doit être très amoureux de ce "Senku". Et le voir comme ça suffit à réchauffer son coeur de maman.
- Si tu es heureux avec lui, alors je suis heureuse aussi.
En entendant cette phrase, Gen sent son coeur louper un battement. Il regarde sa mère, un sourire aimant accroché aux lèvres, des yeux rieurs qu'il n'avait pas vu depuis trop longtemps. Et soudain, une douleur atroce lui enserre la poitrine. Il a disparu, du jour au lendemain, abandonnant sa mère derrière lui. Il s'est comporté comme la pire des ordures.
- Maman je...
Son souffle lui manque, capturé par les larmes qu'il s'efforce de ne pas laisser couler. Ses yeux se mettent à briller tandis qu'un voile de larmes vient couvrir ses iris ébènes. Il doit s'excuser, lui demander pardon pour avoir été le pire fils que puisse avoir une mère. Mais ses paroles ne viennent pas, noyées au fond de sa gorge par toutes ces larmes qu'il a trop longtemps gardées.
Et puis, soudain, il sent sa main se poser sur la sienne. D'une douceur sans nom, elle vient passer ses doigts entre les siens pour atteindre sa paume. Là, elle laisse sa main se refermer lentement, tout ça sous le regard médusé du bicolore. Sa main est chaude, et douce.
- Ne t'excuses pas mon chéri, rien de tout ça n'est de ta faute.
Il veut garder constance, il veut rester droit et la regarder dans les yeux, mais il n'y arrive pas. À la place, d'épaisses larmes viennent rouler sur ses joues, tout ça dans le silence. Il s'accroche à cette main dans la sienne, une main qu'il n'a plus senti depuis si longtemps. Et aussitôt, il repense à toutes ces fois où elle l'a prise dans ses bras, où les battements de son cœur suffisaient à calmer ses peurs alors que son père criait dans le salon.
- Je n'ai pas su être la mère dont tu avais besoin. Tu es parti pour te protéger. Je le sais, et je ne t'en veux pas du tout.
Ces mots suffisent à débloquer quelque chose en lui. Les larmes jaillissent de ses yeux en de flots intarissables tandis que ses épaules sont secouées par des sanglots qu'il ne parvient pas à contrôler. Sa main libre vient se poser sur ses yeux, comme si cela allait réussir à tarir ses larmes qu'il a trop longtemps enfouies.
Sa main vient quitter la sienne, juste pour quelques secondes. Parce que juste après, il entend sa mère ramener sa chaise juste à côté de lui. Et puis, ses bras viennent entourer son corps, ramenant sa tête dans le creux de son épaule. Là, dans les bras de sa mère, il sent toute la douceur qu'il a connu quand il était petit. Une douceur qu'il a lui-même quittée pour partir loin de cette campagne reculée.
Pendant de longues minutes, il pleure dans ses bras, comme lorsqu'il était petit. Il laisse s'échapper toute la peur, la frustration et la colère qu'il a caché, tout ça sous les caresses de sa mère qui, comme à chaque fois, viennent se perdre dans ses cheveux. Enfin, après de longues minutes, ses pleurs finissent pas se tarir.
- J'aurais dû te protéger de ton père, pardon.
- Non maman, tu ne dois pas t'en vouloir.
Son visage se redresse, croisant à nouveau le regard ébène de sa mère. Là, il y lit toute la peine du monde. Une peine qu'il aimerait pouvoir apaiser, rien qu'un tout petit peu.
- Papa te battait, déclare-t-il simplement.
Il lui a fallu tant de temps pour pouvoir mettre un terme sur ce que vivait sa mère. Toutes ces disputes, tous ces coups qui pleuvaient sur elle. Toutes ces fois où elle a crié, pleuré après cet homme qui ne faisait que lâchement lever la main sur elle. Toutes ces fois où elle a rendu les coups après les avoir reçus, tout ça pour tenter vainement de se protéger de sa violence.
Les yeux de sa mère s'écarquillent. Pour elle aussi, ce fut un long périple pour nommer ce qu'elle a vécu aux côtés de son mari. Parce que pour elle, ça ne pouvait être cela. Ça n'aurait jamais pu être cela.
- Il te battait et pourtant, tu t'es accrochée à lui parce que tu avais peur. Parce que tu ne savais pas ce que partir pourrait provoquer. Alors tu es restée.
Cette fois, ce sont dans les yeux de sa mère que naissent des larmes. Entendre ces mots dans la bouche de son fils lui rappelle son incompétence. Pourtant, cela veut aussi dire qu'il a compris ce qu'elle n'a jamais pu dire à voix haute.
- J'ai été lâche, depuis le début. J'aurais dû tout faire pour te sortir de là, j'aurais dû me rendre compte que c'était le seul moyen de nous sauver, répond-elle.
Une perle d'eau vient rouler sur sa joue. Aussitôt, la main de Gen vient l'essuyer. Il ne veut pas que sa mère pleure, pas après toutes les larmes qu'elle a dû verser durant son absence.
- Quand on est en danger, le cerveau peut réagir d'une manière plutôt surprenante. Au lieu de permettre au corps d'agir, il le paralyse. Parce que pour le cerveau, parfois, la meilleure défense est de ne pas bouger, et d'attendre que ça passe.
Ces mots, une part d'elle a rêvé chaque jour que son fils les lui dise. Tous les jours depuis son départ, elle ressasse ce qu'elle n'a pas fait, ce qu'elle aurait dû faire. Elle voulait tellement que son fils puisse la comprendre et, qu'un jour, il puisse lui pardonner tout le mal qu'elle lui a fait. Et aujourd'hui, alors qu'il est à nouveau chez lui, alors que son mari n'est plus qu'un vieux souvenir, son rêve s'est exaucé.
- J'étais trop jeune à l'époque pour le comprendre, ajoute le bicolore. Mais aujourd'hui, je sais, et je ne t'en veux pas du tout.
Un sourire étire ses lèvres, un sourire qu'elle a longtemps voulu lui offrir. À travers ce sourire, elle le remercie, et surtout, elle lui transmet tout son soulagement.
- Si tu savais comme j'ai eu peur de t'avoir perdu, reprend-elle tandis qu'elle le serre dans ses bras. J'ai longuement espéré que tu reviendrais dans cette maison, avec moi.
Gen répond à ses mots par un ricanement nerveux. De son côté, il a longtemps cru que sa mère lui en voudrait de l'avoir abandonnée de la sorte. Comme quoi, il s'est trompé sur toute la ligne.
Depuis qu'il est revenu dans le Kanto, Gen se rend compte à quel point il avait tort. Parce que les gens ne le détestent pas, parce que ses proches tiennent à lui, parce qu'on est capable de l'aimer pour ce qu'il est et qu'il n'est pas un monstre.
- Et sinon, ce Senku, tu ne veux pas m'en dire un peu plus à propos de lui ?
À nouveau, un sourire timide naît sur ses lèvres. En le voyant comme ça, sa mère ne peut s'empêcher de ricaner. Il se redresse, prêt à parler de l'homme qui partage désormais sa vie.
- Eh bien... il est deux ans plus jeune que moi. Il est en deuxième année de licence de science et rêve d'aller dans l'espace.
Parler de lui de la sorte le ramène des années en arrière. Il se souvient de la fois où il parlait de Mozu à sa mère tandis que son cœur commençait lentement à pencher pour lui. Une complicité qu'il pensait perdue à tout jamais.
- Rien que ça, ajoute sa mère en riant.
- Il est très sérieux ! Il rêve d'aller à Harvard d'ailleurs.
Elle hoche lentement la tête, impressionnée par ce garçon qu'elle ne connaît que par les paroles de son fils.
- Il n'a aucun codes sociaux mais, pour une raison que j'ignore encore, il a des amis qui tiennent à lui. Il est un peu fou et en même temps... il a la tête sur les épaules.
À mesure qu'il parle de lui, son sourire s'accentue. Cela faisait si longtemps que sa mère ne l'avait pas vu sourire de la sorte. Même lorsqu'il lui parlait de Mozu, il ne souriait pas autant.
- Il est aussi très gentil avec moi. Il est doux, attentionné, à l'écoute. Il... il me traite très bien.
Dans sa dernière phrase, sa mère a senti un profond soulagement. Et à travers ses yeux, elle y voit toute la sérénité que cette relation lui apporte. Et même si elle n'a jamais vu ce garçon, son cœur de mère le remercie de lui apporter autant de bonheur.
- Et tu l'aimes ?
La question peut paraître idiote et pourtant, aujourd'hui, Gen se rend compte de tout son sens. Parce que depuis qu'il est avec lui, il peut le dire avec certitude.
- Je crois que je n'ai jamais été autant amoureux, pour être honnête.
C'est la première fois qu'il évoque à voix haute ses sentiments pour le vert. Pour la première fois, il verbalise l'évidence qui s'est présentée à lui depuis que leurs lèvres se sont rencontrées pour la première fois au fond de ce petit placard dans la chambre de Tsukasa.
Je suis amoureux de lui.
Et alors que cette pensée s'impose à lui, il se rend compte d'une chose : depuis qu'ils sont ensembles, il ne lui a jamais dit qu'il l'aimait. Deux mots, deux pauvres mots qu'il n'a pas été capable de dire parce qu'il avait peur. Peur de ce qu'ils impliquent, peur de ce qu'ils engendreront, peur de s'attacher à lui bien plus qu'il ne l'est déjà. Et pourtant, malgré ses craintes, il en meurt d'envie.
Il est resté de longues heures chez sa mère. Il fallait rattraper le temps perdu, parler de leurs vies respectives qui ont tant changé durant tout ce temps. Et quand il a décidé de partir, sa mère s'est proposée pour le raccompagner à la gare. Là, dans la voiture, ils ont ri une dernière fois ensemble avant que le bicolore ne fuit vers la grande ville. Mais avant de partir, il a serré sa mère dans ses bras. Et à son oreille, il lui a promis de revenir la voir au plus vite. Elle a déposé un baiser sur son front avant de laisser son fils s'échapper, que pour un temps cette fois.
Il est monté dans le train, le cœur léger. Jusqu'à présent, il n'avait pas mesuré le poids qu'il portait sur ses épaules depuis qu'il a quitté le domicile familial. Et tout ça, c'est grâce à Senku. Parce qu'il a su trouver les bons mots pour le délivrer de ses angoisses et que, grâce à lui, il a pu avancer.
Quand il sera rentré, il pourra tout lui raconter. Et surtout, il pourra le remercier. Parce que sans lui à ses côtés, peut-être qu'il serait encore dans cette vie sans couleurs avec pour seuls compagnons de voyage la solitude et la douleur.
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Sachez que j'ai failli oublier de publier le chapitre ce soir... Enfin bref, voici un petit chapitre bonus avant la suite ! J'avoue que j'ai presque eu les larmes en écrivant ce chapitre car c'est assez émouvant. Voir Gen retourner chez sa mère ça m'a fait chaud au coeur !
Sinon, je voulais aussi vous dire que j'ai très très bientôt fini d'écrire la fic. Et ce n'est pas une blague 😂. Il me reste approximativement 4 chapitres (en comptant l'épilogue) avant que je termine d'écrire cette fic. Donc, quand j'aurai fini de tout écrire, je passerai à la publication de deux chapitres dans la semaine au lieu d'un. Voilà, petit cadeau ! En attendant, je vous dis à la semaine pro pour un chapitre tout plein de fluff (je pense que vous allez l'adorer !)
Allez ciao les amis !
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