Bonus : Parce que tu as peur de te laisser aller
Ce chapitre prend place juste après le chapitre 28. Bonne lecture !
Il n'avait pas vraiment de raison de se réveiller. Emmitouflé dans la chaleur de la couverture rabattue sur son visage, recroquevillé sur lui-même, calé contre le dos de son amant qui s'étend juste à côté de lui. Il ouvre un œil et aperçoit en premier ses cheveux bicolores juste en face de lui. En se redressant, il se rend compte qu'il est si proche que son nez était niché dans sa nuque. Le temps que le sommeil se dissipe de ses yeux carmins, il reste là à regarder cette silhouette endormie à ses côtés. C'est alors qu'il se rend compte de ce qui l'a réveillé. Préoccupés par leurs ébats, aucun des deux n'a fermé les volets de la chambre. La lumière du soleil commence peu à peu à illuminer la pièce de sa pâle lueur. Dans quelque temps, cette lumière viendra caresser le visage endormi à côté de lui, l'extirpant à son tour de ce sommeil si doux.
Senku décide de sortir de ce doux cocon pour empêcher la lumière d'entrer. Nu comme un vers, il se précipite vers la fenêtre pour tirer les rideaux. Aussitôt, un frisson glacial vient secouer son corps. Il n'a qu'une hâte : retourner dans la chaleur des draps qui l'attendent.
Une fois fait, il se tourne pour rebrousser chemin. Il enjambe les quelques mètres qui le séparent du lit avant de se glisser dans les draps en coton. Il a le temps de jeter un rapide regard au réveil avant de se remettre dans la même position que tout à l'heure : 7h02. Autrement dit, il est bien trop tôt pour sortir de son lit et commencer sa journée. À la place, il reprend sa place aux côtés de Gen qui n'a pas bougé d'un cil depuis son réveil. Il glisse son bras autour de sa taille, collant son corps au sien. Sa peau est chaude, douce. Sa respiration est encore calme et régulière, signe qu'il ne se réveillera pas tout de suite. Tant mieux, il a envie de dormir encore un peu près de lui.
Il ne lui faut pas longtemps pour sombrer à nouveau dans le sommeil aux côtés de son bel amant endormi.
À nouveau, il est le premier à se réveiller. Cette fois-ci, il sort plus facilement des limbes du sommeil. Il ouvre les yeux et les pose juste en face de lui. Il ne sait pas combien de temps il a dormi mais, désormais, Gen en tourné vers lui. De là où il est, il peut voir son visage aux paupières encore baissées, bien décidées à ne pas s'ouvrir. Il faut dire qu'ils se sont couchés tard, tous les deux...
Il l'observe pendant de longues minutes. Ses yeux de feu glissent le long de ses traits endormis, retraçant tous les contours qui se présentent à lui. Puis, il laisse son doigt décrire quelques caresses sur cette peau qu'il s'est fait une joie de retrouver la veille. Sa joue, sa pommette, sa mâchoire, son cou, sa clavicule, son épaule, son bras, son coude, son poignet, sa main. Puis il remonte, reprenant exactement le même chemin, inversé cette fois. De retour vers son visage, il le laisse glisser sur l'arête de son nez, puis vers son front. Là, il repousse une mèche de cheveux, profitant de ce geste pour caresser cette chevelure aussi sombre que ses yeux. Enfin, son doigt vient décrire le contour de ses lèvres.
Senku est fasciné par cette beauté endormie qu'il s'amuse à redessiner à l'infini. Endormi, les traits de Gen sont détendus. Ils sont si doux qu'il donnerait l'impression d'avoir rajeuni. Il paraît si fragile lorsqu'il abaisse toutes ses barrières. Car quand nous dormons, nous sommes exposés à tous les dangers. Nous montrons notre partie la plus vulnérable malgré nous, bien obligés de laisser notre conscience se reposer dans les bras de Morphée. Ces moments sont rares, alors Senku les savoure.
Gen est d'une beauté toute singulière. Un corps élancé aux courbes presque féminines, des traits doux si peu développés chez les hommes. Quand il dort, il semble androgyne. Presque rien ne le différencie d'une jeune femme elle aussi emportée par le confort du sommeil. Doucement, sous la couverture, sa main se pose sur sa hanche. Il laisse le bout de son doigt décrire des cercles sur sa peau, exactement à l'endroit où ses mains s'accrochaient à lui tandis que ses cris résonnaient dans la pièce alors que leurs corps fusionnaient. Sa main remonte dans son dos et, doucement, il dépose un baiser sur une de ses paupières closes. Juste après avoir reculé, il l'entend glousser légèrement.
— Tu étais réveillé, énonce simplement Senku avec un sourire dans la voix.
— Oui, mais tes caresses étaient trop agréables.
Senku peut désormais voir la couleur de ses yeux ébènes. Son regard sourit, tout comme son visage. Senku se sent lui aussi sourir. Ses lèvres se posent cette fois-ci sur son front tandis que sa main remonte jusqu'à ses omoplates.
— Je signe où pour avoir ce genre de réveil toute ma vie ?
— Tu peux souscrire à un contrat à durée indéterminée à mon agence si tu veux.
Sa réponse le fait glousser. Senku pensait que cette phrase suffirait à le faire suréagir, mais il n'en est rien. À la place, son corps se rapproche un peu plus du sien.
Même si les rideaux sont tirés, quelques traits de lumières s'échappent. Il peut voir son visage, mais aussi les traces que leurs ébats ont laissé sur sa peau. Quelques tâches roses se dessinent dans son cou, encore fraîches. Senku pose ses lèvres sur leurs traces en un baiser plus insistant que ses précédents. Il sent Gen fondre sous son contact tandis que ses mains passent lentement sur son torse. Sa peau a un goût sucré.
Ses lèvres remontent lentement jusqu'à son oreille et s'attardent sur sa mâchoire. Des mâchoires que le bicolore garde serrées pour ne faire aucun bruit. Mais Senku sait très bien que ses baisers lui font de l'effet. Il sent déjà son torse se lever à un rythme plus rapide.
Mais soudain, ses mains l'écartent de lui.
— Je t'aime mon petit Senku, mais si tu veux m'embrasser, il va falloir que tu ailles te laver les dents.
À cet instant, le vert tire une tête si hilarante que Gen ne parvient pas à retenir son rire.
— Si je m'attendais à ça.
Son visage surpris a vite laissé place à un sourire amusé. Puis, c'est un sourire joueur qui étire ses lèvres.
— Très bien, si monsieur insiste !
Puis Senku saute littéralement du lit, tout ça sous les rires incessants de Gen. Toujours aussi peu habillé que le jour de sa naissance, il s'éclipse de la chambre pour se ruer vers la salle de bain. Gen, lui, s'est mis sur le ventre, le visage tourné vers la porte, à attendre qu'il revienne.
Seul dans cette chambre, il repense à leur soirée. Il revoit leurs baisers, leurs caresses, il entend leurs cris résonner dans la pièce. Il sent encore le froissement des draps sur sa peau qui se plient sous le poids de leurs corps. Malgré lui, le rouge lui monte aux joues, comme à chaque fois qu'il repense à leurs moments intimes. Mais c'est plus fort que lui. Avec l'expérience, Senku a appris à connaître quelles sont les zones ou les gestes qui font réagir son corps. Tant d'endroits que lui-même ne connaissait pas. Tant de choses...
Quand Senku revient, son regard rouge accroche celui de Gen. Allongé sur le ventre, le dos dénudé et le reste du corps à peine couvert par les draps, il ressemble à une nymphe. Mais c'est surtout ses yeux qu'il regarde. Ils brillent d'une lueur qu'il a appris à connaître. Un regard nerveux, timide, qui cherche à fuir son interlocuteur. Et pourtant, c'est aussi un regard affamé dont il entend très distinctement les ordres résonner jusqu'ici : "viens ici".
Il ne lui faut pas un mot de plus pour se ruer vers lui et capturer ses lèvres. Là, sur ces draps défaits, ils vont s'unir à nouveau. Heureusement pour eux, Senku a fermé les rideaux.
***
— Non ce n'est pas ça, on reprend.
Assis en face de lui, Gen essaye de faire face à l'irritation du vert qui commence sérieusement à déborder.
— Though, répète-t-il. La langue entre les dents, comme ça.
Il est obligé d'exagérer sa grimace pour lui montrer comment prononcer le mot.
— Though...
Même si le mot est correct, sa prononciation laisse encore à désirer. Malgré lui, Gen tire une drôle de grimace.
— C'est... c'est presque ça. On va y arriver.
— Non. J'en ai ma claque de cette merde.
Pour appuyer son agacement, il repousse les feuilles étalées devant lui avant de s'enfoncer dans sa chaise. C'est bien la première fois que Gen le voit réagir comme ça. On dirait un enfant qui refuserait de faire ses devoirs.
— Tu as raison, répond Gen, on a suffisamment travaillé pour aujourd'hui. Repose-toi un peu.
Il prend l'initiative de rassembler les feuilles pour les ranger dans une pochette étalée sur la table. De son côté, Senku laisse sa tête tomber en arrière dans un profond soupir agacé.
Avec les examens à Harvard qui arrivent à grand pas, Senku ne peut pas se relâcher, même en vacances. Il a donc profité de celles-ci pour travailler son anglais avec Gen. Même si son niveau est plutôt bon, sa pratique orale est plus que compliquée. Son accent est si mauvais que même un japonais aurait du mal à comprendre ce qu'il dit.
Senku est fatigué. Qu'il aimerait pouvoir se reposer et ne plus penser à tout ça. Il aimerait tant pouvoir claquer des doigts et arriver directement à la période d'après les examens. Juste pour se débarrasser de tout ce stress qu'il garde bien trop pour lui.
Toute cette pression a des conséquences sur lui. La fatigue, mais aussi des muscles douloureux. Il lui faut souvent se masser les muscles du cou pour réussir à se désengourdir et se détendre. C'est ce qu'il est en train de faire, et cela n'échappe pas à Gen. Discrètement, il se glisse derrière lui avant de poser ses mains sur ses épaules. Il exerce aussitôt une pression sur ses muscles tendus. Malgré lui, Senku pousse un grognement d'aise.
— Tu es beaucoup trop tendu mon petit Senku.
— Je sais, je sais.
— Mon dieu mais comment fais-tu pour rester droit avec un dos comme ça ? demande-t-il tandis qu'il commence à tâter son dos avec ses doigts. Tu es un paquet de noeuds.
— J'en sais rien et... aïe !
— Désolé, mais tu es vraiment tendu.
Il sent Gen en train d'appuyer à certains endroits, provoquant une douleur vive à l'endroit où il a placé ses doigts.
— Tu sais quoi ? Retire ton tee-shirt et va t'allonger dans le lit. Je vais te débarrasser de tout ça.
— Si c'est pour me détruire le dos, non merci.
— Je ne te laisse pas le choix, Senku Ishigami.
Comment peut-il espérer lutter face à Gen ? Quand il a une idée en tête, il est difficile de lui faire entendre raison. Alors, même s'il a bien compris que ce "massage" n'allait pas être une partie de plaisir, il accepte.
À contrecœur, il se dirige vers la chambre en retirant son tee-shirt. Il se laisse tomber sur le lit, face contre les draps, désespéré pour ce qui va suivre. Après quelques minutes, Gen revient avec quelque chose dans les mains.
— Qu'est-ce que c'est ?
— De l'huile d'amande douce. C'est utile pour les massages.
— De... depuis quand tu as de l'huile d'amande douce dans tes affaires ?
— C'est très bon pour la peau et les cheveux, je te rappelle.
Bien sûr qu'il connaît les vertus de cette huile. Maintenant qu'il y pense, Gen a toujours eu les cheveux très doux. Cela devait s'expliquer par cette habitude qu'il ne connaissait pas. Malgré lui, il s'amuse à l'imaginer les cheveux trempant dans l'huile pour les adoucir.
— Pourquoi tu rigoles ?
— Je t'imagine le crâne plein d'huile.
— Et alors ? C'est un crime de prendre soin de soi ? Prends exemple, ça t'évitera peut-être d'avoir des cheveux aussi... bordéliques.
— J'y penserai, ironise-t-il.
Il sent Gen s'assoir juste à côté de lui. Il ouvre la bouteille, verse un peu d'huile dans ses mains avant de les poser sur lui. L'huile est froide contre sa peau mais ses mains viennent vite la réchauffer. C'est alors que la torture a commencé.
Senku avait le dos tellement noué que Gen a bien cru ne jamais réussir à venir à bout de tous les nœuds qui roulaient sous ses doigts. Et bien évidemment, à chaque fois qu'il essayait de détendre le muscle, Senku n'arrêtait pas de gigoter. À tel point qu'il a été obligé de se mettre à califourchon sur lui.
— Bon sang mais arrête de bouger Senku !
— Tu me fais super mal !
— C'est normal ça. Qu'est-ce que tu es douillet quand tu t'y mets ma parole.
— J'aimerais bien t'y voir toi et... aïe !
— Ne bouge plus !
Senku aurait aimé pouvoir s'échapper de cette torture. Mais à chaque fois qu'il essayait de se dégager, Gen insistait pour le laisser continuer, répétant encore et encore la même phrase :
— Tu me remercieras plus tard.
Il ne s'est jamais fait masser par qui que ce soit. Mais si ça devait ressembler à ça, alors il préfère encore ne plus jamais retenter l'expérience.
— Bon, je ne sens plus rien, déclare enfin Gen après une interminable torture.
— Super, tu vas pouvoir arrêter maintenant.
— Non, ça va être la meilleure partie !
— Hein ?
Le vert veut juste s'extirper de cette embuscade. Derrière ses airs joviaux, Gen doit cacher un côté un peu sadique. Ça doit être forcément le cas. Le forcer à rester ainsi alors qu'il vient juste de lui casser le dos entier, c'est le summum du sadisme.
Il s'attendait au pire mais, après quelques minutes, il sent une étrange fatigue l'assaillir. Les mains de Gen passent et repassent dans son dos, appuyant à certains endroits, remontant le long de sa colonne vertébrale pour arriver jusqu'à ses épaules. Et malgré lui, Senku se sent se détendre.
Gen a un large sourire sur les lèvres. C'est plutôt rare de voir Senku se détendre de cette manière. Les seules fois où ça arrive, c'est quand il s'allonge sur ses genoux et que Gen laisse sa main se perdre dans ses cheveux. Dans ces moments, son corps pèse toujours plus lourd sur ses jambes, signe qu'il doit se détendre parfaitement.
— Je t'avais dit que c'était la meilleure partie.
— J'ai parlé... trop vite...
Sa voix n'est qu'un souffle, signe qu'il est en train de profiter de ce que fait Gen. Le bicolore, de son côté, se ravit de sa réaction. S'il peut contribuer à faire oublier à Senku tous ses tracas du quotidien, alors ça lui fait profondément plaisir.
Ses doigts glissent le long de ses muscles, retraçant tout son dos. Ils s'attardent sur ses omoplates, faisant rouler le muscle sous ses doigts. Puis il descend le long de sa taille, laissant ses pouces appuyer autour de sa colonne vertébrale. Il descend jusque dans le bas de son dos, prenant soin à nouveau de faire rouler la peau entre ses doigts. Et il recommence, encore et encore, tout ça sous les soupirs et les grognements du vert.
Gen regarde ses doigts glisser sur sa peau. Sa peau est claire, même si un brin plus foncée que la sienne. Son dos est lisse, sans aucune imperfection. Sa peau est souple et chaude sous ses doigts. Quoique, il y a bien quelques petites imperfections dans son dos.
Sur ses omoplates, des traces de griffures. Elles ne sont pas profondes, juste le signe que quelque chose a éraflé sa peau en l'abîmant du bout de ses griffes. Quelque chose, ou quelqu'un. Gen se revoit s'accrocher à lui comme si sa vie en dépendait. Peut-être l'a-t-il griffé à ce moment-là.
Leurs rapports ne sont pourtant pas brusques. C'est peut-être pour cela qu'il s'accroche à ce point à lui quand il le pénètre. Il a le temps de s'accrocher à lui, de le sentir bouger, d'apprécier sa présence en lui. Parce que Senku prend le temps. Il prend le temps de s'affairer sur lui, de bouger selon ses envies et les siennes, de faire durer leurs rapports jusqu'à l'apogée. Ils ne font rien dans la hâte, et c'est ce qu'il aime par-dessus tout. Le plaisir n'a rien à voir quand on prend le temps. Et il sait aussi que c'est ce que le vert préfère.
Gen continue de regarder ce dos juste sous ses doigts. Il est assis à califourchon sur lui, juste en dessous de ses fesses. Ses mains remontent, font rouler le muscle encore une fois, descendent. Mais cette fois, il les laisse glisser vers ses côtes. La réaction est immédiate.
Il frissonne. Mais pourtant, il ne bouge pas. Son visage est toujours étendu sur l'oreiller qu'il a coincé sous lui. Il ne voit rien de lui, juste son dos, juste son corps. Ses doigts remontent lentement, passant sur ses côtes, remontant jusqu'à son torse. En même temps, Gen se rapproche de son cou. En même temps que ses mains passent sur ses mamelons, il embrasse son cou.
Il l'a entendu grogner. C'était discret, dissimulé dans l'oreiller. Désormais, il le tient fermement contre lui. Il ne le regarde toujours pas mais Gen sait. Il a compris ce qui est en train de se passer.
Ses mains descendent à nouveau sur sa peau dans une lenteur infinie. La lenteur, c'est ce que Senku adore. Prendre son temps et, quand il aime ça, ralentir encore.
Il attrape doucement le pan de son jogging ainsi que son caleçon et les fait glisser. En le faisant, il ne le quitte pas des yeux, s'attendant à capter son regard. Gen a envie de le voir. Et pourtant, ne pas voir l'expression de son visage ne fait qu'augmenter la tension entre eux.
Il a légèrement soulevé ses hanches pour permettre à Gen de le débarrasser de ses vêtements. Le jogging glisse sur ses jambes, frotte le tissu du lit en un bruit de froissement discret. C'est là l'unique bruit qui résonne dans la pièce. Les deux garçons sont parfaitement silencieux.
Senku est nu devant lui. Il est là, allongé, ne bougeant plus. Cette vue est si rare que Gen en profite pour le dévorer des yeux. Il se repaît de cette peau pâle sans défaut qui s'étend à perte de vue. Une peau douce qu'il griffe quand il s'accroche à lui et qu'il s'affaire en lui. Doucement, Gen pose ses mains sur l'arrière de ses cuisses, juste sous ses fesses.
La peau est ferme sous ses doigts. Volontairement, il exerce une pression. Puis il remonte, lentement, tout doucement. Ses mains passent sur ses fesses et Gen se surprend à s'y attarder. Pourquoi ? Parce que le corps de Senku tremble déjà sous ses caresses.
Il ne va quand même pas ?...
Et pourtant, ça semble être le cas. L'orgasme est déjà là, prêt à surgir et prendre possession de son corps à tout instant. Gen sait qu'à sa place il ne parviendrait pas à jouir pour de simples caresses. Mais Senku a toujours été plus sensible au toucher que lui. Les rares fois où Senku le laisse s'occuper de lui, son corps se tord systématiquement sous ses caresses. Sa peau est sensible, sensible à son toucher et à ses gestes. Elle absorbe tout et transforme le contact en une source de plaisir incomparable.
Tout en laissant ses mains où elles sont, Gen pose ses lèvres dans le milieu de son dos. Il sent le goût de l'huile sur ses lèvres mais n'en a rien à faire. Il continue d'embrasser sa peau tandis que ses mains s'attardent encore sur sa peau. Enfin, pour la première fois, il entend un gémissement résonner dans la pièce.
Senku est en train d'appuyer sa tête sur l'oreiller comme un fou. Il ne veut pas que Gen l'entende, il ne veut pas faire ce genre de bruit. Mais il ne parvient pas à se retenir, c'est plus fort que lui.
Gen se redresse. Là, il retire ses mains de son corps, juste le temps de rajouter un peu d'huile sur ses doigts. Senku ne bouge pas mais il le devine essoufflé. Puis, doucement, délicatement, son majeur se fraye un chemin entre ses fesses. Il chatouille quelques instants son antre et, avec la même lenteur que lors de ses caresses, il le pousse.
Cette fois, Senku ne retient pas un hoquet de surprise. Ce bruit résonne dans la pièce silencieuse, seulement entrecoupé par la respiration du vert. C'est à ce moment que Gen se rend compte dans quel état il est, lui aussi. Qui a-t-il de plus excitant que de voir son partenaire au bord de l'extase ? Même dans la lenteur, il se sent lui aussi toute chose. Et son caleçon commence déjà à être trop étroit pour lui.
Sous ses caresses, Senku ne bouge pas. Mais malgré l'oreiller il ne parvient pas à dissimuler les quelques gémissements qui s'échappent. Gen bouge son doigt lentement, comme il sait que le vert l'aime. Son autre main remonte le long de sa peau, tout comme ses lèvres. Arrivé près de son cou, il attrape la peau entre ses dents avant de la mordre légèrement. Senku sursaute, et ses fesses se relèvent quelques instants.
— Ah !
C'est la première fois depuis le début de ses caresses qu'il entend pleinement la voix de Senku. Parce que son corps s'est relevé, il a pu glisser sa main sur son torse. Il le colle à lui, savourant sa chaleur.
Gen entend sa respiration erratique qui résonne près de lui. C'est si rare de le voir dans un tel état. La plupart du temps c'est le vert qui a le contrôle sur leurs ébats. Gen aime être sous son corps, le sentir en lui car il sait parfaitement comment le faire monter au septième ciel. Mais parfois, les positions s'inversent, même si c'est très rare. Il y a des chances que ce qui se passe à cet instant ne se renouvelle pas avant un moment. Alors Gen doit en profiter et, à son tour, lui faire voir monts et merveilles.
Il glisse sa main libre jusqu'à son sexe. Même sans avoir été stimulé, il est déjà dressé. Alors qu'il continue de le détendre avec son doigt, il referme également sa poigne autour de lui. Il commence de lents mouvements et, aussitôt, le corps de Senku se met à trembler de plus belle. Il sait qu'il est bientôt à sa limite.
Pour une fois, c'est Gen qui mène la danse. Le corps du vert se recroqueville petit à petit tandis que Senku essaye de garder le contrôle sur son corps qui s'abandonne. Gen se glisse donc à son oreille, murmurant quelques mots.
— Ne te retiens pas.
Puis il mordille légèrement le lobe de son oreille. Cette fois-ci, le gémissement de Senku se fait plus fort. Il sait très bien qu'il s'agit là de sa zone sensible.
— Gen...
Sa voix est étranglée par son plaisir. Il est loin de cette voix suave que la nature lui a offerte. Plus aiguë, étouffée, saturée par le plaisir.
Son corps bascule sur le côté. Il est cette fois-ci sur le flanc, les jambes ramenées vers son torse, les poings fermement accrochés aux draps. Cette attitude, c'est du Senku tout craché. L'homme qui veut toujours tout comprendre, avoir la main sur tout, même dans des moments pareils où son corps ne demande qu'à manifester librement ce plaisir qui coule dans ses veines. Alors, Gen glisse sa bouche jusque dans son cou. Se faisant, il l'oblige à relever la tête, faisant résonner les gémissements qu'il cherche à cacher.
Il tremble comme une feuille contre lui. On pourrait croire que c'est parce qu'il est frigorifié, et son corps nu pourrait le confirmer. Mais c'est plutôt parce qu'il est au bord de l'extase. Et tandis que ce plaisir se fait plus grand, les mouvements de Gen ralentissent. Avec Senku, rien ne sert d'accélérer quand il est dans cet état. Il faut ralentir, encore, jusqu'à ce qu'il atteigne sa limite.
Brusquement, la main de Senku se referme autour de son poignet. La seconde d'après, son corps entier se tend. Gen le sent se déverser dans sa main tandis qu'il enfouit sa tête dans l'oreiller pour ne pas crier. Le bicolore aimerait tant pouvoir entendre le timbre de sa voix lorsque celle-ci exprime ce qu'il veut dissimuler. Il faut dire que les sensations n'ont rien à voir avec ce dont il est habitué. Le plaisir est si puissant après ce genre de stimulation, difficile de rester soi-même quand on est pris au piège par la force du plaisir qu'elle procure. Le plaisir est si fort qu'il pourrait également, parfois, faire peur.
Senku est à bout de souffle, le corps encore tremblant. Gen continue de déposer une multitude de baisers dans son cou tandis qu'il cherche à reprendre son souffle. Il ne peut pas voir son visage mais il devine très vite son état.
Lorsque Gen s'occupe de lui, Senku reste toujours très silencieux. Gen se contente alors de s'éloigner quelques instants, du moins pour nettoyer ses mains. Mais en bougeant, l'inconfort dans son bas-ventre le fait légèrement grogner. Il n'a pas vu Senku tourner la tête vers lui tandis qu'il attrape un mouchoir pour nettoyer sa main souillée. Pendant de longues secondes, Senku le regarde sans rien faire, sans rien dire. Soudain, il brise le silence.
— Et toi ?
Gen se tourne vers lui, fronçant les sourcils.
— Quoi moi ?
— Tu bandes encore.
Le bicolore jette un rapide regard vers son jogging. En effet, son érection est encore en train de déformer son vêtement.
— Ça va passer, répond-il avec un sourire.
— Tu peux aussi...
Mais sa voix s'évanouit. Les yeux ébènes de Gen sont tournés vers lui, attendant qu'il termine sa phrase. Mais au vu du rose sur les joues de Senku, il comprend que les mots ne sortiront pas. C'est à lui de se débrouiller.
— Tu tiendras le coup ? demande-t-il avec un timbre amusé.
— Tu me prends pour qui ?
— Comme un humain qui m'a déjà fait l'amour ce matin et qui vient de jouir à l'instant.
Il lève brièvement les yeux au ciel avant de pouffer.
— Tu me sous-estimes.
Gen se tourne complètement vers lui. Senku est allongé sur le ventre, comme tout à l'heure. Le fait qu'il soit entièrement nu alors que lui est toujours habillé ajoute un contraste qui le fait frissonner. Ses yeux rouges le regardent, le fixent. Ils attendent de le voir venir à lui.
Leurs regards ne se quittent pas, même lorsque Gen attrape les pans de son pull pour le faire passer par-dessus sa tête. À peine l'a-t-il enlevé que ses yeux reviennent attraper ceux de Senku. Puis, il attrape le lacet de son jogging avant de le dénouer. Il fait glisser le vêtement sur son corps, sans jamais lâcher son amant du regard. La respiration de Senku s'accélère. Cette tension qu'il installe ravive son excitation.
Il s'attaque cette fois à son caleçon qu'il fait à nouveau glisser sur lui. Le voilà enfin à égalité avec le vert qui l'attend sans bouger. Lentement, Gen glisse son corps jusqu'à lui.
Senku se redresse sur ses avant-bras tandis que Gen réduit la distance qui les sépare. Leurs lèvres se rejoignent en un baiser qu'ils meurent d'envie de se donner depuis tout à l'heure. C'est un baiser doux et pourtant impatient. Le corps de Senku le demande, il l'appelle. Gen pose sa main sur le bas de son dos.
— Dépêche-toi, lui murmure Senku entre deux baisers.
Gen se glisse derrière lui, se mettant dans la même position que tout à l'heure. Mais avant de continuer leurs ébats, il glisse sa main jusqu'à la table de nuit pour attraper un préservatif.
— Non, lâche Senku. S'il te plaît.
Gen s'arrête dans son mouvement, surpris. Ses yeux rencontrent à nouveau ceux de Senku dans lesquels brillent une profonde excitation mêlée à une gêne qu'il ne parvient pas à cacher.
— Je... j'ai envie... enfin je me suis dit... qu'on pouvait s'en passer.
Ils n'ont jamais eu de rapports non protégés. Au-delà des raisons médicales, c'est aussi plus simple pour eux pour se nettoyer après l'acte. C'est la première fois que Senku lui demande de ne pas en utiliser.
— Enfin... si tu veux bien ?
Le bicolore sait qu'il n'aime pas être pénétré sans protection. Mozu n'en avait rien à faire, mais Senku a toujours fait très attention lors de leurs rapports. Mais cette fois-ci ce n'est pas lui qui est en dessous du corps du vert. Et en y réfléchissant, l'idée de le faire sans protection ne lui paraît pas si... repoussante.
— Ça ne me dérange pas, répond Gen avec un sourire doux.
Les épaules de Senku semblent aussitôt se détendre. Mais Gen attrape tout de même le lubrifiant dans la table de nuit. En quelques secondes, il en applique sur lui pour pouvoir continuer.
Gen pose sa main gauche dans le bas de son dos. À son contact, il sent le vert frissonner. Puis il embrasse son cou, descend le long de sa colonne, jusqu'à rejoindre sa main. Il approche son bassin, jusqu'à ce que son sexe ne touche son entrée. Il glisse son visage jusque vers son cou qu'il embrasse tendrement tandis qu'il entre doucement en lui.
Il entend un long gémissement résonner à ses oreilles, atténué par l'oreiller qui dissimule son visage. Tandis qu'il sentait Gen entrer en lui, Senku a tendu les bras en avant, comme s'il cherchait quelque chose à attraper. À la place, ses mains se sont refermées sur les draps.
Gen a chaud. Et surtout, il se sent aspiré par le corps de Senku qui reste tout à fait immobile. C'est la première fois qu'il ne met pas de protection et il ressent tout de suite la différence. Des étoiles dansent devant ses yeux tandis que la chaleur qui l'entoure ne fait que s'accentuer. Il s'accroche à son amant, essayant lui aussi de garder pied au milieu de toutes ces sensations qui secouent son corps.
— Bordel...
Il aimerait pouvoir voir le visage de Senku. Il voudrait voir ses yeux, voir la forme de sa bouche, l'expression qu'il doit avoir tandis qu'il essaye de faire face à ce qui le submerge. Mais en même temps, ne pas le voir rend les choses encore plus excitantes.
Lentement, Gen se met à bouger. Des mouvements lents car il sait qu'il ne faut pas aller trop vite. Au début, son passage n'est pas facile. Mais après quelques mouvements, il peut mieux bouger, étant plus libre de ses mouvements.
Senku essaye de ne pas sombrer. Il veut contrôler ses bruits, ses sensations, ses mouvements. Mais dans cette position, il est complètement à la merci du corps qui le surplombe. Alors il attrape les draps, tire dessus, enfouit son visage dans l'oreiller pour diminuer ses cris. Mais tous ces stratagèmes ne parviennent pourtant pas à cacher la réalité : tout cela est bien trop bon.
Il sent la main de Gen remonter fermement dans son dos jusqu'à son épaule. Gen s'y accroche, lui permettant d'avoir un meilleur appui. Là, il le sent s'enfoncer davantage. Pris par la surprise, Senku ne peut retenir son cri.
— Ah !
Il s'est redressé, il n'aurait pas dû. L'oreiller ne parvient plus à dissimuler ce qu'il veut cacher par-dessus tout. Il aimerait pouvoir replonger son visage dans le tissu mais il sent les bras de Gen passer sous les siens. Sans qu'il ne puisse rien y faire, il est entraîné en arrière. Le voilà désormais à genoux, face au mur et la tête de lit. L'idée d'être séparé de cette étoffe de tissu le fait paniquer pendant quelques secondes. Mais l'étreinte de Gen vient le calmer aussitôt.
Ses bras fins le serrent contre lui, collant leurs corps moites ensemble. Dans cette position, il peut ressentir toute la chaleur de sa peau contre la sienne. Une chaleur rassurante.
— Ne te cache pas, lui chuchote Gen à l'oreille. Je veux t'entendre.
Comment Gen fait-il pour réussir à s'offrir à lui quand leurs positions sont inversées ? Il repense à la veille, lorsque son corps s'est glissé sur lui et que son bassin ondulait. Il tenait les rênes, d'une certaine façon. Mais surtout, il n'avait pas peur de lui montrer son plaisir. Alors pourquoi lui a-t-il tant de mal à accepter son propre plaisir ?
Sa main glisse jusqu'à sa gorge, remonte jusqu'à son visage, caresse sa joue. Ses lèvres embrassent la peau de son cou, son corps est toujours collé contre le sien. Il se sent bien, dans cette position. Il a l'impression d'être soutenu.
— D'accord... murmure-t-il.
Gen bouge à nouveau. Des mouvements lents mais qui savent comment être puissants. Au début, il a le réflexe de fermer la bouche le plus fort possible pour ne pas faire de bruit. Puis ses lèvres se délient, et quelques sons s'échappent enfin. Gen sourit contre sa peau, continuant à suçoter la peau délicate qu'il embrasse. Il bouge, touchant toujours un endroit sensible chez le vert. Quand il le touche, un léger "oui" résonne dans la pièce. Alors il continue, encouragé par ce consentement.
Soudain, le corps du vert se met à trembler contre le sien. Gen ne peut plus rester dans cette position. Il a besoin de voir son visage. Il veut voir son visage.
Il se retire quelques instants, non sans un gémissement plaintif de la part de Senku. Le vert se tourne vers lui, cherchant à comprendre la raison de cet arrêt. Mais à peine a-t-il tourné la tête qu'il sent les bras de Gen retourner son corps. Il le pousse en avant, l'obligeant à s'allonger sur le matelas. Il sent l'oreiller sous sa tête et la douceur des draps dans son dos. Il est à bout de souffle, complètement désorienté. Tout ce qu'il veut, c'est que Gen vienne à lui. Il veut le sentir.
Ses bras s'ouvrent à la recherche de son amant. Quand sa main touche son épaule, il attire son corps à lui. Leurs lèvres se rencontrent en un long baiser impatient, comme si Senku avait attendu toute une vie pour retrouver ses lèvres.
— Je suis là, murmure Gen en enfouissant sa tête dans son cou.
Senku est dans un état second. Il voit à son visage que ses sens sont brouillés, comme s'il avait inhalé des vapeurs aux vertus discutables. Gen s'approche encore, s'empresse de s'enfoncer à nouveau en lui. Le corps de Senku se cambre violemment.
— Je suis là, répète-t-il en essuyant les quelques perles salées qui s'échappent de ses yeux.
Il bouge, son bassin ondule lentement. Un rythme qui leur convient à tous les deux, que Gen impose mais que Senku accepte. Le vert ferme les yeux, plisse les lèvres, juste avant de les ouvrir. Un son semblable à la mélodie des dieux s'échappe de sa bouche.
— Gen...
Le bicolore se rapproche de lui. Il prend son visage en coupe, veut sauvegarder cette expression dans son esprit. Il veut se souvenir de ses traits, du plaisir dans ses yeux, de son corps qui tremble contre le sien. Il aimerait que ce moment dure encore et encore. Il aimerait avoir la force de lui faire l'amour jusqu'à la fin des temps.
Mais il se sent lui-même en train de fatiguer. Même si leurs mouvements sont lents, Gen est à bout de souffle. Quant à Senku, son corps se tortille déjà tandis que son bassin tremble contre le sien. Senku est à bout, et lui aussi.
Gen a du mal à bouger, pris au piège par son corps qui se resserre autour de lui.
— Senku...
Mais soudain, il se souvient qu'il n'a pas mis de préservatif. Peut-il se permettre de venir en lui ? Ne serait-ce pas inconfortable pour lui ?
— Senku... je peux... en toi ?
Il ne parvient même pas à formuler une phrase correcte, tant ses sens sont brouillés. Il faudrait qu'il s'arrête, ils auraient dû définir les limites avant de commencer.
Merde.
Mais les jambes de Senku se referment autour de son bassin, l'obligeant à rester en place. Son visage est rouge, ses cheveux sont encore plus décoiffés que d'habitude. Et pourtant, derrière le voile de plaisir dans ses yeux, un éclat de lucidité.
— Vas-y, répond-il simplement.
Gen sent un frisson l'envahir. Et malgré lui, son bassin a frappé plus fort que lors du mouvement d'avant. Aussitôt, le corps de Senku s'est cambré tandis qu'il menaçait de l'avaler tout entier.
Sa voix résonne dans la chambre tandis que la vague déferle en lui. Il se contracte si fort que Gen ne parvient plus à bouger. Sa chaleur augmente, Gen a chaud. Il se liquéfie.
Mais ce sont toutes ces petites choses qui auront raison de lui à son tour. En un grognement incontrôlé, il vient en lui, collant son corps au sien. Sous son corps, Senku écarquille les yeux quand il le sent jouir à son tour. La sensation est étrange, indescriptible. Son cerveau sait parfaitement ce qui est en train de se passer et, pourtant, le formuler ne fait que rendre les faits moins réels. La voix de Gen résonne à son oreille mais lui ne dit plus rien. Son corps savoure ce qu'il est en train de vivre, imprime toutes les sensations pour les analyser plus tard. Enfin, le corps de Gen s'écroule pour de bon contre le sien.
Leurs corps tremblent à l'unisson pendant quelques instants encore. Il leur faut réapprendre à respirer, délier leurs poumons, retrouver toutes les sensations dans leurs corps. Après quelques minutes, Senku parvient à glisser son bras droit jusqu'à Gen. Il passe sa main dans ses cheveux humides et, alors que Gen est toujours essoufflé, pose ses lèvres sur son front.
Après de longues minutes, Gen parvient enfin à se redresser. Il roule sur le côté et attrape la boîte de mouchoirs sur la table de nuit. Il commence à se nettoyer, juste avant de passer un mouchoir sur le ventre de Senku. Le voyant faire, ce dernier tente de se redresser, en vain.
— Ne te relève pas tout de suite, ajoute Gen en passant un bras dans son dos.
— Je vais bien devoir me nettoyer à un moment.
— Prends le temps de te reprendre, rien ne presse.
Senku ne peut s'empêcher de pouffer légèrement. Comment Gen réussit-il à se relever à peine dix minutes après leurs ébats ? Il lui faut davantage de temps pour au moins réussir à reprendre ses esprits. Il lui en faut encore plus pour pouvoir se lever.
Au moins, durant cette phase de récupération, il a le droit à des cajoleries toujours plus agréables. Sa main qui passe sur sa peau nue, sur son visage, dans ses cheveux.
Gen est assis juste à côté de lui, les hanches calées contre son torse. Ses yeux ébènes le regardent, son sourire est beau. Le bras autour de lui, la main gauche du vert caresse sa cuisse.
— Tu m'as manqué.
Gen sourit un peu plus même s'il sait à quoi il fait allusion. Tant de temps à rester loin de lui, à repousser ses caresses et ses baisers. C'est pourtant dans ses bras qu'il se sent entier. C'est dans ses bras qu'il aime se prélasser. Il est le seul avec lequel il peut être pleinement lui-même, lui montrer ce qu'il n'aime pas pour trouver de la sécurité. Il est si heureux que son corps ait enfin accepté de le laisser le toucher à nouveau.
Du bout des doigts, Gen repousse une mèche de cheveux de son visage. Il la glisse derrière son oreille et dépose ses lèvres sur les siennes. Ses lèvres sont douces, fines, délicieuses. Puis il se redresse.
— Toi aussi tu m'as manqué.
Ses yeux ébènes décrivent les contours de son visage. Des traits si doux, un visage qu'il veut chérir toute sa vie.
Je veux rester avec lui toute ma vie.
À cette époque, alors que leurs corps ne cherchaient qu'à se retrouver sans cesse tous les jours, alors qu'ils avaient faim de l'autre et qu'ils étaient heureux de pouvoir s'aimer et faire l'amour tous les jours s'ils le voulaient, Gen était persuadé de cette vérité. Il se voyait à ses côtés le lendemain, puis la semaine prochaine, l'année prochaine, dans dix ans. C'est avec lui qu'il voulait être et personne d'autre.
Rien n'aurait pu le préparer à l'épreuve qui allait suivre. Dans quelques semaines, à peine le temps de savourer leurs retrouvailles. Chaque baiser, chaque soirée à ses côtés étaient comptés. Mais comment aurait-il pu l'envisager ? Comment aurait-il pu comprendre qu'un jour, il l'embrasserait pour la dernière fois avant de disparaître ? Rien. Et c'est pour ça qu'à cet instant, alors que leurs corps se remettaient à peine de leurs ébats, il était persuadé qu'il vivrait avec lui toute sa vie encore.
— Je t'aime.
Il embrasse son front tandis que la main de Senku continue de glisser sur sa cuisse, décrivant quelques cercles.
Lui aussi il l'aime, plus qu'il ne l'a jamais fait. Son cœur ne bat que pour lui et battera pour lui jusqu'à la fin. Alors oui, ils devront faire face au temps, à l'avenir, aux aléas, à Mozu. Mais rien n'empêchera son cœur de battre pour son jumeau. Pas même Mozu, pas même douze ans d'absence ni même 10 000 km de distance. Mais tout ça, il ne le sait pas encore.
Parce que ce jour ressemble à tous les autres, il l'embrasse, sans même penser qu'un jour viendra, plus proche qu'il ne le pense, où ça sera pour la dernière fois.
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Ooooooookkkkkkkkk les amis comment allez-vous ? En ayant terminé cette fic, je me suis rendue compte que j'avais "mentionné" un Senku bottom mais que je n'avais JAMAIS écrit de scène comme ça. J'ai longtemps hésité à l'écrire en me disant : "ouais mais ça n'apportera rien à l'histoire" "bon peut-être que ça peut plaire après tout" "ouais mais bon ça n'a pas grand intérêt". Puis j'ai fini par me lancer parce que, non seulement nous sommes en pénurie de Sengen, mais EN PLUS Senku n'est jamais bottom. Donc je me suis lancée, et je suis plutôt contente du résultat !
Mais j'ai aussi autre chose à vous dire. Vous n'avez pas là le seul "bonus" concernant cette histoire. Oui, je me suis amusée à écrire quelques chapitres qui feront une "suite" à cette histoire. Quand sortira-t-elle ? Aucune idée, quand je me serai décidée à la publier 😭. Je vous préviens également qu'il s'agira davantage d'un recueil de chapitres compilant la vie de Senku et Gen adulte et qu'il ne s'agira pas d'une histoire à ce point développée. Je vous tiens au jus pour tout ça !
Sur ce, je vous dis à bientôt mes lecteurs !
Ciao~
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