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Chapitre 8 : Pour réparer nos peines

Il y a tellement de monde autour d'eux que Senku peine à maintenir Mia près de lui. Gen est à côté de lui, laissant l'escalator les amener vers le hall de l'aéroport. Noé est accroché à son cou, arborant une mine boudeuse qu'aucun des deux ne parvient à faire passer. Il faut dire que douze heures de vol a de quoi épuiser les corps, surtout pour un enfant d'à peine trois ans. 

— J'ai trop hâte de voir papi ! s'agite Mia contre lui.

— Il doit déjà nous attendre dans le hall. Tu le verras bientôt. 

Une main sur sa valise, l'autre sur l'épaule de Mia, il fait de son mieux pour la contenir et ne pas la laisser s'engouffrer dans la foule de gens à la recherche de son grand-père.

 Mia a désormais dix ans. Avec le temps, sa peur des inconnus ou de la foule a commencé à se calmer. Elle grandit et parvient de mieux en mieux à s'acclimater à tous les imprévus que lui réserve la vie. Mais même si elle fait des progrès fulgurants, Senku sait très bien quelles sont ses réactions lorsqu'elle se retrouve seule dans un endroit aussi grand. Si n'importe quel enfant paniquerait, c'est encore pire pour Mia. 

Enfin, l'escalator les conduit jusqu'au rez-de-chaussé. La foule s'y engouffre et, rapidement, se disperse un peu partout. C'est comme ça que Mia a pu apercevoir la silhouette qu'elle mourrait d'envie de revoir. 

— Papi ! 

Avant même que Senku n'ait le temps de la retenir, elle se rue vers son grand-père. Byakuya ouvre grand les bras pour l'accueillir tandis que la petite rousse se jette dans ses bras. Même à plusieurs mètres, Senku peut entendre les rires graves de son père qui résonnent tandis qu'il serre sa petite-fille dans ses bras. 

— Comment va ma petite princesse ? demande-t-il en la serrant contre lui. 

Derrière eux, Gen et Senku sourient puis se dépêchent de les rejoindre. Gen traîne une valise derrière lui tandis que son autre main est occupée à tenir Noé dans ses bras. Senku, lui, traîne sa propre valise ainsi que celle de sa fille. 

— Ce que tu as grandi ! ajoute Byakuya quand Mia relève la tête vers lui. 

Elle lui offre un large sourire avant de se tourner vers Gen.

— On est arrivé Noé ! Regarde, papi est là ! 

— Hmmm. 

Mais le petit garçon ne fait que pousser un gémissement agacé. Toujours aussi grognon, il ne fait que plonger son visage dans le cou de Gen pour se cacher. Il s'agrippe plus fort à ses vêtements et semble décidé à ne pas montrer son visage. En le sentant faire, Gen ne peut retenir un rire. 

— Roh allez arrête de bouder ! 

— Mia, laisse ton frère tranquille, intervient Senku. Il est fatigué. 

— Le voyage s'est bien passé ? demande Byakuya en s'approchant un peu d'eux. 

— Plutôt bien, répond Gen. Mais Noé a eu du mal à dormir dans l'avion. D'où cet air grincheux. 

Attendri par son comportement, Byakuya se dote d'un large sourire dont lui seul a le secret. Il s'approche un peu de l'épaule de Gen, essayant de capturer le regard de son petit-fils. 

— Bah alors bonhomme, tu boudes ton grand-père ? 

D'un geste brusque, Noé tourne la tête en geignant bruyamment. Cette fois, Senku rit à son tour tandis qu'il pose une main protectrice sur son dos. 

— Ok j'arrête d'embêter notre petit grincheux, ajoute-il. Dépêchons-nous de rentrer, je crois qu'il y en a un ici qui a besoin de dormir. 

— Et pas seulement lui, répond Gen avec un sourire gêné. 

Gen ayant le sommeil léger, c'est lui qui s'est réveillé plusieurs fois pendant la nuit pour calmer Noé et qui a, bien malgré lui, veillé avec son fils de longues heures durant avant qu'il ne décide de s'endormir. Au petit matin, Senku a pris le relais mais Gen n'a pas vraiment réussi à se rendormir. 

Ils s'engouffrent tous dehors pour rejoindre la voiture de Byakuya. Nous sommes à quelques jours de Noël, en plein pendant les vacances scolaires. Comme chaque année, Senku et Gen retournent au Japon pour profiter des fêtes avec leurs proches. Cette année, Mia est avec eux, contrairement à l'année dernière où elle a passé les fêtes avec sa mère. Cela faisait des semaines qu'elle parlait de ce voyage qu'elle mourrait d'envie de faire. Retourner au Japon c'est revoir son grand-père, mais aussi les enfants des amis de Gen et Senku qui ont, pour la plupart, à peu près son âge. 

Durant le chemin, Gen n'a pas pu résister à l'appel du sommeil. Mia installée derrière son père, Noé juste à côté d'elle, Gen juste derrière le conducteur. Senku, assis à l'avant, se retourne pour jeter un coup d'œil à ce spectacle. Il sourit quand il voit Gen endormi ainsi que la tête de Noé posée sur l'épaule de sa sœur, endormi lui aussi. 

— Le voyage a été plus épuisant que je ne le pensais, commente Byakuya. 

— Disons que j'ai la chance d'avoir le sommeil lourd, répond Senku. Au grand dam de Gen. 

— Petit veinard, répond-il en riant. 

Senku aime passer les fêtes au Japon. Il aime vivre en Amérique, mais il aime aussi retrouver ce pays qui l'a vu naître et grandir. Il aime y retrouver sa famille, ses amis qu'il ne voit que rarement. Il aime passer du temps avec tous ces gens qui lui sont chers. 

En plein mois de décembre, le soleil se couche tôt. Il est à peine dix-neuf heures lorsqu'ils arrivent enfin dans la demeure des Ishigami mais il fait déjà nuit noire. Mais surtout, le froid est mordant. 

Gen, extirpé de son sommeil quand la voiture a ralenti, frissonne violemment lorsqu'il sort de la voiture chauffée. S'il y a bien quelque chose qu'il déteste, c'est d'avoir froid. Et c'est une chose qu'il a en commun avec Noé qui ne semble pas apprécier de devoir sortir de cet petit habitacle bien chaud. 

— Rentre avec Mia et Noé, lui intime Senku. On va vider la voiture. 

Il le remercie par un sourire avant de s'empresser de rentrer dans la maison. Cela permet à Senku de parler un petit peu avec son père. 

— Comment ça se passe avec Noé ? 

— C'est un garçon adorable, répond Senku en sortant les valises du coffre. Tu le verras de meilleure humeur demain. Là, il est vraiment fatigué. 

— Est-ce qu'il commence à parler ? 

— Quelques mots seulement. On essaye de parler lentement pour qu'il apprenne mais ça prend du temps. 

Byakuya attrape une valise qu'il fait glisser dans l'allée. Senku le suit, juste après avoir fermé la voiture.

— Est-ce que tu penses qu'il me laissera l'approcher ? 

Senku s'arrête à quelques mètres de la porte et se tourne vers son père. Il ne s'attendait pas à cette question. 

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ? 

— Eh bien... vous habitez loin, et Noé ne m'a pas souvent vu. Tu penses... qu'il me considèrera comme son grand-père ? 

Senku ne peut réprimander un sourire. Cette inquiétude le ramène des années en arrière lorsqu'il venait au Japon avec Mia et que cette dernière tenait à peine sur ses deux jambes. 

— Il s'habituera à toi comme Mia l'a fait quand elle était petite, ne t'en fais pas pour ça. 

Byakuya ne peut retenir un rire légèrement gêné. Il ne peut s'empêcher de se sentir idiot d'avoir posé la question. 

— Oui, tu as raison. 

Ils entrent tous les deux dans la maison, savourant l'air chaud qui vient caresser leurs joues. Dans le salon, Mia est déjà en train de jouer avec Noé. Malgré son âge, elle reste très proche de son petit frère qui semble adorer passer du temps avec elle. Senku a le temps de voir Noé se jeter dans les bras de Mia avant que cette dernière ne simule une chute, le faisant rire aux éclats. 

— Mia est-ce que tu peux aller ranger tes affaires au lieu d'exciter ton frère ? intervient Gen. 

Sa voix est crispée, il est fatigué. Mais parce qu'il a une maîtrise de lui-même absolument phénoménale, il parvient à ne pas s'énerver. En apercevant Senku et Byakuya entrer, il semble soulagé d'avoir un peu d'aide.

— Mia est intenable, soupire Gen en s'approchant de Senku qui se défait de son manteau. 

— C'est normal, elle est heureuse de retrouver son grand-père. 

Il passe sa main dans son dos avant de la poser dans le creux de sa hanche. Puis il dépose un rapide baiser sur sa tempe qui a pour effet de le détendre instantanément. 

— Je m'en occupe, lui glisse-t-il à l'oreille. 

Gen sourit, bien heureux d'avoir du monde sur qui compter. Ils sont en famille, tous ensemble. Et même si la fatigue du voyage se fait sentir, ils n'ont plus qu'à profiter de cette période, tous ensemble. 

***

Gen est encore endormi lorsque Senku s'extirpe du lit. C'est pour cela qu'il ne l'a pas entendu se préparer ni même s'habiller. Mais avant de sortir de la chambre, il vient tout de même se glisser jusqu'à lui. 

Il dépose un baiser près de sa mâchoire, ce qui a pour effet de le sortir doucement du sommeil. Il inspire avant d'entrouvrir un œil.  

— Il est quelle heure ? murmure-t-il doucement. 

— Tu peux encore dormir, lui répond Senku. 

Gen se retourne, se retrouvant face à son mari. Il peine à ouvrir les yeux, son corps encore profondément enveloppé par le sommeil. Mais il remarque tout de même que Senku semble parfaitement réveillé, et habillé. 

— Où tu vas ? 

— Je dois aller retrouver un ami. 

— Si tôt le matin ? 

— Je t'expliquerai quand je serai de retour. 

Gen aurait pu protester mais il est encore trop endormi pour dire quoi que ce soit. Mais avant de replonger dans le sommeil, il pose une dernière question. 

— Tu reviens quand ? 

— En fin d'après-midi. 

Il hoche doucement la tête, les yeux fermés. 

— À ce soir, murmure-t-il avant de sombrer à nouveau. 

— À ce soir, je t'aime.

Il l'embrasse sur le front, laissant ses lèvres s'attarder sur ses mèches noires. Avant de s'éloigner, il repousse ses cheveux de son visage, dévoilant ses traits endormis. Il respire calmement et profondément, signe qu'il est déjà à nouveau dans les bras de Morphée. Senku reste encore quelques secondes à le regarder ainsi, faisant glisser son doigt sur sa joue. Puis, il se relève. Il ne faudrait pas qu'il rate son rendez-vous. 

En descendant les escaliers, il s'aperçoit que son père est déjà réveillé. Attablé dans la cuisine, une tasse de café fumante dans la main, il le dévisage quand il le voit habillé pour sortir. 

— Bonjour, tu t'en vas ? 

— Je... je dois aller voir un ami. 

Il ne sait pas pourquoi il essaye de le convaincre. Byakuya a toujours su lire en lui comme dans un livre ouvert, tout comme Gen d'ailleurs. S'il n'avait pas été endormi quand il lui a parlé, il aurait tout de suite deviné que cet "ami" n'est qu'un prétexte. 

— Oh, je vois. Et la vérité ? 

Senku a les sourcils trop froncés, l'air trop renfrogné et inquiet pour qu'il lui dise la vérité. Et surtout, il a hésité quand il a parlé. Pris sur le fait, il lâche un profond soupir. 

— Est-ce que tu veux bien attendre ce soir ? Je t'expliquerai tout. 

— Et pourquoi pas maintenant ? 

— Parce que... parce que je n'ai pas le temps. 

En réalité, il a parfaitement le temps. Pour dire vrai, il est même bien trop en avance pour son rendez-vous. Mais il a préféré se lever tôt, se laisser le temps de se préparer, de marcher en ville pour se vider la tête avant que ne vienne l'instant qu'il redoute. 

— Bien, si tu le dis.

Il repose sa tasse de café, pas le moins du monde convaincu par son petit numéro. Mais il connaît son fils. Il a confiance en lui. 

— Ce soir, tu me diras tout. 

— Ce soir, confirme-t-il. 

Il tourne les talons avant de se diriger vers la porte d'entrée. Habillé de son manteau, il s'arrête avant de sortir. 

— Embrasse Mia et Noé pour moi s'il te plait. 

Le vert n'a pas besoin de se retourner pour savoir que Byakuya l'a entendu et s'assurer qu'il le fera. Il n'a même pas pris de petit-déjeuner avant de sortir, il a le ventre bien trop tordu pour ça. Il est juste parti, se contentant de marcher dans le froid et de prendre les transports en commun. L'estomac noué, il est parti, laissant son foyer derrière lui pour cette journée.

***

Lorsqu'il passe à nouveau la porte, il sent la chaleur du salon gifler ses joues gelées par le froid. Ses yeux rouges se posent sur le salon, là où Mia et Noé regardent la télévision l'un à côté de l'autre. Quand il ferme la porte, Mia se retourne, croisant le regard de son père. 

— Papa tu es rentré ! 

— Oui, je suis là. 

Il s'approche d'eux avant de déposer un baiser sur leur crâne. Quand il s'approche de Noé, ce dernier s'agrippe à son cou en riant aux éclats. Entrant dans son jeu, il le porte avant de le serrer contre lui. Sa petite tête vient se nicher dans son cou tandis qu'il le serre de toutes ses forces. Malgré lui, le vert referme son étreinte sur son fils, humant son odeur qui se répand jusqu'à lui. Le voilà rentré, qui retrouve sa famille, qui retrouve son foyer. Et il ne pensait pas que l'odeur de Noé lui ferait tant de bien à cet instant. 

Dans le salon, la table est déjà dressée. À peine Senku a-t-il posé Noé par terre que Gen sort de la cuisine. Un torchon sur l'épaule, les cheveux attachés, il doit être en train d'aider son père à préparer le dîner pour tout le monde. 

— Tu rentres tard, remarque-t-il en s'approchant de lui. 

Pourtant ces mots ne sonnent pas comme un reproche. Il a un large sourire sur les lèvres, un sourire que Senku avait besoin de voir à cet instant. 

— Désolé, je pensais rentrer plus tôt. 

Gen l'embrasse en posant ses mains sur ses joues. Ses paumes sont aussi chaudes que sa peau est froide. Ce baiser n'était là que pour lui dire bonsoir. Pourtant, Senku ne veut pas qu'il recule. Il pose ses mains sur ses hanches tandis qu'il continue de presser ses lèvres contre les siennes. S'il n'y avait pas autant de monde autour de lui, peut-être qu'il se serait laissé aller dans ses bras. 

— Les enfants ont été sages ? demande Senku en se reculant. 

— Sages comme des images. 

— J'ai même aidé papi et Gen pour le repas de ce soir ! s'exclame Mia en s'approchant d'eux. 

Senku sourit, juste avant de poser sa main sur son crâne. Qu'il est fier de cette petite fille qui, à mesure que le temps passe, n'est plus aussi petite que dans ses souvenirs. 

— Ah tu es enfin rentré ! 

Cette fois, c'est Byakuya qui sort de la cuisine. Il n'a besoin que d'un regard pour comprendre les pensées de son père. Derrière son sourire bienveillant et charmeur, il attend qu'il s'explique. Senku lui fait comprendre qu'il lui dira tout. Après le dîner. Il ne veut pas en parler devant les enfants. 

Gen lui adresse un sourire quand le vert se tourne vers lui. Il sait, lui aussi. Byakuya a dû lui faire part de ses doutes lorsqu'il s'est levé ce matin. 

Le repas se passe dans la meilleure des ambiances. Mia, amusée de voir son frère continuer à se salir en mangeant, ne peut se retenir de rire. Et comme elle rigole, Noé rit aussi. Et voyant que ses bêtises amuse sa sœur, le voilà qui prend plaisir à continuer. Dans d'autres circonstances, peut-être que Senku l'aurait repris en lui disant qu'on ne joue pas avec la nourriture. Mais il a ri à son tour, et Gen et Byakuya ont ri eux aussi. Ça lui a fait du bien de rire avec eux. 

Puis les enfants sont sortis de table. L'heure tourne et arrivera bientôt celle du coucher. Senku s'est occupé de tout ranger avec Gen. Laissant Byakuya le loisir d'aller border ses deux petits-enfants. 

— Tout va bien ? 

La voix de Gen le sort de sa torpeur. Ses yeux carmins se tournent vers lui, des yeux sondeurs. 

— Je crois. 

Il ne veut pas avoir à tout répéter. Il parlera quand son père sera avec eux. 

Gen range les assiettes dans le placard, tout ça dans un silence absolu. Senku s'affaire à nettoyer l'évier, les épaules bien plus tendues qu'il ne le pense. Ce n'est que lorsqu'il sent le corps de Gen se coller à lui dans une douce étreinte qu'il s'en rend compte. 

— Ça va aller, lui murmure-t-il. 

Senku pose l'éponge, s'essuie les mains et se tourne vers Gen. Après l'avoir regardé, il l'attire contre lui. Aussitôt, la main de Gen se glisse dans sa nuque, remontant jusque dans sa tignasse indomptable. Il inspire longuement, se délectant de son odeur qui lui a tant manqué aujourd'hui. Il aurait aimé l'avoir avec lui, mais il avait besoin d'être seul. Et maintenant qu'il est rentré, il a cruellement besoin de le sentir contre lui. 

— Je suis là, glisse-t-il à nouveau. 

Il dépose un baiser sur sa tempe. À cet instant, Senku a l'impression de ne s'être jamais autant senti aimé. 

Après de longues et interminables minutes, Byakuya descend. C'est au tour de Gen et de Senku de monter dire bonne nuit à Mia et Noé. Et quand ils se retrouvent enfin tous les trois sur la table de salon, Senku a du mal à les regarder dans les yeux. 

— Vas-y fiston, nous t'écoutons. 

Sous la table, Senku sent la main de Gen se poser sur sa cuisse. Par réflexe, il pose sa main sur la sienne. Il inspire longuement avant de se lancer. 

— Je suis allé voir ma mère aujourd'hui. 

 Ni Byakuya, ni Gen ne parviennent à cacher leur surprise. Il faut dire qu'il s'attendaient à tout sauf à ça. 

— Mais... commence Gen, je pensais que vous ne vous parliez quasiment plus. Tu m'as parlé de quelques échanges de temps à autre mais jamais de la revoir. 

— Je sais, avoue le vert. C'est juste... que je ne t'en ai pas parlé. Je ne voulais en parler à personne. 

— Mais pourquoi ? demande Byakuya. Tu avais peur de quelque chose ? 

— Je ne sais pas si j'avais... peur. Mais en tout cas, je ne voulais pas vous le dire. 

Senku n'ose pas regarder Gen qui se tient pourtant juste à côté de lui. Ils se sont juré de ne rien se cacher, surtout avec leur fâcheuse tendance respective à tout garder pour soi pour ne pas inquiéter l'autre. Mais là, c'était différent pour Senku. Il avait besoin d'affronter ça par lui-même. 

— Quand as-tu pris cette décision ? lui demande Gen. 

— Il y a trois semaines. C'est elle qui m'a contacté. 

— C'est elle qui a demandé à te voir ? 

Byakuya est abasourdi. Il est celui qui connaît le mieux sa sœur dans cette pièce. Elle a passé tant de temps à se comporter comme un mur de glace. Tant de temps à se tenir à l'écart de tout le monde, à repousser toutes les mains tendues vers elle. Byakuya n'a que très peu d'échanges avec elle. Les rares fois où ils se sont parlés, c'était lui qui engageait la conversation. Il était celui qui lui offrait des nouvelles de son fils, à chaque fois. Et un jour, Byakuya n'a plus envoyé de messages. Et elle n'en a jamais plus envoyé non plus. 

— Oui, c'est elle qui a demandé, répète Senku. 

— Je connais bien Yoshiko, ça ne lui ressemble pas. 

Gen se sent comme un intrus au milieu de cette discussion qui ressemble davantage à une réunion de famille. Et ce prénom, "Yoshiko", ça doit être la deuxième fois qu'il l'entend de toute sa vie.

Un silence s'installe entre eux. Gen ne fait que raffermir sa pression sur sa cuisse, lui rappelant qu'il est là avec lui. Enfin, Senku finit par briser le silence. 

— Elle va mal, Byakuya. 

Le concerné relève la tête. Il essaye de rester droit, de ne pas montrer que cette situation le touche bien plus qu'il ne voudrait l'admettre. 

C'est la première fois que Gen voit Byakuya dans cet état. Lui qui est toujours souriant, très avenant avec tout le monde. Senku lui a déjà parlé de la relation qu'entretenait Byakuya avec sa sœur. Une sorte de relation à sens unique, un grand frère qui n'a jamais cessé de vouloir garder sa sœur près de lui tandis qu'elle cherchait par tous les moyens à fuir sans se retourner. Une relation qui l'a usé, une relation qu'il a fini par laisser pourrir sans plus chercher à recoller les morceaux. 

Pourtant, en entendant Senku mentionner son état, un éclat dans ses yeux s'est rallumé. 

— Qu'est-ce... qu'est-ce qu'elle a ? 

— C'est compliqué, répond Senku. Je... je crois qu'elle a besoin d'être entourée. 

Gen ne sait plus quoi dire. Depuis qu'il vit avec lui, Senku ne lui a que très peu parlé de sa mère. À chaque fois, il n'a cessé de la mentionner avec une sorte de détachement. Il n'y avait aucun lien entre eux et, pourtant, tous les deux semblaient garder contact uniquement parce que le même sang coulait dans leurs veines. 

— Ça fait longtemps que je ne lui ai pas parlé, ajoute Byakuya. Et elle n'a jamais cherché à me contacter. 

— Elle regrette, sache-le. 

On dirait que Byakuya a du mal à le croire. Une grimace étrange déforme son visage tandis que ses yeux évitent ceux de son fils. 

— Je sais que je t'en demande beaucoup, reprend le vert, mais penses-tu qu'elle pourrait passer ? 

Cette fois, Byakuya le regarde avec des yeux sombres. Un dilemme semble se jouer à l'intérieur de lui, un dilemme bien douloureux. 

— Je sais ce que tu penses, continue-t-il. Mais j'aimerais que mes enfants puissent connaître leur grand-mère. 

— J'accepte. 

Gen et Senku écarquillent les yeux à l'unisson. Aucun des deux ne s'attendait à ce qu'il accepte aussi facilement. Soudain, un faible sourire étire ses lèvres. 

— Après tout, Yoshiko est ma petite sœur. 

Ce sourire n'a rien d'heureux, au contraire. Derrière se cache des remords si profonds que même les abysses ne parviendraient pas à en transmettre la noirceur et la profondeur. Le sourire d'un frère qui a échoué. Le sourire d'un frère qui se hait d'avoir échoué. 

— Elle sera toujours la bienvenue ici. 

Senku le gratifie d'un léger sourire, soulagé. Pourtant, le cœur de Gen se serre. Il y a derrière cette histoire un mal être bien plus profond qu'aucun des deux, père comme fils, ne semble vouloir montrer. 

***

La nuit est glaciale. Les températures ne cessent de chuter et l'herbe et les arbres se couvrent chaque soir d'une épaisse couche de givre qui blanchit les paysages. Pourtant, à l'intérieur, il fait chaud. Mais ce soir, Senku ne parvient pas à ressentir cette chaleur. Il est inquiet, angoissé. Une attitude qui n'échappe à personne, pas même à Mia. 

— Mia, tu vas enfin rencontrer ta grand-mère. 

Contrairement à Noé, Mia est désormais suffisamment grande pour commencer à comprendre la raison pour laquelle elle n'a jamais rencontré sa grand-mère paternelle. Elle sait que son grand-père est en réalité son grand-oncle. Elle sait que le père de Senku est mort quand il n'était encore qu'un bébé. Elle sait tout ça car Senku lui en a parlé. Et quand il parlait de sa propre mère, il est toujours resté évasif. 

— Ma mère était trop malade pour s'occuper de moi. Alors c'est mon oncle qui a pris le relais. 

Senku n'a quasiment pas connu sa mère. La première fois qu'il l'a vu, il avait quinze ans. Et la deuxième fois qu'ils se sont parlés, il en avait vingt-cinq. Leurs messages n'étaient jamais vraiment détaillés. Un message pour leur anniversaire, un message pour Noël, un message pour la nouvelle année, un message pour lui annoncer qu'il avait une fille, un message pour lui annoncer son divorce, un message pour lui annoncer la venue de son fils. Mais jamais rien de plus. 

Et pourtant, un jour, elle lui a dit qu'elle voulait le voir. Senku s'y est rendu, et il a rencontré une toute autre femme. Ce soir, cette femme entrera dans sa vie bien plus qu'elle ne l'a jamais fait auparavant. 

On sonne à la porte. Sans le vouloir, Senku bondit. Comme un réflexe, Gen pose une main sur son épaule pour le calmer. Il sait que ce soir Senku aura plus besoin de lui que jamais. 

C'est Byakuya qui va ouvrir la porte. Quand la porte s'ouvre, Gen et Senku se lèvent. Assis dans le canapé, Noé ne comprend pas la nervosité de ses parents. Mia, elle, a compris. Et leur nervosité n'aide pas à calmer la sienne. 

— Bonsoir Byakuya, annonce une voix. 

Une voix profonde, douce et pourtant tranchante. Gen ne la voit pas encore mais un frisson étrange parcourt tout son corps. 

— Ça fait longtemps, Yoshiko. 

Il y a un sourire dans la voix de Byakuya. Et comme pour appuyer ses mots, Gen le voit la prendre doucement dans ses bras. Des bras se referment timidement sur lui, juste avant que l'étreinte ne se termine. Enfin, elle s'avance dans la maison. 

Ce qui frappe Gen en premier, c'est la grâce dans ses mouvements. Elle est légèrement plus petite que Byakuya et possède un corps gracile dissimulé sous un pull épais. Elle sourit à peine, bien qu'elle semble essayer. Ses yeux carmins, les mêmes que son frère, son fils et sa petite-fille, ne savent pas où se poser. Elle passe une main nerveuse dans ses cheveux clairs aux reflets verts, les mêmes que ceux de son fils. 

— Bonsoir, prononce-t-elle d'une voix presque éteinte. 

Senku s'avance vers elle pour l'embrasser. Il s'est forcé à s'approcher, encore plus tendu que la fois où il a avoué l'avoir revue après tant d'années. Gen inspire un grand coup avant de s'approcher à son tour. C'est la première fois qu'il rencontre cette femme, la première fois qu'il se présente officiellement à elle. Cette femme dont Senku lui a parlé quand ils étaient encore étudiants, cette femme qu'il évoque trop rarement. Enfin, Senku se tourne vers sa fille qui n'a pas bougé du canapé. 

— Je te présente Mia, ma fille. 

Yoshiko s'approche lentement d'elle avant de s'accroupir dans un geste si gracieux que Gen en reste bouche bée. Ses longs cheveux clairs s'envolent en même temps que son geste tandis qu'elle essaye d'offrir un doux sourire à la petite fille qui la regarde bizarrement. 

— Je suis ravie de te rencontrer, Mia. Tu as bien grandi dis donc. 

Mia cherche à accrocher le regard de son père, totalement perdue. Lorsqu'elle le trouve, elle s'y attache comme une bouée de secours. En la voyant à ce point désemparée, il s'assoit à côté d'elle en posant une main dans son dos. 

— Je lui ai parfois envoyé des photos de toi pour lui montrer comme tu grandissais, reprend Senku. 

Mais Mia ne répond pas. Bien sûr, Yoshiko est au courant du trouble de sa petite-fille. Alors à son tour, elle ne dit rien. Elle se contente de sourire sans paraître le moins du monde vexée. Enfin, elle se tourne vers le petit garçon resté en retrait sur le canapé en face de celui où est installée Mia. En voyant le regard de cette femme qu'il ne connaît pas se poser sur lui, il se rue dans les bras de Gen. Il le prend dans ses bras avec un regard désolé pour elle tandis que Noé se cache dans son cou. 

— Désolé, répond-il. Il... il a du mal à s'habituer aux gens. 

— Je te présente Noé, reprend Senku. Le petit frère de Mia. 

— Il est adorable, répond-elle. 

Avec la description que lui avait fait Senku, Gen n'imaginait pas qu'elle puisse avoir un sourire aussi doux. Il se souvient de la fois où il lui a parlé d'une femme froide, cachée derrière des lunettes de soleil noires. Jamais il n'aurait imaginé une femme au traits aussi tirés et un sourire aussi triste. 

Pourtant, en y regardant bien, il décerne à travers son visage cette habitude de vouloir cacher ses sentiments. Malgré sa volonté de briser le mur qu'elle a érigé entre son fils et elle, il en reste encore une partie qui peine à s'effondrer. Pour essayer de détendre l'atmosphère, c'est Byakuya qui lance la conversation. Il lui demande des nouvelles, agissant avec elle comme s'il l'avait vu la semaine dernière. Pourtant, ce sont bien des années qui se sont écoulées depuis la dernière fois que ces deux-là se sont parlés. Yoshiko y répond avec un timide sourire dans la voix. Elle se force à ne pas s'écrouler. 

Le repas commence dans la même ambiance. Gen est assis juste à côté de Senku qui, lui, se trouve en face de sa mère. Ses mâchoires sont serrées et, même s'il essaye de maintenir la conversation, il n'a pas le même ton que d'habitude. Quoi de plus normal quand on se retrouve face à une mère qu'on n'a jamais connue qu'à travers le récit d'un autre ? 

La main de Senku s'est discrètement glissée sous la table. Gen n'a pas besoin de plus pour comprendre ce qu'il attend. Il approche sa paume de la sienne avant de la laisser l'attraper. Senku semble s'accrocher à sa main comme si sa vie en dépendait. Pourtant, son expression ne trahit presque rien. 

Telle mère, tel fils, visiblement...

À l'autre bout de la table, Mia et Noé ne font presque pas de bruit. Même Noé qui, d'habitude, a tendance à être plutôt agité pendant le repas, bouge à peine. De temps à autres, Mia lui glisse quelques mots qui le font glousser. Mais la plupart du temps, ils restent silencieux. 

Ce repas ne mène à rien et Gen n'est pas le seul à le remarquer. Tout le monde à cette table s'en rend compte mais personne ne dit rien. Il y a cette volonté de vouloir conserver les apparences, de ne pas parler de ce qui pourrait fâcher. Pourtant, il y aurait tant de choses à dire, tant de mots à échanger après toutes ces années. Mais aucun des Ishigami ne semble prêt à le faire. Du moins, pas dans ces conditions. 

Mia et Noé ne touchent plus à leurs assiettes depuis un moment. Alors, Gen se penche vers eux. 

— Si vous n'avez plus faim, vous pouvez monter jouer tous les deux. 

Mia sourit avant de se tourner vers Noé. Il lui rend son sourire avant de sauter de table et de se rattraper maladroitement sur ses deux jambes. Mia le suit en un concert de rires venant du petit garçon. Senku les regarde monter avant de se tourner à nouveau vers sa mère. Ses lèvres sont scellées, muettes. Il ne sait pas comment s'y prendre pour crever l'abcès qui s'est formé durant tout ce temps. 

— C'est très bon, lâche Yoshiko après un temps. Tu cuisines toujours aussi bien, Byakuya. 

— Voilà quelque chose que tu ne tiens pas de lui, ajoute Gen en se tournant vers Senku, un sourire malicieux sur le visage. 

Les traits de Senku se détendent quelque peu tandis que l'esquisse d'un sourire se dessine sur son visage. 

— Tu exagères, je me suis amélioré. 

— Voilà quelque chose qu'il tient de moi. 

À ces mots, Yoshiko se tend. Cette phrase lui a visiblement échappé et, en voyant le visage de Senku, elle sait qu'elle n'aurait pas dû le dire. C'est encore trop tôt, bien trop tôt. 

— Je... 

Gen ne sait pas quoi ajouter, ni même Byakuya. Le malaise s'épaissit de secondes en secondes, et la mère de Senku semble vouloir disparaître. 

— Je vais fumer, je reviens. 

Elle se lève sans même regarder son fils. Du coin de l'œil, Gen la voit se diriger vers son sac à main avant d'attraper un paquet de cigarettes et un briquet. 

— Tu peux aller sur la terrasse si tu veux, ajoute Byakuya. 

— Merci. 

Elle ouvre la porte fenêtre avant de s'engouffrer dans le froid glacial, vêtue de son manteau. Au moment où elle referme la porte derrière elle, chacun semble reprendre son souffle. 

— Ce dîner est un fiasco, déclare Senku en se passant les mains sur son visage. 

Byakuya ne répond pas. Ses yeux carmins fixent le vide tandis qu'il se mord l'intérieur de la joue. Gen se contente de passer une main dans le dos du vert, essayant de le soutenir comme il le peut. 

— Bon, je vais commencer à débarrasser, lâche Byakuya.

Simple excuse pour pouvoir s'engouffrer dans la cuisine et quitter le salon, là où règne une ambiance horrible. Gen reste là avec Senku, essayant de trouver les bons mots. 

— C'est moi qui ai demandé à ce qu'elle vienne. 

— Ce n'est facile pour personne. Ni pour toi, ni pour elle. Vous avez besoin de temps. 

Senku ne le regarde pas. Mais Gen n'a pas besoin de voir son regard pour pouvoir lire en lui. 

— Vous avez besoin de parler, tous les deux. Seul à seul. 

Senku relève la tête avant de poser ses yeux sur la porte fenêtre. À travers la vitre, il peut voir sa mère, assise sur le bord de la terrasse, portant pensivement une cigarette à ses lèvres. 

— Va la rejoindre, c'est le moment. 

Cette fois, il se tourne vers lui. À travers le regard ébène de Gen, il puise le courage dont il a besoin. Puis il se lève sans un mot, non sans passer sa main sur son épaule en passant derrière lui. Il va chercher son manteau et, avant de trop réfléchir, il s'engouffre dehors. 

Il est d'abord frappé par le froid qui le saisit. Par réflexe, il ramène ses bras contre lui. Sa mère se tient là, juste devant lui. Il sait qu'elle l'a entendu, mais elle ne bouge pas. Elle attend qu'il vienne vers elle. 

Senku s'avance et s'assoit à ses côtés sans la regarder. Ils regardent ensemble l'horizon, là où le noir de la nuit se perd avec l'obscurité du sol. Soudain, elle approche la cigarette de lui. 

— Tu en veux ? 

Cela fait un moment qu'il n'a pas fumé. Parfois, à l'université, il lui arrivait de fumer avec ses amis. Rien qu'une cigarette de temps en temps. C'est d'ailleurs comme ça que Sharon et lui se sont parlés pour la première fois. Elle voulait juste qu'il lui allume sa cigarette. 

Il l'attrape avant de porter la cigarette à ses lèvres. Le goût âcre du tabac se diffuse dans sa bouche, lui picote la langue et la gorge. Puis il expire, laissant la fumée se perdre dans le noir. Il lui rend la cigarette qu'elle garde entre ses doigts sans y toucher. 

— J'avais arrêté quand je suis tombée enceinte. C'est ton père qui a réussi à me faire arrêter. 

Senku ne dit rien. Mais le mot "père" lui fait rater un battement. Il a toujours associé ce mot à Byakuya. Pourtant, elle parle ici d'un homme qu'il ne connaît pas et qu'il ne connaîtra jamais. 

— Il répétait tout le temps que c'était mauvais pour toi, et il avait raison. Byakuya aussi n'arrêtait pas. Puis j'ai arrêté de fumer.  

En disant ces mots, elle porte la cigarette à ses lèvres. Cette déclaration est bien plus douloureuse que Senku ne l'aurait cru. 

— Quand est-ce que tu as repris ? demande Senku. 

— Il y a trois ans. Après tout ce temps sobre, j'ai fini par replonger. 

Les épaules de Yoshiko s'affaissent tandis qu'elle expire. Et après un court silence, sa voix s'élève à nouveau. 

— Ton père... c'était quelqu'un de bien. 

— C'est ce que Byakuya m'a dit. 

— Tu sais, je n'aurais jamais dû tomber enceinte. 

Senku se tourne vers elle. Enfin, il la sent en train de faire tomber les derniers remparts qu'elle a dressés pendant toutes ces années. 

— J'avais une constitution fragile, les médecins m'ont dit que je n'arriverais pas à tomber enceinte. Et même si ça devait arriver, ça pouvait être dangereux pour ma santé. Et pourtant, c'est arrivé. 

En parlant, elle tourne la tête vers Senku. Elle essaye de sourire mais n'y arrive pas. En attendant, la cigarette continue de se consumer entre ses doigts.

— Tu étais le plus beau cadeau qu'on pouvait espérer. Mais... la grossesse a été difficile, et ton père a toujours été là pour moi. Byakuya aussi. 

C'est la première fois qu'il entend parler de ça. Il n'en savait rien. Byakuya ne lui a jamais parlé de tout ça. Il ne lui a jamais dit que ses deux parents le désiraient plus que tout. Il ne lui a jamais dit qu'il avait été désiré, attendu, chéri avant même sa naissance. 

— Il était toujours là et... et le hasard a fait qu'il n'était pas là quand tu es arrivé. 

Cette fois, elle prend une bouffée de tabac. Il comprend que la suite risque d'être très dure à dire. 

— C'était trop tôt. J'ai paniqué, je l'ai appelé, mais il ne m'a pas répondu. À ce moment-là, il était en déplacement pour le travail. J'ai alors appelé Byakuya et c'est lui qui m'a emmenée à l'hôpital. 

Il a l'impression de découvrir son histoire pour la première fois. En même temps, Byakuya ne lui a jamais dit tout ça. Peut-être parce que c'était trop dur pour lui aussi. 

— Byakuya l'a rappelé et il lui a répondu. Il a dit qu'il allait faire son possible pour nous rejoindre. Alors il a roulé trop vite, c'est tout. Un accident bête. Mais un accident qui lui a coûté la vie. 

Elle écrase la cigarette sur un cendrier à côté d'elle. Senku attend qu'elle termine. 

— Du jour au lendemain, il est parti. Et ce jour-là, alors que je voulais à tout prix devenir mère, alors... alors qu'on avait passé tant de temps à chercher à t'avoir j'ai... 

Comment formuler ça ? Comment trouver les bons mots pour expliquer à son fils la raison qui l'a poussée à l'abandonner ? 

— Je t'ai regardé dans ton petit lit et... et je me suis dit... je me suis dit que je n'y arriverai pas.

Il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce moment. La peur, l'angoisse, la tristesse, le désespoir. Alors qu'elle devait se réjouir de l'arrivée de son bébé, elle a perdu le deuxième amour de sa vie. Elle n'a connu qu'une profonde tristesse le jour de sa naissance. 

— Je ne me sentais pas capable de t'élever... pas sans lui. Je... j'avais peur en réalité. Je ne m'étais jamais imaginée devoir me retrouver seule avec toi. 

Sa voix manque de flancher. Enfin, elle se tourne vers lui. Senku a la gorge tellement nouée qu'il ne parvient pas à parler. Et même s'il avait pu le faire, il n'aurait pas su quoi dire. 

— Je n'ai pas fait ça parce que je ne voulais pas de toi, reprend-elle la voix tremblante. Je... je l'ai fait parce que je savais que si tu restais avec moi... je n'aurais pas été capable de m'occuper de toi. 

Il a l'impression de respirer pour la première fois. Il avait quinze ans la première fois qu'il l'a rencontrée. Et depuis ce jour, depuis qu'il l'a vue, il a toujours cru qu'elle l'avait abandonné parce qu'elle ne voulait pas de lui. 

— Le jour où on s'est rencontrés pour la première fois, je ne savais pas comment réagir. Après la perte de ton père, je me suis murée dans le silence. Je n'avais jamais refait ma vie, j'avais très peu d'amis. On me décrivait comme une femme austère et froide, encore plus que ce que j'étais déjà. 

Senku ne peut retenir un ricanement. Il est vrai que la froideur semblait être un trait de caractère très commun chez elle. 

— Je t'ai vu, adolescent, calme mais... mais perdu. Et je ne savais pas ce que je devais faire. Alors j'ai fait ce que je savais faire de mieux : garder mes distances. 

Pour la première fois, il comprend mieux son comportement. Il apprend enfin à connaître le passé de cette femme qu'il n'a jamais connu. 

— Pourquoi tu ne m'as jamais dit tout ça avant ? Pourquoi... pourquoi attendre autant de temps ? 

— Parce que je n'y arrivais pas. J'étais terrifiée à l'idée de faire un pas vers toi. Puis le temps est passé et, un jour, tu m'as dit que tu venais d'avoir une fille. 

Senku s'en souvient. À la naissance de Mia, il a pris la décision d'avertir sa mère. Il ne lui avait même pas dit qu'il s'était marié, ni même que sa femme attendait un enfant. Il ne lui a dit que quelques jours après sa naissance. 

— Ça a été comme une douche froide pour moi. Je... je me suis rendue compte de tout ce que j'avais raté. Et... et je suis tombée dans une profonde dépression. 

Cette fois, elle ne le regarde plus. Pourtant, Senku cherche son regard, un regard qui le fuit. 

— Il y a trois ans, j'ai essayé de me suicider. Ça a foiré alors je me suis remise à fumer. On m'a hospitalisée pendant plusieurs mois. Et il y a quelque temps, ma psy m'a demandé pourquoi je ne reprenais pas contact avec toi. Un vrai contact.

Elle se tourne vers lui, essayant de le regarder sans flancher. En le voyant comme ça, elle voit à quel point il lui ressemble. Sa copie parfaite, trait pour trait. Des traits qu'elle n'a pas vu évoluer avec le temps. 

— C'est elle qui m'a poussée à te contacter. Je... je ne pouvais plus me voiler la face indéfiniment. Alors je t'ai contacté, et tu es venu. 

Cette fois, il quitte son regard. Il a besoin de digérer tout ce qu'elle vient de lui dire. Tant d'informations dont il ignorait l'existence. Tant de choses à assimiler. 

— Il y a trois ans... Tu as fait ça après que je t'ai annoncé la venue de Noé ? 

— Oui. Quand tu m'as envoyé ce message, je me suis un peu plus enfoncée dans mon vice. 

Un léger silence s'installe entre eux, juste avant qu'elle ne comprenne la lourdeur de ses paroles. 

— Enfin, ne va pas penser que c'est de ta faute ! Tu ne dois rien te reprocher dans tout ça. Tu ne pouvais pas savoir... 

Senku regarde ses mains posées sur ses genoux. Il a la tête qui tourne, les paupières qui le brûlent. Il aimerait pouvoir se reposer, digérer tout ça une bonne fois pour toutes. 

— Il y a tant de choses que j'ignore sur toi... Je... je ne sais pas qui tu es, déclare-t-il. 

— Et c'est entièrement de ma faute.

— Mais ce soir, j'ai l'impression de te connaître enfin un peu plus. Je... je crois que j'ai attendu ces explications toute ma vie sans vraiment savoir que je les attendais. C'est... libérateur, en soi. 

Son cerveau tourne à mille à l'heure. Il va avoir besoin de temps pour assimiler tout ça. Mais une chose est sûre : il ne regrette pas de connaître la vérité. 

Soudain, il relève le visage puis le tourne vers elle. 

— Je... je suis content de t'avoir retrouvé, maman. 

Elle inspire longuement, sûrement pour ne pas pleurer. Puis, elle pose sa main sur sa joue, un geste qu'elle n'espérait pas avoir la chance de faire un jour. Mais après quelques secondes, elle se relève d'un bond. 

— Bon, je suis gelée, je vais rentrer. 

— Moi aussi. 

Il ne s'était même pas rendu compte que ses mains étaient à ce point engourdies par le froid. Alors il suit Yoshiko, entrant à sa suite dans un salon bien chauffé. Gen lui offre un sourire quand il le voit revenir, ce qui suffit à lui réchauffer le cœur. 

La soirée continue sur un ton plus léger. L'abcès enfin crevé, chacun a pu parler sans gêne et profiter de ce moment convivial. Bien sûr, il faudra du temps aux enfants pour s'habituer à cette femme qu'ils ne connaissent pas. Mais vue la tournure des événements, il se pourrait que cette femme fasse désormais partie de leur vie. 

Yoshiko est partie bien tard, promettant de revenir pour Noël. Les enfants sont déjà couchés, la table a été débarrassée, Gen et Senku sont allés se préparer pour se coucher. Dans leur chambre, alors que chacun se change pour aller au lit, Senku lui parle de la conversation qu'il a eu avec sa mère. 

— Elle m'a dit qu'elle avait peu de chances de tomber enceinte, qu'ils me voulaient beaucoup avec mon père. 

Il ponctue sa phrase d'un ricanement. Gen ne peut s'empêcher de sourire en le voyant comme ça. Il sent à quel point cette conversation lui a retiré un poids. 

— Elle ne m'a pas abandonné parce qu'elle ne voulait pas de moi, mais parce qu'elle ne se sentait pas capable de s'occuper de moi. Et dire que pendant toutes ces années, j'ai pensé qu'elle me détestait. 

Un autre ricanement résonne dans la chambre tandis qu'il enfile son tee-shirt. Il est dos à Gen, il ne peut pas voir son visage. Pourtant, il devine que quelque chose a changé dans sa voix. 

— Je lui en voulais alors que je ne connaissais pas toute l'histoire. J'en voulais à une version d'elle qui n'existait pas. Je suis vraiment trop bête. 

Un autre ricanement, plus amer cette fois. 

— Je suis vraiment un idiot. Un idiot qui a détesté une mère qui n'a jamais vécu à cause de la culpabilité qui la rongeait. 

Ses épaules tressautent à cause de son ricanement qui ne s'arrête pas. Gen n'aime pas ça, il sent que quelque chose ne va pas du tout. 

— Je suis un véritable abruti... un vrai con... 

Ses épaules tressautent à nouveau, mais ce n'est plus à cause de ce ricanement nerveux. Non, il est en réalité pris par des sanglots incontrôlables. 

— Senku... 

Gen pose sa main sur son épaule et, aussitôt, Senku se tourne vers lui, se laissant aller dans ses bras. Il l'allonge sur le lit avec lui, le serre de toutes ses forces, embrasse son front tandis que ses larmes se déversent contre lui. 

— Je ne suis qu'un idiot... 

— Tu ne pouvais pas savoir. 

C'est la première fois qu'il le voit comme ça. Ce n'est pas la première fois qu'il le voit pleurer mais, d'ordinaire, il est toujours discret, contenant son chagrin du mieux qu'il le peut. Ce soir, il semble avoir brisé le barrage qui retenait toutes les larmes qui n'ont jamais coulé. 

— Je suis là, lui murmure-t-il. 

Il embrasse son front, son crâne, son visage, sèche ses larmes du bout de ses doigts. Il passe ses doigts dans ses cheveux, décrit des cercles dans son dos. Si ces gestes semblent l'apaiser, les larmes coulent encore, plus discrètes. 

Quand Senku arrête enfin de pleurer, la nuit est déjà bien entamée. Il s'est endormi dans ses bras, sous la chaleur de son bien-aimé qui, malgré les épreuves, est toujours là pour le bercer et sécher ses yeux humides. 

***

L'air glacial lui dévore les joues et le nez. À chaque respiration, un nuage chaud s'échappe de ses lèvres avant de disparaître dans l'air. Il est mort de froid et pourtant, il ne bouge pas. Il est assis par terre, laissant la neige humidifier ses vêtements. Il sait qu'il ne doit pas rester trop longtemps ici sous peine d'attraper froid, mais il ne parvient pas à bouger. Ses yeux sont rivés sur cette pierre gravée juste devant lui. 

Senku a réussi à briser la glace avec sa mère. Elle est venue chez Byakuya à Noël tandis qu'ils retrouvaient tous les deux leurs amis de longue date pour cette fête si spéciale. Il se souvient des rires de chacun, de la bonne humeur, des enfants qui couraient partout autour de la table tandis que les parents essayaient en vain de leur demander de se calmer. Une fête merveilleuse. 

Ce soir-là, la mère de Gen était là. Et alors que les yeux du noiraud restaient rivés sur son mari pris dans une longue conversation avec sa mère, Gen a senti son sourire s'effacer. Il s'est tourné vers sa mère qui tenait Noé sur ses genoux avec un large sourire aux lèvres. Elle a senti son regard sur elle et, en tournant la tête, elle a compris que quelque chose n'allait pas. 

— J'aimerais savoir ce qu'est devenu papa. 

Jusqu'à présent, il a toujours refusé d'en savoir plus. Plusieurs fois, sa mère a tenté de lui en parler mais il a toujours refusé d'entendre quoi que ce soit. Son père faisait partie d'un passé qu'il ne voulait plus évoquer. Et malgré l'insistance de sa mère, il n'a jamais cédé. À son plus grand bonheur, sa mère a toujours respecté sa décision. 

Les sourcils de sa mère se sont arqués tandis que ses jolis yeux ébènes se sont écarquillés. Noé a éclaté de rire sur ses genoux tandis que le fils de Ruri et Chrome lui faisait une grimace. Ce rire enfantin a suffi à la sortir de sa surprise. Elle a serré son petit-fils contre elle avant de répondre. 

— D'accord, je t'en parlerai bientôt. 

Et ils n'ont plus évoqué le sujet de toute la soirée. Deux jours plus tard, ils sont tous allés passer quelques jours chez la mère de Gen, jusqu'au nouvel an. C'est là qu'elle lui a enfin révélé ce qu'était devenu son paternel. 

— Il est décédé il y a sept ans. Un cancer. 

Au début, cette révélation ne lui a fait ni chaud ni froid. Il n'a pas ressenti de tristesse, ni de colère, ni même de joie. Pourtant, il n'a pas dormi de la nuit. Il est resté à fixer le plafond toute la nuit tandis que le souffle apaisé de Senku résonnait à ses côtés. 

Ses parents ont divorcé, son père n'a jamais refait sa vie. Il s'était trouvé un appartement à Tokyo où il a vécu dans la solitude la plus totale. Il a passé le reste de sa vie seul et est mort seul, sans jamais avoir revu son fils. C'est là qu'il a compris ce qu'il voulait. Il s'est tourné vers Senku et, avec une voix calme, il a déclaré : 

— Je dois aller voir mon père. 

Senku s'est arrêté, surpris. Il s'est demandé, pendant quelques secondes, si ce soudain intérêt pour son père ne risquait pas de le faire retrouver les démons qu'il a fui pendant des années. Mais son regard était si calme, si sûr. Il a compris qu'il n'en était rien. 

— D'accord, on ira ensemble.

C'est ainsi qu'il s'est retrouvé face à la tombe de son père, enterré dans le cimetière non loin de la maison de son enfance. Il ne sait pas depuis combien de temps il est assis là à regarder cette tombe sans rien dire. Il laisse le temps passer, comme si, d'un coup, son père allait venir lui parler. 

Mais ça n'arrivera jamais. Alors, pour la première fois depuis trop longtemps, il peut enfin parler à son père. 

— Je ne pensais pas qu'un jour je ressentirais le besoin de te parler. J'ai passé tellement de temps à essayer d'enterrer mon passé... tant de temps à essayer de passer à autre chose que... que je n'ai jamais cherché à te revoir. 

Sa voix est posée, elle ne tremble pas. Et autour de lui, un silence agréable résonne. 

— Tu sais, je n'ai jamais réussi à qualifier mes sentiments à ton égard. Dans mes souvenirs, je vois un père doux avec moi. Un père qui me connaissait bien plus que je ne me connaissais moi-même. Un père qui a compris que son fils était différent et qui a tout fait pour qu'il comprenne que ce n'était pas une malédiction d'être ce que je suis.

Sa main droite s'enfonce dans la neige. Il ne porte pas de gants, il les a oubliés dans la voiture. Le froid lui mord la peau tandis qu'il inspire longuement cet air glacial qui, pourtant, ne lui fait plus rien. Il se rend compte alors que c'est le froid qui lui permet de garder les idées claires. 

— Mais je vois aussi un père qui frappait sa femme. Un père qui s'est lentement enfoncé dans la haine et qui m'a séparé de ma mère. Un père qui m'a poussé à partir au plus vite avec un homme qui m'a traité comme un animal pendant des années. 

Est-ce que Gen serait tombé dans les bras de Mozu si son père n'avait pas été comme ça ? Est-ce qu'il aurait remarqué la violence latente dans le comportement de Mozu s'il n'avait pas été aveuglé par cette volonté de fuir son quotidien ? Parfois, quand il ne parvient pas à dormir, il se pose ce genre de questions. Des questions qui sont inutiles et qui n'auront jamais de réponse. Mais parfois, une partie de lui aimerait savoir ce qu'en penserait son père. Maintenant il sait qu'il n'aura jamais de réponse. 

— Mais paradoxalement... j'ai aussi trouvé l'amour de ma vie. Et j'ai réussi à fonder une famille heureuse. Si tu étais toujours là, peut-être que tu aurais pu rencontrer ton petit-fils. 

Quoique. Gen n'est pas sûr qu'il aurait accepté que son père violent touche un seul cheveux de son fils. 

— Senku me traite bien. Je l'aime profondément, et lui aussi. Je suis heureux, maintenant. 

Parce qu'avant je ne l'étais pas. 

Comment aurait-il pu trouver le bonheur dans cette vie qu'on lui a offerte ? Il n'y a pas de bonheur dans la violence, ni dans le simple plaisir de la chair qu'il a cherché après sa séparation avec Senku. Les seuls moments où il a touché le bonheur, c'était lorsque Senku lui disait qu'il l'aimait. Là, dans ses bras, il n'y avait plus rien qu'eux deux. 

Quelques secondes s'écoulent, juste le temps qu'il faut pour le vent de balayer la poudreuse qui virevolte tout autour de lui. Quand le vent se tait enfin, c'est à son tour de reprendre la parole. 

— Je ne reviendrai pas te voir. Aujourd'hui je suis heureux, et tu ne fais plus partie de ma vie. Alors je ne reviendrai pas sur ta tombe. 

Il se lève enfin mais reste encore debout devant cette tombe. Quand il lui tournera le dos, son père ne sera plus qu'une page de sa vie qu'il aura tournée. Plus jamais il ne voudra se remémorer sa violence ni même les conséquences de son comportement.

Aucun mot ne lui vient pour ponctuer cette dernière rencontre alors il tourne les talons. Il s'accroche à son manteau, comme s'il se rendait soudain compte du froid glacial au dehors. Puis il marche, laissant ses chaussures crisser dans une neige neuve et à peine foulée. La terre des morts, celle que les vivants ne foulent que rarement. La terre des larmes, celles que les vivants versent en espérant rejoindre ceux qui les ont quittés. Mais aucune larme ne coulera pour lui. Plus aucune larmes ne couleront pour son père. 

En sortant du cimetière, il rejoint la voiture garée sur le bas-côté. La voiture de sa mère, prêtée à Senku pour qu'il puisse l'accompagner jusqu'ici. Quand il entre dans l'habitacle, il est frappé par la chaleur réconfortante qui lui caresse la peau. Le vert le laisse s'installer en le regardant, comme s'il s'attendait à une parole de la part de Gen. Mais rien ne sort. 

— Ça va aller ? finit-il par demander. 

Gen relève la tête, un sourire doux sur le visage. 

— Oui, ça va aller maintenant. 

Le noiraud pose sa main sur celle de Senku, bien plus chaude que la sienne. Senku sourit, juste avant de démarrer la voiture. Alors que la voiture s'éloigne, les yeux de Gen sont attirés par le paysage derrière la fenêtre. Il regarde, une toute dernière fois, ce cimetière qui s'affaire à conserver la mémoire de son père pour l'éternité. La voiture s'éloigne, le cimetière disparaît. 

Il regarde droit devant lui car c'est ici que doit se porter son regard. Pas derrière. 

Plus jamais derrière. 

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Purée ça fait tellement longtemps que je n'ai pas publié de chapitre 😶. Et dire que j'arrivais jusque là à avoir une régularité...

Bon, au moins, les prochains chapitres sont écrits. Il reste encore deux chapitres après celui-là et ça sera la fin de cette fic ! Je rappelle (quand même) que tous ces chapitres étaient censés être des bonus mdrrrrrr. De sacrés bonus quand même.

Vous aurez le prochain chapitre dans la semaine même si je ne sais pas vraiment quand (déso). Comment vous dire que je suis très prise par l'écriture de mon roman (oui oui, mon roman à mwa) donc je perds un petit peu la notion du temps 😂.

J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu et je vous dis à bientôt pour la suite !

Ciao~

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