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Chapitre 2 : Je te présente ma fille

Senku ne perd pas un seul instant pour frapper à la porte. Très vite, cette dernière s'ouvre, dévoilant le visage tiré de Sharon. 

— Ah, tu es enfin là... 

Elle s'empresse de s'écarter pour laisser Senku entrer. Cette inquiétude sur son visage ne le rassure pas du tout.

— J'ai fait au plus vite, il y avait de la circulation. 

Le temps qu'il appelle un taxi et que ce dernier arrive devant l'immeuble de Sharon, quarante-cinq minutes se sont écoulées. Il est en retard, et il espère que ça n'a pas trop affecté Mia. 

— Qu'est-ce qui se passe ? finit-il par demander.

Ce matin, Sharon n'a pas du tout bonne mine. Son teint de porcelaine est grisâtre et elle a de grosses cernes sous les yeux. De plus, elle n'arrête pas de se frotter les bras, ce qui est signe d'angoisse chez elle. 

— Bonjour Senku... 

Son regard se tourne vers l'homme qui les rejoint dans l'entrée. Plutôt grand, des cheveux poivre et sel, une barbe de trois jours, légèrement plus vieux que lui. Lui aussi semble au bout du rouleau. 

— Salut Ethan, ajoute-t-il en le voyant arriver. Où est Mia ? 

— Dans sa chambre, répond ce dernier en croisant les bras à son tour. Elle... elle refuse d'en sortir... 

Si Mia s'est barricadée dans sa chambre, c'est que les choses sont bien plus graves qu'il ne le pensait. La dernière fois que c'est arrivé, il a cru qu'elle ne se calmerait jamais. 

— Qu'est-ce qui s'est passé ? On dirait que vous avez vu un fantôme tous les deux. 

Dernièrement, il a remarqué la fatigue sur les traits de son ex-femme. Mais Ethan, toujours enjoué, contrebalançait avec l'épuisement de Sharon. Ce matin, tout son entrain semble s'être évanoui. 

— Eh bien... Mia a... commence Sharon. 

— C'est de ma faute, intervient Ethan. Je... je lui ai crié dessus. 

Le visage de Senku se décompose. Ses yeux s'écarquillent et ses sourcils se froncent. En quelques secondes, la colère déforme ses traits. 

— Tu as fait quoi

La colère est visible dans sa voix. Une colère qui prend peu à peu le dessus sur son habituel calme olympien. 

— Elle... elle s'est agitée et a cassé un vase en courant. Il est tombé sur mon pied et... je l'ai disputée. 

Le vert essaye de garder son calme. Ethan est pourtant au courant de la particularité de Mia. Le bruit, les cris, tout ça est bien trop dur à encaisser pour elle, surtout dernièrement. 

— Je... je ne voulais pas... ça m'a échappé, ajoute Ethan. 

Senku se sent serrer les mâchoires. Ça ne servirait à rien de s'énerver sur Ethan, surtout maintenant. En plus, d'après ce qu'il lui a dit, lui crier dessus n'était pas volontaire. Ce n'est qu'un enchaînement d'événements fâcheux, un petit accident du quotidien. 

Mais avec Mia, ces petits "incidents" peuvent prendre des proportions énormes. 

— Je sais, répond Senku en essayant de retrouver son calme. Je me doute que tu n'avais pas envie de lui crier dessus. 

— J'ai essayé de la calmer, comme nous l'a expliqué son psy, reprend Sharon. Mais rien n'y fait, elle ne veut pas m'écouter et elle s'est enfermée dans sa chambre. Elle n'a accepté que je rentre que lorsque je lui ai dit que j'allais t'appeler...

À sa voix, Senku devine qu'elle est au bord des larmes. Désormais, c'est à son tour de prendre le relais. 

— Je vais lui parler, ne t'en fais pas. 

Puis il s'enfonce dans l'appartement, se dépêchant d'aller jusqu'à sa chambre. Quand il arrive, il frappe à la porte. Trois coups, pas un de plus. Derrière la porte, il n'entend rien, juste le silence absolu. 

C'est pas bon ça. 

— Mia ? C'est moi. J'entre. 

Il ouvre doucement la porte, prenant soin de ne pas faire de bruit ou de gestes superflus. Calmement, il entre dans la chambre, croisant le regard carmin de sa fille, assise dans un coin de la pièce. Elle ne bouge pas, immobile comme une statue, le regard empli de peur. Recroquevillée, elle semble encore plus petite qu'elle ne l'est vraiment. 

Senku s'avance vers elle, sans parler. Puis, une fois devant elle, il s'assoit par terre. Il ne fait rien de plus, la laissant venir à lui. Dans ces cas-là, il n'y a rien à faire à part la laisser faire. Au début, elle ne bouge pas, restant tendue comme un arc. Puis, doucement, elle s'approche de lui, venant se caler dans ses bras. Senku referme ses bras autour d'elle, la serrant contre lui. À nouveau, il ne parle pas, laissant un silence de plomb régner dans la pièce. Dans ce genre de moment, il ne faut pas parler, car c'est trop pour elle. Son cerveau est déjà surchargé, alors il ne faut pas en rajouter. 

Tout ce rituel dure encore un moment. Pendant de longues minutes, Mia reste dans ses bras, sans qu'aucun des deux ne parle. Puis, enfin, elle relève la tête vers son père, juste avant de s'échapper de son étreinte pour s'asseoir devant lui. En regardant ses yeux, il comprend que le plus dur est passé. 

Comme après chaque crise, Senku porte son index à ses lèvres, juste avant de hausser les sourcils. Par ce geste, il demande silencieusement l'autorisation pour parler. Sans prononcer un mot, il lui demande si elle est prête à l'écouter. Elle hoche timidement la tête, donnant son accord. 

— Est-ce que tu veux bien que j'aille parler à maman ? 

Toujours poser des questions où elle pourra répondre par oui ou par non. À son attitude, il comprend qu'elle est en pleine crise de mutisme et qu'elle ne parlera pas. 

Elle détourne le regard quelques instants, juste avant de revenir vers son père. Puis, elle hoche à nouveau la tête. Senku se lève, laissant sa fille rejoindre le parterre de peluches que Sharon lui a fabriqué dans un coin de sa chambre. Avant de sortir, il se tourne vers elle. 

— Je reviens dans quelques minutes. 

Elle hoche à nouveau la tête, juste avant de s'allonger dans ce coin. Elle ramène sa peluche Naïa à sa bouche, juste avant de la serrer contre elle. Quand Mia est comme ça, cela signifie qu'elle est en train de se calmer. Il sort de la chambre, juste avant de rejoindre le salon. 

Là, il y trouve Sharon, le regard dans le vide, en train de se ronger inconsciemment la peau du pouce. Juste à côté d'elle, Ethan est assis, le regard dans le vague lui aussi. Ses yeux trahissent une profonde culpabilité qu'il ne parvient pas à cacher. 

— La crise est passée, lâche Senku en se rapprochant d'eux. 

Il reste debout juste à côté, essayant à nouveau de réprimer la colère qui le titille. 

En l'entendant parler, Sharon se relève d'un bond. Son regard est perdu, elle ne sait pas quoi dire. 

— Ah... ah bon ? 

— Par contre, elle est restée silencieuse. Je pense qu'elle ne parlera pas tout de suite. 

La crise de nerf a laissé sa place à une crise de mutisme. À nouveau, Sharon croise les bras, les frottant avec angoisse. Elle est tellement tendue que Senku peut voir tous les muscles de son cou se contracter. 

— Je... je suis vraiment désolé. 

Ethan passe une main dans ses cheveux grisonnants. Senku se tourne vers lui, sans trop savoir quoi lui dire. 

— Tout est de ma faute. Si je n'avais pas crié... 

— Non ce n'est pas de ta faute, le coupe Senku. 

En réalité, c'est en partie de sa faute. Mais face à une enfant comme Mia, Senku ne peut pas le blâmer de cet écart. Avoir une enfant comme elle, c'est être dans l'analyse permanente de ce que l'on dit ou de ce que l'on fait. Tout comme Sharon, Ethan est sur le qui-vive, donnant son maximum pour faire en sorte que le quotidien de Mia soit le plus agréable possible. Et il a accepté toutes ces conditions alors que Mia n'est pas sa fille. 

Senku estime beaucoup Ethan. Parce qu'il prend soin de Mia quand cette dernière est chez sa mère, parce qu'il a accepté toutes les contraintes sans jamais se plaindre et aussi parce qu'il a réussi à rendre Sharon heureuse, là où lui n'a jamais réussi. 

— Ce n'est qu'un accident, on ne peut pas toujours tout contrôler.

Malgré tout, Sharon expire bruyamment. Tous les jours, elle fait de son mieux pour que sa fille puisse vivre une vie de petite fille de cinq ans normalement. Mais à chaque fois, ses efforts semblent se solder par des échecs cuisants. 

— Je suis vraiment une mère horrible. 

Aussitôt, Ethan fait volte-face vers elle, tout comme Senku. Ce dernier ne s'attendait pas à ce qu'elle se dénigre comme ça. 

— Mais qu'est-ce que tu racontes chérie ? demande Ethan.

— J'ai beau essayer, je n'arrive pas à la rendre heureuse. Elle est malheureuse avec moi ! 

— Non Sharon tu te trompes, intervient le vert. 

Elle se tourne vers lui, les larmes aux yeux. Ses mains tremblent déjà tandis qu'elle essaye de retenir ses larmes.

— Quand elle est chez moi, elle ne fait que parler de vous deux. Elle n'est pas malheureuse ici, bien au contraire. 

— Mais je n'arrive jamais à la calmer ! À chaque crise, c'est toi qu'elle appelle car je n'y arrive pas...

Oui, Senku a toujours eu des prédispositions à la calmer quand ça ne va pas. Pour une raison qui échappe à Sharon, Senku et Mia ont toujours réussi à se comprendre, parfois sans même avoir à se parler. Mais avec elle, il y a toujours eu un décalage. 

— Sharon, tu n'es pas une mauvaise mère.

— Je n'arrive même pas à garder ma fille près de moi, ajoute-t-elle. 

En réalité, Senku ne sait pas quoi répondre. Dans les faits, il est vrai que Mia est plus proche de lui. Et le divorce n'a pas aidé à combler cet écart. Au contraire, il n'a fait que le creuser.

— Elle m'a dit qu'elle aurait voulu rester chez toi, reprend Sharon. Elle ne voulait pas venir ici. 

— Tout comme parfois elle me dit qu'elle voudrait rester chez toi quand elle doit venir chez moi, répond Senku. 

Des larmes discrètes coulent sur ses joues rosies. Ethan passe une main dans son dos, essayant de calmer la tristesse qui l'assaille. Mais son cœur de mère est broyé par cette distance, et aussi par la fatigue. 

Une fatigue qui n'échappe pas au vert. Dernièrement, Sharon semble tout le temps à cran, à fleur de peau. À chaque fois qu'il la voit, ses traits sont tirés, et elle  ne sourit presque pas. 

— Est-ce que tout va bien avec le boulot ? demande-t-il soudainement. 

Ses yeux bleus semblent surpris pendant un instant. Mais parce qu'elle connaît Senku, elle sait exactement à quoi il pense.

— Ce n'est pas la joie, avoue-t-elle. C'est même... plutôt compliqué. 

Sharon est professeur de littérature au lycée. Un métier stressant, très souvent épuisant. Parfois, certaines années sont plus compliquées que d'autres. Parfois, la fatigue est si puissante que la jeune femme ne parvient pas à sortir la tête de l'eau. 

— Et si je gardais Mia un petit peu plus longtemps ? Ça vous permettrait de vous reposer, tous les deux. 

Si Sharon et Ethan sont si fatigués, rien d'étonnant à ce que Mia soit si électrique et ingérable. Mia est comme une éponge : elle absorbe tout ce qui se passe autour d'elle, bien plus que n'importe quel enfant de son âge. Voir sa mère tout le temps à cran doit la fatiguer elle aussi, ce qui vient faciliter ses crises. 

— Je ne veux pas qu'elle pense que je ne veux plus d'elle, reprend Sharon. 

— Ça n'arrivera pas car je lui expliquerai la situation. Malgré son âge elle comprend tout, tu sais ? 

Un léger sourire étire les lèvres de la rousse. Elle jette un regard vers Ethan, semblant lui demander son avis. Ce dernier hésite quelques instants, juste avant de se tourner vers Senku. 

— Je pense... que c'est ce qu'il y a de mieux pour elle. 

— Bon, je vais aller la prévenir dans ce cas. 

Ils hochent tous les deux la tête. Senku voit leurs épaules se détendre légèrement, comme si un poids venait de tomber de leur dos.

Il tourne les talons, rejoignant la chambre de sa fille. Il entre après avoir frappé, croisant ses iris carmins. Elle est toujours allongée sur son parterre de peluches, les yeux grands ouverts. Senku s'approche d'elle, s'assoit comme tout à l'heure. Mia se redresse, s'asseyant à son tour : elle est prête à l'écouter. 

— Ça te plairait de rentrer avec moi ? 

La petite fille hoche la tête, toujours sans rien dire. Elle garde sa peluche près de sa bouche, sans parler. Senku jette un rapide coup d'œil dans la pièce, cherchant sa valise. Par chance, cette dernière n'a pas encore été ouverte. Sharon n'a sans doute pas eu le temps de la vider. 

— Tu veux partir tout de suite ? 

À nouveau, elle hoche la tête. Alors, Senku se relève, imité par sa fille. Elle glisse sa main dans la sienne, serrant la paume de son père pour ne plus la lâcher. De sa main libre, il attrape sa valise pour la sortir de sa chambre. 

Dans le salon, Sharon et Ethan les attendent. Sharon essaye de garder un sourire clair et confiant. Quand Mia et Senku s'approchent, elle s'agenouille pour être à la taille de sa fille. 

— Est-ce que je peux te prendre dans mes bras, ma chérie ? 

La petite semble hésiter, juste avant d'accepter. Sharon entoure son petit corps de ses bras aimant, serrant sa fille contre elle. Puis, elle dépose un rapide baiser dans ses boucles folles. Mia ne dit rien, mais la regarde avec de grands yeux. 

À son tour, Ethan s'agenouille devant elle. Mia le regarde, sans rien dire. Senku sent que sa poigne se fait plus forte dans la sienne.

— Moi aussi je peux te prendre dans mes bras ? 

À nouveau, Mia hésite. Puis, finalement, elle secoue la tête. Ethan accepte son refus, gardant un sourire doux. 

— Pas de soucis ma grande. Amuse toi bien avec ton père. 

Ils se redressent tous les deux. Chacun salue Senku, juste avant que celui-ci ne sorte de l'appartement avec Mia. 

***

Senku entre dans son appartement, sa fille dans ses bras. Malgré son poids, il ne flanche pas, la gardant contre lui. Quand ils sont sortis du taxi, elle s'est accrochée à lui et ne voulait plus le lâcher. Il s'est donc résolu à la porter jusqu'à l'appartement. 

Il fait rouler sa valise jusque dans sa chambre, tout ça avant de s'asseoir sur le canapé. Une fois assis, Mia se détache de son cou. Elle vient s'asseoir à côté de lui, toujours muette. Puis, elle s'allonge, posant sa tête sur sa cuisse. Là, Senku passe une main dans ses boucles folles, laissant sa fille dans cette position.

Il va falloir que j'envoie un message à mon chef. 

Avec sa fille avec lui, il va devoir travailler chez lui. Sinon, impossible d'aller la chercher à l'école à l'heure. Encore faut-il qu'elle soit en état pour aller à l'école demain... 

Il s'enfonce dans le canapé, attrapant son téléphone resté dans sa poche. Mia ne bouge pas, restant allongée contre son père. 

Sur son écran, il se rend compte qu'il a reçu un message qu'il n'a toujours pas lu. Il vient de Gen. 

"Tout va bien ?" 

Trop occupé par la situation, il n'a pas regardé son téléphone pendant plusieurs heures. Par conséquent, il n'a toujours pas donné de nouvelles à Gen. 

"Oui. Je l'ai récupérée, elle va rester avec moi cette semaine." 

Il reste volontairement évasif. Ce serait bien trop compliqué de tout lui expliquer par message. 

Soudain, un autre message apparaît. 

"Et comment va-t-elle ?" 

Ce message le fait sourire. Mais malgré tout, il imagine très bien toute sa confusion derrière son écran. 

"Ça va aller pour elle." 

Senku reste quelques instants devant son écran, les yeux rivés sur leurs messages. Il ne peut pas rester dans le silence plus longtemps. Il doit tellement d'explications à Gen. 

"Si elle va mieux demain, je pourrais la mettre à l'école. Dans ce cas, ça te dirait qu'on se retrouve en début d'après-midi pour un café ?"

***

— Mia a cinq ans, et elle est autiste.

Ce sont les mots les plus simples pour décrire la situation de sa fille. À travers cette description, Gen peut comprendre la situation de la veille, et pourquoi Senku est resté évasif quant à cet imprévu. Il continue de rester silencieux, laissant Senku parler. 

— On l'a découvert assez tôt, continue-t-il. Quand tous les enfants de son âge étaient en âge de parler, elle, elle ne disait pas un seul mot. Elle n'a parlé qu'à l'âge de quatre ans. 

Senku remue distraitement son café dans sa tasse tout en parlant. Il a du mal à soutenir le regard de Gen. En réalité, il a peur de ce qu'il pourrait y lire. 

— C'est assez compliqué. Elle est sujette à des crises de nerfs pour tout un tas de raisons différentes qui se traduisent par des comportements tout aussi différents. Mais la plupart du temps, elle crie, puis elle refuse tout contact avec les autres. 

Gen peut aisément s'imaginer ce qu'il est en train de lui raconter. Durant sa courte carrière, il a eu l'occasion de voir plusieurs enfants autistes. Ce trouble se manifeste de plein de façons différentes et, parfois, cela se traduit comme un véritable handicap pour les enfants qui en souffrent. 

— Elle est assez proche de moi donc j'arrive facilement à calmer ses crises. Mais parfois... eh bien c'est compliqué. 

— Elle a pu aller à l'école aujourd'hui ? 

— Oui. Quand elle s'est réveillée ce matin, la crise de mutisme était passée. Et elle a insisté pour aller à l'école. 

— C'est une bonne chose alors.

Hier, Senku a pu négocier avec son chef pour travailler de chez lui. L'avantage avec cette manière de faire, c'est qu'il peut gérer son temps comme il veut, à condition de rester disponible pour ses collègues. C'est pour cela qu'il a pu s'octroyer ce rendez-vous avec Gen, dans un café non loin de l'hôpital où ce dernier travaille. 

Gen porte son verre de limonade à ses lèvres. Il reste le plus silencieux possible, laissant le vert se livrer à lui. Il sent qu'il a des choses à lui dire qui ne sont pas encore sorties. 

— Sharon, mon ex-femme, est dépassée par les événements. Du coup je vais garder Mia avec moi cette semaine. 

Gen ne s'imaginait pas qu'un jour Senku serait devenu père. L'homme qui se tient devant lui est si différent de celui qu'il a laissé que ça lui donne le vertige. Il semble calme, posé, la tête sur les épaules. Et surtout, quand il parle de sa fille, on ressent tout l'amour paternel qu'il a pour elle. Mais admettre que Senku est devenu père pendant son absence lui serre tout de même le cœur. 

— Écoute... reprend Senku. 

Ses yeux carmins ne le regardent pas. Ils se posent ailleurs, voulant à tout prix éviter la profondeur ébène de ces billes rivées sur lui. 

— Je... je m'en veux de ne pas t'avoir parlé de Mia la dernière fois qu'on s'est vus. C'est juste que...

— Senku, tu n'as pas à t'excuser. 

Doucement, il pose une main timide sur la sienne. Il n'y a que le bout de leurs doigts qui sont en contact. Gen aurait aimé prendre sa paume dans la sienne, mais il a l'impression qu'il est encore trop tôt. 

— Après tout, c'était notre premier dîner après douze ans. Tu ne pouvais pas tout me dire.

— Non, j'ai volontairement occulté ma fille. 

Senku plisse les lèvres, déglutissant difficilement. Maintenant qu'il y pense, son attitude était vraiment idiote.

— Je n'ai pas honte d'elle, loin de là. C'est juste que... 

J'ai eu l'impression de t'avoir trahi. 

Quand ils se sont revus pour la première fois, ses derniers mots lui sont revenus. 

Quoi qu'il arrive, quoi qu'on devienne toi et moi, tu resteras toujours l'amour de ma vie. 

Et pourtant, il a eu une fille. Malgré leurs dernières paroles, il a fait le choix d'essayer d'oublier son amour de jeunesse.

— Senku. 

Cette fois, Gen pose sa paume sur la sienne, se hâtant de l'enlacer. Comme un vieux réflexe, les doigts du vert trouvent leur place, comme si leurs mains ne s'étaient jamais quittées.

— Il s'est passé douze ans. Tu as refait ta vie, et tu ne me dois aucune justification. 

Dans sa main, Gen sent ses doigts serrer davantage sa paume. Ses yeux carmins brillent d'émotion, même s'il essaye de garder constance. 

— En réalité, je crois que je ne t'ai jamais oublié, ajoute Senku. 

Maintenant que Gen est devant lui, que sa main est dans la sienne, que ses lèvres ont pu rejoindre les siennes, il en est certain. Toutes ces années, il a essayé de l'oublier en le tronquant avec une autre personne. Sharon, au début une simple amie rencontrée à la fac, devenue une confidente de confiance, jusqu'à partager sa vie. Il se souvient de ces fois où il s'est persuadé d'être épris d'elle, jusqu'à leur mariage. Et toutes ces fois où, malgré tous ses efforts, il n'arrivait plus à lui rendre l'amour qu'elle éprouvait pour lui. 

En partant, Gen a emporté une partie de son cœur. Il a cherché à la retrouver chez quelqu'un d'autre, en vain. Et maintenant que Gen est de retour, il a l'impression d'avoir retrouvé cette part de lui qu'il a perdue. 

Son pouce passe sur la paume de Gen tandis que leurs regards ne se lâchent pas. Senku garde sa main dans la sienne, comme si Gen était sur le point de s'évaporer à nouveau. 

— Gen... est-ce que tu crois... qu'il y a encore une chance pour que toi et moi...

Les mots se meurent dans sa gorge. En face de lui, Gen sourit. Il sait très bien ce qu'il va lui demander. Comme pour lui répondre, il pose sa deuxième main sur celle qu'il tient déjà entre ses doigts. Malgré cela, il le laisse terminer. 

— Est-ce qu'il y a une chance pour qu'on se retrouve, tous les deux ? 

Gen inspire longuement, déliant ses poumons. Durant toute leur séparation, il a souvent pensé à Senku, sans pour autant espérer pouvoir le retrouver un jour. Il a vécu sa vie lui aussi, à la recherche d'une identité qu'on lui a volée. Il a cherché à se connaître à travers ses propres expériences, souvent dans des aventures sans lendemain ou sans engagement. Parce que durant tout ce temps, son cœur appartenait à une autre et unique personne. 

— Je pense qu'on pourrait se laisser une chance, répond Gen avec un sourire aux lèvres. 

En face de lui, Senku sourit. Puis, comme une promesse, leurs deux mains se lient ensemble, entremêlant leurs doigts. Chacun retrouve la douceur et la chaleur des paumes qu'ils ont laissées il y a douze ans. Comme lorsqu'il se sont aimés pour la première fois, il va falloir réapprendre à se connaître, appréhender la vie de l'autre et l'imbriquer dans son quotidien. Il va falloir accepter les changements, accepter que la personne en face n'est plus celle qu'ils ont connue à vingt ans. Mais pour eux, tout ça n'est qu'un simple détail. 

Mais à force de se perdre dans le regard de Senku, Gen n'a pas vu l'heure passer. Le temps passe, et son prochain rendez-vous arrive à grand pas. 

— Je vais devoir y aller, lâche Gen après un rapide regard sur sa montre. 

— Oh... d'accord. 

Leurs mains se séparent, laissant Gen rassembler ses affaires. Senku le regarde s'affairer, le cœur battant la chamade. Il aimerait dire quelque chose, mais rien ne vient. 

Quand Gen a fini de prendre ses affaires, il s'approche de Senku, le sourire aux lèvres. Puis, il se penche en avant, déposant ses lèvres sur les siennes. Ce baiser n'a duré que quelques secondes, mais il sonnait comme une promesse d'avenir. 

— On se voit bientôt, ajoute Gen. 

Senku acquiesce d'un signe de tête, incapable de parler. Gen lui adresse un dernier sourire avant de s'échapper du café. Le vert reste là, pantois, le cœur battant aussi fort que la fois où leurs lèvres se sont rencontrées pour la première fois dans le placard de la chambre de Tsukasa. 

***

— Mia ! Naïa est encore en train de traîner dans le salon ! 

Senku lève les yeux au ciel, agacé de devoir encore répéter à sa fille d'arrêter de laisser traîner ses jouets. Et bien évidemment, cette dernière ne vient pas, occupée à il-ne-sait-quoi dans sa chambre. 

Il s'affaire à terminer le dîner. À cause d'une montagne de paperasse qu'il avait à terminer, il n'a pas vu le temps passer. Résultat : il est presque 20h passée et Mia n'a toujours pas mangé. 

Il fait le tour du plan de travail de la cuisine pour mettre la table mais, soudain, il sent son corps partir en arrière. Il parvient tout juste à se rattraper pour ne pas tomber, non sans laisser l'assiette qu'il tenait dans ses mains s'écraser par terre. 

— Et merde ! 

Le bruit résonne dans tout l'appartement, tout comme son juron. Ses yeux se posent alors près de ses pieds, trouvant très vite le coupable de sa chute. Encore une peluche de sa fille, abandonnée sur le sol. Et c'est donc à cause de cette peluche en forme de pingouin qu'il a laissé l'assiette de sa fille s'écraser sur le sol. 

Soudain, il voit le visage de Mia dans l'embrasure du couloir. D'un regard à la fois apeuré et honteux, elle regarde la scène, sans oser s'approcher. Senku comprend de suite que le bruit lui a fait peur. 

— Ce n'est rien, la rassure-t-il en s'affairant déjà à nettoyer. Ne t'approche pas, il y a des morceaux par terre, c'est dangereux. 

Mia continue de regarder la scène, ne bougeant pas. Elle regarde son père et, bien qu'il ne semble pas en colère, elle se rend compte que c'est de sa faute si l'assiette s'est brisée sur le sol. La peluche abandonnée au pied du désastre le confirme. 

— C'est à cause de moi ? demande-t-elle d'une voix timide. 

Senku a déjà ramassé toute la céramique étalée par terre. Désormais, il n'a plus qu'à jeter tout son contenu. 

— Je pense que si ton doudou n'avait pas traîné par terre, tu aurais pu manger ce qu'il y a dans cette assiette, en effet.

Comme pour lui rappeler l'heure tardive, le ventre de Mia se met à gargouiller. Voir tout son repas étalé sur le sol sonne comme une sorte de punition.

— Pardon papa, ajoute-t-elle en se rapprochant légèrement. 

Senku se redresse, juste le temps de croiser le regard de sa fille. Il lui adresse un sourire, juste avant d'ajouter un sermon. 

— Voilà pourquoi j'insiste toujours pour que tu ranges tes jouets, Mia. 

— Je laisserai plus traîner Pingui, promis. 

— Ça vaut pour lui et tous tes jouets, ma grande. 

Du doigt, il pointe le salon où sa peluche Naïa est abandonnée sur le sol près de la télévision. Ni une ni deux, elle se précipite dans le salon pour la récupérer. Quant à Senku, il termine de nettoyer, juste avant de se relever.

— Bon, vu l'heure, je n'ai pas le temps de préparer autre chose donc on va commander. 

— Ouais ! 

— Attention jeune fille, ce n'est pas pour te récompenser. J'ai juste pitié de ton ventre qui gargouille. 

Mia se met à rire tout en serrant sa peluche contre elle. Senku attrape son téléphone, le sourire aux lèvres. 

— Chinois, ça te va ?

— Oui ! 

Connaissant parfaitement les goûts de sa fille, il passe commande en quelques instants. Il va maintenant falloir attendre que le repas arrive, et occuper une Mia affamée pendant ce temps. Il s'empresse de s'affaler sur le canapé, très vite rejoint par sa fille. 

— Il arrive quand le monsieur avec le manger ? 

— On dit la "nourriture", Mia. Il va falloir patienter un petit peu.

— Mais c'est long d'attendre ! 

— Montre moi que tu es une grande fille capable d'attendre que sa nourriture arrive, répond-il en lui jetant un regard malicieux.

C'est là un des meilleurs moyens qu'il a trouvé pour la faire patienter (encore faut-il que l'attente ne soit pas non plus trop longue). Mia, comme beaucoup d'enfants de son âge, veut toujours être plus grande qu'elle ne l'est vraiment. 

Soudain, la sonnerie d'une notification résonne à côté de Senku. Il attrape son téléphone, tout ça sous les yeux de sa fille. 

— C'est la nourriture ?! 

— Non, pas encore. 

Il regarde son écran et, sans s'en rendre compte, un sourire étire ses lèvres. Mia le regarde pianoter sur son écran, tout ça en gardant le sourire. Elle regarde attentivement son visage, puis fronce les sourcils. Malgré son jeune âge, elle est très observatrice. Et elle a rarement vu son père sourire comme ça. Sauf dernièrement, surtout lorsqu'il regarde son téléphone. 

— Papa, est-ce que tu as une amoureuse ?

Les yeux de Senku s'écarquillent soudainement tandis qu'il se tourne vers sa fille. En regardant son expression, Mia ne peut retenir un rire. 

— Pourquoi tu rigoles ?

— Tu fais une tête trop drôle !

Senku laisse son téléphone tomber à côté de lui, continuant de regarder sa fille rire aux éclats. Cela fait plusieurs mois que Gen et lui se voient. Plusieurs mois durant lesquels Senku n'a rien dit à Mia, ne voulant pas la bousculer davantage. Nous sommes maintenant au mois d'octobre, et dernièrement, Mia se porte bien. Les crises sont plus rares, elle est pleine de l'entrain de son âge, en pleine forme. Autrement dit, les choses vont mieux.

Ça pourrait être le bon moment pour lui en parler.

Senku se tourne vers sa fille. En voyant son regard, Mia devine qu'il a quelque chose à lui dire.

— Non, je n'ai pas d'amoureuse, répond-il. Mais ça ne m'empêche pas d'être amoureux de quelqu'un. 

Les yeux de Mia s'écarquillent puis, aussitôt, la confusion se peint sur son visage. Ses petits sourcils se froncent, lui donnant une drôle de tête. 

— Bah t'es amoureux de qui si t'as pas d'amoureuse ? 

Sa naïveté le fait rire. Mais il préfère y aller doucement plutôt que de tout lui déballer d'un coup. Lui faire comprendre les choses est le meilleur moyen pour qu'elle les accepte plus facilement.

— Eh bien, parce que je n'ai pas une amoureuse, mais un amoureux. 

Il laisse quelques secondes de silence, laissant le temps à Mia de comprendre. Là, il observe ses réactions, essayant de voir s'il peut continuer sans risque. 

— Un amoureux ? Comme maman ? 

— Oui, c'est ça. 

Ses sourcils se froncent davantage puis, l'instant d'après, son visage redevient lisse.

— Oh c'est comme Yann ! 

— Yann ? 

Il ne croit pas avoir déjà entendu ce prénom auparavant.

— C'est un garçon de ma classe. Il nous a dit qu'il n'avait pas de papa mais deux mamans ! 

Cette réponse lui retire un poids. Au moins, la nouvelle ne semble pas la déranger plus que ça. 

— Mais du coup ça veut dire que tu aimes les mamans et les papas ? 

— En quelque sorte, répond-il.

Elle est sans doute encore trop jeune pour essayer de lui expliquer toute la complexité des relations amoureuses. Il préfère la laisser pour l'instant avec ses simples raccourcis d'enfants. 

— Et il s'appelle comment ton amoureux ? 

— Il s'appelle Gen, Gen Asagiri. 

À nouveau, la surprise se dessine sur son visage. 

— Oh mais il est japonais lui aussi ! 

— Oui, comme moi. Et comme toi. 

La tournure de la discussion le ravit. Il n'imaginait pas que Mia réagirait aussi bien à la nouvelle. Il se souvient que la fois où Sharon lui a parlé d'Ethan pour la première fois, Mia n'avait pas été aussi réceptive. Pour elle, chaque changement peut être très compliqué à appréhender. Elle est habituée à son quotidien, elle s'accroche à ça. 

Peut-être qu'elle réagit bien car elle a une bonne relation avec Ethan.

Plusieurs mois se sont écoulés et, malgré l'incident de la dernière fois, Mia n'en a pas tenu rigueur à Ethan. Sharon lui a expliqué que tout se passait bien et que Mia avait complètement tourné la page. 

— Et comment tu l'as rencontré ? 

— Eh bien... 

Il plisse les lèvres. Mia n'est pas au courant de la place qu'a eu Gen dans sa vie. Mais maintenant qu'il est à nouveau près de lui, il n'a pas envie de lui mentir.

— En fait, Gen était mon amoureux il y a longtemps, reprend-il. Mais il a dû partir de son côté, et moi aussi. 

— Vous étiez plus amoureux ?

— Si, mais... il a dû partir. Et puis moi, je suis parti vivre en Amérique, tu te souviens ?

— Oui ! Maman me l'a raconté. 

Dans les yeux de son père, Mia y a vu une peine étrange. 

— Et il est à Los Angeles lui aussi ?

— Oui, je l'ai revu par hasard. 

Elle écarquille les yeux et sa bouche forme un "o" presque parfait. 

— Mais je savais pas que tu avais eu un amoureux avant maman ! 

— Et maman a aussi eu des amoureux avant moi, tu sais.

— Quoi ?!

Senku étouffe un rire, histoire de ne pas la vexer. Après tout, elle n'a que cinq ans. À travers les yeux d'une enfant, le monde est tellement plus beau et plus simple. 

— Et il est gentil ?

— Il est très gentil, ajoute Senku. Et je lui parle beaucoup de toi. 

Si au début il a eu peur de lui parler d'elle, désormais, Mia revient souvent dans leurs discussions. Après tout, elle est le centre de sa vie désormais. Et à chaque fois que Senku lui parle de Mia, Gen se ravit de voir cet éclat si particulier dans ses yeux. 

Mia rigole car, en parlant, Senku lui a chatouillé le cou. Par réflexe, elle se tord en deux, cherchant à échapper à cette main qui la chatouille, tout en riant aux éclats. Senku la regarde rire, attendri. Et soudain, il se rend compte à quel point Mia est importante pour lui. Sa fille, cette enfant dont la venue l'a terrifié, persuadé qu'il n'avait pas la fibre paternelle. Et pourtant, aujourd'hui, il donnerait n'importe quoi pour elle. Elle est le centre de sa vie, une vie qu'il n'imagine plus sans elle. Et ce qu'il aimerait par-dessus tout, c'est que l'amour de sa vie puisse se joindre à ce cocon dans lequel il vit. 

— Mia...

Le son de sa voix se fait plus sérieux. Aussitôt, Mia se calme, le menton relevé vers son père, prête à l'écouter.

— Est-ce que... ça te dirait de le rencontrer ? 

Il sait que cette rencontre est bien plus qu'une épreuve pour elle. Faire face à l'inconnu est bien plus terrifiant pour elle que pour n'importe qui. Ça lui procure un inconfort dont il est difficile de passer outre.

Aussitôt, il voit le trouble dans son regard. Et déjà, il la voit tripoter ses mains tout en tournant ses bras encore et encore. Il sent bien qu'elle hésite. Une part d'elle n'en a pas envie, mais elle ne veut pas dire non. 

— On peut attendre encore un peu si tu veux. 

Seul le silence lui répond. Senku se sent mal de lui avoir demandé ça. Apprendre que quelqu'un d'autre partage sa vie et enchaîner sur cette proposition, ça doit faire trop pour elle.

Quel con, j'aurais dû attendre. 

— D'accord. 

Son visage s'est fermé. Mais pourtant, elle vient d'accepter. Senku comprend qu'à l'heure actuelle elle se fait violence pour lui faire plaisir. 

— Merci ma grande, répond-il avec une voix calme. Tu vas l'adorer, j'en suis sûr. 

Il tend le bras vers elle, mais Mia reste à l'écart. Senku n'insiste pas, la laissant prendre un peu ses distances. Maintenant que l'information est passée, il faut lui laisser le temps de la digérer. Le temps fera son travail.

Soudain, on sonne à la porte. Sur le palier, leur dîner les attend. Et chacun se ravit de pouvoir enfin répondre à la faim qui leur tord le ventre.

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J'aime beaucoup trop Mia. Si vous saviez comme j'adooooore faire de Senku un papa consciencieux et proche de sa fille ! Mon headcanon dans le manga est que les enfants adorent Senku. C'est un peu comme un grand frère pour eux. Donc j'étais obligée de faire de lui un papa aimant.

J'espère que ce chapitre vous plaît ! On se concentre un peu plus sur la vie de Senku et sa fille adorable. Pas vraiment de drama, juste de la tranche de vie (et j'adore ça !).

Je vous dis donc à la semaine prochaine pour la suite !

Ciao~

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