Chapitre 3**** (suite)
Mes yeux balaient jusqu'à Marina qui vient de manquer de s'étouffer en avalant sa bouchée, et fuit à présent mon regard, lèvres pincées. Je connais cette expression. Démasquée. En attente de sa sentence.
La réalité des choses me saute au visage. Ma sœur a payé une thérapie pour moi. Pourquoi tant de secret ? Dans quoi me suis-je embarquée ?
Aucun mot ne sort de ma bouche mais un grognement explose dans ma gorge. Je ne verbalise ni ne vocalise, non, je rugis.
— Tu l'aurais pas fait si je n'avais pas tout préparé pour toi, déclare-t-elle pour sa défense.
Prise de court, je bégaie, butant sur de simples onomatopées. La stupeur me coupe le sifflet. À la fois, une partie de moi se sent crétine d'oser m'insurger contre une action aussi... Gentille ? Altruiste ? Intrusive ? Salutaire ? D'ailleurs, quelle est la nature de son geste ?
Il faudrait que je la rembourse, mais sonne en moi le « c'est pas donné » de ma mère, et mon esprit fait déjà l'inventaire de tout ce dont je vais devoir me priver pour rassembler cette somme.
— Désolée de ne rien t'avoir dit, Amélia, j'ai voulu t'aider une bonne fois pour toute !
— « C'est pas donné » comment ? demandé-je au bord des larmes, éludant la réponse de ma sœur.
— C'est pas « pas donné », c'est donné par ta sœur, Nounouille !
— Non, je peux pas accepter ! Je vais arrêter d'y aller.
— Si, tu peux. Et tu vas aller au bout du process'.
— Et ça te prendra le temps que ça prendra, intervient Adrien.
La voix de mon beau-frère me fige. Non pas qu'il m'effraie, ce n'est pas arrivé depuis plus de 15 ans, mais il parle si peu souvent que sa parole me tient en respect.
— Nous avons payé, Amélia. Pour toi. Pour Fabien.
— Mais... hésité-je.
— Je travaille d'arrache pied pour que ma famille ne manque de rien. Accepte-ça comme le cadeau pour être une super belle sœur depuis 18 ans.
— Merci Adrien, conclus-je, émue.
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