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Chapitre 1 **

L'uniforme des pompiers était un de mes fantasmes récurrents. Les policiers, un peu moins.

Mais alors le motard ... Pas du tout.

Pourtant, la première fois que mes yeux se sont posés sur lui, j'ai fondu. Sa combinaison noire liserée de rouge lui donnait ce côté mauvais garçon qui tranchait avec sa gueule d'ange. Un super héros rapide, muni d'un casque. La plus belle chose qui m'avait été donnée de voir.

Si l'homme me fascinait, la moto me laissait froide. Je savais lui trouver une beauté, mais je n'ai que rarement accepté de monter sur son bolide. Il n'en faisait pas cas. Il avait une passion, mais il n'était pas de ces hommes qui ne vivaient que pour elle. Même si elle demeurait celle vers qui il se réfugiait quand il était énervé ou quand son cœur était trop lourd.

Un de ses amis avait donné un nom à la sienne. Il disait de lui qu'il passait la lingette avec plus de douceur sur le carénage qu'auraient fondu ses doigts sur la peau d'une femme. Mon homme n'en était pas là, elle fut une confidente, tout au plus.

Ce jour-là, j'allais à un rendez-vous. Je marchais d'un bon pas dans les rues de Lyon et fus bousculée par un homme un peu trop pressé, sortant d'une boutique. Tandis qu'il s'excusait, c'est happée par la beauté de ses iris que je tentai de garder de la contenance. Je n'arrivais pas à poser mes yeux ailleurs que dans les siens mais je pouvais percevoir son sourire, qui s'élargissait toujours plus. Si c'était possible.

— Un café ! Vous aimez le café ? Je connais un café pas loin. Ils font un bon café, débita-t-il sans parvenir à masquer son trouble.

— Ça fait quand même beaucoup de cafés, non ?

Le rire qu'il m'adressa pour toute réponse me transperça. À mon tour, je ne pus m'empêcher de pouffer. L'émoi que je déclenchais chez cet homme titillait quelque chose en moi et le fait que mon ressenti puisse être réciproque me gonflait de joie. J'en oubliai presque que l'heure tournait et que j'allais être en retard.

—J'aurais adoré boire un « bon café du café que vous connaissez », mais je dois me rendre quelque part et je...

D'instinct, je sortis mon téléphone. Les doigts sur mon écran tactile, à chercher comment inclure un nouveau contact, je vis l'homme tenter de sortir le sien tout en prenant soin de ne pas faire tomber son casque.

— Motard... commentai-je à voix haute.

— Charmante... et perspicace.

Nous prîmes nos coordonnées, avec l'excuse de découvrir avec lui le café. Puis, nous avons échangé nos prénoms, comme pour sceller une promesse.

La rencontre la plus banale au monde. À la fois, l'univers venait de le mettre sur ma route.

Je repense souvent à ce jour-là, spécialement ces derniers temps. Il arrive que je sois en colère à ce propos. S'il n'était pas sorti comme une fusée de ce magasin, jamais je ne l'aurais rencontré, et je n'en serais pas là aujourd'hui, à le pleurer, mon cœur en mille morceaux.

Je me prépare, avec Stark dans les pattes. Difficile d'enfiler un pantalon avec un gros chien baveux collé contre ma cuisse mais j'y parviens malgré tout.

Dans l'escalier de la copropriété, je croise la gardienne. Elle tâche de rester courtoise et de masquer l'agacement qu'elle ressent envers mon chien. Bien qu'il reste au pied et qu'il ne lui accorde pas la moindre attention, elle garde en tête les difficultés qu'il a causées les premiers mois. Oui, tandis que je m'absentais, il hurlait à la mort et oui, il passait sa colère sur la porte d'entrée. Il venait de perdre toute sa vie.

J'ai vu beaucoup de gens m'offrir leur patience, me voyant comme une veuve, cependant personne n'a jamais ne serait-ce qu'imaginé la souffrance que pouvait ressentir ce pauvre molosse. Hormis mon patron, qui, avec toute la compassion du monde – et quelques concessions – a fini par m'autoriser à l'emmener avec moi tous les jours.

Bien vite, il s'est rendu compte qu'un cane corso de cinquante kilos dans une boutique de fringues était un atout pour la sécurité, et la barrière que j'ai installée sur la porte de l'arrière boutique aura fini de le convaincre.

J'arrive en avance. Comme à son habitude, Stark file à sa place et attend que je referme la barrière derrière lui pour placer son nez entre deux barreaux et souffler.

Les premiers clients arrivent vite.

Même si je fais de mon mieux pour être la meilleure vendeuse possible, je garde ce poids sur mon cœur, toute la journée. Rien ne m'apaise vraiment. Ma bonne humeur de façade fait illusion mais elle est énergivore. Je suis sans cesse sur les nerfs et si je ne me dominais pas en chaque instant, je pourrais m'étaler au sol et pleurer jusqu'à m'évanouir. Il y a encore quelques mois, un rien pouvait me plonger dans cet état. Je me souviens encore d'un client qui portait son parfum et sa note de musc blanc si particulière. Le premier effluve m'avait transportée, puis la réalité était revenue me percuter avec une grande violence.

Accoudée au desk, je nous revois il y a quatre ans, juste après notre rencontre.

À la fois guillerette et excitée comme une puce, je n'avais rien pu avaler de solide depuis la veille. Depuis ce SMS de lui. Son nom, si normal, était devenu, en une fraction de seconde, le plus beau prénom de la terre. Nous avions conversé par messages et avions convenu de nous revoir dès le lendemain.

La journée me parut longue, trop longue. Je n'avais qu'une hâte, fermer la boutique et le retrouver pour notre rendez-vous.

À dix-neuf heures, je le rejoignis le cœur serré d'anticipation. Je le vis enfin, au loin qui m'attendait dans une sobre tenue de ville, une rose à la main. C'est avec une adorable maladresse qu'il me la tendit, avant même que l'on se dise bonjour.

Il m'avait donné l'impression de quelqu'un de timide, mais il n'en était rien. Intelligent, brillant et déterminé, ce que j'avais pris pour de la réserve n'était en fait que la peur de me déplaire.
Après un moment des plus plaisants, il m'avait offert, durant notre balade, la chaleur de ses bras pour me préserver de la fraîcheur de cette soirée de printemps. Enveloppée dans sa douceur, je pouvais sentir la vitesse des battements de mon cœur contraster avec le calme et l'assurance de l'homme à mes côtés.

En gentleman, il me raccompagna devant mon immeuble, pour m'offrir le baiser le plus enivrant de toute ma vie.

Même après tout ce temps, je garde toujours l'empreinte de ses lèvres sur les miennes. Leur chaleur, leur texture, leur douceur. Cette façon bien à lui qu'il avait de m'étreindre. Me remémorer ce moment, c'est comme serrer un peu plus l'étau dans lequel mon cœur est pris depuis dix-huit mois maintenant.

Ma journée de travail s'achève. Je libère enfin Stark qui fait trembler le parquet de la boutique sous les lourds cliquetis de ses énormes pattes.

Dans la rue, il ne me lâche pas d'une semelle. Au pied, bien sage. La laisse n'est qu'une décoration pour nous, un accessoire qui rassure les passants en leur confirmant d'un coup d'œil que je contrôle la bête. En vérité, Stark m'obéit toujours au doigt et à l'œil.

Le premier mois après sa mort. Entre mon chagrin et l'incompréhension, il régnait un joyeux bordel à l'appartement. L'idée de devoir le placer m'avait même plusieurs fois effleuré l'esprit, mais le souvenir de mon homme m'y avait fait renoncer. Deux mois environ après le drame, je lui ai demandé de s'asseoir et il m'a écoutée. C'est là que j'ai compris : il avait décidé que je serais sa maîtresse. Depuis, il exécute chaque demande et ne vit que pour moi, attendant son retour.

Arrivée devant ma porte, je suis surprise quand je constate qu'elle n'est plus verrouillée. Le sac de ma mère dans l'entrée, me rassure et me stresse à la fois.

— Amélia ? Ma chérie, ne te fâche pas, fallait que je te parle, déclame-t-elle en s'approchant pour m'étreindre.

Après les scènes théâtrales de ces derniers temps, je ne me sens pas prête pour l'acte suivant. Pas ce soir.

— J'ai compris que j'ai été trop loin. Ta sœur m'a mis une chasse quand je lui ai raconté. S'il te plait, ne m'en veux pas. Je me fais du souci pour toi.

J'entends ses mots, mais ne réponds rien. Je me dirige vers la cuisine pour m'éloigner d'elle quelques instants, utilisant l'excuse de devoir donner de l'eau au chien.

— Ce que j'essayais de te faire comprendre la dernière fois, c'est que tu dois maintenant avancer.

Non, mon souvenir est clair, ça n'est pas du tout ce que tu as insinué, Maman.

—J'en ai parlé à ta sœur, persiste-t-elle, et nous avons eu une idée.

Je remarque dans sa main un papier plié qu'elle me tend. Je le déplie sous son regard insistant.

Groupe de parole « Sans Eux ». Tous les mardis et jeudis, vingt-heures.

Je me tourne face à ma mère.

— C'est quoi ça maman ?

— Une idée de Marina.

— Marina ? insisté-je, suspicieuse.

— Oui bon, j'ai évoqué l'idée et c'est elle qui a trouvé ! M'enfin, tu ne peux pas nous en vouloir de chercher une solution pour que tu te sentes mieux ? C'est dur, on sait. Mais tu as pas encore trente ans ma chérie. Toute une vie devant toi.

Ses mots me touchent bien plus que je ne le voudrais. Je sens mes yeux s'embuer de larmes, c'en est trop, il faut que je m'éloigne un instant.

Réfugiée dans ma chambre, je me laisse aller. Je ne sais même pas pourquoi je pleure. Par habitude sans doute, parce que c'est tout ce que je suis capable de faire ces temps-ci et parce que l'idée de vouloir guérir de lui m'est insupportable. Mon flot de larmes est l'expression de ces douloureux souvenirs. Quand je le pleure, je le fais exister, encore un peu.

Dans un de ses films, Almodovar faisait dire à son actrice qu'une personne existe parce qu'on pense à elle et pas le contraire. Cette phrase prend tout son sens dans ma situation. Il est encore présent dans ma vie, d'une drôle de manière, j'en conviens, mais il est là, au chaud dans mon cœur. Ma mère voudrait l'en extirper, par tous les moyens et cette idée me déchire.

Derrière ma porte, ma mère et mon chien, de concert, m'implorent de sortir. Je ne sais pas lequel gémit le plus fort mais ils m'ont convaincu. Après avoir déposé le papier dans un tiroir, je sors, comme si de rien était.

—Je vais y réfléchir, maman.

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