Lundi...
Sonnerie pile à l'heure...
Matei en sueur, Pierrick dans son stress...
Ngôi Sao attentive et heureuse pour son ami à l'affût, Massimo amusé et content pour son ami les sens en éveil...

Cela semblait être une bonne description de la situation actuelle. Ngôi Sao et Massimo se regardèrent en biais, sourire en coin quand, en fin de cours, Pierrick prit Matei à part vers les casiers isolés au fond du couloir qui ne servait pas de voie de passage.
Inutile de dire quelle chaîne avait suivi l'information ! Inutile de préciser que Pierrick avait dit à Massimo qu'il allait répondre finalement à Matei le lundi après les cours, et le beau blond s'était empressé de redistribuer l'information à son amie Ngôi Sao qui s'en était délectée !
Comme elle et Massimo avaient un rôle de médiateurs, ils ne propageaient pas souvent les informations plus loin. Ils aimaient se partager des nouvelles et des scoops incroyables mais ils n'allaient pas les transmettre, il leur semblait normal de ne pas interférer dans vie intime d'autrui.
Sauf en cas d'urgence, comme le jeudi dernier, quand Ngôi Sao avait envoyé un audio de Matei à Pierrick, enregistré à son insu, qui disait :
-Une semaine...Une semaine...Il a oublié, il m'a oublié...Je vais perdre l'homme parfait à jamais...

Noël paraissait depuis ce matin abattu. Le trio Ngôi Sao, Massimo et Pierrick savait pourquoi, mais personne n'avait rien révélé. Ça ne se faisait pas !
Le jeune garçon paraissait si mal en point que plusieurs de ses professeurs s'étaient enquis de son état durant leur cours et lui avaient demandé s'il voulait aller à l'infirmerie ou même rentrer à la maison, malgré ses nombreuses absences des dernières semaines.
Mais dans les deux cas, Noël remuait ses pensées sur la perte de Pierrick alors les cours lui permettaient au moins de changer un peu d'air ainsi que ses idées aussi noires que les cheveux de son meilleur ami ou de Ngôi Sao.

-Pierrick, tu...Tu peux me lâcher ?
-Pardon ! s'empressa de s'excuser le sportif en lâchant le poignet de Matei qu'il tenait pour le tirer et le mettre à part.
Matei massa son articulation, car Pierrick ne mesurait pas toute sa force, puis serra la bretelle de son sac à dos noir et sourit timidement, les joues rouges cachées légèrement par la monture de ses lunettes. Il posa alors la question fatidique :
-Tu...Tu voulais me répondre, c'est ça ?
Le ton de Matei était si bas et si doux, tellement craquant...Si Pierrick n'écoutait que son envie, il lui sauterait dessus pour dévorer avec appétit et avidité ses lèvres roses et désirables à souhait ! Il se contrôla néanmoins et répondit :
-Oui, Matei. Je t'ai fait attendre déjà trop longuement...Déja, pour ça, pour ce contre-temps, je m'excuse...
-Ça...Ça ne fait rien, vraiment ! s'empressa de lui dire Matei avec un air légèrement affolé, de peur que le jeune homme se méprenne et croit qu'il avait mal pris ce délai d'attente en plus.
Pierrick sourit gentiment.
-Tant mieux !

Pierrick tordit alors ses mains jointes par ses doigts. Il rougit sous son épaisse barbe noire et finit par se gratter la tête avec un sourire discret. Il avait les yeux mi-clos mais très souvent, il avait ses yeux presque fermés avec une rangée de cils noirs et longs magnifiques sur le devant. Il finit par dire à son interlocuteur :
-Je veux sortir avec toi, Matei !
Les joues du jeune garçon s'empourprèrent d'un seul coup.
-Moi aussi...finit-il par lâcher, seule chose qu'il parvint à articuler avec ses lèvres paralysées de bonheur.

Pierrick prit alors les devants puis Matei à la taille avec son bras et le colla à lui. Le jeune garçon se sentit encore plus rougir quand il perçut le corps musculeux et parfait de Pierrick sur son torse à travers leurs hauts de tissu qu'il aurait presque voulu enlever sur-le-champ s'ils n'avaient pas été dans un endroit publique...
Pierrick rougit lui aussi encore un peu plus et Matei, de cinq ou six centimètres plus bas, put distinguer la délicieuse couleur rosée de ses pommettes. Il sourit et Pierrick l'embrassa alors chastement...
-Nous sommes ensemble, maintenant, Matei ! sourit-il avec ses dents alignées magnifiques et bien brossées.
-Oui ! Je n'y crois toujours pas ! chuchota Matei encore sous le choc électrique que lui avait procuré ce baiser sublime de tout à l'heure.
-Pourtant, je suis bien là !
Pierrick resserra alors sa prise sur la taille de Matei et l'embrassa encore une fois, plus longuement mais toujours lèvres contre lèvres

D'un commun accord, les deux amoureux décidèrent de ne pas en parler aux autres mais à leurs amis, à qui ils demanderaient de garder le secret au moins un petit moment. En attendant, ils discutèrent encore un peu, isolés, les corps toujours collés.
-Tu as décidé très vite...Je pensais, dans mon esprit un peu pessimiste, que tu prendrais plus de temps...
-Une semaine, c'est déjà beaucoup quand on est en proie au doute, soupira Pierrick.
-Qu'est-ce qui t'a décidé ?
-Ngôi Sao...
-Pardon ? fit Matei, interloqué. Comment ça, Ngôi Sao ?
-Elle m'a...hésita le beau noiraud avant de se décider. Envoyé un audio de toi qui déprimais en parlant de moi. Je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas que moi qui souffrais de la situation actuelle donc je me suis dit qu'il fallait que je me décide au plus vite.
-Tu as donc résolu ton...Dilemme ? demanda Matei en cherchant ses mots.
-Oui, j'ai discuté avec Noël.
-Noël ? fit Matei, une deuxième fois interloqué.

-Je ne te l'avais pas dit, mince...rit nerveusement Pierrick. En fait, c'est Noël qui est devenu la source de mon impasse...
-Pourquoi ? fit Matei, surpris. C'est ton meilleur ami, non ?
-Oui mais...Il m'a dit m'aimer depuis des années et je n'ai pas su le voir...J'ai toujours été un peu aveugle pour ça. Et du coup, ça lui a brisé le cœur que je me déclare à toi, qui m'attirais depuis plusieurs mois comme un aimant...
-Je...Je comprends...bredouilla Matei soudainement désolé pour Noël.
-Mais je crois que maintenant, il a su accepter cela. On a discuté ce week-end et je crois bien qu'il s'est un peu remis de ses émotions. De toute façon, maintenant, il devra bien t'accepter...Vu que tu es mon petit ami !
Entendre ça de la bouche de Pierrick fut monter une douce chaleur du ventre à la poitrine de Matei. C'est vrai, ils sortaient ensemble maintenant ! Ils étaient donc en couple et mutuellement le petit ami de l'autre ! Matei sentit ses joues rougir et chauffer de gêne et de bonheur combinés.

Soudain, Pierrick lui dit avec un sourire :
-Viens chez moi, ce week-end ! Il n'y aura personne...Toute ma famille est en vacances.
-Tu es sûr que je peux ?
-Oui, bien sûr.
Cela sembla rassurer Matei qui sourit.
-Alors c'est d'accord ! Il faut juste que je demande à mes parents l'autorisation.
-Pas de souci ! lui sourit en retour Pierrick, heureux. Allons-y maintenant, rentrons.
-Oui !

Curieusement, à la sortie du collège, en poussant la porte, deux personnes les attendaient sagement, sourire aux lèvres...
-Mais...Massimo ?
-Ngôi Sao ? Mais...Qu'est-ce que vous faites encore là ?
-Alors, vous avez enfin mis un point final à l'hésitation ? les nargua la jeune fille avec un sourire amusé.
Massimo, les bras croisés, les fixait avec un petit sourire en coin également.
-Oui...On est ensemble...fit Matei en détournant les yeux de sa meilleure amie pour cacher un tout petit peu ses rougeurs.
Pourtant, on ne voyait qu'elles ! Ngôi Sao sourit puis partit dans un grand rire sincère et très franc puis sauta au cou de son meilleur ami en lui disant :
-Je suis tellement contente pour toi, Matei ! Enfin, pour vous deux ! Vous êtes enfin un couple !
Elle fit la bise à son meilleur ami qui rougit encore plus. Massimo, lui, approcha aussi son ami noiraud et lui fit une étreinte virile en disant :
-Je suis fier de toi et contents pour vous deux ! Soyez heureux, ensemble !
-Ça ne manquera pas, affirma le barbu avec un grand sourire.
-Laisse-moi te faire la bise aussi, Pierrick ! sourit Ngôi Sao avant de rire en écrasant ses joues sur celles du grand noiraud. Ça pique, ta barbe !
-Pardon, rit le jeune homme.
Matei sourit puis ils rentrèrent les quatre tous ensemble, en riant. Pendant le trajet, Matei regardait discrètement Pierrick pour admirer son beau visage quand il le vit, lui sourit, avant de prendre sa main dans la sienne, large et chaude, et entrelacer leurs doigts...
Matei crut fondre d'un seul coup au contact des doigts de Pierrick entre les siens. Il rougit, comme toujours, bien trop facilement et encore plus facilement quand il s'agissait de Pierrick, le parfait homme noiraud...
Ngôi Sao et Massimo, juste derrière eux, le virent, croisèrent leur regard complice, mais ne firent aucun commentaire. Nul besoin de gâcher tous les moments mignons et attendrissants du nouveau couple en faisant des commentaires désobligeants.
Par contre, ce n'était pas la manière la plus discrète de rester cachés...Mais il n'y avait plus personne dans les rues, tous les étudiants étaient déjà rentrés.

Leurs chemins durent malheureusement se séparer parce que Massimo et Pierrick devaient aller à la gare et Matei et Ngôi Sao ne devaient pas prendre le train. Ils avaient fait un détour pour y aller avant de rentrer, pour que Matei puisse profiter de son Pierrick ! Ils se mirent alors à discuter en attendant le train des deux beaux éphèbes.
-Vous êtes un très joli couple ! annonça sans crier gare Massimo en observant les deux garçons qui venaient de se lâcher la main.
La gare était un endroit trop peu discret et pour conserver et préserver encore l'information sur leur jeune couple, il ne fallait pas s'exposer n'importe où...
-Merci...bredouilla Matei, qui n'était pas non plus de marbre devant le fameux sourire ravageur de Massimo.
Depuis longtemps, bien avant de regarder Pierrick, Matei, avec l'avis partagé et confirmé de Ngôi Sao, trouvait que le sourire de Massimo était le plus beau de tous ! En plus avec sa dentition parfaitement alignée et parfaitement immaculée, Matei devait admettre bien malgré lui que le sourire de Massimo était plus beau que celui de Pierrick...
Mais peu importe, ça n'était qu'un seul détail. Un seul tout petit détail qui n'avait pas une impactante importance sur toute une personne ! Surtout Pierrick...
Le quatuor se sépara quand les deux beaux garçons montèrent dans leur train et s'en allèrent, avec un sourire et un signe de la main affectueux de Pierrick pour son petit ami qui ne sut que sourire bêtement en rougissant comme une tomate.

Matei attendit de perdre le train de vue et Ngôi Sao lui dit :
-Viens, rentrons !
Elle fut alors surprise quand Matei se jeta sur elle pour l'étreindre avec toute l'amitié dont il pouvait lui faire preuve.
-Matei ? Ça va ? s'étonna la jeune fille presque étouffée par l'affection de son meilleur ami.
Il lui fit une bise sonore qui surprit également, et encore plus que son étreinte, Ngôi Sao et elle entendit alors Matei dire sans qu'elle puisse voir son visage :
-Merci...Merci, Ngôi Sao...
-Mais de quoi ? demanda cette dernière.
-De m'avoir soutenu, encouragé...Et tout le reste, aussi...Merci pour tout !
Ngôi tapota alors le haut de la tête de son jeune ami, sur ses longues mèches de cheveux qui étaient tellement douces. À croire qu'il utilisait un shampoing spécial texture de velours extrêmement doux !
-Mais de rien, Matei ! soupira Ngôi Sao avec un sourire. C'est mon travail de meilleure amie, après tout !
Elle rendit son étreinte au garçon qui avait la larme à l'œil que Ngôi Sao essuya en riant.
-Tu es tellement mignon, Matei ! Normal que tu fasses craquer et tomber le beau Pierrick !
Matei rougit devant la remarque de sa meilleure amie mais rit avec elle en chœur.

Ils finirent par rentrer tous les deux avec le sourire et la bonne humeur.
-Maintenant que les deux garçons sont partis...Raconte-moi tout !