9. You said you liked the jumper I wore
—Papa n'est pas dans son bureau.
Beomgyu était descendu de l'étage en vitesse, alertant sa sœur de l'étrange disparition de leur paternel. Il avait l'habitude de venir le réveiller chaque matin à la même heure, et même s'il rentrait souvent tard, il n'aurait jamais osé les laisser seul pendant un nuit entière, même en compagnie de Minho.
— Tu penses que...
— Je ne sais pas.
Les deux enfants se regardaient sans savoir quoi faire. Ils savaient parfaitement que leur père n'avait plus passé une vraie nuit dans une chambre depuis le décès de leur mère.
— Il faudrait qu'on aille vérifier...
— Je sais pas si j'ai le courage d'entrer dans cette chambre.
— Moi non plus...
Elle était devenue un enfer pour chaque membre de cette famille.
— On y va ensemble ?
La jeune femme avait acquiescé doucement tout en suivant son frère, une fois arrivés devant la grande porte blanche, Jisu avait attrapé la main de son frère avant de tourner délicatement la poignée, ayant presque peur d'y découvrir d'affreux souvenirs.
Mais lorsque la porte fut totalement ouverte, ils n'y découvrirent rien de plus qu'il y a cinq ans. La forte odeur de punch aux fruits avait enivré leurs narines et la première chose qu'ils virent était cette longue robe blanche incomplète, trônant fièrement sur son mannequin au milieu de la pièce.
— Maman avait des doigts de fée.
Cette robe était parfaite, bien qu'incomplète. Le moindre détail, la moindre couture, le moindre bouton était cousu d'une manière extrêmement précise et délicate. La matière était fine et légère, tout était parfait.
— Je donnerai tout ce que j'ai pour voir cette robe être portée par maman.
— Elle n'a même pas eu l'occasion de la terminer...
Et malheureusement elle n'en aura jamais l'occasion.
Elle avait pas tellement de temps à dessiner cette robe dans les moindres détails, à la coudre et à l'ajuster afin qu'elle soit parfaite. Elle était censée réaliser son rêve de petite fille, elle était censée coudre sa robe de mariée.
La jeune femme ne pouvait s'empêcher de fixer le mannequin qui n'avait pas bougé de puis cinq ans, ainsi que les quelques bonbonnes de fils traînant au sol. Elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer la plus belle des femmes dans la plus belle des robes.
— Jisu, tu viens ?
— J'arrive...
Ils étaient désormais à l'extérieur de la chambre et une étrange sensation leur disait qu'ils n'allaient plus y rentrer de sitôt.
— On à toujours pas retrouvé papa.
— Peut-être que Minho est encore là ?
D'un accord commun, leurs mains s'étaient lâchées et ils avaient avancés vers la chambre de l'employé. Ils avaient toqué une première fois, sans réponse. Puis une seconde, ainsi qu'une troisième fois. N'ayant toujours pas le résultat voulu, ils avaient tourné la poignée délicatement avant de remarquer que personne n'était présent dans cette chambre non plus.
— Je rêve où ils ont tous disparus ?
Et après avoir fait les quelques autres chambres d'amis restantes, toujours aucun adulte n'était présent sur les lieux.
Inquiet, le jeune fils avait composé le numéro de son père en vitesse alors que la fille composait celui de Minho.
Seul ce dernier avait répondu.
— Agent Soonie ! Comment allez-vous ?
— Minho, on sait pas où est notre père, on est seul à la maison et il ne répond pas.
— Oh, ne vous inquiétez pas, je suis avec lui.
— Et vous êtes où ?
Un petit silence se fit entendre alors que Jisu mît la conversation sur haut parleur pour que son frère puisse entendre lui aussi.
— Actuellement on est en forêt.
— En forêt ?
— C'est un peu compliqué à expliquer... On a beaucoup parlé ce matin, plutôt vers la nuit en fait, et on s'est retrouvé dans une forêt à chercher je-ne-sais-quoi et-
— Tu essayes de me faire croire que notre père aurait laissé ses trois enfants complètement seul pour partir en forêt alors qu'il est censé travailler ? Tu es complètement a l'ouest Minho, tu penses vraiment que je veux croire de telles idioties ?!
L'adolescente commençait à s'énerver alors que le crépitement des feuilles se faisaient entendre à l'autre bout du téléphone, Minho soupirait tout en se faisant balader par son patron entre les arbres et les buissons et même si cette excuse semblait totalement étrange, il ne mentait pas.
— Ecoute, je te jure que c'est la vérité.
— D'accord, et comment on se rend à l'école nous ? Qui emmène Lina ?
— Séchez les cours, vous êtes des adolescents, aillez un comportement d'adolescents !
— Mais, Minho...
Avant même qu'elle ne puisse rétorquer quoi que ce soit, le brun avait déjà raccroché.
Jisung le forçait à avancer encore plus profondément dans cette immense forêt de sapins. Il ne savait pas où il l'emmenait ni pourquoi ils y allaient, il ne se rappelait que de la phrase qui lui avait donné envie de débuter cette aventure.
« - J'aime bien le pull que tu portes. »
Tout avait commencé à cause de cette petite phrase futile, Jisung avait juste fuit encore une fois. Et désormais, il se retrouvait au beau milieu d'un endroit paumé alors que ses enfants étaient seuls chez eux.
← Il y a quelques heures.
Minho s'était réveillé à l'aube et pourtant, il n'avait pas osé bouger d'un centimètre pour ne pas réveiller l'homme à ses côtés.
Pourtant, lorsqu'il ouvrit les yeux, la première chose qu'il croisa fut ceux de Jisung qui le scrutaient.
Ils se regardaient l'un allongé en face de l'autre sans pour autant parler, Minho admirait simplement la vue alors que Jisung réfléchissait au fait qu'il n'avait pas aussi bien dormi depuis des années.
Voulant arrêter ce silence pesant, Minho avait alors dit la première chose lui passant en tête, la première bêtise qu'il penserait ferait l'affaire, mais il ne pensait pas qu'elle allait avoir d'aussi grosse conséquence sur la suite de sa matinée.
— J'aime bien ton pull.
Jisung n'avait pas répondu, après tout, il n'y avait rien à répondre. Cependant, Minho n'était pas à la fin de ses paroles, voulant entrer dans une petite taquinerie enfantine qui ne faisait pas de mal.
— Tu ne me demandes pas ce que j'attends pour toucher ?
Il avait rit un instant avant de passer ses mains froides sous la couverture, voulant toucher doucement le pull de son ami pour le taquiner. Mais lorsqu'il toucha, de ses mains glacées, la peau chaude de son patron, sa taquinerie prit un tout autre sens.
C'était comme si elle s'était transformée en drague l'espace d'un instant.
Jisung s'était aussitôt relevé sous le contact froid et inattendu de son employé, il s'était levé automatiquement et avait pris la première chose qu'il pu apercevoir comme arme de défense.
Un sac à dos.
— Tu vas quelque part ? Avait demandé Minho, perplexe et déçu de voir que le contact si chaleureux entre eux s'était arrêté aussi vite que venu.
— Je... Hm... Je dois absolument te montrer un endroit, dans la forêt. Dépêche toi de t'habiller il faut qu'on parte maintenant.
Malgré l'étrange venue de cette proposition, Minho n'avait pu qu'accepter cette occasion de plus de se rapprocher du plus vieux, oubliant totalement la responsabilité et la raison qui était censé faire de lui un homme mature et plus réfléchi qu'un adolescent prêt à partir en forêt à n'importe quelle heure avec un inconnu pendant son temps de travail.
Mais Minho était prêt à tout pour suivre Jisung dans ses aventures les plus belles comme étranges.
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