8. So go ahead and touch it
Jisung n'avait pas touché à son travail de tout le dimanche, préférant de loin enchaîner les défaites sur plusieurs jeux, enchaîner les sucreries et gâteaux qu'on lui offrait, et enchaîner les câlins surprises qu'on lui offrait.
Il revivait ces mêmes scènes qu'il y a quelques années déjà.
Mais une fois la nuit tombée, il entrait dans ce stupide bureau qui ne cessait de lui rappeler qu'il n'était qu'un moins que rien. Travailler était presque une façon de se convaincre du contraire, il voulait se prouver que ce n'était pas vrai, qu'il pouvait passer au dessus de toute cette angoisse.
Il était persuadé qu'il allait réussir à s'en sortir.
Parfois, les paroles de ses enfants revenaient dans sa tête. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était un mauvais père lorsqu'il entendait ces remarques pourtant vraies, il n'était pas assez présent pour eux, mais tout allait changer. Il avait bien décidé de reprendre les choses en main. Certes, son salaire allait baisser, sa dose de travail diminuerait mais les offres de partenariat en feraient tout autant. Ses clients moins fidèles partiront sans doute vers une nouvelle entreprise où un parent sacrifierait à son tour sa famille pour l'argent, mais Jisung ne voulait plus vivre ainsi.
Ça n'allait pas être facile, il perdait son seul moyen d'échapper à la réalité, son seul moyen de rester loin du regard de ses enfants, ces mêmes regards qui le faisait culpabiliser depuis quelques années, il ne pouvait s'empêcher de voir sa femme auparavant si souriante dans les yeux des trois plus jeunes, ils avaient tout hérité d'elle et inconsciemment, Jisung fuyait cette partie.
Alors, même s'il était rentré tout aussi tard que les autres fois, Jisung avait décidé de faire des efforts à partir de maintenant. Il avait décidé de ne plus fuir et d'affronter ses plus grandes peurs, mais il savait tout aussi bien qu'il n'y arriverait jamais seul.
Son regard se posa directement sur Minho lorsqu'il passa le seuil de la porte. Il était celui qui allait l'aider, il l'avait compris dès que le plus jeune était venu à l'entretien.
— Jisung, tu es rentré !
La plus jeune de ses filles avait courue à ses pieds alors que Minho reposait la vaisselle qu'il avait en main dans l'évier.
— J'allais la coucher, les grands sont déjà entrain de dormir je suppose.
Jisung acquiesça et salua sa fille par un baiser sur le front avant de lui demander calmement de monter à l'étage, voulant parler à Minho seul à seul.
Ce dernier s'était étonné de cette demande, stressant un petit peu de la nouvelle qu'il allait apprendre, il s'attendait à tout.
— J'ai besoin de ton aide.
Minho fronçait les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir.
— Aide-moi à me sortir de là. »
Il comprit enfin de quoi parlait Jisung, il n'y avait pas vingt millions de sujet différents finalement. Il semblait tellement heureux de savoir que Jisung voulait faire des efforts, qu'il voulait arranger les choses. Il tendit les mains vers lui dans un sourire étrange mais lumineux, totalement différent de d'habitude.
— Tu dois me confier les clefs de ton bureau.
C'était la première étape, il était hors de question pour Minho que Jisung passe une énième nuit dans ce bureau devenu pièce de torture. Minho aurait aimé brûler cette pièce.
— Mais, où vais-je dormir ?
— Dans votre chambre.
Non, il ne pouvait pas. C'était bien trop compliqué d'y remettre un pas le temps de quelques minutes, il ne pouvait pas y dormir une nuit entière.
Une amie à lui venait une fois par semaine faire le ménage dans cette pièce afin qu'elle ne soit pas envahie par la poussière, mais cette douce odeur de punch restait toujours, les murs en étaient imprégnés et c'était trop dur d'y dormir tout en ayant se vide de l'autre côté du lit. Jisung n'avait plus cette présence à ses côtés, il ne pouvait plus passer sa fine main dans les cheveux de son amante, et la simple odeur de cette dernière le replongeait dans des crises de larmes bien trop douloureuses pour qu'il puisse y retourner.
— Je ne peux pas. Sa simple façon de parler montrait qu'il paniquait. Je refuse de retourner dans cette pièce, je suis désolé.
Minho comprenait automatiquement la raison, et ne voulant le forcer à rien, il n'avait pas insisté.
— Et tes chambres d'amis ? Il y en a plus d'une, pourquoi ne pas t y installer ?
— Je ne peux pas non plus... Je... Je n'arrive pas à dormir en sentant cette place vide à mes côtés.
— Je comprends mais je ne délibérément pas te laisser nuire à ta santé en te laissant t'endormir sur ce maudit bureau.
Ils ne savaient plus quoi faire. Minho voulait l'aider mais il n'y avait pas de solution à cette énigme, il ne savait pas encore comment changer les choses.
— Tu as le souvenir de t'endormir dans les bras de ta femme et je ne pourrais rien y changer... Mais je peux t'aider à construire un nouveau souvenir.
— Comment ?
— Dors avec moi ce soir.
C'était la seule alternative qu'il avait trouvé pour le moment, et après quelques minutes de bataille, Jisung avait accepté de s'endormir dans le même lit que son sauveur.
Ce fut ainsi qu'ils se retrouvèrent allongés dans le même lit, l'un face à l'autre, ne pouvant s'empêcher de se fixer dans un silence des plus pesant comme apaisant. Ils sentaient cette barrière entre eux se briser toujours un petit peu plus et bientôt, elle pourrait être totalement brisée. Jisung réfléchissait, devait il vraiment briser ce silence pour dire une idiotie ? N'allait-il pas gêner Minho dans ses propos ? Il n'en savait rien, mais la meilleure façon d'apprendre était de tester.
— Tes cheveux sentent bons, et ils ont l'air doux.
Le plus jeune ne serait en aucun cas attendu à cette remarque pourtant si plaisante, l'entendre sortir de la bouche de son patron, de son ami, lui avait procuré un agréablement sentiment, il ne savait comment réagir et quoi répondre, mais son regard parlait pour lui. Leur regard ne pouvaient se détacher depuis le moment où ils s'étaient croisés et étrangement, ils n'avaient aucune envie de s'en éloigner.
Minho avait discrètement passé sa main sous la couverture avant de prendre la main du brun dans la sienne. Il l'a remonta à la surface et l'approcha de sa tête.
— Qu'est-ce que tu attends pour les toucher ?
Des millions de frissons les traversaient, ils en tremblaient presque. Et lorsque la douce main de Jisung quitta celle de son ami pour caresser directement ses cheveux, ces sentiments s'intensifièrent automatiquement. Ils n'étaient plus que deux hommes faibles face à cette proximité qu'ils échangeaient en dehors du travail.
Puis Minho, bercé par les douces caresses de son aîné dans ses cheveux, s'endormit dans les bras de ce dernier qui n'osait plus bouger. Il n'avait pas tardé à suivre et pour la première fois en cinq ans Jisung avait passé une nuit complète et reposante.
Minho arrivait à changer les choses.
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