De ; Han Jisung
Bonsoir Minho,
Je risque de rentrer tard encore aujourd'hui, je suis désolé ce sera la deuxième fois que tu dors à la maison, si tu as une quelconque demande sur ton salaire ou autre, n'hésite pas !
Tu mérites bien plus que ce que je te donne.

À ; Han Jisung
Bonsoir Jisung !
Pas de problème, je pense être capable de tenir une nuit de plus dans cette belle chambre que vous m'avez prêté ahah !
Ma seule demande serait que vous ne vous tuiez pas au travail, il se fait déjà tard et vous devez penser à dormir parfois, patron ! :D

De ; Han Jisung.
Très bien, dans ce cas si vous ne dormez toujours pas, appelez-moi à minuit et je reviendrai. Mais s'il est minuit trente ce sera trop tard ! Bonne soirée :)

Souriant, Minho mit en veille son téléphone avant de revenir dans le salon, pots de glace en main.

— Votre père ne rentrera pas encore ce soir, on a le temps de revoir le plan.

— Ouais ! s'était exclamée Lina tout en sautant sur le canapé, excitée d'en savoir plus.

Minho posa les glaces sur la table basse et rattrapa la plus jeune au vol, cette dernière s'étant lancée trop proche du rebord du canapé.

— Pas toi, au dodo.

Il monta les escaliers marche par marche alors que la petite dans ses bras boudait, à la limite de pleurer.

— Dis, Gyugyu.

— Ne m'appelle plus jamais ainsi.

— On s'en fout, tu ne trouves pas que c'est mieux maintenant ?

L'adolescent décrocha son regard de son téléphone afin de fixer sa sœur un petit instant.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Bah, depuis que Minho est ici c'est mieux.

— Non, pas spécialement. Il soupira. Notre père ne daigne toujours pas à nous donner la moindre attention, il se tue au travail et lorsque Minho aura retrouvé son travail nous allons de nouveau nous retrouver seuls.

La plus vielle de quelques secondes lui donna un coup d'oreiller, ne voulant pas le laisser être pessimiste à ce point.

— Mais avec Minho j'ai l'impression d'avoir enfin quelqu'un qui s'occupe de nous.

— Tu es super méchante, Jisu. S'était plaint Beomgyu. Papa est très attaché à nous et comme l'a dit Minho, il fait tout ça pour nous.

— N'empêche que c'est de sa faute si on est seul maintenant !

L'adolescent lâcha complètement son téléphone avant de lancer un regard offusqué à sa sœur, choqué de ses propos.

— Je rêve, tu es encore là-dessus ?! Tu as quel âge pour penser ça, franchement.

— Je ne pense rien du tout, ce sont des faits avérés.

— Tu me dégoûtes Jisu, c'est de ta famille dont tu parles. S'était écrié le jeune homme pourtant calme normalement. Tu sais parfaitement que c'était un accident et que ça a changé nos vies à tous, papa y compris.

Cependant, Minho était figé dans les escaliers, ne pouvant détourner son regard des deux adolescents tout en écoutant leur discussion.

— Tu sais très bien qui était au volant !

— Et comme je viens de te le dire c'était un accident ! Il en souffre autant que nous et j'espère qu'il n'apprendra jamais ce que tu penses de lui, sale conne.

Dans un geste rapide, la main de l'adolescent avait rejoint la joue de sa sœur. Elle s'était aussitôt jetée sur lui afin de se défendre tandis que Minho semblait reprendre ses esprits.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici !

Il avait rejoint le salon en colère, séparant les deux enragés d'un geste rapide. C'était la première fois qu'il avait à être sévère avec eux et il avait bien peur d'en avoir compris la raison.

— Cette petite conne crache sur le dos de sa seule famille, voilà ce qu'il se passe !

D'un geste souple, l'adolescent s'était dégagé de l'emprise de Minho afin de remonter les marches jusqu'à sa chambre dans un esprit colérique. Le gardien se retrouvait seul avec la plus vielle qui retenait ses larmes, la joue encore rouge du coup qu'elle venait de prendre.

— J'ai entendu ce que tu as dit sur ton père.

— Er ça ne te regarde pas !

Elle s'était à son tour dégagée de l'emprise afin de rejoindre sa chambre tout en claquant la porte. Minho était certain d'avoir la paix pour la journée mais le week-end restait à venir et il ne savait comment il allait se dérouler.

Ses plans de réconciliation tombaient à l'eau.

Trop tourmenté pour faire quoique ce soit, il s'était contenté d'attendre minuit pour appeler son patron qui n'avait pas tardé à débarquer par la suite. Minho n'avait pu s'empêcher de repenser aux paroles de sa fille en croisant son regard et son cœur se serra, il était tellement attristé pour le brun, il découvrait petit à petit la face cachée de cette famille pourtant presque parfaite, et il comprenait désormais pourquoi le père de famille était dépassé par les événements.

— Ne travaillez pas ce soir, asseyez-vous avec moi et regardons un film.

Ces paroles semblaient plus comme un ordre qu'une suggestion, et après quelques minutes d'hésitation, Jisung accepta de se donner un petit moment de repos.

— On devait parler de-

— On parlera demain, ou alors après-demain. On parlera quand vous en aurez envie. Pour l'instant, profitez de votre temps libre et reposez-vous.

Jisung n'ajouta rien, bien trop surpris par les paroles de son employé qui au fur et à mesure semblait presque devenir un ami. Il se contenta d'obéir et très vite, le sommeil prit une totale possession de lui, laissant sa tête endormie retomber contre l'épaule du plus jeune qui ne pouvait s'empêcher de sourire tristement.

— Vous n'y êtes pour rien, monsieur Han. »