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Chapitre 19 : Réunion Top Secrète - Eurynome

Lorsqu'Eurynome se réveilla le lendemain de l'exécution de Baalberith, il aurait dû avoir l'esprit plus tranquille. Après tout, le Procès du Siècle s'était bien passé. Pas un seul accroc dans leurs plans impeccablement préparés. Le problème, c'était que le Juge de l'Enfer pressentait que cela ne resterait pas « le procès du siècle » pendant bien longtemps et qu'un autre largement pire le remplacerait dans peu de temps. Eurynome aurait parié là-dessus.

Cependant, il n'avait pas beaucoup de mérite. Il était aisé de le deviner quand on avait découvert un nouveau complot derrière un premier complot.

Et en plus, il allait falloir accueillir Jacob dès ce soir – il avait réussi à le laisser dans sa cellule pour encore quelques jours, mais là, ça faisait beaucoup. Ce n'était pas de sa faute s'il n'aimait pas les collocations ! Surtout pour le travail !

Encore, s'il avait eu le droit à Pan, ou mieux encore, Lucifer... Néanmoins, cette dernière avait toujours refusé. Pauvre Eurynome, vraiment... même si elle lui affirmait que c'était pour son bien. Toutefois, il n'avait jamais été bon dans ce domaine. Prendre soin de soi-même, quelle drôle d'idée ! Mieux valait tout enfouir bien profond et attendre le miracle – traduire : que cela disparaisse tout seul. Pan avait choisi d'exprimer (trop) ses problème et il fallait voir comment ça lui avait réussi ! Eurynome voyait ça comme une preuve qu'il avait pris la bonne décision et qu'il ressortirait gagnant de cette histoire. Cela restait encore à démontrer mais le Juge de l'Enfer avait des œillères quand ça l'arrangeait.

Il partit vers la cuisine pour se retrouver nez à nez avec la pile de vaisselles qu'il avait abandonnée là depuis un petit moment. Ce n'était pas qu'il lui manquait un lave-vaisselle : le problème se trouvait dans le fait qu'il était plein et qu'il n'avait toujours pas pris le temps de le vider. Eh bien voilà une utilité qui pouvait être trouvée à Jacob ! Bienvenu au nouvel homme de ménage d'Eurynome. Il n'avait pas à le payer, en plus. Parfait. Astaroth en serait probablement vert de jalousie. C'est bien pour ça qu'une fois sa tasse à café bue, le Juge de l'Enfer la plaça sans une once de remord sur la pile qui tangua dangereusement avant de se stabiliser.

Il ouvrit son dressing. Il avait beaucoup trop de vêtements pour deux raisons : il était une véritable fashion victim au fond et il avait horreur de se débarrasser de ses affaires. Il avait donc encore au moins un ravissant chiton noir du plus bel effet dans une boîte qui datait d'au moins deux milles ans. Aujourd'hui, un rendez-vous officieux était prévu sur son agenda avec Lucifer, Baal et Nergal : quelque chose de simple faisait donc l'affaire. Jeans foncé et petite chemise : voilà qui serait idéal.

En chemin, il se prépara mentalement à supporter de futures pénibles conversations avec la Générale des Armées. Cette dernière le contrait tout le temps juste par principe et, il trouvait ça parfois fatiguant. En plus ce n'était pas comme si Eurynome l'avait déjà manipulée ou lui avait planté un couteau dans le dos ! Pas du tout son style ! Il n'y avait vraiment aucune raison de douter de lui.

Lorsqu'il arriva devant le bureau de l'Impératrice, il put remarquer le magnifique panneau – une feuille A4 type papier machine qui indiquait la chose suivant au surligneur vert fluo : 'Réunion top secrète en cours – Ne pas interrompre – Monsieur Moustache monte la garde'. Eurynome leva les yeux au ciel : si le chat était là, que pouvait-il trouver à redire ? Ses allergies importaient peu, comme d'habitude... Il toqua et n'attendit pas de réponse pour entrer. On était numéro 2 de l'Enfer ou on ne l'était pas.

Il tomba comme il pouvait s'en douter sur Lucifer, Baal et Nergal qui s'étaient servies un petit café – du thé pour la cheffe des services secrets –, tandis que Monsieur Moustache s'appliquait à laisser le plus de poils possible sur la seule chaise libre. Le chat à peine malveillant lui lança de suite un regard qui voulait bien dire : 'les absents ont toujours tort', avant de sauter pour aller se percher sur les genoux de Lucifer. Cette dernière accueillit Eurynome avec un petit sourire.

« On attendait plus que toi, Eury ! Même si comme toujours, tu es pile poil à l'heure ! Un petit café ? Un thé ? Je dois avoir du jus de fruits qui traîne aussi.

- Non merci, j'en ai déjà pris un. Par contre, je ne serais pas contre ouvrir la fenêtre pour aérer un peu tout ça. »

Ses yeux commençaient déjà à le piquer. En réalité, le Juge de l'Enfer n'était pas allergique aux poils de chat : il était allergique à Monsieur Moustache. Mais ça, il ne l'aurait avoué pour rien au monde à quiconque : mieux valait donc étendre son problème à tous les félins. Monsieur Moustache devait avoir bien conscience de la nuance néanmoins, Eurynome était septique sur les raisons qui le poussaient à ne le dire à personne.

Baal marmonna quelque chose comme 'tu nous fais perdre notre temps' mais Nergal ouvrit la vitre derrière elle et Eurynome put de nouveau respirer correctement, surtout lorsqu'il s'assit sur le cadre de la fenêtre. Le vent était un peu frais mais il pouvait le supporter.

« Bon, puisque nous sommes tous réunis, on peut commencer ! annonça Lucifer tout en caressant Monsieur Moustache. Mettons les choses au clair ; il faut absolument trouver ce qu'il se trame et découvrir où se cachent tous ces rats de traîtres pour faire un ménage bien mérité. Vous savez tous que Satan est notre principal suspect comme grand manitou de cette histoire. Pas besoin de vous rappeler les tenants et les aboutissants. Mais comme je ne vais certainement pas faire tout le travail seule, vous allez avoir du boulot, mes agneaux. »

Eurynome se doutait bien que ça allait finir comme ça. Par chance, son emploi du temps était si bien organisé et ses subordonnés étaient si compétents qu'il pouvait s'en charger sans compromettre le fonctionnement de l'Enfer. Et ça, c'était le plus important.

Lucifer afficha une expression des plus satisfaites tout en annonçant :

« Je vais repartir dans le monde des Humains pour m'occuper des chasseurs de Démons pour continuer sur la piste que j'ai. Baal, tu vas te rendre à Las Vegas – t'as qu'à dire que tu veux suivre Lilith pour te faire pardonner –, et tu vas me dégoter les salopiots qui ont laissé passer la mort du Bergeret de manière si suspicieuse. Et vous deux, vous restez ici pour me gérer l'Enfer. Nergal, je veux que tu surveilles absolument tout. La vie privée ? Connais pas. Tu la mets au placard pour le moment. Tu as mon autorisation. Sois juste discrète à ce propos : il ne faudrait pas qu'on ait en plus à gérer un pseudo scandale. Et concentre-toi surtout sur Roanoke, au cas où. Quant à toi, mon petit Eury, tu me feras le plaisir de te dépêcher d'établir le contact avec Satan. Toutes les méthodes sont bonnes à prendre, ici aussi. »

Eurynome savait très bien qu'elle lui disait de pousser Pan jusqu'à ce qu'il fasse le sale boulot. Le Juge de l'Enfer se doutait qu'il devrait s'y résoudre à un moment donné. Et parfois, il n'arrivait pas à en avoir quelque chose à faire parce que c'était l'Empire qui était en jeu.

Baal, à l'inverse, ne paraissait pas convaincue. Eurynome en était surpris ; d'habitude, elle suivait toujours les instructions de Lucifer comme les paroles d'un Evangile un poil corrompu. Elle se décida finalement à expliquer ses sourcils plus froncés que d'habitude :

« Me faire pardonner ? Mais me faire pardonner de quoi, au juste ? demanda-t-elle d'un air toujours aussi perplexe. »

Eurynome ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel en cœur avec Lucifer et Nergal. La Générale des Armées était parfois très longue à la détente...

L'horloge indiquait '20:33' lorsqu'Eurynome entendit la sonnette de son appartement. Il savait qui il attendait – c'était pour ça qu'il s'était libéré un peu plus tôt que d'habitude –, mais ça ne voulait pas dire qu'il avait préparé une petite fête de bienvenue. Evidemment, devant l'ancien chasseur de Démons, il faisait son plus beau sourire hypocrite, mais derrière, ce n'était pas la même chose. Il y avait une raison s'il n'avait jamais pris d'animal de compagnie... pas même quand Lucifer l'avait tanné durant la mode des tarentules en Enfer – sombre époque.

Comme il s'y attendait, Eurynome tomba sur Jacob qui avait l'air particulièrement mal à l'aise avec sa toute petite valise. Il n'avait pas beaucoup d'affaires et il avait fallu lui en fournir – du bas de gamme que l'âme snob du Juge de l'Enfer ne pouvait s'empêcher de mépriser. Pourtant, il se força à produire un sourire aimable. Jacob parut être encore plus mal à l'aise. Eurynome roula des yeux intérieurement : pour un chasseur de Démons, il était vraiment fragile, un véritable petit oiseau tombé du nid. Ça, ou Jacob était simplement un ancien Humain à peine devenu un Démon qui venait de passer plusieurs jours à se faire menacer de mort, notamment par la merveilleuse Baal. Eurynome était persuadé que la première proposition était la bonne.

« Jacob, l'accueilli-t-il dans une langue de Shakespeare impeccable. Je t'en prie, entre.

- Merci, Seigneur Eurynome. »

L'ancien chasseur de Démons avait fait l'effort de parler en langue démonique mais c'était beaucoup trop tôt pour abandonner entière l'anglais. Mais il notait la tentative. Jacob le suivit jusqu'au salon.

« C'est joli, lança-t-il d'un ton poli.

- Ça tombe bien puisque tu vas dormir ici, sur ce lit de camp ! »

Jacob fronça les sourcils, Eurynome le remarqua sur le champ et attaqua d'office :

« Un problème ?

- Non, répondit Jacob en sursautant presque. C'est juste que... je ne pourrais pas prendre votre canapé ? »

Le Juge de l'Enfer le regarda avec une drôle de tête circonspecte avant de répliquer :

« Non. Bien sûr que non. »

Hors de question qu'il s'installe sur son magnifique canapé en cuir qui valait sans aucun doute plus que son existence. Jacob ne s'attendait pas à une telle rebuffade avec un petit arrière-goût de dédain et Eurynome prit le parti de ne pas aggraver son malaise. C'était déjà suffisamment pathétique comme ça.

« Tu serais mieux là-dessus vu que c'est fait pour, non ? »

Non, pas du tout, mais qu'est-ce que l'ancien chasseur de Démons pouvait y faire ? Pas grand-chose. Considérant le sujet clos, Eurynome continua la visite. Cuisine, toilettes, salle de bain, bibliothèque. Excepté sa chambre et son bureau, Jacob était libre de se balader partout, voire de fouiller dans les placards au besoin.

« Tiens, voici les clefs de l'appartement. Ne les perds pas. Tu n'as pas de couvre-feu mais n'oublie pas que tu as un emploi du temps à respecter à la lettre aussi bien l'Académie que ton job d'assistant de ma personne. On te l'a donné hier d'ailleurs ?

- Oui, j'ai eu le droit à une présentation complète. Ils m'ont tout donné. Vous voulez le voir ?

- Non, ne t'embête pas. »

Sous-entendu : 'Ne crois pas m'intéresser à ce point-là'.

« Sinon, tu te doutes bien que tu vas être surveillé non-stop alors toute action traitresse sera détectée sans mal – y compris essayer de contacter ta famille. Réfléchis-y à deux fois. »

Jacob hocha la tête. Satisfait, Eurynome continua son introduction :

« Je ne te demande pas de loyer si ce n'est de faire la vaisselle. C'est tout ce que je veux de toi.

- Pas les secrets de ma famille ?

- Mais, tu veux vraiment payer ta partie de la facture d'eau en me racontant les points faibles de ta sœur ? Moi, ça ne me dérange pas, même si j'en ai déjà bien eu assez – Lucifer était très satisfaite.

- Non, non.

- C'est bien ce que je pensais, approuva le Juge de l'Enfer. Ah, et tu peux mettre tes affaires et ta valise dans ce placard, aussi. Tu ne vas pas laisser traîner tout ça. »

Jacob ne paraissait pas trop perdu malgré l'avalanche d'informations. Mais ça se voyait bien qu'il était troublé par quelque chose. Eurynome tenta d'approfondir par principe.

« D'autres questions ?

- Euh... oui. Je dois prendre quelle ligne de métro pour aller à l'Académie Leonard ? »

Si ce n'était que ça...

« C'est la 666 direction Apocalypse, arrêt Cerbère. »

Le jeune Démon écarquilla les yeux et Eurynome ricana. Il n'avait pas pu s'empêcher de faire cette blague nulle, ne serait que pour découvrir à quel point l'autre pouvait être crédule.

« Je te fais marcher, voyons ! Tu empruntes la ligne 4 – la rouge –, direction Etoile du Matin, arrêt Académie Leonard. Tu en as pour quinze minutes je pense à l'heure de pointe donc, fais attention le matin. Au pire, regarde sur ton téléphone, il doit y avoir une appli pour t'aider. »

Contrairement à ce qu'il aurait pu penser, Jacob semblait toujours perplexe ce qui le rendait également dans cet état en retour. Depuis quand les Humains étaient si difficiles ? C'était peut-être parce que cela faisait longtemps que le Juge de l'Enfer n'avait pas véritablement interagit avec eux – sauf pour les condamner bien sûr.

« Quoi ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?

- C'est que... tout paraît si étrangement normal ? Je veux dire, un jour vous me menacez, puis j'assiste à une exécution et le lendemain mon inquiétude première c'est d'aller à une faculté démoniaque tout seul. Ça semble très... banal.

- Ah, je vois... déclara Eurynome. J'aurais pensé que ton problème serait plutôt un conflit moral. Mais bon. Pour en revenir à nos moutons, tu vas malheureusement vite te rendre compte que tes premiers jours ici ne sont pas la norme, parce que pour un Démon, c'est ça, l'Enfer. Une existence très chiante et répétitive. A l'image de vos jours sur Terre, donc... »


Publié le 06/12/2020.

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