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Chapitre 12 : #PrayForBéchet - Lucifer

Lucifer avait soigneusement rangé le chapelet dans une boîte à son appartement. Elle aurait pu le garder sur elle, mais elle ne l'avait pas fait. Bien sûr, l'objet ne la blessait pas, mais il était désagréable à porter. Peu importait à quel point Raphaël y avait accordé d'attention, cela ne changeait pas la nature démoniaque du Diable. Rien ne pouvait empêcher que la corruption fasse son œuvre. Et on avait bien des difficultés à la cacher.

Lucifer n'était pas retournée à la fac après avoir suivi Raphaël. Celui-ci lui avait montré les facultés de son petit cadeau dans le lieu saint avant de disparaître sans demander son reste. Le pauvre Ange ne devait pas avoir l'habitude de transgresser les règles de la sorte. Dans tous les cas, elle n'avait pas l'intention de rejoindre Thérèse avant le lendemain – et le soir suivant, elle partirait en Enfer pour le procès de Baalberith. Cependant, pour éviter un drame avec sa nouvelle meilleure amie, elle sortit son téléphone tout en cherchant quelque chose à manger dans son réfrigérateur. Ce dernier était désespérément vide puisque Lucifer oubliait systématiquement de le remplir – en tant qu'Impératrice de l'Enfer, elle n'avait pas l'habitude de faire ça.

De : Moi

A : Thérèse

Salut Thérèse, désolée de t'avoir laissée comme ça, mais c'était vraiment une urgence. On se verra demain. Bises. Bye.

Elle dut relire au moins trois fois pour être bien sûre de n'avoir fait aucune faute – Thérèse l'aurait sans doute remarquée et jugée plus que de raison. Elle n'attendait pas de réponse de la part de l'Humaine, après tout, elle s'en moquait de son avis. C'est pour cette raison que la première fois que la sonnerie du portable retentit, elle continua de chercher un paquet de pâtes dans le placard. En fait, ce ne fut qu'à la troisième tentative de la contacter que Lucifer se dit qu'elle ferait mieux de regarder : qui que ce soit, cette personne était insistante. Et c'est à ce moment-là qu'elle comprit que ce n'est pas son téléphone humain mais celui en liaison directe avec l'Enfer.

En effet, sur l'écran s'affichait 'Eurynome'.

Lucifer n'hésita pas une minute de plus et décrocha.

« Lulu, j'écoute. Que me vaut le plaisir, Eury ?

- Comment ça se fait que c'est aussi dur de te joindre ?

- Je suis en vacances, c'est bien normal. D'ailleurs pourquoi tu me déranges alors que je m'apprêtais à faire cuire des coquillettes comme les Humains ? »

Il y eut un moment de silence au bout du fil avant qu'Eurynome ne se décide à parler.

« Ecoute... On sait qu'il y a quelque chose qui se trame en Enfer. Et on sait aussi que tu n'es pas à Rouen pour des vacances.

- Et tu entends qui par 'on' ? demanda avec prudence Lucifer.

- Nergal, Baal et moi. C'est tout. On n'en a parlé à personne d'autres. Voilà... On a un chasseur de Démons en Enfer.

- Plaît-il ?

- Un certain Jacob de Bergeret. Le gars a tué un Ange, devant un des nôtres en plus, et l'information n'est même pas remontée. Ajouté à ça le fait que tu sois partie juste après la trahison de Baalberith dans la ville où les Bergeret habitent... Tu imagines bien qu'on se doute que tu sais quelque chose et que tu as décidé d'agir seule. »

Cette fois-ci, ce fut au tour de Lucifer de prendre son temps pour répondre. Aïe. Eurynome et compagnie avaient fleuré le souci. Mais l'Impératrice ne pouvait pas leur expliquer comment elle s'était retrouvée à filer les Bergeret de cette manière. Si elle leur avait révélé l'identité de son informateur, ils auraient fait un bon de trois mètres – en particulier le Juge de l'Enfer –, et ils auraient tout fait pour l'empêcher de continuer sur cette piste. Bien sûr, elle savait très bien que ce choix était risqué, mais parfois, il fallait tenter le coup. Surtout dans une situation comme celle-ci où le sort de son Empire était en jeu.

« J'arrive. Je reviens en Enfer dès aujourd'hui.

- J'appelle Bel' pour qu'elle s'occupe dès maintenant de ton transfert, si tu veux ?

- Je veux bien, merci. Tu es un amour.

- Toujours pour toi, Lulu. »

Après un bref salut, Lucifer coupa la communication. La relation entre elle et Eurynome avait toujours été compliquée. Compliquée parce que même s'il s'en défendait depuis plusieurs millénaires, le Juge de l'Enfer prétendait l'aimer désespérément. Et ce n'était pas le cas de Lucifer. Cette dernière n'était pas en incapacité d'éprouver ce genre de sentiments. Le problème se trouvait ailleurs, mais Lucifer n'avait pas le temps de le régler. En plus, elle en était bien incapable. Pour autant, elle continuait de jouer le jeu et entretenait une relation avec lui depuis la Chute. Baal lui avait dit de nombreuses fois qu'il s'agissait là d'une mauvaise idée, mais Lucifer prenait toujours les conseils de la Générale avec beaucoup de pincettes quand cela concernait les affaires sentimentales. Son couple chaotique avec Lilith n'était, en effet, pas un modèle de réussite.

Laissant ces pensées de côté, Lucifer envoya un rapide texto à Thérèse pour lui dire que finalement, elle ne serait pas là demain – elle ne voulait pas ruiner sa couverture –, et elle quitta son appartement sans emporter aucune affaire, si ce n'est le chapelet de Raphaël. Elle savait bien que Belphégor lui jetterait un coup d'œil dubitatif en le voyant mais ne dirait rien. Elle avait l'habitude de ses excentricités.

Contrairement à ce que laissaient penser les incroyables facultés des Démons, la téléportation ne faisait pas partie de leur spécialité, notamment parce que c'était très fatigant. Cela l'était à tel point que Lucifer elle-même choisissait d'utiliser les portails de Léonard plutôt que de se déplacer par ses propres moyens. Pendant un instant, elle pensa d'ailleurs à en faire ouvrir un entre Rouen et Paris, mais elle se ravisa finalement. Pour une fois, elle ferait une exception.

Ainsi, lorsque la porte de l'ascenseur s'ouvrit, elle entra à l'intérieur. Pourtant lorsque les portes de l'appareil s'écartèrent de nouveau au rez-de-chaussée, il n'y avait plus personne. La raison était simple : le Diable se trouvait maintenant à un peu plus de cent kilomètres de là, dans une petite ruelle à Paris. Elle dut prendre son souffle pendant quelques secondes. C'était pénible et elle ne referait pas ça tous les jours. La première fois, elle avait d'ailleurs pris le train pour éviter ces désagréments.

Lucifer fit quelques pas et sortit son téléphone pour suivre le GPS intégré dedans. Elle avait pris une rue au hasard et avait eu de la chance que celle-ci soit déserte. De toute façon, il n'y avait aucune raison pour qu'un malencontreux accident ne se produise pas si ça avait été le cas. Alors qu'elle marchait, elle réfléchissait à la situation qu'elle allait trouver en Enfer. Thérèse avait dit à Lucifer qu'Edward avait changé pour le pire après la mort de son jumeau. Cela voulait donc dire qu'il y avait de grandes chances pour que Jacob soit ce fameux frère. Il faudrait creuser de ce côté, surtout que son informateur s'était bien gardé de lui en parler. Alors que c'était sûr qu'il était au courant. Lucifer souffla : elle avait su dans quoi elle s'embarquait quand elle avait accepté de l'écouter, donc il était trop tard pour se plaindre.

Elle se retrouva bientôt devant un hôtel particulier, situé dans le 16ème arrondissement. L'ambassade se trouvait à proximité de beaucoup d'autres – même si celle-ci demeurait secrète. C'était par ici que transitaient tous les Démons qui venaient en France. Il y en avait une de ce type dans chacun des pays du globe : la corruption avait de l'avenir partout. Le bâtiment était joli et bien entretenu. On pouvait même trouver un petit jardin devant avec des buissons sculptés en forme de gargouille – Belphégor avait de drôle de goûts.

La lourde porte s'ouvrit sans effort lorsque Lucifer posa sa main dessus : elle reconnaissait la nature du Diable. Un Humain n'aurait pas pu les franchir. Mais en fait, il n'aurait même pas eu l'idée de le faire grâce à des Sortilèges faits pour repousser les insectes de toute sorte. De la simple fourmi à des espèces plus imposantes.

Lucifer ignora le mobilier luxueux qu'elle trouvait vieux-jeu malgré le petit côté gothique qu'avait dû ajouter Belphégor et se dirigea directement vers l'accueil. De nombreuses personnes attendaient sur des canapés et des fauteuils rembourrés. Certains avaient une valise avec eux : sans doute étaient-ils là pour le prochain portail. L'arrivée de l'Impératrice retarderait leur programme, toutefois, ce n'était pas comme si elle en avait quelque chose à faire.

Le Démon a l'accueil n'avait pas les cheveux d'un joli vert. Non, il s'agissait plutôt d'un vert qui devait résulter d'un trop grand nombre de shampoings sans aucun soin. Quel mauvais accueil. Lucifer aurait au moins voulu un ancien mannequin. Ce n'était quand même pas la mer à boire, si ? Il releva la tête, une expression irritée sur le visage, comme si la simple présence de l'Impératrice l'embêtait. C'était probablement le cas. Toutefois, c'est à cette occasion qu'elle remarqua quelque chose de décisif.

« Oh... s'extasia-t-elle avec un sourire radieux en regardant le badge de Démon. Mais vous êtes Béchet ! Quel heureux hasard ! Je n'en demandais pas tant ! Voyons voir si tu es aussi compétent en vrai qu'au téléphone...

- Pardon, mais, je vous connais ? rétorqua Béchet avec un reniflement de dédain.

- Oui, et sans doute plus que tu n'en aurais envie.

- Hein ? »

Et avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit d'autre, Lucifer attrapa un des stylos rangés dans le pot sur le comptoir et le poignarda le plus calmement du monde au niveau de la jugulaire. Il toucha sa blessure dans un moment d'incompréhension avant de s'écrouler au sol. Ignorant les réactions de panique de la part des Démons insignifiants dans la pièce – parce que c'était quand même des chochottes depuis quelques générations –, Lucifer s'agenouilla à côté du futur cadavre qui s'étouffait avec son propre sang :

« Tu sais, la personne que tu as eu au téléphone il y a un petit moment et qui prétendait être Lucifer... c'était moi. Et je ne fais pas que prétendre être Lucifer, l'Impératrice de l'Enfer, etcetera, etcetera. Je suis Lucifer, l'Impératrice de l'Enfer, etcetera, etcetera. »

Parce qu'il n'y avait pas de raison que l'affront subi par Lucifer reste impayé. En plus, maintenant, elle n'avait pas besoin de demander Belphégor. Elle allait venir d'elle-même pour s'occuper de la situation. D'ailleurs, Lucifer la voyait déjà arriver entourée de deux agents de la sécurité.

Lorsqu'elle était encore un Ange, Belphégor faisait partie de la classe des Chérubins. Elle avait donc une apparence très enfantine. On ne pouvait pas lui donner plus de treize ans. Elle avait aussi pris l'habitude porter des vêtements lolita, ce qui n'arrangeait rien à l'affaire. Aujourd'hui, Belphégor avait coiffé sa longue chevelure noire en deux couettes hautes et deux mèches encadraient des yeux violets saisissants. C'était Eurynome qui lui avait offert cette robe à Noël dernier : elle était bordeaux avec de multiples broderies ainsi que des jupons pour améliorer le bouffant. Ce modèle ne faisait pas partie des préférés de Lucifer, mais bon...

Une fois que Belphégor l'eut repérée, elle ne put s'empêcher d'afficher un regard sévère.

« Votre Altesse Impériale... Était-ce vraiment nécessaire ? demanda-t-elle avec une grimace de dégoût en guise de salutation – un véritable manquement au protocole.

- Bien sûr. C'était très amusant en plus. Par contre, je te conseille vivement de faire venir quelqu'un pour nettoyer au plus vite. Histoire que le parquet n'absorbe pas trop le sang... Ce serait moche s'il y avait une tâche à vie, tu ne crois pas ? »

Belphégor soupira. Lucifer trouvait toujours cela amusant de la voir se comporter comme une mère avec tous les Démons, même ceux du Grand Conseil. Ces derniers avaient l'habitude de plaisanter sur le fait qu'elle était probablement la plus sage d'entre eux et qu'il fallait bien ça pour contrebalancer la folie de Léonard.

« Suivez-moi, déclara Belphégor. Je vais vous amener au portail. Eurynome m'a appelé il y a à peine quinze minutes par contre, et il faudra en attendre au moins encore cinq pour pouvoir traverser.

- Merci pour ton efficacité habituelle, Bel'. Même Baal ne pourrait pas y trouver quelque chose à redire.

- Vos vacances vous plaisent, Votre Altesse Impériale ?

- Oui, beaucoup. Mais, il faut que je rentre pour m'occuper du procès de Baalberith et tout ce bazar ennuyeux. Tu viens d'ailleurs ? ça fait plusieurs mois que tu n'es pas rentrée au bercail. Léonard sera là. Même Astaroth a fait le déplacement, pour tout te dire.

- Oui, mais je comptais prendre le même portail que vous. Celui qui était prévu pour demain. Vous avez une urgence ? »

Lucifer plissa les yeux face à cette réaction. Elle voyait très bien où l'autre voulait en venir et ça ne lui plaisait pas plus que ça.

« Tu ne serais pas en train de remettre en question mes ordres, Bel' ?

- Aucunement. Je suis loyale à Votre Altesse Impériale. »

Elle s'interrompit pendant une seconde avant de poursuivre :

« Mais, si vous avez besoin de mon aide, vous savez que je suis là pour vous.

- Je sais, Bel'. Je sais... Toutefois, je crains que dans ce cas-ci, ce ne soit une affaire de famille. »


Publié le 17/08/2020.

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