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    Après que mon âme se soit évaporée, que vais-je devenir à part un vulnérable souvenir? Et mon sort, à quoi se résume-t-il? Des principes que ma raison refuse de croire depuis toujours s'étaient manifestés, me brouillant les idées. Y'avait-il une vie après la mort? Y'avait-il vraiment une sorte de puissance spirituelle qui maintenait le contrôle de nos vies? J'ai souvent entendu parler de longs tunnels, de guides angéliques et d'un chemin menant à deux destinations définitives: Le paradis et l'enfer, et étant donné mon manque d'intérêt à toutes croyances religieuses, mes renseignements à propos de ce deux concepts sont modestes. Laquelle entre ces deux destinations m'est destinée si l'on venait à supposer que ces deux notions complètement opposées soient réelles? Est ce qu'une âme éteinte et bouleversée a sa place dans l'Eden? Et pour quel acte serais-je récompensé à part celui de franchir le seuil de la mort plus tôt que prévu, et donc trouver une échappatoire à la misère? L'enfer? Ce terme m'est beaucoup plus familier que le premier et je n'ai aucune envie de quitter celui que j'ai connu sur terre pour rejoindre un deuxième, qui me semble être éternel. Je comprends alors que je me livre à une mort volontaire mais inconnue.

J'essaye de chasser ces songes de mon esprit et lâche un gros soupir avant d'exécuter mon plan, mon sauvetage. Je m'empare d'un sac en tissu et vide son contenu sur mon lit. Des pilules, des boites de somnifères, des comprimés, et un tas de médicaments capables de m'emmener là-haut en quelques minutes étaient dispersés devant moi. Faire une intoxication médicamenteuse n'est sûrement pas l'un des moyens les plus efficaces pour se détacher rapidement de son corps, mais c'était l'option la moins douloureuse. Je tenais à m'en aller facilement. Un cadavre blessé psychologiquement et moralement oui, mais avec un physique intact. Mon âme a été suffisamment blessée pour que mon corps subisse le même sort.

   Je commence par ouvrir une boîte de Prozac. Une fois les comprimés verts et blancs regroupés au creux de la paume de ma main, mon rythme cardiaque s'accélère et d'horribles frissons parcourent la totalité de mon corps.
Les palpitations de mon corps pétrifié s'accentuent et un bruit perçant accompagne cette montée brusque de pression. Pendant un moment, j'ai cru que ce son est dû aux battements de mon faible organe, mais la vue d'une ombre derrière la porte du balcon me glace le sang. J'en conclus que mes manifestations paranormales sont de retour. Récemment, mon imagination me joue de sacrés tours et je me sens constamment surveillée. Curieuse, à chaque fois que cette sensation me submergeait, je me retournais et finissais par ne rien trouver. Aujourd'hui, c'est différent. Le facteur suscitant cette étrange intuition m'était visible. Étrange.

Une image poignante vient me brouiller la vision, celle de ma mère. Elle est là, debout devant moi et elle me sourit. Des larmes surgissent de mes yeux, et je me mets à sourire telle une idiote. Je sais qu'elle n'est pas réelle, que ce n'est qu'une illusion mais je continue de sourire. Son doux regard fixe le mien, et même si je suis persuadée qu'il ne s'agit que d'une hallucination, ce dernier me procure du réconfort.

Des souvenirs douloureux remontent à la surface, des souvenirs qui ont longtemps hanté mes pensées, des souvenirs pesants ancrés dans ma mémoire à jamais. Comme des cicatrices, on essaye de les dissimuler, de les cacher et parfois même d'en oublier la présence, mais ils sont là. Ils sont un rappel constant que nous avons mené une bataille, et que nous avons lutté contre les démons les plus redoutables: nous-même. Ainsi, nos souvenirs sont des marques éternelles de notre passé, des traces indélébiles d'une tragédie, et on a beau vouloir les chasser, ils reviennent. Toujours.

   Une nouvelle poussée de larmes me saisit et je rajoute la quantité d'anti-dépresseurs sur la paume de ma main. Une sueur froide coule entre mes paupières et mes cils, me brûlant la vue. Elle se mêle ensuite aux perles salées qui débordent de mes yeux.

Un deuxième bruit.

Cette fois, plus d'ombre, plus d'hallucinations optiques, mais une silhouette masculine se tenant debout dans mon balcon. Je suis peut-être sur le point de commettre un acte de folie, mais je ne suis pas folle. Je lâche tout ce que j'ai entre les mains et me précipite vers l'inconnu. Je n'attends la visite de personne, et encore moins celle d'un Roméo à travers mon balcon. À la fois accablée et curieuse, je tire sur le tissu de laine blanc qui sert de rideau et tombe nez à nez avec un homme, comme je m'y attendais. J'hésite un moment avant d'ouvrir la porte.

Comment expliquer au beau Roméo que sa Juliette n'est qu'une suicidaire au corps fragile et au coeur lourd, mais surtout...Comment lui donner une bonne leçon et lui faire regretter la distance parcourue jusqu'à atterrir chez moi? Je plonge mes yeux dans les siens comme si la réponse de mes questions se trouvaient à l'intérieur de ses prunelles.

—  J'appelle la police, l'avertis-je tout en fixant ses yeux.

— C'est clair qu'en découvrant les scènes d'une tentative d'autolyse, c'est moi qu'ils voudront arrêter, répond-il d'un ton amusé en soutenant mon regard.

    Ses yeux verts pétillants offrent un contraste captivant avec la couleur brune de ses cheveux bouclés. Une barbe de trois jours est soigneusement sculpté sur son visage, lui donnant un air viril et décontracté, ainsi que sa tenue qui se résume à un blouson en cuir aux manches retroussées en dessus d'une chemise blanche glissée dans son jean délavé.

— Que faites-vous chez moi? demandé-je.

    L'inconnu se mets à scruter la pièce de ses yeux, s'attardant pendant un moment sur mon lit, et après avoir analysé son contenu, il se précipite vers ce dernier.

— Je suis l'ange gardien assigné à votre protection. Je suis le messager, le protecteur et la lumière qui vous guidera vers la satisfaction intérieure.

— Sérieusement?

    Suite à mon incompréhension, mon interlocuteur émets un rire léger et bref. Les commissures de ses lèvres s'étirent pendant un instant, révélant une dentition parfaite.

— Tu ne te souviens donc pas de ton premier rôle au théâtre? Qu'est-il arrivé à cet ange au sourire innocent et radieux qui incarnait l'espoir et la pureté de l'âme?

    Et une fois de plus, je me perds dans mes souvenirs, ces derniers remontent à un temps joyeux, un temps où mon seul souci était de combattre le trac une fois sur scène, un temps où mon sourire ne dépendait que des acclamations de la foule, de leur soutien, de leur amour. Je vivais pour ces moments, je vivais pour les regards émerveillés des spectateurs en découvrant les costumes féeriques et pour l'harmonie de leurs rires. Et sans m'en rendre compte, j'avais bâti une petite famille que je m'étais promis de ne jamais décevoir. Une promesse que je n'ai pas pu tenir.

— Comment.. comment.. tu... bégayé-je.

— Tu te souviens de cette petite fille rousse déguisée en chenille sur une chaise roulante qui voulait ton autographe?

— Violette.. dis-je dans un murmur.

— C'est elle qui m'a demandé de venir te voir, je suppose que je vais devoir lui dire que l'ange qu'elle a longtemps admiré a perdu ses ailes et sa raison.

    Rongée par la culpabilité et la honte, je n'arrive pas à lever mes yeux vers lui. Violette était une jeune fille adorable qui ne ratait aucune de mes pièces au club de théâtre. La dernière fois qu'on s'était vu, elle m'avait récité un long poème qui témoignait son admiration à mon égard. Je me rappelle avoir fondu en larmes avant de lui signer son joli carnet.

— C'est triste, ajoute-t-il, si j'avais su que le modèle de ma soeur était une déprimée, je n'aurais pas fait l'effort de venir jusqu'ici. 

— Pourquoi ne pas avoir sonné à la porte? demandé-je d'une voix faible et décomposée.

— Je reconnais les signes d'un suicidaire Chantal, et en voyant ton regard vide et perdu ce matin au théâtre, j'ai tout compris.

    Un peu plus tôt dans la journée, je m'étais rendue au théâtre afin de récupérer mes affaires. J'avais répondu aux quelques personnes que j'avais croisé et qui s'inquiétaient à mon sujet que j'avais prévu de voyager. D'un côté, ce n'est pas complètement faux. J'allais vraiment voyager, m'enfuir, m'évader. Un voyage sans retour.

— Pourquoi Chantal? Pourquoi?

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