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Chapitre 9

Gadie

  10 heures ! Non mais il était sérieux ?! Un rendez-vous à 10 heures ?! Mes pieds trainaient sur le sol. Je marchais sur le trottoir ensoleillé, tel un légume. Super-Gadie au top du top de sa forme végétale ! Génial... Mon sac me tombait de l'épaule. Je poussai un grognement. J'étais épuisée... En plus il faisait super chaud ! Me faire endurer ce calvaire, à moi ! Pour une pièce que je n'aimais même pas ! Tsss... J'étais décidément bien trop sympa... !

Tommy avait eu la superbe idée de nous faire venir plus tôt aujourd'hui pour répéter. Ce n'est pas inhabituel je l'avoue. Ce garçon était tellement stressé qu'il était assez fréquent que nous commencions les répétitions une heure ou deux avant celle prévue. Mais bon sang, jamais aussi tôt ! Cela tournait habituellement aux alentours de midi-une heure... ! Pas 10 heures ! Cet homme voulait ma mort.

Des cernes énormes se dessinaient sous mes yeux. J'avais le teint blafard et une tête de zombie... Chaque pas me demandait un effort inouï. Je poussai un lourd soupir. Wow, je sens que je vais être vachement utile... ! Mais que personne ne s'y méprenne, ma superbe tronche de poisson avarié n'était pas dû à une nuit irresponsable de grosse fêtarde, loin de là ! Figurez-vous que je bossais ! Et oui ! Cela faisait presque deux ans que je travaillais comme serveuse dans un petit bar non loin de mon quartier. Je laisse imaginer l'ambiance... Mais je m'y étais rapidement faite, une question d'habitude sans doute...

Je finissais très souvent assez tard, aux alentours de 2 heure ou 3 heure. Autant le dire tout de suite, mes nuits étaient assez courtes. Ben préférait que ce soit moi qui finisse le service. Je l'aidais à ranger et à nettoyer. Ce n'était pas mon activité préférée mais cela payait bien... et puis le patron offrait toujours un petit coup à boire à la fin donc bon... je n'allais pas me plaindre non plus !...

Ce travail me faisait un peu peur au début. Je ne connaissais que très peu le boss et avait quelques doutes quant à l'état les clients qui pouvaient fréquenter son établissement, le quartier n'étant pas tellement recommandable... En outre mon statut de jeune fille, hyper charmante je tiens à préciser, me mettait d'office dans une situation plutôt délicate. Mais j'avais besoin d'argent. Je venais de lâcher Stud et ce dernier m'en voulait à mort.

Finalement j'avais plutôt pris le coup main assez rapidement. C'était limite si je commençais à apprécier ce job, c'est dire ! Mes cheveux courts et mon style de fille de rue m'ont permis d'éviter tout danger potentiel... Et puis si cela tournait mal, je pouvais toujours en venir aux poings ! J'étais une fille certainement très charmante mais pour autant je vous conseille de ne pas essayer d'en abuser !

Ben s'était rapidement montré très sympathique et protecteur. C'était un vieux commerçant qui avait eu le temps de comprendre comment fonctionnait ce fichu quartier, et de s'en imprégner. Ses activités n'étaient pas toujours très légales je l'avoue, mais c'était un homme sûr et loyal. Qui, en outre, savait préparer le meilleur mojito du monde ! Quand je vous disais que cela valait le coup !

Mais voilà, résultat des courses, j'étais crevée ! Tommy m'avait envoyé un message ce matin, alors que je rentrais chez moi. Je n'ai jamais eu autant envie de l'étrangler. Après tout, rien ne me forçait vraiment de venir... Pourtant j'étais là. Je trainais ma triste carcasse sur le goudron miteux. Tsss... Mon amour pour le théâtre me tuera !

J'arrivai devant la porte de l'établissement. La porte était fermée. 10h15. Si Tom se permettait le moindre commentaire, je l'étripais ! Dans un effort qui me parut surhumain, je poussai la lourde porte de bois. Purée... ! Mais elle avait toujours été aussi lourde ?!! Je fini par entrer, et traversai le corridor menant à l'entrée. Le bureau de la secrétaire était vide. Tu m'étonne ! Il y en avait au moins une qui avait la chance inespérée et tant convoitée de dormir !

- Gadie ! Ah ben c'est pas trop tôt ! J'avais dit 10 heures... Enfin bon, ce n'est pas grave, de toute façon, personne n'est près...

Je me retournai brusquement. Mes yeux lançaient des éclairs. Je fusillai Tommy du regard. Un mot, encore un mot et je te fais bouffer tes dents ! Il m'observa un instant, surpris, puis se mit à rire.

- Wow... t'as une tête de zombie...

Arrgh ! Il avait osé !

- La faute à qui ! Non mais t'as pensé à quoi en me faisant venir aussi tôt crétin ?! Tu sais très bien que je fini tard ! Qu'est-ce que tu cherches imbécile ?! A me tuer d'épuisement ?!!

Il éclata de rire. Ok... il venait de signer son arrêt de mort.

- Excuse-moi Gad, ça m'était complétement sortie de la tête que tu étais une créature de la nuit...

Une créature de la nuit ?!! Non mais il se fiche de moi ?!

- Tu veux un café ? continua-t-il.

Un café ? Mais ce n'est pas un café que je veux moi, c'est un lit ! Un énorme lit douillet ! En forme de cœur ! JE-VEUX-DORMIR !!!!

- Enfin tu fais comme tu veux, j'ai apporté un thermo et des gobelets dans les coulisses, dit-il en se dirigeant vers la salle de spectacle.

Je le fixai. Un thermo ? Alors il me forçait à me lever aux aurores et je n'avais même pas le droit à un capuccino ?! Croyait-il vraiment pouvoir m'amadouer au café bon marché ?! Non mais je vais te me le...

- Bon tu viens où t'as décidé de cuver ici ? Avoir fait tout ce dur et éprouvant trajet pour finalement abandonner devant la ligne d'arrivée... c'est quand même vachement triste.

Il s'était retourné vers moi, les mains sur les hanches. C'était vrai que j'avais l'air d'un zombie. La bouche à demi ouverte, les bras ballant. Tsss... Je lui emboitai le pas en marmonnant.

- Je ne cuve pas, j'essaye de récupérer le peu d'énergie et de sommeil dont tu m'as vilement privé !

- Toujours les grands mots...

Nous entrâmes tous les deux dans la salle de spectacle. Tout était sombre et sentait le renfermé, comme d'habitude. Sur la scène, je pouvais distinguer des silhouettes. Ils installaient déjà les décors. Wow, rien que de les voir s'agiter comme cela me donnait des vertiges. Je n'allais pas tenir encore très longtemps... Je vacillai. Tommy me retint par le bras.

- Bon Gadie, comme t'as pas l'air hyper fraiche, va t'habiller, on installera la scène sans toi... Rassure moi, c'est dans tes cordes ça au moins ou t'as besoin qu'on t'assiste ?

- Ah-ah-ah... T'es vraiment trop drôle toi... Va te faire ok.

Il eut un sourire narquois et me lâcha le bras. Je basculai vers l'avant. Mes mains se rattrapèrent in-extremis au dossier du siège qui se trouvait juste à côté de moi. Je vis Tommy pouffer légèrement. Je le déteste.

- Bon aller, je te laisse à tes pirouette Frankenstein, on se voit dans dix minutes.

Il s'éloigna. Quelques secondes de plus et je faisais un meurtre ! Ou du moins, une tentative de meurtre vu mon état. Je grimpai les marches menant à la scène et disparu dans les coulisses. Je saisi le sac qui contenait mon costume et me dirigeai vers les loges. Avant de m'enfermer dans une d'entre elles, j'entendis Tommy pester.

- Bon sang, elle fout quoi Laura ?!!

Cela me fit sourire. Bien fait !



Je fixai désespérément mon reflet dans le miroir. C'est officiel, je détestais ce costume. Dès qu'on aura fini la pièce, je le brûle. Ensuite je ferai bouffer les cendres à Tom ! Non mieux ! Je les mettrai dans son shampoing ! Comme cela, il empestera son horrible et insupportable personnage ! Mouhahaha, j'étais un être décidément terriblement diabolique !

Après avoir une fois encore maudit mon physique ignoble de Bad boy raté, je sorti de la cabine. Sur scène, la quasi-totalité des décors avaient été installés. Super, comme cela je n'aurais strictement rien à faire. De toute façon, je ne pouvais actuellement rien faire de bien utile...

Je balayai la salle du regard. Dans les gradins, Tommy s'excitait au téléphone. Apparemment quelque chose n'allait pas. Enfin, relativisons et replaçons-nous à l'échelle de Tom. Pour lui, rien ne va jamais. Donc tout allait bien ! Je souris et croisai me bras sur mon torse tout en m'appuyant contre le mur noir. N'empêche, je plaignais son interlocuteur.

La scène était divisée en quatre. Chaque partie représentait un « monde » ou un « univers » différent. Tommy avait voulu représenter les différentes cultures et mode de vie qui pouvaient se mélanger dans une seule et même société. Il avait voulu dépeindre leurs rapports bien souvent houleux et mettre en avant les inégalités et les injustices qui pouvaient frapper certaines classes sociales. Oui, notre petit Tom-Tom était un philosophe et metteur en scène engagé ! Et je tiens à préciser que je n'étais responsable de rien ! Sa pièce n'était pas tout à fait mauvaise... mais je la trouvais bourrée de clichés ! Il n'y avait pas assez de nuances et de profondeur dans les personnages. Et puis bon... pour le titre on repassera...

Tommy avait raccroché son téléphone. Je l'entendais pester. Je le regardais, un sourire amusé flottant sur mes lèvres. Le voir s'agacer était décidément un éternel plaisir pour les yeux. Au bout de quelques instants, il dévala les gradins et grimpa sur la scène. Ces joues étaient rouges et ses traits tirés. Il avait l'air stressé, énervé, mais surtout songeur. Comme toujours. En le voyant enfin sur scène, les autres se rassemblèrent autour de lui.

- Bon, maugréa-t-il, Laura est malade, elle ne viendra pas...

Je les entendis pousser des soupirs et des plaintes. J'haussai un sourcil. J'aimais beaucoup Laura, ne vous méprenez pas, mais pourquoi tout d'un coup ce soudain élan de compassion ? Elle avait quelque chose de grave ?

- Merde... murmura Basile à côté de moi, on va faire comment alors ?

Je relevai la tête vers Tommy et lui adressai un regard interrogateur.

- Laura devait amener le maquillage, une partie du décor manquant et la bande sonore... Bon, le maquillage et les décors on peut s'en passer mais la bande sonore... Ben ça fait chier, elle est centrale dans la pièce !

J'écarquillai les yeux. Mais pourquoi je n'étais pas au courant de cela moi ?! Enfin, je savais pour la bande sonore, mais pour le reste... et Laura... Je levai les yeux au ciel. Calmez-vous mes amis, cette musique made in Tom and Co est une véritable torture pour les oreilles. Ce ne sont pas des soupirs de tristesse que vous devez pousser, mais des cris de joie ! Aller, tous avec moi : Youpiiiii !

- Je me suis dit que quelqu'un pouvait aller la chercher...

Pourquoi j'avais l'impression qu'il me regardait quand il dit cela ? Il ne pensait tout de même pas que...

- Gadie... ?

Raah... J'en étais sûre ! Il était parfaitement conscient que j'avais dû faire la limace pas très fraiche avec une grosse panne de bave pour venir jusqu'ici, et il me demandait encore de parcourir des kilomètres ?! Je savais qu'il voulait me tuer !

- Tu ne voudrais pas y aller ? Ça rendrait service à tout le monde...

- T'es sérieux ? Mais je suis crevée ! Pourquoi tu me demande ça à moi ? On est 15 en tout ! Fais un choix plus intelligent !

- Mais c'est intelligent comme choix ! Tu es une des rares à savoir où elle habite ! Tu auras vite fait d'y aller et de revenir...

- Toi aussi tu sais où elle habite...

- Je suis le metteur en scène Gad...

- Pour l'utilité que tu es...

Il afficha une tête exaspéré face à ma remarqué. Ok, je l'ai vexé... Ce n'était pas très gentil... Mais je ne bougerais pas d'ici !

- Tu peux aussi expliquer à quelqu'un où elle habite...

- Gad...

Je me décollai du mur et poussai un soupir.

- Mais je suis crevée ! Épargne-moi ! S'il te plait !

- En plus toi, tu as beaucoup besoin de la musique pour jouer ton rôle...

- Tommyyy.... S'il te plait...

- Et tu connais déjà super bien ton texte et ton jeu... donc tu n'as presque pas besoin de répéter...

- Tu sais que je te déteste ?

Il eut un sourire. Autour de moi, tous les autres m'encourageaient. Je leur jetai un regard agacé. Prétentieux ! Cela les arrangeait bien tiens ! Je n'en revenais pas. La plus faible ici c'était moi ! Un peu de pitié mince ! Raah... Je baissai la tête.

- Je vais me changer alors...

- Non ! s'exclama Tommy, il y a un bus qui passe dans moins de cinq minutes à l'arrêt qui se trouve au coin de la rue. Si tu te dépêche tu pourras peut-être l'avoir !

Attends... J'avais bien entendu ?! Alors de un il me force à vivre mon calvaire une deuxième fois, et de deux il veut que je me trimballe dehors habillée comme un plouc ?! Même pas en rêve !

- T'as cru que j'allais me balader comme ça ?! Mais t'es malade mon pauvre !

Il passa une main sur son visage en soupirant.

- C'est soit ça, soit tu y vas à pied...

- Et tu me menace en plus ?

- 4 min...

Je croisai les bras sur ma poitrine, un sourire moyennement rassuré sur le visage. Tommy jetait tour à tour des regards à sa montre puis à moi, parfaitement calme.

- 3 min...

Mon sourire commençait à s'effacer. Il blaguait. Dites-moi qu'il blaguait. Je sentais les regards amusés de mes camarades sur moi.

- 2 min...

Mon cœur manqua un battement.

- Et merde !

Je dévalai les marches.

- Aller, cours Forest, cours ! s'écria Tommy et s'esclaffant.



Haletante, je me jetai lourdement sur un siège libre. Arfh ! Je l'avais fait. Mes poumons étaient officiellement morts, mes jambes se mettaient en grève, mais je l'avais fait ! Je l'avais eu ce foutu bus ! Ah ah ! Qu'est-ce que tu dis de cela Gadie le légume hein ?!

Le chauffeur avait eu des yeux ronds en m'apercevant. J'étais grimpée complètement essoufflée et lui avait tendu un vieux ticket corné et déchiré. Ayant un instant d'hésitation, il m'avait détaillé des pieds à la tête. Je n'avais jamais eu autant envie d'enfoncer mon poing dans la tête de quelqu'un. Enfin, si, sûrement, mais aucun n'exemple ne me venait à l'esprit sur le moment... Et puis bon, si je me mettais à sa place, voir une sorte de mélange entre une racaille mal zappée et un poulet anorexique débarquer dans mon bus... j'aurais sûrement eu la même réaction... Mais c'était quand même vachement vexant ! Je poussai un long soupir et déposai ma lourde tête contre la fenêtre. Enfin un peu de repos.

Le paysage défilait devant mes yeux. Doucement. Les détails m'échappaient complètement. Mais je m'en fichais. Je distinguais des formes. Lentement. Je sentais le vrombissement du moteur qui me berçait. C'était agréable. Ma respiration s'était calmée. Je pouvais tout voir. Une maison. Un chien. Un monsieur moche et gros qui faisait son jogging. Une vieille dame toute fripée. Une grosse bagnole. Un immeuble délabré. Un chien...



Je sursautai. Wow. Qu'est-ce qu'il s'était passé là ? Le bus venait de faire un bond et ma tête s'était cognée contre la vitre. J'émis une légère plainte. Purée, mais il a appris à conduire où ce chauffeur à la noix ?! Un dos-d'âne tu le passe grand max à 30 à l'heure ! Et mon confort hein ?! T'as pensé à mon confort abruti ?! Tsss... Je passai une main sur mon front. C'est qu'il m'avait fait mal ce crétin !

Je jetai un coup d'œil au dehors. Je ne savais pas depuis combien de temps cette boite de conserve sur roulettes roulait mais on ne devrait pas tarder à arriver... Enfin j'espère. Mais que... ? J'écarquillai les yeux. Non ?! Ce n'était pas possible ! Je plaquai mes mains sur la vitre, les yeux grands ouverts. Devant moi défilaient de beaux immeubles gigantesques, des parcs verdoyant et des jeunes femmes habillées en Zara et recouvertes d'auto-bronzant. Je gémis, une main sur le visage. Ce n'était pas possible... ! J'étais dans les beaux quartiers de la ville. Le centre même. Bien, bien loin de Laura. Je me mordis les lèvres. Il faut croire que je m'étais légèrement assoupie... Un peu trop longtemps. Merde.

Le bus marqua l'arrêt. J'hésitai un instant puis me précipitai vers la sortie. Il fallait que je trouve un moyen de rentrer. Trouver un autre bus. Je poussai un nouveau grognement. Je ne connaissais rien ici ! Raah.. ! Et je ne pouvais quand même pas me balader dans les quartiers chicos de la ville habillée comme un clochard en survêt' ! Personne n'allait me prendre au sérieux ! Grrr... Tommy... Je vais t'étriper !

Complétement abattue, je me dirigeai vers le panneau en PVC indiquant les horaires de bus. Mon regard se posa sur la paroi de plastique. Wow... Je n'avais jamais vu un arrêt de bus aussi propre. Pas un seul tag ni une seule rayure. C'était tellement... Raah ! Je secouai la tête. Je m'égarais. Reprends-toi Gadie, mince ! Je posai ma main contre la paroi et fis défiler la liste de chiffres sous mes yeux. Allez, pitié... Mon visage se décomposa. Oh non... Le prochain était dans une demi-heure. J'en avais officiellement marre. Je m'adossai contre la vitre de plastique et poussai un long soupire. Super...

Une demi-heure à tuer dans ce quartier bling-bling qui empestait le snob. Si cela ce n'était pas une situation de rêve, je demandais à voir ! Et je ne pouvais pas trop m'éloigner non plus... Me perdre dans un tel endroit... Mon amour propre en prendrait un sacré coup ! Je me décollai de la pancarte, enfonçai mes mains dans les poches de mon sweat trois fois trop large, et me mis à déambuler sur le trottoir. Autour de moi, les passants me fixaient avec un air bizarre. Je pouvais les comprendre : voir un tel zigoto divaguer étrangement dans un quartier aussi chic... Cela pouvait paraitre louche en effet... Et je n'imaginais même pas leur réaction s'ils apprenaient que j'étais une fille... Le scandale absolu !

Les voitures roulaient à toutes allures à côté de moi. Des coups de klaxon retentissaient de-ci de-là... Je poussai un soupire. Finalement, les chauffeurs étaient tous les même, où qu'ils se trouvent.

La chaleur était étouffante. Je levai les yeux. Ces tours avaient l'air gigantesques. Les grands murs de pierres beiges étaient entièrement recouverts de gravures et de décorations. Des fleurs et des sculptures étranges ornaient les terrasses et les balcons. Cette atmosphère, ce monde... Tout était tellement beau et harmonieux. Je méprisais ces personnes trop hautaines qui se croyaient supérieures à leurs congénères et qui se permettaient d'ignorer ce qu'il se passait réellement à quelques kilomètres de leurs splendide demeure, mais pourtant leur monde avait quelque chose... de fascinant... et de fabuleusement attirant. J'étais comme hypnotisée. J'avançais à reculons, les yeux levés vers les sommets, cherchant à déceler le moindre détail de ce spectacle si rare à mes yeux.

C'est alors que je senti mon corps heurter une masse. Enfin, une personne plus précisément. Une femme à en juger le son de sa voix. Je trébuchai. Un bruit sourd ce fit entendre.

- Oh mince... murmura la voix.

Je me retournai. A mes pieds se trouvait une jeune femme brune, agenouillée au sol, tête baissée. Elle tentait de rattraper le contenu de son sac qui s'était déversé sur le trottoir. Quelle bourde avais-je encore commis ? Je m'agenouillai à côté d'elle. Je voulais l'aider. Je commençai à tendre le bras pour saisir un des multiples objets qui s'étaient étalés à mes pieds mais je ne pu faire un geste. Avec des mouvements rapides et précis, la jeune fille ramassa promptement l'ensemble de ses produits qu'elle avait égarés. Je la fixais. Une cascade de cheveux bruns se déversait devant son visage. Je penchai la tête. Cela m'énervait de ne pas pouvoir voir son faciès... Un tube roula sous mes pieds. Je le rattrapai de justesse avant qu'il ne se mette à dévaler la rue. Je le fis tourner entre mes doigts. De l'émoclar ? Alors ainsi j'avais affaire à une petite bagarreuse ? La tête toujours baissée, elle s'emblait vérifier le contenu de son sac. Je pu lire l'inscription qui était écrite. Pharmacie.

- Tiens, tu as oublié ça. Dis-je en lui tendant le flacon.

Elle sursauta et releva la tête. Ses yeux rencontrèrent les miens. Je vis ses joues s'empourprer. Elle plaqua une main sur sa joue et attrapa le tube que je serrai entre mes doigts.

- Merci...

Je plissai les yeux. Son visage me disait quelque chose... J'écarquillai soudainement les yeux. Mais oui !

- Mais je te connais-toi ! m'exclamai-je soudainement, tu es la fille de la dernière fois ! Mél... Mélina c'est ça ?

Elle sourit maladroitement.

- C'est ça... Et toi c'est Gady si ma mémoire est bonne ? interrogea-t-elle doucement.

Sa voix était faible. Elle avait l'air épuisée. Certes, elle avait le même visage que la dernière fois mais son attitude était bien différente. Cela se voyait dans la manière même dont elle était habillée. La différence entre aujourd'hui et la semaine dernière était flagrante. Elle portait une jupe en dentelle surmonté d'un énorme pull en laine, rapiécé et moutonneux. Ce qui était doublement étonnant vu la température. Ses cheveux étaient en bataille et son maquillage avait coulé. Elle semblait également beaucoup moins sûre d'elle. Ses mains tremblaient. Un voile de souffrance recouvrait son visage. Je fronçai les sourcils. Rien dans son comportement ne rappelait la fille sûre d'elle et hautaine de la dernière fois... Que lui était-il arrivé ?

- Ta mémoire est excellente.

Elle sourit faiblement. Je voyais bien qu'elle était gênée. Elle fixait le sol. C'est alors que quelque chose m'interpella. Sa main. Depuis tout à l'heure elle la tenait fermement collée contre sa joue. La moitié gauche de son visage était entièrement camouflée derrière ce masque de chair.

- Pourquoi tu te caches le visage comme ça ?

Elle ouvrit de grands yeux. Surprise, ou effrayée peut être. Je la fixai du regard. Que cachait-elle ? Elle se releva précipitamment, bégaya quelques mots inaudibles et commença à s'en aller. Wow attends, qu'est-ce qu'elle faisait là ? Vivement, je lui attrapai le bras et la tirai vers moi pour l'empêcher de s'enfuir. Je voulais savoir ce qui lui était arrivé. Comment avait-elle pu se métamorphoser à ce point ? Elle poussa un petit cri surpris. Mais je ne lui laissai pas le temps de réagir et lui retirai la main du visage. A la vue de ce qu'elle cachait, j'ouvris de grands yeux horrifiés. Que lui était-il arrivé ?!

.....................

Et voilà le 9eme chapitre! Bon à la base je l'avait prévu un peu plus long... mais là ça faisait déjà pas mal donc vous aurez la suite la prochaine fois... un peu de patience ! ;)

Dites moi ce que vous en pensez et ce que vous imaginez pour la suite !

Au fait, petite curiosité, laquelle des deux vous préférez ? :)

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