Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 8

Mélina

Le dragon albinos s'approchait de moi, menaçant. Il fulminait, des paillettes s'échappaient de ses narines. Il s'approchait, encore, plus près... trop près ! Je voulu hurler mais une main me tira en arrière. Le nain tétraplégique s'était élevé dans les airs tandis que princesse Peach me tenait fortement contre elle à l'aide de ses bras musclés. Elle me balança vers Gandalf le nain qui me rattrapa par télékinésie. J'étais sauve. Peach releva alors ses manches et saisi son bazooka. Je me cachai le visage d'une main. Un bruit énorme retentit. Quand j'ouvris les yeux, le dragon avait disparu. A sa place se tenait une licorne couleur arc-en-ciel. Je voulais hurler de joie, nous avions réussi ! Mais Peach ne me laissa pas le temps de me réjouir. Elle me tira vers elle et me serra tout contre sa poitrine. J'avais chaud. Elle ricana et vint me déposer sur son hamster-garou. Tout cela était fini, j'allais enfin pouvoir rentrer au pays des bonbons et... I miss the taste of the sweet life Mais Godzila surgit de derrière la maison des sept nains, son bonnet de piscine sur la tête. Elle se mit à chanter... I miss the conversation Cendrillon apparue alors à bord de sa soucoupe volante, sa kalachnikov à la main. Elle hurlait des chants guerriers I'm searching for a song tonight Peach se mit à crier et mis ses mains devant mes yeux. Sangoku était en train de lâcher son Genkidama sur Terre. C'était la fin... I'm changing all of the stations

           

    Je me réveillai en sursaut. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front. Je gémis. Foutue sonnerie de téléphone moisie ! Maps... pff... Mais qu'elle connerie ! J'avais eu méga peur ! Et en plus je ne saurai jamais si Panoramix l'indomptable et Luffy le cyborg allaient parvenir à arrêter Sangoku le maléfique... ! La loose absolue... Mon téléphone vibra de plus belle sur ma table de nuit.

"I like to think that we had it all"

Je saisi mon téléphone en baillant. Le nom de Sophie apparaissait sur l'écran. Raah... Mais qu'est-ce qu'elle me voulait celle-là ?! On n'emmerde pas les gens dès le matin ! Un peu de savoir-vivre à la fin ! Je jetai un rapide coup d'œil à l'horloge. 11h30. Bon ok...

Je déverrouillai le téléphone et décrochai.

-    Allo ?

-    Ah ! Meldy ! Enfin ! S'exclama la petite voix, ça doit faire la troisième fois que je t'appelle ! T'étais sous ta douche ou quoi ?

-    Je dormais... articulai-je, la voix encore bourrée de fatigue.

-    Oh mince ! Je suis désolé Meldy ! Je ne t'ai pas réveillée au moins ?

-    Ben... Un peu quand même...

-    Oh... gémît-elle, je suis super désolé...

-    Ce n'est pas grave... qu'est-ce que tu veux ?

-    Ben j'organise une petite soirée ce soir et j'espérai que tu viendrais, comme tu n'es déjà pas venue la dernière fois... On ne se voit presque plus !

Je soupirai à ce souvenir. Cela faisait une semaine. Sébastien était venu chez moi et m'avait catégoriquement interdit de sortir seule. Je m'étais pliée à ses ordres comme toujours...

-    D'ailleurs j'espère que ton père va mieux. Continua-t-elle.

Un autre mensonge. Je ne pouvais pas décemment lui dire que j'étais complétement soumise à mon mec ! Et puis mon père n'était jamais là, ce n'était pas lui qui allait démentir mes dires. Mais je me sentais terriblement nulle de mentir comme cela à l'une des rares personnes que j'appréciais vraiment et qui semblait réellement vouloir mon bien... Mais bon, c'était un mal pour un bien.

-    Il va beaucoup mieux merci ! Et je suis d'accord, on ne se voit quasi plus ! C'est une honte ! Je serai là ce soir t'inquiète !...

A l'autre bout du fil j'entendis mon amie pousser un cri de joie. Cela me fit sourire.

-    Trop cool Meldy !! Rien ne pouvait me faire plus plaisir !! Je suis méga contente !

Je me mis à rire. Sophie était décidément trop mignonne ! Et trop gentille surtout !

-    Ahah, je suis contente moi aussi !

-    Ouiii !! Alors viens vers 20h30. Ça va être du tonnerre !

-    Ça marche, et j'espère bien que ça va être « du tonnerre » comme tu dis, parce que je ne me déplace jamais pour rien moi !

-    T'inquiète je vais mettre le pâté si tu viens, parce que l'objectif serait que tu reviennes après ! Et tu peux venir avec Seb si tu veux...

Mon cœur se serra.

-    Oh je suis sûre pouvoir survivre une soirée sans lui... !

-    Comme tu veux... A tout à l'heure alors ?!

-    A tout à l'heure ma belle !

Je raccrochai. Mon sourire disparu quasi instantanément. Une faible plainte s'échappa de ma bouche. La boulette. J'ai fait la boulette... Je fis tomber mon téléphone sur mon lit et basculai en arrière. Merde... Comment annoncer cela à Sébastien ? Il allait me trucider ! Je passai mes mains sur mon visage en gémissant. Je ne voulais pas décevoir Sophie une nouvelle fois. Je lui avais trop souvent fais faux bond. Mais je ne voulais pas que Sébastien se fâche non plus... Je savais de quoi il était capable. Dilemme mortel !..

Je poussai un lourd soupir et fis retomber mes bras sur mon lit. Après tout, si je n'informais pas Sébastien, il ne serait probablement jamais au courant. Je doute fort que les amis de Sophie soient même juste des connaissances de Sébastien. Lui et elle ne s'entendait absolument pas, ce qui était parfaitement compréhensible sois dit en passant...

Oui, il n'en saura jamais rien ! Je me redressai. Un sourire s'était dessiné sur mon visage. Pourquoi me tracasser la tête pour de telles bêtises ? J'étais libre après tout ! Je sautai de mon lit pour atterrir sur le tapis. Il me chatouillait les pieds. Je m'étirai. 11h50. Ouah, il était tard. Cela n'allait pas être la journée la plus rentable des vacances apparemment... Mais je m'en fichais. Les vacances c'étaient fait pour les grasses-matinées non ? Je retirai mes vêtements et allai m'enfermer dans la salle de bain. Un bon bain... Il me fallait au moins cela pour me réveiller !





    19h30. Dans une heure je serai chez Sophie. Mes mains tremblaient de peur et d'excitation. Malgré ma détermination, j'avais passé ma journée à hésiter à appeler Sébastien... Le remord, le stress, la peur qu'il découvre la vérité... toutes ces émotions n'avaient cessé de me torturer. Et à présent, voilà que je me trouvais devant mon miroir à examiner ma tenue. Quelle nulle je faisais !

    J'avais choisi une jupe en dentelle bleu ainsi qu'un top noir en soie. Des sandales à talon étaient lacées autour de mes mollets tandis que mon cou et mes poignets étaient recouverts de bijoux. J'avais relevé ma lourde chevelure brune en un chignon élégant. Tsss. Je me maudissais intérieurement. Ce n'était pas la réception de la reine d'Angleterre, mais juste une soirée entre amis ! Pas la peine de sortir ta panoplie de diva Mélina ! Je ne pouvais pas m'empêcher de jouer à la fifille à papa décidément... Même s'il faut bien l'avouer, cette jupe me faisait un cul d'enfer !

    Je m'assis face à mon miroir, ma palette de maquillage devant moi. Toute un armement de pinceaux et de couleurs pour avoir l'air d'être quelqu'un que l'on n'est pas. Super.. ! Enfin, je râlais mais j'étais bien la première à y avoir recours... Le jeu des apparences c'était ma spécialité ! Un peu de rose sur les lèvres, du brun sur les paupières, du noir autour des yeux et du beige pour recouvrir mes cernes... Quelques touches de couleur et me voilà transformée ! Mon dieu que j'étais sexy ! Stupide c'est vrai, complètement fausse et superficielle je l'avoue... mais tout de même vachement sexy !

    Je jetai un coup d'œil à ma montre. Il était vingt heure. Le calcul ne fut pas très long. Dans une demi-heure je devais être chez Sophie, soit le timing parfait pour prendre les transports en communs. Mon visage se figea. Attends, les quoi ? Et mince... J'avais oublié ce détail... D'habitude c'était Sébastien qui m'emmenait en moto mais là, je pouvais complétement oublier cette option. C'était signer mon arrêt de mort sinon !...  Je poussai un juron et empoignai mon sac. Crasse, saleté et maladies aussi bien immondes que mortelles, me voilààà !





    21h00. Mon doigt appuyait frénétiquement sur la sonnette. J'étais haletante et mes joues étaient rouges. Quatre étages à pied bon sang ! Quatre ! Et en talons hauts par-dessus le marché ! Quelques gouttes de sueur perlaient sur mon front. Eh bien, j'avais l'air classe maintenant tiens... ! Tsss... et mon maquillage était complétement foutu ! Je pestai. Sophie voulait ma mort ou quoi ?! Je m'excitai de plus belle sur la porte. Mais pourquoi personne ne venait m'ouvrir à la fin ?!

    Enfin la porte s'ouvrit. Le visage rayonnant de mon ami apparu dans l'entrebâillement. Je soupirai. Enfin... Mon amie poussa un hurlement de joie en me voyant et me sauta au cou.

-    Mélina !!! Ouah !! Je suis trop contente de te voir ma chériiie !!!

J'émis un cri étouffé. Cette malade m'étranglait carrément ! Je parvins à me décoller de son étreinte. Ah ! Enfin un peu d'air ! La petite blonde se détacha et me fixa, continuant d'arborer un large sourire. Je lui souris en retour. Malgré sa vaine tentative d'assassinat, j'étais vraiment heureuse de la revoir. C'était une personne qui comptait vraiment à mes yeux, et elles étaient rares ! Son mignon petit sourire, ses blagues innocentes, sa gentillesse permanente... Je ne savais pas si elle était sincère, mais j'aimais à croire que cette fille si adorable m'aimait réellement. On s'était rencontrées à la fac. Tout comme moi, Sophie étudiait le droit. Jamais auparavant je ne m'étais liée d'amitié avec une fille comme elle. Franche, sincère. Elle me faisait rire, elle m'ouvrait au monde. Je n'avais même pas eu besoin de jouer mon cinéma trop longtemps pour qu'elle m'apprécie. Une première. Je n'y avais moi-même pas cru.

Machinalement, je détaillai rapidement sa tenue. Elle portait une courte robe rouge qui lui moulait le buste et mettait en avant sa superbe silhouette. Elle n'était pas très grande, mais cela faisait partie de son charme. On aurait dit une poupée, une toute petite poupée en porcelaine avec ses petites joues roses et ses grands yeux noirs. Sa peau était incroyablement pâle, fine et douce, comme du satin. Ses courts cheveux blonds et bouclés retombaient gracieusement sur ses épaules. Une poupée je vous dis ! A ses pieds étaient lacés des sandales plates de couleur dorée Un collier orné de pierres parait son cou délicat. Je soupirai. Sa tenue lui allait à ravir, comme toujours.

Je poussai finalement un cri de joie et la serra dans mes bras à mon tour. Elle parue surprise.

-    Kyaaa !! Sophie !! Mais tu es trop jolie !! Si tu savais comme je suis contente de te voir moi aussi !!!

Etouffée à son tour par mon étreinte, elle se mit à rire et m'enlaça.

-    Ahah, tu es complétement malade ma pauvre Meldy ! Allez viens, entre ! Il y a du monde à l'intérieur !

Je la reposai sur le sol et entra de son appartement. La musique faisait trembler les murs. Des bruits de voix me parvenaient dans les oreilles. J'adressai un regard interrogateur à mon amie.

-    Du monde ? C'est-à-dire ?

-    20 personnes... dont toi et moi... Bon d'accord ce n'est pas projet X mais c'était déjà beaucoup pour mon tout petit appartement.

-    C'est déjà énorme je te rassure !

Elle pouffa puis se dirigea vers le salon. Il faisait entièrement noir. La musique tambourinait dans mes oreilles. Dans la pièce, je ne pouvais distinguer que des masses noires qui se dandinaient et se déhanchaient. D'autres s'amassaient autour de ce que je pouvais qualifier de buffet. Une idée me traversa l'esprit. Je jetai un coup d'œil complice à Sophie qui se tenait toujours à mes côtés.

-    Dis-moi Sophie... commençai-je malicieusement, est-ce qu'il est là ?

Je pu voir les joues de mon amie virer au rouge. Ah, apparemment j'avais vu juste. Elle se mit à rire nerveusement.

-    Oui, murmura-t-elle en pouffant, d'ailleurs j'étais avec lui avant que tu n'arrives. Tu as foutu à l'eau un super plan d'approche !

-    Mince... ! Je suis désolé ma chérie... ! Si tu veux, je t'aide à mettre en place un autre super plan !

Elle se mit à glousser tandis que je lui faisais un clin d'œil.

Lui, c'était un jeune serveur qui officiait dans une brasserie à côté de notre fac et avec lequel elle avait sympathisée. Un grand black aux yeux sombres et aux cheveux teints en vert. Vous imaginez déjà le tableau n'est-ce pas ? Il avait un sourire d'ange, un corps d'apollon et un rire cristallin si sublime qu'il pourrait charmer des fées. Bref, il était la perfection incarnée, le genre de mec qui était fait pour plaire et faire chavirer les cœurs. Et c'était très réussi, Sophie bavait littéralement devant !

Tout à coup mon amie tressauta. Elle poussa un petit cri en s'agrippant à mon bras.

-    Iiih !... Il est là-bas !

Je plissai les yeux. Quand je disais que l'on n'y voyait rien, on y voyait vraiment rien ! Comment Sophie avait-elle pu distinguer quoi que ce soit dans cette obscurité totale ? Je balayai plusieurs fois du regard la pièce sombre. J'allai abandonner quand je le vis. Enfin, quand je cru le voir... Quelques mèches vertes qui dépassaient près du buffet. Mince indice je l'avoue... En même peu de gens se baladaient avec les cheveux verts. Je jetai un coup d'œil à mon amie. Ces yeux étaient comme hypnotisés, un sourire béat étalé sur son visage. Je me mis à rire.

-    Bah vas-y, qu'est-ce que tu attends ?

Elle tressailli de joie et sauta sur ses petits pieds. Je pouffai face à cette réaction. Elle en crevait d'envie ! Cela se voyait à des kilomètres ! Elle allait s'éloigner mais je la vis hésiter. Elle tourna son petit visage vers moi.

-    Mais... et toi Meldy ? Je ne vais pas te laisser toute seule quand même ?!

-    Oh, mais tu me prends vraiment pour une associable ma parole !

Un petit rire s'échappa de sa gorge. Elle lâcha mon bras et m'adressa un clin d'œil complice.

-    Oui, tu es la fille la plus associable que je connaisse ma chérie ! Mais bon, puisque tu m'y contrains à ce point, je vais de ce pas aller me jeter dans les bras de mon Don Juan !

Et elle s'éloigna en sautillant. Son visage été illuminé par le bonheur. Ahlala... L'amour pouvait vraiment rendre stupide... Sophie était encore trop naïve. Je poussai un soupire et me dirigeai vers le buffet. J'avais la dalle ! Je jetai un rapide coup d'œil à son contenu. Rien de très foufou et original aux premiers abords. Chips, chips, quiche, cake... Attends deux minutes... un cake ?! Et pas n'importe lequel, un cake AUX OLIVES !! Bon, il était complétement à l'autre bout du buffet, mais cette merveille, que dis-je, ce plaisir incomparable pour mes papilles méritait bien que je fasse un effort des quelques pas... Je reculai et fit le tour de la table. J'allais tendre le bras pour en attraper un quand quelqu'un me bouscula. Le morceau tomba par terre. Je pestai. Quel gâchis ! Qui est l'imbécile qui avait osé commettre un tel sacrilège ?!

-    Oh mince Mélina, s'exclama une voix féminine un peu trop aigue à mon goût, je suis désolééé... Ça vaaa ? Je ne t'ai pas fait mal ?

Je relevai la tête. Mes yeux lançaient des éclairs. J'étais prête à foudroyer sur place cette génocidaire de cakes aux olives ! Je posai mon regard sur le visage de l'inconnue. Je n'arrivais pas à distinguer ses traits dans la pénombre. Je la dévisageai. Soudainement j'écarquillai les yeux.

-    Euuuh... Ça va Meldy ?

Clarissa. Et merde... Je dégluti. Une espèce de pouffe complétement fausse et superficielle avec pas l'ombre d'un neurone dans son énorme tête. Bon ok je n'étais pas mieux, mais c'était plus fort que moi, je ne la supportais pas. Elle était, elle aussi, en fac de droit. Mais cela ne la rendait pas plus maligne pour autant. Une vraie gourde sur pattes. Son rire était aussi insupportable que la sirène des pompiers à une heure du matin, c'était dire... Mais mon instinct de survie stupide face à la peur de la solitude m'avait contraint à m'en rapprocher... Tsss... Je me détestais décidément. Je serrai les dents et lui adressai mon plus beau sourire.

-    Clarissa ! Wow, je ne savais pas que tu étais là ! Ne t'inquiète pas, il y a bien plus de peur que de mal, dis-je en désignant la lamentable part de cake qui gisait au sol, comment tu vas ma belle ?

Elle me sourit en retour, visiblement heureuse de me voir, et me serra dans ses bras. En riant très fort, avec exagération. Je fermai les yeux. Courage ! Le supplice ne faisait que commencer...

-    Mélinaaa ! T'avais une tête trop bizaaaarre j'ai cru que tu faisais une criiise ça m'a fait genre trop peeeur !! Mais je suis méga contente de te voir iciii ma chériiiie !!! Ça va super trop biiien et toiiii ?

Quand je disais qu'elle était insupportable... Je ris nerveusement pour me donner de la contenance. Pitié ! Que quelqu'un me sorte de ce cauchemar ! Elle ou ma triste et éternelle solitude... Non, franchement ce n'était pas possible de choisir ! Un vrai dilemme Cornélien ! J'allais répliquer mais la dinde humaine couverte de paillette ne m'en laissa pas le temps. S'en prendre garde à ma tentative vaine et désespérée d'ouvrir la bouche, elle enchaina sur les aventures barbantes de Chouquette son lapin, puis me raconta comment son père était vraiment trop méchant parce qu'il ne voulait pas lui acheter un sac en cuir rose à dix mille balles, pour continuer en me narrant ses horribles petits problèmes de cœur avec Teddy, le parfait petit footballer cliché. Ok, c'était mort. Je-vais-aller-me-pendre.

Pourtant, je riais malgré tout à ses blagues vaseuses et la consolais face à ses chagrins de gamine pourrie gâtée. Je ne sais pas qui est le monstre dans cette histoire. Parce que finalement la plus fausse et prétentieuse ici, ce n'était pas cette pauvre Clarissa simplette et naïve, mais moi. Je me moquais d'elle... me trouvant supérieure... alors que elle, elle me faisait confiance et se confiait à moi. A cœur ouvert. Bon ok c'était particulièrement inintéressant, stupide et stéréotypé, mais si j'étais vraiment quelqu'un de bien, j'aurais pu avoir le courage de lui dire ce que je pensais réellement de ses histoires au lieu de lui raconter ce que je pensai qu'elle voulait entendre !... Je suis un monstre stupide.

-    Jennifer ! s'écria soudainement ma charmante compagne en apercevant une grande rousse en minijupe qui venait d'entrer, mon chaaat !!! Mais qu'est-ce que tu fais lààà ?!!

Elle se leva précipitamment pour aller lui sauter dans les bras, me laissant seule face au buffet. Super... Mais bon, maintenant je pourrais peut-être enfin manger une part de cake. Il me lorgnait depuis tout à l'heure avec son petit air malin de cake aux olives cupide le rascal ! Saches que tu finiras dans ma bouche, c'est ton destin !

-    Tu l'apprécie vraiment cette fille ? m'interrogea une voix derrière moi.

Je sursautai de surprise. Le part de cake que je tenais dans mes mains vint une nouvelle fois s'écraser sur le sol. Mon visage se décomposa. Non ! Ce n'est pas possible ! Pas encore ! Je levai les yeux vers mon nouvel interlocuteur. Je bouillonnai de rage. Ce n'était plus des éclairs que ces derniers lançaient à présent, mais un arsenal entier d'armes de destruction massive. Je vais faire un meurtre !

-    Oh mince, je suis désolé pour ton gâteau, je ne pensais pas te faire peur...

C'était un jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux couleur noisette. Il portait un sweat vert avec écrit un gros YOLO. Ok, c'était qui encore se guignol ?

-    T'inquiète, il n'y a pas de soucis... articulai-je difficilement, et pour répondre à ta question, oui c'est une amie... Elle est peut-être un peu simplette c'est vrai, mais bon...

Il sourit.

-    Je me disais aussi, tu avais l'air d'être une fille intelligente...

J'avais l'air d'être quoi ?! Je suffoquai. Qu'est-ce qu'il me voulait lui ?!

-    D'accord... et t'es qui toi au juste ?

Il se mit à rire. Parce qu'en plus cela l'amusait ?! Ok, toi je sens que je ne vais pas t'aimer du tout...

-    Diego, et toi ? Ton visage me dit quelque chose... On ne se serait pas déjà rencontrés quelque part ?

Ouah !... Le plan drague pourri ! En plus tu n'es carrément pas mon type ! Comment je vais t'envoyer bouler rapidement mon grand !

-    Mélina, et je t'arrête tout de suite, j'ai déjà un copain il s'appelle Sébastien et...

-    Ah bah voilà ! s'exclama-t-il soudainement sans me laisser le temps de finir ma phrase, t'es la copine à Seb ! C'est pour ça que je t'ai déjà vue !

Attends quoi ? Cet imbécile aux goûts vestimentaires discutables connaissait Sébastien ? Non ?! Je me mordis la lèvre. Ce n'était pas possible... ! Un frisson d'effroi me parcouru le dos.

-    Ah... bégayais-je, d'accord... je... Il ne sait pas que je suis là tu sais alors...

Il se mit à rire de nouveau. Cela me fit sursauter. Ce crétin voulait ma mort ou quoi ?!

-    T'inquiète, je ne suis pas une balance. Et puis, ce n'est pas comme s'il allait te bouffer s'il l'apprenait non ?

Ah.. Si tu savais connard. Il faut que je trouve une pièce sombre, et vide. Pour le bâillonner et l'éventrer. Personne ne saura.

-    Non tu as raison... mais je me remets quand même à ton silence et à ta discrétion hein ? Il n'aime pas trop quand je lui cache des choses... Et je suis sûre que tu n'aimerais pas être responsable de notre séparation, n'est-ce pas ?

-    Ne t'inquiète pas je te dis... rétorqua-t-il en souriant, je serai muet comme une carpe !

Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas confiance... Mais pas confiance du tout !... Il s'éloigna en m'adressant un petit signe de la main.

-    Aller, passe une bonne soirée la copine à Seb !

La copine à Seb. Tsss... Je ne vais pas l'éventrer mais l'empaler ! Et après je le ferai cuire sur un barbecue et répandrais ses morceaux dans un abattoir à porcs !

J'émis une plainte angoissée. La peur avait commencé à me torturer. Une boule d'angoisse s'était installée dans mon ventre. Je me pinçai les lèvres. Cette désagréable sensation d'effroi... La soirée allait être atrocement longue...





Me voilà de nouveau seule face au buffet. Complètement pétrifiée. Une seule idée hantait mon esprit, une seule crainte. Sébastien. Il allait arriver d'un instant à l'autre, j'en était persuadée. Il allait entrer, là maintenant, et il allait me voir. Il savait. Il saurait, ce n'était plus qu'une question de temps.

Mes yeux fixaient désespérément la porte d'entrée. J'avais l'impression qu'elle allait s'ouvrir à tout instant, déversant dans la salle obscure une tornade qui allait m'emporter et me pétrifier. Un Sébastien complétement déchainé qui soulagerait sa colère sur moi. C'était de ma faute. Je n'aurais pas dû venir. Même le cake aux olives ne me donnait plus envie. Je devais partir. Pourtant, j'étais venue pour m'amuser, pour oublier cette peur et cette solitude qui me hantaient désespérément... Pourquoi fallait-il que je gâche toujours tout ?...

- Wow Meldy, ça va ? Tu en tire une tête ?

Je sursautai et me retournai aussitôt. Une fille brune aux cheveux bruns coupés courts m'observait avec perplexité derrière ses cils recouverts d'une épaisse couche de mascara. Laëtitia.

- Hein ? Euh... oui ça va super bien t'inquiète ! m'exclamai-je en balançant mes cheveux en arrière pour me donner un peu de contenance, j'étais seulement en train de me demander à quel espèce d'imbécile né je devais m'adresser pour changer de musique et espérer mettre un terme à ce massacre auditif.

La petite brune ouvrit de grands yeux et explosa de rire. J'eu une grimace dégoutée. Ses dents étaient tachées d'un rouge à lèvre rouge bon marché. Pitoyable.

- Ouah, parvint-elle à articuler entre deux hoquets de rire, comment tu y va Mel ! Ce n'est pas si terrible... !

Et elle se remit à rire d'un rire bruyant et passablement agaçant. Je me retins de lui hurler de se taire et redirigeai mon intention vers la porte qui venait de s'ouvrir. Un homme vêtu de noir saluait Sophie... Un homme ?! Mon sang ne fit qu'un tour. Je me figeai. Il s'avança un peu... Fausse alerte. Ce type avait une tronche pas possible. Je me détendis légèrement et reporta mon intention vers l'espèce de dinde qui s'agitait à côté de moi. Son rire de canard possédé commençait peu à peu à s'atténuer. Eh bien, ce n'était pas trop tôt... Il t'en faut peu pour péter les plombs toi !... Un sourire niais toujours accroché à ses lèvres, elle passa un doigt sous son œil humide, étalant un peu plus son mascara. Mais qu'on l'arrête ! Que l'on cesse ce massacre !

- Comment ça pas si terrible, marmonnais-je en m'accoudant au buffet, même ma grand-mère n'écoute pas ça !

Laëtitia reparti dans un fou rire. Je levais les yeux au ciel. Et c'est reparti !

- Et elle écoute quoi ta grand-mère si elle n'écoute pas ça ? rétorqua-t-elle les larmes aux yeux.

Je la considérai un instant. Fille pourrie, répartie moisie, cela va de pair. D'un geste furtif je réajustai mon décolleté.

- J'en sais rien, lâchai-je, mais c'est ma grand-mère, toute personne normalement constituée me côtoyant écoute forcement des trucs cool. C'est dans mes gènes d'être une fille parfaite chérie, alors dans les siens aussi.

Mon interlocutrice se remit à rire. Il faut croire qu'elle n'avait rien de plus intéressant à dire que ces espèces de râles insupportables. Elle plaqua sa main contre sa bouche pour stopper son cri décidément infâme et me fixa de ses petits yeux noirs.

- Alors toi... t'es d'une humilité rare... ! s'esclaffa-t-elle.

- Je sais...

Tandis que ma délicieuse compagne partait de nouveau dans un de ses délires autant étranges que bruyant, je détournai mon regard vers la salle obscure. Anxieuse, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine, je scrutais la foule. Une angoisse inconnue me possédait. Un tremblement. Il me semblait voir sa silhouette à travers chaque ombre, apercevoir son sourire mauvais derrière chaque porte, entendre sa voix menaçante sous le grondement sourd de cette foule assommante. Il était partout. Il était nulle part. Un frisson parcouru mon corps. Un vertige. Je m'agrippai au buffet pour ne pas tomber. J'avais peur. J'avais terriblement peur.

Le couinement infernal de Laëtitia s'était tu. Enfin. Elle se redressa quelque peu, m'adressa un regard interrogateur puis fixa la foule à son tour.

- Trêve de plaisanteries, commença-t-elle.

Cela ne faisait rire que toi...

- Je crois qu'il faut que tu demandes à Jules, c'est lui qui s'occupait de la musique tout à l'heure... prononça-t-elle en pointant son doigt couvert de vernis craquelé vers le foule, enfin... hésita-t-elle, c'est peut-être pas le meilleur moment...

Commet cela « pas le meilleur moment ? ». Fronçant les sourcils, je scrutai de nouveau l'immensité sombre et difforme qui se tenait devant moi. Un soupir s'échappa de mes lèvres. Il faut dire que mis à part des sortes de créatures d'origines inconnues qui trémoussaient leurs derrières obèses devant moi, je ne voyais pas de Jules... Ah si... Sur le canapé. Ok je comprenais mieux... Notre DJ Don Juan était occupé à galocher langoureusement une grande brune pulpeuse. Je ne pouvais pas lui en vouloir... Cela devait être plutôt sympa... Et puis, je m'en contre-fichais pas mal de la musique.

- Non, il n'a pas l'air hyper disposé à nous écouter effectivement...

Laëtitia pouffa de nouveau. Wow mais quelle surprise ! Je sortis mon téléphone de mon sac. L'écran vint violement agresser ma rétine. Je plissai les yeux. Pas de messages. Pas d'appel. Rien. Rien ?! Il ne savait donc pas ? Non, c'était trop étrange... Il aurait appelé malgré tout, au moins pour savoir ce que je faisais. Il savait. Oui c'était forcément cela ! Il savait ! Je verrouillai rageusement mon téléphone et le fourrai à la hâte dans mon sac. Mince ! Mais comment avait-il pu savoir ?! Diego ? Raah le traitre ! C'était forcément lui. Je portai mes doigts à mes lèvres et commençai à mordiller avec agacement mes ongles. Calme-toi, calme-toi... Il ne savait peut-être pas... J'émis une plainte sourde. C'était de ma faute, je n'aurais pas dû venir... Je voulais simplement m'amuser... du moins essayer...

- Vodka ? interrogea Laëtitia.

Je sursautai et levai mon visage vers elle. Elle brandissait fièrement une bouteille devant mes yeux. De l'alcool. Oui. C'était cela qui me manquait. Boire. Oublier. Il me fallait de l'alcool.

- Volontiers, acquiesçai-je d'une voix qui se voulait joyeuse.

Le visage de ma compagne s'illumina et elle se pencha vers le buffet pour saisir deux verres. Je quittai des yeux son activité fort studieuse pour me reconcentrer sur la foule. La porte c'était de nouveau ouverte. Un couple. Une petite grosse et un grand baraqué. Cocasse. Ridicule mais mignon.

De l'autre côté de la pièce, sur le canapé, la brune pulpeuse dominait à présent un Jules enfoncé dans les coussins. Je levais les yeux au ciel. Purée, on est franchement à la limite du raisonnable les gars-là... !

Mon regard glissa de nouveau vers le buffet. Laëtitia avait rempli à moitié de gobelet de vodka. Je saisi le premier et le portais à mes lèvres.

- Ouah mais qu'est-ce que tu fous ?! s'exclama la petite brune.

J'haussai un sourcil et me tourna vers elle.

- Eh bien, comme tu peux le constater, je m'apprête actuellement à boire mon verre. Incroyable non ?!

Un ricanement s'échappa de sa gorge mais elle se ressaisit bien vite. Oh... J'en aurais presque été déçue de ne pas pouvoir entendre une nouvelle fois son doux gémissement de sirène périmée.

- Mais j'ai pas mis le diluant...

Le diluant... Ah ouais... Mais qui a encore besoin de diluant aujourd'hui ! On s'en fout du goût, je veux de l'alcool pur et dur, mince à la fin !

- Ben quoi, soufflai-je, t'es une femme ou t'es pas une femme ?!

- Je suis une femme mais... bredouilla-t-elle décontenancée

- Alors cul sec !

Et je vidai le contenu de mon verre dans ma bouche. Oh purée ! Mais ça déchire cette merde. Je senti mon visage virer au rouge. J'avais légèrement chaud. Je reposai « délicatement » mon verre sur le buffet en me tournai vers une Laëtitia médusée. J'explosai de rire devant son regard de crapaud globuleux. Cette dernière secoua vivement la tête, saisi son verre et l'englouti d'un trait. Cela me fit rire de plus belle. Un vrai mouton. La pauvre, cela devait être infect. Elle reposa brutalement son verre et se mit à tousser, m'arrachant un nouvel éclat de rire. Je venais de trouver la définition même du mot pathétique je crois.

- Aaah... ! s'exclama-t-elle, mais ça brule de fou !

- Rooh... Petite nature, m'esclaffais-je, t'es rouge, mais rouge !!

Laëtitia posa son regard amusé vers moi, puis explosa de rire à son tour. Mon dieu, on avait l'air de deux guignols pitoyables.

- T'es complétement cramée ma pauvre, articula-t-elle difficilement.

- Je suis pas cramée je suis géniale, parfaite même ! Il faut absolument que tu revoies ton vocabulaire, tu souffres d'effrayantes lacunes chérie !

La brunette se mit à rire de plus belle. Avachie contre le buffet, je posai une main sur mon front. Houlà, ne pas se perdre dans ce monde. Est-ce que je me vois rire bêtement comme elle ? Non. Je suis au-dessus de cela quand même !

Une main posée en soutien sur la table, Laëtitia, pliée en deux, tentait de reprendre son souffle. Je posai mes yeux sur elle. Elle ne serait pas légèrement trop près de mon sublime derrière là ?

- Wow... murmura-t-elle, ta jupe est trop belle Meldy, elle te va trop bien !

J'haussa les sourcils.

- Je sais oui.

Elle se redressa et m'adressa un large sourire. Je la considérai un instant. Un haut bustier à strass, un minishort en jean rose, des bottines à talon marron... Mouais, dans la catégorie bimbo bon marché, peut mieux faire...

- T'es pas trop mal non plus... marmonnais-je.

Son visage s'éclaira.

- Ah c'est vrai ?! Merci ! j'étais trop refaite de ce haut, je l'ai repéré aux friperies et je l'ai trouvé juste sublime ! Et puis ce short, rose comme ça... ouah mais je ne pouvais tout simplement pas la laisser passer !

Je cachai ma mine dégoutée. Les friperies ? Ceci explique cela...

La porte s'était de nouveau ouverte, faisant parcourir un frisson glacé le long de mon échine. Je tournai aussitôt la tête. Fausse alerte, c'était Mario le Plombier... Enfin non, je suis méchante. C'était seulement un pauvre gus qui n'a pas encore capté que la moustache datait de la mode de son arrière arrière arrière grand-père...

Je me tournai de nouveau vers le buffet. Laëtitia était toujours en train de m'expliquer comment elle était parvenue à dénicher ses bottes tout simplement répugnantes, véritable chef d'œuvre du XXIème siècle ! Plus bas, la bouteille de vodka me faisait de l'œil. Je la saisi et la fit tournoyer devant ma gourdasse de compagne.

- Un autre verre ? interrogeai-je d'un air qui se voulait complice.

Une lueur de malice s'alluma dans les yeux de la brune.

- Volontiers, répondit-elle en saisissant la bouteille.

D'un œil amusé, je la regardai remplir les verres. A ras bord cette fois. Cette fille était tarée. J'en saisi un quand quelqu'un m'attrapa par la taille. J'eu un sursaut et me tourna aussitôt vers le nouvel arrivant. Sébastien?! Non? Non... Merde mais calme toi Mélina !

- Alors les filles, qu'est-ce que vous trafiquez seules comme ça devant votre bouteille de vodka ? Besoin d'un peu de compagnie masculine.

Antoine... Tsss, toujours aussi pathétique celui-là... Et encore, pathétique c'est gentil pour qualifier l'ampleur de sa stupidité. D'un air dégouté, je saisis les doigts répugnants qui serraient ma taille puis les repoussa violement contre lui.

- A ton avis crétin ?! On boit ! dis-je en lui tendant mon verre.

Le garçon fit osciller ses yeux entre moi et le verre, puis fini par le saisir. Il le porta à ses lèvres.

- C'est quoi ? demanda-t-il.

- De la vodka.

- Pure ?

- Pure.

Il ouvrit de grands yeux en éloignant le verre. Laëtitia eut un rire. Elle me tendit une nouvelle dose de Vodka.

- Ben quoi ? rétorquai-je, t'es un homme ou pas ?!

- Mais je croyais que c'était un truc de femme... minauda la brunette en m'adressant un clin d'œil.

Je me mis à ricaner.

- Ah ouais, c'est vrai que c'est un truc de femme. Excuse-moi Antoine, je t'ai surestimé, tu n'es sûrement pas à la hauteur...

L'espèce d'imbécile qui se tenait face à moi m'adressa un regard offusqué et vida son verre d'un trait.

- Aaaah ! Bande de malades ! Vous m'avez brulé la gorge.

J'explosa de rire et englouti le contenu de mon verre, Laëtitia en fit de même.

Wow... ok, c'est vrai que c'est peut-être un peu fort... Même carrément trop. Je reposai brutalement mon verre sur le buffet. Tout tournait. C'était marrant... Pas très agréable mais marrant. J'avais l'impression de rêver. Oui, c'était cela, agréable comme dans un rêve. Je relevai la tête. Antoine nous fixait avec de gros yeux. Oh... Un deuxième crapaud ! J'explosais de rire.

Je me redressai difficilement, les deux mains appuyées sur la table. Antoine le crapaud me fixait toujours. J'essayai de calmer mon rire. Bon, qu'est-ce qu'il avait à me fixer comme ça lui ? J'avais quelque chose sur le visage ? Impossible ! Je suis trop parfaite pour ça ! Pourtant il continuait le batracien ! C'en était à la limite d'être vexant ! Ok, tu me fixe, je te fixe !

Batracien... Grenouille de mes fesses oui ! D'ailleurs, les crapauds ne se transforment pas en princes charmants normalement... Ouais mais il faut une princesse... Je suis une princesse... Ah ouais c'est vrai... La vraie question est est-ce que Antoine cache un prince derrière sa sale tronche de bouffeur de mouche.. ?

Je le détaillai. Wow... Attends... Il y a un problème là Mélina.

- Mec... déclarais-je, faut que je te dise un truc.

Mon pote le globuleux haussa un sourcil.

- Ouais quoi ?

Ouah, en plus c'est un crapaud qui parle... Je suis trop refaite de moi là ! Peut-être que je rêve vraiment.. Ou que c'est vraiment un prince.. Oh mon dieu trop de mystère pour si peu de réponses !

- J'ai toujours trouvé que t'avais genre une tronche juste pas possible, du genre très très moche tu vois...

- Ouais...

- Et ben là plus du tout... du genre je te trouve presque beau et j'aurais presque envie de te rouler une grosse pelle... !

Le prince crapaud écarquilla les yeux. Quoi encore ? Qu'est-ce que j'avais dit ?!

- Sérieux ?

- Ouais...

Derrière moi, la sorcière insupportable éclata de rire. Purée, il faudra sérieusement que je pense à acheter du scotch pour lui fermer sa grande bouche à celle-là ! Genre le scotch pour travaux, grand, gros et marron tout moche... comme ça se sera assorti à ses chaussures monstrueuses. Oh purée, comment je suis trop sympa comme meuf en fait !

- Ben vas-y, je ne te retiens pas...

De quoi ?! Non mais il a cru lui... Je suis même pas sûre que ce soit un prince ! Quoique.. Il faudrait vérifier...

Je m'approchai de lui et lui saisit le visage entre les mains. Mais... Raah... Il est tout gras en plus... De la bave de crapaud peut être... Baaah, répugnant. Je plongeai mon regard dans ses yeux monstrueux... Et si c'était un prince... Trop bête de passer à côté... Avec un sourire sadique, je le tirai brusquement vers moi et embrassai sauvagement le coin de ses lèvres, mordillant légèrement sa peau.

Je me détachai avec un petit sourire méchant. Non, il ne faut pas trop déconner non plus. Je ne suis pas si bête que ça ! Les crapauds n'ont pas de cheveux.. !

- Ne prends pas trop tes rêves pour la réalité mon chou... susurrai-je à son oreille.

Laëtitia poussa un cri de protestation. Je me retournai vers elle. Elle avait filmé cette gourde. Nul... Bon, d'un certain côté, si Antoine avait été un prince crapaud, j'aurais compris son geste mais là... inutile de chez inutile... Enfin, tant que je suis dessus c'est déjà ça de pris...

- Ouah mais comment tu t'es dégonflée ! s'exclama-t-elle.

Quoi ?! Moi dégonflée ?! Cela frise le scandale diplomatique ça ma chère amie aux cris tout aussi infâmes qu'effrayants !

- Genre toi tu dis ça ?! Laisse-moi rire ! T'as jamais embrassé un mec de toute ta vie !

Elle éclata de rire. Ben voyons...

- Tu crois ça ?... Tu vas voir Mel !

D'un pas assuré, elle avança vers moi et me fourra son téléphone encore allumé dans les mains. Ouah, j'allais immortaliser un instant unique. Un crapaud embrassant une sorcière ! Du jamais vu au cinéma ! Elle tira son nouvel amant baveux et l'embrassa langoureusement. Sauvagement. Brutalement. Wow... c'était gênant... Limite ils se bouffaient les lèvres là... Gênant mais marrant.

Je me mis à ricaner. Mes deux amis de contes de fée se décolèrent l'un de l'autre. Laëtitia se détacha de l'emprise du batracien et se dirigea vers moi.

- Alors qu'est-ce que t'en dit madame la prude ?

- J'en dit qu'il faut absolument que je poste ça sur internet !

- Quoi ?! Mais non !





8h30... Qui est l'imbécile qui n'a pas fermé le store. ! Raah... Foutu soleil ! Je me redressai... Mince, mais j'avais super mal à la tête ! Je m'assis sur le sol. Bon réfléchissons... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?... J'étais avec Laëtitia... Et c'est tout. Ok, c'est frustrant. Et puis mince, j'avais super mal au crâne ! Une odeur de transpiration et d'alcool hantait l'appartement. Bon, ce n'est pas ici que j'allais pouvoir me reposer comme je le méritais... Et surtout pas avec toutes ces espèces de loques qui poussaient des ronflements terribles.

J'aidai rapidement à ranger le buffet, avec les quelques rares survivants, puis je saisi mon sac, déposai un baiser sur le front de Sophie qui était en train de cuver dans un fauteuil, et je sortie de l'appartement. Je grimpai dans le premier bus et m'affalai sur un siège. J'étais épuisée. Tellement épuisée que je ne me souciais plus de la crasse... C'était la fin. Dans une demi-heure je serai chez moi, dans mon super lit douillet. Objectif repéré. Cible verrouillée.

9h00. Je glissai la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Un silence de catacombe. Mais c'était apaisant. Tout était toujours aussi propre et aussi bien rangé. J'étais enfin chez moi ! Enfin ! Je me jetai sur le canapé. Le lit était vraiment trop loin... Il fallait traverser le couloir... Mission impossible dans mon état actuel. Un pas de plus et j'étais littéralement morte !

J'allais m'assoupir quand on sonna à la porte. La sonnette tintait violement, raisonnant dans tout l'appartement. Quelqu'un devait s'acharner sur l'interrupteur. Je poussai un juron. Non, je ne me lèverai pas ! Je fais la morte !

Mais l'inconnu commença à tambouriner contre la porte, de plus en plus fort. Raah ! J'allais lui hurler de partir quand une voix s'éleva.

- Mélina ! Ouvre tout de suite ! Je sais que tu es là !

Mon sang se glaça. Non. Pas lui. Ce n'était pas possible.

- Mélina !!! hurla Sébastien de plus belle, ouvre cette fichue porte !!

Je me mis à gémir.

- Je sais parfaitement où tu étais hier soir et ce que tu as fait ! beugla-t-il, ça ne va pas se passer comme ça, crois-moi !

Je me levai avec difficulté, des larmes s'étaient misent à couler le long de mes joues sans que je ne puisse me contrôler. C'était la fin...

..................

Hey ! Et voilààà... le huitième chapitre ! Il est un peu plus long que les autres mais j'ai beaucoup aimé l'écrire... Mélina a une manière de penser bien particulière alors j'espère que vous la comprenez et que vous comprenez ses actions...

Je sais qu'il ne se passe pas grand chose dans cette partie mais c'était le passage obligé, car ce chapitre est un chapitre clé ! Mais vous comprendrez mieux tout cela dans le prochain chapitre alors accrochez vous ! Le prochain devrai être plutôt cool ! ;)

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et ce que je pourrais améliorer, ça me ferai super plaisir d'avoir votre avis !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro