Chapitre 12
Gadie
Alex faisait les trois cents pas sur le bitume noir. Au loin, le soleil commençait à disparaitre derrière les immeubles. Il allait bientôt faire nuit.
La rue était déserte. Calme. Trop calme à mon goût. C'était un vaste quartier pavillonnaire situé un peu à l'extérieur de la ville. Un véritable quadrillage. Des dizaines de maisons parfaitement identiques étaient docilement alignées les unes à côté des autres dans un ordre impeccable. C'en était presque étourdissant. Je n'avais jamais vu pareil spectacle. Des centaines de foyers splendidement uniformes et similaires. Aucune petite particularité, ni fantaisie. Rien. Conforme aux règles, tout simplement. Je soupirai. Quel triste paysage. Assise sur le trottoir, les mains enfoncées dans les poches de mon jean, je fixai l'autre extrémité de la rue avec impatience. Mais qu'est-ce qu'il fichait ce crétin ?!
- Bon, s'exclama soudainement Alex en arrêtant son manège étourdissant, tu m'explique ce qu'on fait là ? On ne va pas attendre des plombes non plus ! T'es sûre qu'il va venir ton gugusse ?!
Je sursautai en entendant sa voix. Il s'était vivement retourné vers moi, les mains posées sur les hanches. Derrière nous, adossé à un lampadaire, Zack avait croisé ses bras sur son torse et m'observait en silence.
- Oui j'en suis sûre ! me défendait-je, j'en suis sûre je t'assure. Il habite juste là, donc s'il n'est pas chez lui c'est qu'il ne va pas tarder à arriver.
Alex soupira et fit quelque pas vers le trottoir où j'étais assise. Son regard de cristal était toujours posé sur moi. Mal à l'aise je baissai les yeux. Je l'entendis soupirer de nouveau. Il s'arrêta à quelques mètres et pencha légèrement sa tête sur le côté.
- Et il ne t'est pas venu à l'esprit qu'il pouvait passer la nuit quelque part et ne revenir qu'au petit jour... ? C'est-à-dire dans plusieurs heures ?!
Dans plusieurs heures... Je mordillai ma lèvre inférieure. Mince. Il avait raison, je m'étais emportée un peu vite. Certes je savais où ce crétin habitait, mais cela ne me garantissait pas de le trouver là. J'avais vraiment été stupide. Je triturai mes doigts sans oser lever les yeux vers lui.
- Je... je n'y avais pas trop réfléchi... Mais je n'ai aucun moyen autre pour le retrouver... J'ai déjà eu du mal à avoir son adresse... Alors son emploi du temps...
Visiblement agacé, Alex leva les yeux au ciel et s'allongea sur le capot d'une voiture en soufflant lourdement. Je jetai un coup d'œil timide vers lui. Ses bras osseux étaient disposés en croix autour de son corps fragile tandis que son visage de satin était tourné vers les cieux. Je m'en voulais. Zack, toujours appuyé contre son lampadaire observait son ami lui aussi. Il ne disait rien. Comme toujours. J'enfouis ma tête dans mes genoux. Quelle idiote. Je n'en étais tout d'abord pas revenus qu'ils aient acceptés de m'aider, tant j'avais peur qu'ils me rejettent... Et voilà qu'à présent ils étaient là à attendre avec moi sur le trottoir brulant d'une rue complétement déserte. On avait l'air malins tiens ! Tsss... J'aurais dû réfléchir à un vrai plan avant de les embarquer dans ma galère.
- Quel plan moisi... souffla Alex. Mais dis-moi, pourquoi t'as pensé à nous pour régler son compte à cet abruti ?
Je redressai la tête et tournai mon regard vers lui. Il n'avait pas bougé. Le buste toujours allongé sur le capot de la voiture noire. Je me pinçai un doigt. Pourquoi ? Mais tout simplement parce que quand je pense « besoin d'aide » et « héros » c'est vous que je visualise crétin ! Intelligents, forts... Gentils et droits... Je pense à tout cela quand je pense à vous ! Mais cela Alex, tu ne peux même pas l'imaginer...
- Ben... Je ne sais pas trop... Disons que vous êtes les seuls gars vraiment badass que je connaisse qui accordent un peu d'importance à la justice... Alors bon...
Alex releva la tête vers moi. Un sourire amusé étirait ses lèvres. Mince. Avais-je dit un truc qu'il ne fallait pas ?
- A la justice ? interrogea-t-il d'un air narquois, parce qu'on va démolir ce type pour la justice ? Je croyais que c'était pour venger ta petite copine ?
Je senti la chaleur me monter au visage. Mais qu'est-ce qu'il raconte celui-là ? Ce n'était pas ma petite copine ! Ok elle était plutôt mignonne et pas trop stupide... Mais raah... ! Non ! Je n'avais jamais pensé à cela !
- D'où tu crois que c'est ma copine ?! Je t'ai dit que c'était une amie ! Son copain l'a frappée et je veux la venger ! C'est tout ! Ne va pas t'imaginer des trucs !
Alex se mit à ricaner. Il s'appuya sur ses coudes et posa son regard sur moi.
- Alors ce n'est pas ta copine ? Je suis déçu... Mais dis-moi, depuis quand aides-tu les gens comme ça Gadie ? Parce qu'à part ta petite personne, je ne t'ai jamais vu te soucier de grand monde... Avoue le, tu dois vraiment beaucoup l'apprécier cette « amie »...
Je cru déglutir.
- Comment ça à part ma petite personne ?! M'exclamai-je, mais tu me prends pour qui ? Quelqu'un d'égoïste ? Je n'ai jamais été comme ça ! Du moins, je ne suis plus comme ça !
Non, je ne suis plus comme cela... Alex s'était arrêté de rire et me fixait d'un air mauvais. Ok... Alors là cela ne sentait plus bon du tout.
- Tu n'as jamais été comme ça ? Vraiment ? Alors dans ce cas il faudra que je te rafraichisse la mémoire, parce que je t'assure que tu étais quelqu'un d'ignoblement égoïste ma chère Gadie... Mais force est de constater, si ce n'est pas un sentiment aussi stupide et futile qu'est l'amour, que oui tu as changé... Si l'on considère que faire du mal à quelqu'un pour satisfaire une rancœur personnelle est un acte de charité... Parce que soyons clairs, c'est bien plus pour toi que pour elle que tu es là, non ?
Un frisson me parcouru le dos. Alex, toujours accoudé à la voiture, avait prononcé ces derniers mots d'une voix sifflante, presque haineuse. Mes mains se mirent trembler. Je ne savais que dire. Je ne m'attendais pas à cela. Son regard glacial me transperça. Mais il avait raison, j'étais quelqu'un d'incroyablement d'égoïste, la pire qu'il soit. Je me foutais pas mal de ce que pouvais ressentir Mélina, j'avais simplement envie de déchainer ma colère sur quelqu'un. Et ce quelqu'un c'était cet homme. Cet homme que j'associais à mes malheurs. Cet homme que je ne connaissais pas mais que je détestais. J'avais simplement envie de me venger. Elle n'était qu'une excuse. J'étais pitoyable.
- Je... murmurai-je faiblement.
Alex soupira et reposa sa tête sur le capot. Zack, toujours adossé à son lampadaire, n'avait pas bougé. Il me fixait de ses grands yeux verts.
- Laisse tomber... souffla finalement Alex, Et puis tu as raison, venir rétamer une ordure pareille me fais plaisir... Comme quoi, je suis sûrement un monstre moi aussi...
J'eu un sourire triste.
- Je suis désolé j'ai été stupide...
- Non, c'est moi qui me suis emporté... Et puis on ne peut pas laisser ce connard s'en tirer à si bon compte quand même ! Considère que l'on est des espèces de justiciers prétentieux venant à la rescousse de Mélanie, ta super copine sexy !
Ma quoi ?! J'explosai de rire.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Alors tout d'abord elle s'appelle Mélina et je te répète que ce n'est pas ma copine !
- Oses me dire que tu ne la trouve pas sexy...
Mes joues s'empourprèrent. Quel crétin celui-là ! Bon c'est vrai qu'elle n'était pas trop mal mais quand même ! Si en plus d'être une sale égoïste, j'étais une sale perverse ! On ne s'en sortira plus !
- Je n'ai pas dit ça mais...
- Ahah ! me coupa-t-il en se redressant, je le savais !
Je soupirai.
- Tu es un imbécile...
- Non, un justicier.
Je pouffai de nouveau, cachant mon visage derrière mes bras. Il faisait presque nuit à présent. Le soleil avait entièrement disparu. Et toujours pas un chat à l'horizon.
- Alors là je vous arrête, prononça soudainement Zack, je trouve que vous vous emportez un peu trop vite...
Je sursautai. C'était tellement rare que Zack prononce même juste un mot que le son de sa voix me surpris. Je me tournai vers lui. Les bras éternellement croisés sur son torse, il nous fixait de son regard sombre. Un léger sourire étirait ses lèvres charnues. J'écarquillai les yeux. Cet homme m'impressionnait. C'était une force tranquille et puissante. Bouche bée, je le fixais sans savoir quoi dire.
Alex avait lui aussi tourné son visage vers son ami et le regardais d'un air amusé.
- Et qu'est-ce qui te fais dire que nous nous emportons trop vite ?
- Le justicier ici, c'est moi.
Le petit brun eut un léger rire.
- Attends je suis vexé là, pourquoi toi et pas moi ?! J'ai carrément l'étoffe d'un justicier tu ne trouves pas ?
- Parce que tu crois vraiment que toi et la naine sur pattes allez pouvoir faire ne serait-ce qu'une éraflure au crétin qui arrive ?
La naine sur pattes ?! Je fronçai les sourcils. Non mais il se prend pour qui lui ?! Je ne suis même pas petite ! Naine... Tsss... ! C'est plutôt lui qui ressemble à un colosse !
- Ah... tu n'as pas tort... Mais ça tu le savais déjà en venant ici... Et puis j'ai mes armes à moi tu sais... minauda Alex avec un clin d'œil.
Zack eu un grognement amusé. D'un mouvement de tête, il désigna la rue.
- Imbécile. Quand je dis qu'il arrive, c'est qu'il arrive vraiment...
De quoi ?! Je me retournai vivement. Et merde ! Il avait raison en plus ! Une forme sombre remontait la rue. Grand, brun, peau bronzée, muscles saillants. C'était bien lui. Et il était énorme ! Enfin, disons qu'il était particulièrement baraqué. J'eu un soupir de désespoir. Mélina n'avait pas tort. Seule, je n'aurais pas eu une seule chance...
Les yeux braqués sur son téléphone, le géant brun ne nous avait toujours pas vus. La lumière artificielle de son écran illuminait son visage, donnant à sa peau une légère teinte bleuté. Il s'approchait de plus en plus. Il fallait agir rapidement si l'on voulait le surprendre. Je levai des yeux paniqués vers Alex. Celui-ci fixait Sébastien avec un étrange sourire flottant sur ses lèvres. A croire que la perspective de ce qui allait arriver à ce pauvre homme le réjouissait bien plus que moi. D'un hochement de tête, il me fit signe de me cacher derrière la voiture. Zack de son côté n'avait pas bougé. Toujours adossé au lampadaire, il étudiait du regard l'homme qui s'approchait de nous.
Au bout de quelques instants, Alex se décolla de la voiture et fit quelque pas sur le trottoir. Il se positionna de l'autre côté de la bande de béton, debout, appuyé contre le grillage d'un jardin, face à son ami. Je plissai les yeux, intriguée. Mais qu'est-ce qu'ils trafiquaient ? Je ne comprenais rien. Moi qui croyais qu'on allait simplement tabasser ce type comme au bon vieux temps... Alex ne semblait pas de cet avis. Au contraire, il donnait l'impression de vouloir s'amuser un peu. Toujours agenouillée derrière la voiture, je n'osais pas bouger. Il avait prévu quelque chose... Le tout était de savoir quoi...
Quand Sébastien arriva à sa hauteur, le petit brun se pencha vers lui et lui tapota l'épaule. L'homme releva la tête, surpris, puis posa un regard interrogateur sur mon ami. Tout sourire, Alex fit un pas vers lui.
- Qu'est-ce que tu me veux nabot ?
Cachée derrière la portière noire de la voiture, je pouvais un peu mieux observer ce garçon. Il se tenait dos à moi et se dandinait d'une démarche qui me répugnait. L'allure de ces mecs stupides qui voulaient se donner un genre... Tsss.... Pitoyable. Mais je ne me l'étais pas imaginé autrement à vrai dire. Il portait un t-shirt noir qui moulait légèrement son torse ainsi qu'un jean bleu foncé des plus basiques qui retombait lâchement sur ses baskets usées. Son bras droit était couvert de tatouages tribaux tandis qu'à son oreille brillait un diamant ridicule. Il avait l'air froid, sec. Sa coupe en brosse vulgaire soulignait sa mâchoire carrée et durcissait les traits de son visage. Etonnamment, il m'était particulièrement antipathique. J'eu une grimace dégoutée
- Moi ? Mais rien du tout !.. s'exclama innocemment Alex, j'aurais juste besoin de ceci !
Alex avait fait un pas de plus vers le géant qui avait instinctivement reculé vers nous. D'un geste habile et rapide, le petit brun lui arracha le téléphone des mains.
- Putain tu fous quoi là ?! s'exclama Sébastien visiblement aussi surpris que moi par le geste d'Alex, rends-moi mon phone tout de suite nabot ou je t'explose !
Mais mon ami ne pris pas garde aux menaces de l'imbécile qui lui servait d'interlocuteur, et fit glisser ses doigts fins sur l'écran. Mais qu'est-ce qu'il fichait ? J'adressai un regard interrogateur à Zack mais ce dernier m'ignora et continua d'observer la scène avec attention.
- Oh oh, s'amusa Alex, Mélina... Quelque chose me dit qu'elle n'a pas une folle envie d'avoir de tes nouvelles... Tu devrais arrêter de t'acharner comme ça... Enfin c'est juste mon avis...
- Putain, mais d'où tu connais Mélina toi ?! Rends-moi ce téléphone immédiatement ou je te défonce enculé !
Alex arqua un sourcil et lui adressa un sourire narquois.
- Quel langage ! Mais ne t'avance pas trop non plus mon chou, l'inverse serait très bien possible aussi...
- Qu'est-ce que tu me chie toi ! Non mais tu t'es vu ! Je t'écrabouille quand je veux !
Les joues de Sébastien avaient viré au rouge. Il fondit sur Alex mais ce dernier l'évita habilement. Il se retourna vers lui et balança son téléphone vers la voiture où je m'étais cachée.
- Putain de fils de... Je vais te niquer !
Sébastien se précipita pour rattraper l'objet de ses désirs mais tomba nez à nez avec Zack, apparemment très énervé lui aussi. Ses muscles étaient tendus et sa mâchoire particulièrement crispée. Il le saisi brusquement par le col et, en s'aidant de l'élan de Sébastien, le plaqua contre le lampadaire. L'homme eut un cri étouffé. J'ouvris grands les yeux. Purée... Je n'avais rien compris à ce qu'il s'était passé ! Sébastien gisait lamentablement sur le sol, la tête contre le lampadaire, et Zack le ruait de coup.
- Vas-y connard ! Beuglait Zack, Vas-y ! Répète juste pour voir ! Tu vas niquer qui ?!!
Merde. Il avait complètement dérapé lui aussi. Je devais me lever. Tout de suite. J'appuyai mon bras sur le capot de la voiture. Je devais faire quelque chose. C'était à moi de lui exploser sa sale tronche. C'était moi le prince charmant, pas lui ! Mais alors que je me redressais, Alex arriva derrière son ami et posa une main sur son épaule. A ce geste, les muscles de Zack se détendirent sur le champ. Il se calma immédiatement et jeta un coup d'œil inquiet à son acolyte.
- Je t'avais dit de ne pas trop t'avancer... prononça alors Alex à l'intention du corps qui gisait à ses pieds avec son air narquois habituel.
Sébastien releva son visage couvert de blessures vers les deux hommes. Il avait l'air pitoyable. Ses yeux étaient gonflés de haine. Du sang souillait son sourcil droit. Il émit une sourde plainte.
- Putain... Mais vous êtes qui bon sang ?!
- Nous ? Personne.
C'était le moment. Je me relevai enfin et me dirigeai vers lui. Quand il me vit, il haussa un sourcil de surprise. Il ne devait pas s'attendre à voir quelqu'un d'autre arriver. Mais je ne lui laissai pas le temps de prononcer un mot. Zack s'écarta pour me laisser passer et, avec tout l'amour que je lui portais, j'offris à cet être immonde un splendide coup de pied dans l'entre-jambe.
- Tiens connard ! De la part de Mélina !
Sébastien se plia en deux sous le choc. Il poussa un cri de douleur. Ah ça faisait mal hein ?! Et bien ce que tu as fait vivre à Mélina et dix fois pire ! Mes mains tremblaient. La colère s'était emparée de moi. J'allais pour le frapper une nouvelle fois mais Alex me retint par le bras.
- Wow... arrête espèce de malade ! T'as foutu ma super tactique d'approche à l'eau avec tes techniques de barbare là !
Hein ?!
- De quoi ?! Moi barbare ? Mais t'as vu ce que vous lui avez fait ?! Il faut absolument que tu revois ta définition du mot barbare mon pauvre garçon...
Il ricana. Sébastien nous fixait d'un air perdu. Le pauvre, il ne devait rien comprendre à ce qu'il lui arrivait. Zack le tenait toujours fermement par le col, le crâne plaqué contre le lampadaire.
- Putain mais sérieux, vous me voulez quoi ? Je ne sais même pas qui vous êtes merde !... Et comment ça se fait que vous connaissiez Mélina ?!!
Je lui adressai un regard chargé de mépris et m'agenouilla devant lui.
- Ben quoi ? Crachai-je, ça te surprend tant que ça que ta meuf, si on peut toujours l'appeler ainsi, ai d'autre potes que toi et ta petite personne répugnante ?! Et qu'elle n'ait pas non plus particulièrement apprécié la manière dont tu la traité espèce de fils de chien ?!
Il frissonna. Sans le lâcher du regard, je sorti mon téléphone de ma poche.
- Maintenant mon salaud, on va jouer à un petit jeu...
Alex m'adressa un regard étonné. Je lui souris.
- Ben quoi, moi aussi j'avais préparé quelque chose.
Il se mit à rire, amusé, puis croisa ses bras sur son torse fragile.
- Ah mais je ne doute absolument pas de ton côté fourbe et machiavélique !
Sébastien lançait des regards paniqués, oscillant entre moi et Alex. Il chercha à se défaire de l'emprise de Zack mais ce dernier resserra son étreinte et lui cogna violement la tête contre le lampadaire.
- Calme me toi mon tout beau, susurrai-je à son visage, calme toi... Regarde c'est tout simple...
J'allumai mon téléphone et le tendis vers lui.
- Je vais te filmer et toi, tu vas simplement répéter après moi...
- De quoi ?! Mais putain mais lâchez moi !
Zack lui assena un coup poing sur le nez.
- Tu la ferme et tu écoutes ce que dit la dame !
Sébastien poussa un gémissement de douleur. J'eu un sourire mauvais.
- T'es prêt ? On commence, écoute bien... « Ma chère tendre et douce Mélina, pardon... Je m'excuse sincèrement d'être le plus gros connard que la Terre ait porté... »
- Hein ?!
Cette fois ci Zack lui cogna la tête sur le sol.
- Répète. Grogna-t-il
- Ma... dit-il d'une voix chevrotante, Ma chère et douce...
Zack lui enfonça son poing dans le ventre.
- Ma chère TENDRE et douce. Gronda-t-il.
- Ma chère tendre et douce Mélina, bégaya Sébastien, Pardon, Je m'excuse d'être... le plus gros connard que la Terre ait porté...
Il était pâle, complètement terrorisé. Je me retins de rire devant l'allure pitoyable de son visage cramoisi. Zack continuait de le fixer avec colère tandis qu'Alex s'était de nouveau appuyé contre le capot de la voiture, les mains toujours croisées sur son torse. Il nous observait en souriant calmement.
- « Je n'ai pas d'excuse ni de mot pour exprimer mes remords sincères » continuai-je, « je n'avais tout simplement pas assez confiance en moi et en mon tout petit kiki répugnant... »
Sébastien releva sa pitoyable tête vers moi.
- Mon quoi ?!
De nouveau, Zack lui offrit un splendide coup de poing dans les côtes.
- Je... souffla-t-il difficilement, je n'ai pas d'excuse ni de mot pour exprimer mes remords...
- Sincères, sifflai-je.
- Mes sincères remords... bafouilla-t-il, je... j'avais pas confiance... en moi... et en mon petit kiki...
- Répugnant.
- Répugnant... lâcha-t-il finalement.
J'abordais un sourire victorieux. Bon, c'est vrai je l'avoue, il n'avait rien de glorieux à ma conduite, mais le voir si misérable me réjouissais profondément. Oui, j'étais un monstre.
- « je sais que je ne mérite aucunement ton pardon et que je ferais mieux de me jeter du haut d'un pont... »
- Wow ça rime... prononça Alex.
- N'est-ce pas ? rétorquai-je amusée.
Sébastien émit un grognement, ce qui lui valut un nouveau coup de poing dans le visage.
- Répète connard.
- Je sais que je ne mérite pas ton pardon... récita-t-il faiblement, et je devrai me jeter du haut d'un pont...
- « je sais que je ne te mérite pas tout court car tu es une déesse et moi une sous sous merde... »
Alex eut un rire.
- Une déesse ? Je savais bien qu'il y avait un truc...
- Oh la ferme... Bon tu répètes toi ?!
Sébastien gémit. Zack lui plaqua de nouveau le visage contre le lampadaire, tirant sur son cuir chevelu.
- Je sais que je ne te mérite pas car tu es une déesse... et moi une merde...
- « Une sous sous merde », grinçai-je.
- Une... sous sous merde...
Je fis rouler mes épaules en soupirant.
- Tsss... t'as vraiment une mémoire moisie... On continue : « mais écoute au moins cette humble chanson... »
Le visage de Sébastien se décomposa. Il me jeta un regard paniqué.
- Cette humble quoi ?!
Je me mis à ricaner.
- Oui oui mon grand, t'as bien entendu. Maintenant, tu vas chanter pour elle...
.....................
12 ème chapitre ! Bon j'ai un peu galéré donc j'espère qu'il vous plaira... excusez moi pour les gros mots peut être un peu trop nombreux dans cette partie... mais c'était pour donner un peu une ambiance... baston quoi! Et puis cela correspondait à l'image que je me faisait de Sébastien, grossier et violent (même si je vous l'accorde, il n'a pas franchement eu le temps de montrer tout ses talents ici...)... C'était tout de même votre première rencontre avec ce charmant garçon !
Dites moi ce que vous en pensez, et si vous trouvez que l'histoire avance bien ou que au contraire c'est trop lent, trop gnangnan... je n'ai pas envie de vous lasser...! Et puis ça me ferait super plaisir !
A très bientôt !!!
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