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Chapitre 10

Mélina

    Ses grands yeux bleus étaient fixés sur moi. Surpris. Choqués. Dégoutés... Il ne me quittait pas du regard. Complétement absorbé par mon visage. Il me regardait, horrifié. Je senti la pression exercée sur mon poignet se détendre. Aussitôt je retirai ma main et me défi de son emprise. Je vins plaquer ma paume contre ma joue. Il eut un mouvement de recul. Je baissai la tête, fixant le sol.

    Ses bras retombèrent contre son corps. Le vent s'était mis à souffler. Je sentais son regard posé sur moi, ses yeux translucides qui me détaillaient. Il ne disait rien. La tête toujours tournée vers le sol, je n'osais pas le regarder. Je n'osais pas affronter son regard. J'avais honte.

-    Je... commença-t-il, je suis désolé...

Il était désolé ? Je cru déglutir. Mais de quoi était-il désolé ?! De m'avoir humilié ?! De m'avoir mise à nue sur ce trottoir ?! De m'avoir blessée ?! Pourquoi était-il désolé hein ?! Qu'est-ce que cela changeait pour lui ?! Il était désolé... Tsss... Je contractai la mâchoire, les dents serrées. Cela me faisais une sacré belles paire de jambes tiens ! Le sang affluait avec excès dans mes tempes. Je ne bougeai pas, les yeux toujours rivés vers le sol. Debout face à moi je le sentais hésitant, mal à l'aise.

-    Que t-est-il arrivé ? osa-t-il prononcer.

Je relavai la tête et lui jetai un regard noir.

-    Qu'est-ce que ça peut te foutre ?! lui crachai-je brusquement.

Il sursauta légèrement, surpris par mon soudain changement de comportement. La tête droite, le regard haineux, je le fixai à présent. Je le regardai. Je regardai ce garçon qui m'étais inconnu, ce garçon qui m'avait humilié. J'observais ce garçon qui se tenait devant moi, devant mon corps faible et abimé. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait. Je ne comprenais pas ce que je devais faire. Je n'avais qu'une envie, fuir. Partir loin. Me cacher. Hurler ma peine et ma douleur. J'avais envie de lui crier au visage, de lacérer sa peau, de laisser exploser ma rage. Mes mains tremblaient. La haine. Je serrai les poings, enfonçant mes ongles dans ma chair.

-    Je... je m'inquiéte c'est tout...

Il s'inquiétait ?! Ma respiration s'arrêta un instant. Il s'inquiétait ?! Je me mis à rire. Un ricanement de hyène. Un rire de dément, comme un cri rauque et immonde qui s'échappai de ma gorge. Un râle saccadé, excité, qui s'échappai des profondeurs de mon âme. J'en fut la première surprise. Mes genoux se fléchirent. Mon visage se tordait de douleur. Ce rire était le cri d'un animal blessé. Le rire des faibles.

-    Tu t'inquiéte pour moi ?! m'exclamai-je brusquement, La bonne blague ! Arrêtes de te foutre de moi ! Tu ne me connais pas ! En quoi est-ce que ma misérable vie peut t'intéresser ?! Fous moi la paix ! Tu m'entends ?!! Dégage !!

Je lui avait hurlé dessus. Je lui avait craché à la figure toute ma haine et ma souffrance. Mon regard était noir. Mon masque était parti. Ce masque que j'avais si difficilement élaboré. Ma carapace. Tout. Tout s'était brisé avec moi. J'étais seule. Je n'avais plus rien à cacher. J'avais mal. Je le fixai, d'un regard de bête. Un regard qui soutenait toute ma douleur. J'avais envie de le briser avec moi. D'enfoncer mes griffes de lionne souillée dans son visage. Je voulais qu'il s'en aille. Pourtant il ne bronchais pas. Il continuais à m'observer. Son regard traduisait la tristesse et la pitié. La pitié... Je voulais crier. Je ne voulais pas de sa pitié ! Je ne voulais pas de son regard de chien battu ! Je ne voulais pas que l'on me plaigne ! J'avais mérité ce qui m'étais arrivé !

Poussant un grognement de rage, je saisi mon sac que j'avais laissé tomber sur le sol. La main toujours plaquée sur mon visage, je jetai un regard terrible à cet homme qui m'insupportait et entrepris de m'éloigner. Je voulais disparaitre. Je voulais être réduite en cendre. Cette souffrance m'aveuglait. Je n'arrivais pas à réfléchir. Mais, quand je passai à son niveau pour le dépasser, je distingua une lueur s'allumer soudainement dans son regard. Il ouvrit de grand yeux et tourna brusquement son visage vers moi. Surprise, je ralenti le pas. Qu'est-ce qu'il me voulait encore ?

-    C'est ton copain qui t'as fait ça ? demanda-t-il dans un murmure presque inaudible.

A ces mots je m'arrêtai net. Comme pétrifiée. Je reçu ses paroles telle une gifle. Ce fut comme si un éclair avait traversé mon corps et foudroyé mon esprit. Tout me revenait. La violence de ses coups, la brutalité de sa voix, cette douleur si soudaine et si vivace qui s'était brusquement emparée de mon corps. La peur. L'effroi. Je revivais tout. J'entendais de nouveaux ses pas sur le carrelage blanc. Son regard, ses mains, ses poings. Tout. J'entendais mes cris, mes supplications. Je le revoyais lui. Je revoyais sa fureur, sa haine, son dégoût. J'avais mal. J'étais brisée. Il m'avait frappée, il m'avait broyée sous les coups de sa violence et de sa colère. Ce n'était plus un homme, mais une bête sauvage, un monstre tout droit sorti d'un cauchemar. Un ouragan de haine et de violence. Tout me revenait à l'esprit. Brutalement. Cette souffrance si forte. Cette douleur. Cette blessure béante dans mon âme. Ce désespoir.

Ma lèvre s'était mise à trembler. Ma vision se troubla. Je croyais mourir de nouveau. Mon corps fut pris de spasmes. Je senti le douleur raviver mes blessures. Cette douleur si intense. Elle me brulait de nouveau. Me consumait de l'intérieur. Les larmes se mirent à couler le long de mes joues. D'abord lentement, puis de plus en plus rapidement. Incontrôlables. J'explosai en sanglots. J'explosai, tout simplement. Ce désespoir, ce mal si fort que j'avais tenté de cacher, il explosait, il se déversait sur mes joues dans des torrent de perles salées. Mes pleurs, mes cris. Je n'arrivais plus à les contenir. Je n'arrivais plus à les contrôler. Mon visages était tordu par la souffrance. Mes mains vinrent griffer ma peau, s'agripper à mes cheveux. J'avais mal, j'avais peur. Tout en moi s'écroulai. Je perdais prise. Mes jambes fléchirent. Mon esprit se brisa. Je croyais m'évanouir. Je me voyais partir. Je m'effondrais, là sur ce trottoir sombre et puant. Je m'effondrai. Seule.

C'est alors que je senti une chaleur m'encercler. Des bras s'enroulèrent autour de mes épaules. Je senti un corps chaud se presser contre ma poitrine. Une étreinte. Les sanglots s'arrêtèrent. Mes yeux s'entrouvrirent, surpris. La bouche entrouverte, le nez coulant, je regardais ces bras, j'observais ces mains qui me serraient. Elles étaient douces et blanches. Je fixais ce garçon qui m'enlaçais. Je ne bougeai pas. Doucement, les tremblement de mon corps s'arrêtèrent. Les larmes ne coulaient plus. Nous restâmes ainsi, quelques instant, debout sur le trottoir. Lui, ses bras enroulés autour de mon corps, moi, les bras ballant, le regard perdu. Aucun de nous n'osait bouger. Je me sentais bien.

Lentement, il se détacha de moi. Il essuya mes joues mouillée. Son regard cristallin se plongea dans le mien. Ce n'était plus de la pitié, mais de la douleur. De la compréhension. Je n'osai pas bouger. Je voulais oublier ce monde et rester là, perdue dans ce regard de cristal. Un silence rassurant nous enveloppait. Doucement, je senti sa main glisser le long de mon bras et saisir la mienne. Il enroula ses doigts froids autour des miens. Un légère pression s'exerça sur ma paume. Je ne le quittais pas du regard.

-    Viens, murmura-t-il doucement, je vais te soigner.








Ses mains faisaient glisser sur ma peau un coton imbibé d'antiseptique. Cela piquait légèrement. Nous étions tous les deux assis sur le canapé blanc du salon. Seuls dans le calme de mon appartement. Je l'avais guidé jusqu'à chez moi, sans prononcer un mot. En entrant dans la pièce, Gady avait ouvert de grands yeux. Tout était sens dessus dessous. La table du salon était brisée et le buffet avait été renversé. Mon appartement si beau et luxueux était en piteux état. Mais il n'avait rien dit. Il s'était contenter de me suivre, de m'assoir sur ce grand sofa blanc, et avait commencé et appliquer sur mon visage toute sorte de crèmes et de produits. Ses longs doigts fins s'activaient avec douceur sur ma joue meurtrie, apaisant mon œil douloureux, réparant ma lèvre ouverte.

Je ne disais rien. Je me contentais de l'observer. J'observais ce garçon mystérieux dont je ne savais presque rien. J'observais son visage délicat à moitié dissimulée derrière une imposante casquette en toile. Il avait la peau blanche et les traits fins. Je pouvais deviner de petits anneaux de métal sur son sourcil et le long de ses oreilles. Son T-shirt trop large camouflait des bras menus et un corps mince. Un corps que je devinais fragile et harmonieux. Sa mâchoire était soyeuse et délicate, ses muscles si fins. Je contemplais son regard pur et bleu. Il avait l'air inquiet, préoccupé. Quelques mèches d'un blond très clair lui caressaient le front. Concentrés, ses yeux ne quittaient pas mon visage. Je ne disais rien. Epoustouflée. Une odeur de menthe et de tabac effleurait mon nez. C'était agréable.

Un désir étrange s'était emparé de mon corps. Un désir étrange qui me pourtant semblait vital et essentiel. J'avais envie que cet instant dure infiniment. Je voulais que ses doigts si doux et légers continus éternellement d'effleurer mon visage. C'était comme une évidence. Je voulais qu'il me console, qu'il me rassure. Je voulais qu'il me prenne de nouveau au creux dans ses bras blancs. Je ne voulais pas qu'il me quitte.

Il n'avait pas prononcé un mot. Il semblait respecter mon silence, mon désir de me taire. Je le remerciais de cela. Mais la méfiance s'était calmée. J'avais moins peur. J'avais moins mal. Son regard avait réussi à calmer ma douleur et à apaiser mes craintes. J'avais l'impression de pouvoir livrer le monde aux pieds de ce garçon. J'avais besoin qu'il m'écoute. Pour la première fois, j'avais envie d'enlever mon costume oppressant et de me livrer.

-    C'est la première fois qu'il faisait ça... murmurai-je au bout d'un instant.

Le doigt sur ma joue s'arrêta un instant avant de reprendre son activité. Gady s'emblait surpris de ma soudaine prise de parole. Mais il ne disait rien.

-    Il a toujours été très possessif et jaloux... Mais je n'aurais jamais imaginé qu'il irait jusqu'à là...

Je baissai les yeux. Les souvenirs revenaient peu à peu. Une boule s'était formée dans ma gorge. Pouvais-je vraiment lui révéler ce qu'il s'était passé ? J'avais tellement honte... Je n'avais pas envie de l'ennuyer avec mes histoires de gamine trop faible et naïve...

-    Je... je crois que je n'ai jamais eu aussi peur... J'ai cru qu'il allait me tuer... Il a crié tellement fort... Pus il a commencé à me frapper...

Mes mains s'étaient remisent à trembler. Sans dire un mot, Gady posa sa main sur la mienne pour calmer les tremblements. Je levai les yeux vers son visage. Ce dernier ne montrait aucune expression. Il avait le regard fixé sur ma joue.

-    J'ai essayé de m'enfuir, continuai-je d'une petite voix tremblante, mais il m'a rattrapée... Il a tout cassé... J'ai cru que quelqu'un viendrais m'aider mais... j'étais seule... Alors il a continué à me frapper... Je... Je ne me suis jamais sentie aussi nulle et faible...

Gady m'écoutait. Il ne disait rien. Il semblait attendre que je finisse de parler. Il semblait vouloir me laisser lâcher ce poids, exprimer cette douleur. Parler me faisait du bien. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas parlé à quelqu'un sans cacher mes sentiments... que je n'avais pas pu dire ce que je pensais et vivait réellement. Ce Gady, ce garçon inconnu... Il était le seul à connaître cette partie de mon existence.

-    Mais... d'un certain côté tout cela est un peu ma faute... Il me l'avait dit, il m'avait prévenu... Il ne voulait pas que je sorte sans lui, il ne voulait pas que j'aille à cette soirée... Je lui ai désobéi... C'est de ma faute... Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même pour ce qui m'est arrivé...

Les mains de Gady se crispèrent sur mes doigts. Son regard si calme avait viré au rouge.

-    Tais-toi ! Ne dis pas ça ! s'écria-t-il brusquement, Non mais tu te rends compte de ce que tu dis ?! Ce type est un malade, un cinglé tu m'entends ?! Il n'avait pas le droit de te faire ça ! Il n'avait aucun droit sur toi ! Le seul responsable c'est lui ! D'accord ?! Lui et seulement lui ! Tu peux sortir et t'amuser où tu veux et quand tu veux ! Et ce n'est pas un espèce de crétin à testicules qui t'en empêchera sous prétexte qu'il n'a pas confiance en sa virilité opulente et en lui-même ! D'accord ?!

Gady avait agrippé mes deux mains et me fixait droit dans les yeux. Ses sourcils s'étaient froncés et ses joues s'étaient rougies par la colère. Je le regardais avec étonnement. Son soudain emportement m'avait surpris. Je détestais Sébastien pour ce qu'il m'avait fait. Bien entendu que je le prenais pour responsable. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de penser que si j'avais été plus forte, si je lui avais dit la vérité, si je n'étais allée à cette fichue soirée... Tout cela ne serait jamais arrivé. Et que tout cela était en partie ma faute. J'avais ma part de responsabilité. Je m'en voulais pour ma faiblesse...

Gady me fixais toujours. Il semblait attendre ma réponse. Une sorte d'animosité l'avait réveillé. Une lueur de colère brillait dans ses yeux. Il tenait toujours mes deux mains dans les sienne, scrutant mon visage.

-    Je... oui tu as raison mais...

-    Il n'y a pas de mais ! me coupa-t-il, personne n'as le droit de ta frapper sous prétexte que tu vis ta vie comme tu le désire et sans lui ! Alors je veux que tu répètes après moi : Je suis une femme libre et j'emmerde ce gros connard de Sébastien qui a une merde à la place du cerveau !

J'ouvris de grands yeux. Attends... Il était sérieux ? Je me mis à rire nerveusement. Gady fronça les sourcils.

-    Alors ? demanda-il.

-    Euh je... articulai-je, Je ne crois pas que...

-    Répète.

J'inspirai profondément et plongea mon regard dans le sien.

-    Je suis une femme méga libre et j'emmerde cet espèce de gros connard de mes deux de Sébastien qui a une énorme bouse de vache obèse à la place du cerveau !

Ce fut au tour de Gady d'écarquiller les yeux. Surpris par ma version, il pouffa légèrement et relâcha mes mains.

-    Eh ben voilà, s'exclama-t-il, on y est !

Il se pencha de nouveau vers les restes de ma pauvre table de salon et attrapa le sac plastique que j'avais ramené de la pharmacie. Je l'observais, un léger sourire sur les lèvres. Un poids avait été enlevé de ma conscience. Je me sentais mieux. Plus légère. Plus libre. Gady inspecta le contenu du sac et en sorti la boite de pansements. Il s'arrêta quelques instants en regardant la boite, puis se tourna vers moi en m'adressant un regard interrogateur.

-    Euh... Je rêve ou t'as acheté des pansements Hello Kitty ?

Je me mis à glousser. Mon Dieu que j'étais pathétique !

-    Ils n'avaient plus grand chose d'autre... C'était ça ou les pansements Barbapapa... Alors bon...

Il eut un sourire et sorti un échantillon de la boite. J'eu un mouvement de recul.

-    S'ils n'avaient que ça... dit-il d'un air malicieux.

-    Euh... Mais ça va mieux là, on n'est pas obliger de les mettre !...

Il ricana et commença à défaire l'emballage.

-    Dites donc mademoiselle la bourge, vous n'allez tout de même pas gaspiller cette splendide boite de pansements ?! En plus je suis sûre que la couleur rose immonde de ce chat ridicule portant des nœuds affreusement grossiers ira à ravir avec la couleur de vos boucles d'oreilles !

Mademoiselle la quoi ?! Je le fusillai du regard et fit un écart avec mon visage. Il me regardait toujours en souriant et avait tendu le bras pour essayer de me scotcher le bout de sparadrap sur la joue.

-    Ah ah, très drôle... maugréai-je en évitant une deuxième attaque d'Hello Kitty, Je n'ai pas de boucles d'oreille...

-    On s'en fiche t'as qu'à faire comme si...

Je lui jetai regard effaré et il en profita pour me coller le pansement sur la joue. Je poussai un cri de surprise et lui explosa de joie.

-    Ah ah ! Touchée ! Tu vas voir, grâce à Hello Kitty dans quelque jours tu auras retrouvé ton splendide teint de pèche !

Je levai les yeux au ciel puis me mis à rire. Ce garçon était un crétin. Il s'enfonça dans le canapé avec un petit sourire victorieux sur les lèvres. Je sentais qu'il me toisait du regard. Je m'accoudai à mon tour sur les coussins moelleux et plongeai mon regard dans le sien. Aucun de nous ne détourna les yeux. Nous nous défions du regard. Lui, son sourire narquois et ses yeux magnifiques. Moi, ma gueule cassée et mon pansement rose bonbon étalé sur la joue. Je devais décidément ne pas avoir l'air très crédible.

-    Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? murmurai-je au bout de quelques instants, Pourquoi est-ce que tu es si gentil avec moi ainsi alors que je n'ai rien fait pour toi ?

Gady paru surpris de ma question. Il continua à me fixer avec de grands yeux quelques secondes avant de rétorquer.

-    Tu exagère... Tu m'as emprunté une clope et un briquet... Ce n'est pas rien ! dit-il d'un air qui se voulait offusqué.

-    C'est bien ce que je dis, je t'ai dépouillé de tout tes biens... et toi tu m'aides...

Il poussa un grand soupir et détacha son regard du mien.

-    Disons que je n'aime pas les injustices... Tu n'as qu'à me voir comme un justicier, ou une sorte de prince charmant !

-    Un prince charmant ?

Il s'esclaffa face à mon air ahuri et m'adressa un clin d'œil.

-    Exactement, un prince charmant ! Tu ne me trouve pas à tomber ?

Je levai les yeux au ciel. Gady me fixait, un petit sourire amusé accroché aux lèvres.

-    Tu dérives carrément là ! m'exclamai-je, En plus saches qu'on ne juge pas un prince charmant à la qualité de son faciès, mais à la grandeur de ses exploits ! Serai-tu quelqu'un d'atrocement superficiel ?

-    Oh !... Donc tu ne vois pas en moi le prince de tes rêves ?! Tu me fais du mal là ! Et arrête de faire genre, je suis sûre que tu préfères être sauvé par un prince charmant sexy plutôt que par un crapaud à forme humaine ! Prétentieuse !

Je le toisai du regard. Il avait mis la main sur son cœur et s'était exprimé de manière extrêmement théâtrale. Cela m'arracha un gloussement. C'est vrai que cela ne m'allait pas très bien d'accuser quelqu'un de superficialité... Et puis il n'avait pas tort... J'adorais les princes sexys !

-    Je ne suis pas prétentieuse... marmonnai-je pour moi-même.

Il se mit à rire de mon visage renfrogné et étendit ses jambes sur les restes de la table. Je le regardai faire. Son sourire n'avait pas quitté ses lèvres roses.

-    Bon... j'ai comme qui dirait l'impression que tu doutes de mes compétences de prince charmant... Et comme mon superbe corps de dieu grec ne te suffit pas... que puis-je faire pour vous convaincre princesse ?

Princesse ? Je posai sur lui un regard qui se voulait agacé, mais ce qualificatif me fit plaisir. Je sentis mes joues rosir légèrement. Je croisai les bras sur ma poitrine pour me donner un peu de contenance.

-    Me convaincre ?...

Il hocha la tête. Un sourire mauvais se dessina sur mes lèvres.

-    Et bien tu n'as qu'à chanter ! Ils chantent toujours des chansons à la noix en allant sauver leur princesse ! Allez ! Chante pour moi joli prince !

Gady écarquilla les yeux. Apparemment il ne s'attendait pas à cela.

-    Chanter ? T'es sûre de toi ? Parce que tu risques de finir sourde... et de vomir toutes tes tripes après t'être jetée par la fenêtre de désespoir...

Je me mis à rire.

-    Tu ne vas quand même pas te dégonfler pour si peu ?

Gady triturait ses doigts. Ma proposition n'avait pas l'air de lui plaire.

-    Je savais que tu n'étais pas un prince si charmant que ça... ! ironisai-je en repliant ma jambe sous ma cuisse.

-    Ah ! je ne peux pas te laisser dire ça ! Mais j'ai une meilleure proposition, en tant que prince méga charmant et fier de l'être, je vais aller pourfendre le dragon qui te retenait prisonnière, et ce sera lui qui chantera ta chanson !

L'arqua un sourcil. Mais qu'est-ce qu'il baragouinait ?

-    Le dragon qui me retenait prisonnière ?

-    Mais oui ! S'exclama-t-il, il y a toujours un super vilain dans leurs films chelou, et je suis sûre qu'il chante aussi ! Le deal me semble pas mal !

Je lui adressai un regard interrogateur. Il s'était soudainement emporté, les yeux pétillants.

-    On va faire ça, continua-t-il en agitant ses mains, je vais défoncer Sébastien, il va te chanter une chanson moisie, et tu devras ensuite me considérer comme le prince le plus charmant et le plus sexy au monde !

J'explosai soudainement de rire. Alors s'était de cela dont il parlait ? C'était cela qui le préoccupait ? Sébastien le dragon ?! Son rôle de prince ? Je le considérai un instant, en pouffant légèrement. Lui, défoncer Sébastien ? J'avais quand même un léger doute...

-    Tu tiens donc à ce point à me prouver que tu es charmant ? C'est touchant... Un peu ridicule mais touchant...

-    Comment ça un peu ridicule ? rétorqua-t-il d'un air offusqué.

-    Je crois que tu n'imagines pas encore très bien qui est Sébastien, dis-je en l'examinant du regard.

Il me regarda d''un air outré, une main posée sur sa hanche.

-    Tu insinue que je suis faible ? Tsss... t'es quand même une princesse pas très sympa... !

-    J'ai jamais dit ça ! Mais je pense que tu devrai quand même te méfier un peu c'est tout... C'est le rôle d'une princesse de protéger son prince non... ? Et puis ce qui reste de mon visage traduit assez bien de quoi il est capable... Je ne voudrais pas qu'il t'arrive la même chose...

Il posa de nouveau son regard peiné sur ma joue. Ma mâchoire se serra. Je n'aimai pas qu'il me regarde de cette façon. Je n'aimai pas qu'il pose sur moi un regard de pitié. Son sourire s'était éteint quelques instants. Je voyais le sang qui battait dans ses veines. Il releva son visage souriant vers moi.

-    « Son prince » ? Ah j'en étais sûre, je t'ai déjà conquise !

Je levai les yeux au ciel et poussant un grand soupire.

-    N'importe quoi !... marmonnai-je en me levant.

Gady s'était remis à ricaner bêtement sur le canapé. Je me dirigeai vers le bar et ouvrit le frigidaire.

-    J'ai super faim, m'exclamai-je soudainement, tu veux manger ou boire quelque chose ?

La tête étonnée de Gady apparue derrière les coussins.

-    Manger ? A cette heure-là ? Mon dieu mais tu es un ventre sur patte ! Ce n'est pas du tout digne d'une princesse !

Je jetai un coup d'œil à ma montre d'un air excédé. Tôt, tôt... On ne devait pas avoir la même notion du temps et de la bouffe alors...

-    Tu exagère quand même, il est presque midi... et je n'ai rien mangé ce matin...

A ces mots le jeune homme se redressa aussitôt.

-    Comment ça presque midi ? demanda-t-il d'un air inquiet.

-    Ben, il est 11 heure 50...

Gady blêmit et se frappa le front en poussant un juron. Mais qu'est-ce qu'il avait encore ?

-    Merde !... s'exclama-t-il, merde , merde, merde ! Tommy va me trucider !

-    Tommy ?

-    Laisse tomber... de toute façon si je reviens maintenant je vais me faire égorger..

-    Je ne comprends rien à ce que tu racontes...

Il se mit à sourire de nouveau et s'approcha du bar. Je le regardai s'avancer de sa démarche sautillante. Il avait l'air léger. Ses baskets couinèrent sur le carrelage. Il s'accouda sur le meuble de pierre d'un air joyeux.

-    Laisse tomber, répéta-t-il, tu ne m'avais pas proposé quelque chose à boire ?

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Et voilàààà... un dixième chapitre !!! J'ai un peu galéré mais je l'ai fini ! Je ne sais pas trop quoi en penser donc donnez moi votre avis ;)

J'espère que ça vous plait et que ça n'est pas trop bateau ni lassant...

On commence à avoir un peu plus d'action et de rapprochement... bon je ne sais que ça ne va pas à une vitesse transcendante mais on y va doucement... mais sûrement !

A la prochaine !


Ah oui, je ne sais pas si vous connaissez cette musique mais personnellement je l'ai découverte il n'y a pas très longtemps et je la trouve vraiment hyper touchante et puissante...
Comme ce chapitre parle un peu de ça je me suis dis que je pourrais vous la partager... enjoy !

https://youtu.be/QtPNb8zmmhA

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