Chapitre 12 Jérusalem for ever 2
« 6 août 2020
Noah avait terminé major de promotion dans ses études, il était sorti premier avec une note de 19,5 sur 20. Les quatre années d'études resteraient ancrées à tout jamais dans sa mémoire, pour le savoir accumulé, les nouvelles expériences enrichissantes qu'il avait partagées avec d'autres enfants fortunés. Son compte en banque dépassait celui de son défunt père sur toute sa vie. Noah s'était encore plus rapproché de son ami Link, devenu l'image d'un frère. Il veillait sur lui à chaque instant, comblant ses quatre volontés sans tergiverser. Rembrandt était souvent venu le voir, prétextant une surveillance de ses études, mais le jeune homme ressentait plus un rapprochement paternel qu'autre chose. Il ne reçut pas pour autant des cadeaux pour son anniversaire ou noël, mais quelle importance, l'affection du vieil homme avait plus d'importance.
Voilà neuf ans, le père Des Vignes, comme il se plaisait à le nommer, avait fait parvenir deux billets d'avion pour Noah et Link au décès de Kurt.
Les deux amis avaient été conviés par Rembrandt. Que désirait-il, le féliciter pour ses études ou lui rappeler le contrat ? Il marchait en ce moment dans le siège principal de l'entreprise en suivant un lourdaud qui devrait sérieusement songer à un régime. Link observait abasourdi les lieux, démontrant la richesse du dirigeant. Ils arrivèrent bientôt dans une immense salle où les attendait Rembrandt et un jeune homme observant le ciel par la baie vitrée. Le vieil homme s'épanouit à son entrée, s'avançant avec rapidité pour l'étreindre amicalement.
— Voici enfin le génie de la construction. Affirma-t-il en le secouant.
Se retournant subitement, Joshua écarta les yeux de stupeur en le découvrant, il semblait effrayé par sa présence ! Son regard trahissait qu'il l'avait déjà vu, mais où ? Noah le croisait pour la première fois. Joshua quitta précipitamment la pièce en s'excusant.
— J'ai la nausée, une envie de vomir, m'attendez pas ! annonça-t-il en s'enfuyant. »
Un tapement sur la vitre le fit revenir à la réalité, Link venait de l'avertir de sa présence. Il lui fit signe de faire coulisser la porte en verre pour le rejoindre. La journaliste s'apprêtait à le suivre, mais il ordonna à son garde du corps de la faire attendre. Noah saisit une bouteille de bourbon, remplit deux verres pour en tendre aussitôt un à son ami.
— La voiture est-elle prête ?
Son ami d'enfance élégamment vêtu accepta le verre, mais resta debout.
— Elle n'attend que toi.
Noah regarda son fidèle acolyte le suivant partout, il était le seul en qui il avait une confiance aveugle. Il occupait le poste jalousé de bras droit, il connaissait autant le savoir des armes que celles du combat corps à corps. L'étui portant son revolver Smith&Wesson gonflait sa veste, le fourreau dans son ceinturon montrait son couteau B.A.C.K qu'il manipulait avec une facilité déconcertante. Vidant d'un trait son verre, il attrapa une serviette pour toucher le coin des lèvres.
— Une entrevue rapide avec Mademoiselle Garnerin de TF1 et nous partons dans... vingt minutes environ. Affirma-t-il en regardant sa montre Rolex Daytona en acier.
Acquiesçant du visage, Link quitta la pièce en laissant ouvert, la journaliste se pressa de faire irruption en défroissant sa jupe. Le garde du corps referma derrière elle et tourna le dos contre la baie vitrée. Elle approcha timidement de Noah en serrant nerveusement son carnet de notes.
— Bonsoir, Monsieur Wagner, je vous remercie de me recevoir sans rendez-vous.
Pointant le canapé de l'index, il murmura d'une voix douce.
— Prenez place.
Elle s'assit à moins d'un mètre de lui, il se déplaça légèrement pour s'écarter d'autant. Elle déposa son enregistreur sur la table basse, puis l'enclencha pour prendre immédiatement la parole.
— Vous démarchez sur plusieurs fronts Monsieur Wagner, comme l'assainissement de l'océan arctique au moyen de vos pompes à oxygène, les fameuses OXYpur qui tentent de stopper l'acidification devenant trop importante. Pourquoi garder le secret de leur fonctionnement ?
D'un air détendu, il répondit sans plus attendre.
— Comme vous le savez, les émissions de gaz carbonique acidifient les eaux de l'océan arctique depuis déjà vingt ans. Au rythme inquiétant de 8 pour cent chaque année depuis six ans. L'Helicina Limicanina, un petit mollusque qui vit dans ses eaux en était particulièrement vulnérable. Ces petits coquillages sont mangés par les baleines à fanons, le saumon, le hareng et plusieurs oiseaux de mer. Sa disparition aurait donc eu un effet néfaste sur toute la chaîne alimentaire marine. Comme par exemple, le plus vaste récif de corail du monde qui risquait d'avoir disparu avant la fin du siècle. Cette région s'étend entre l'Indonésie et cinq autres pays du sud-est. Elle est réputée contenir 75 pour cent des espèces de corail du monde entier et est comparée à la foret amazonien en termes de biodiversité.
Il servit deux cafés chauds, prit le sien et lui tendit l'autre avant de s'affaler au fond du canapé. La femme termina de noter sur son calepin, le posa et poursuivit l'entretien.
— Pourquoi refuser de divulguer par quels moyens vos pompes parviennent à approvisionner une aussi large distance ?
Le ton autoritaire de la journaliste lui fit serrer les doigts de colère. Il se décolla du canapé en cuir pour approcher du bord.
— Seul le résultat importe ! Mes générateurs dégagent une puissance prodigieuse et finiront par apaiser toutes les faiblesses de notre planète. Je ne pense qu'au bien-être commun, la sauvegarde de notre habitat naturel.
— Et si quelqu'un tentait de pénétrer dans vos complexes pour pirater votre système informatique !
— Il serait immédiatement arrêté, envoyé aux forces de police adéquates. Dit-il en gardant le visage placide.
Se penchant sur la table basse, il stoppa l'enregistrement et se leva subitement pour défroisser son pantalon. La journaliste mécontente posa une paume sur le canapé en se levant de moitié.
— Est-ce terminé ?
— Effectivement.
— Monsieur Wagner ! s'exclama-t-elle en déboutonnant le haut de son chemisier.
Sans la moindre hésitation, il se dirigea vers la porte donnant accès au couloir.
— Qu'en est-il de vos penchants religieux avec Israël, endoctriné par le judaïsme et la Torah ?
Noah esquissa un sourire malicieux.
— Le fenugrec responsable de la grosseur de votre poitrine n'est pas naturel, vous rend superflue. Reboutonnez-vous ! Et non, je suis athée, ne crois qu'en moi-même.
Détournant les yeux en rougissant, la journaliste resta un long moment muette. Elle avait été pour la première fois déstabilisée dans un interview. Profitant de cette interruption, Noah approcha de la baie vitrée pour observer Link s'impatientant. Il inclina le visage pour l'avertir que l'entrevue était terminée. En approchant de la porte, il pensait encore au détournement habile de sa réponse. Il sourit malgré tout en songeant à cette accusation, il est si facile de fixer son attention sur le haut de l'iceberg pour oublier le reste ! Il était expert dans ce stratagème, on ne percevait toujours que ses talentueux ouvrages pour ne jamais remarquer ses ratés. Une détonation provenant de l'est provoqua l'explosion de la vitre, les débris de verre lui lacérèrent le visage, alors que la journaliste hurlait de peur. Une seconde balle traversa la vitre brisée !
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