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𝐂𝐡𝐞𝐫 𝐉𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐥

Cher Journal,

J'ai beaucoup hésité à rédiger ces lignes, je ne sais si elles seront lues, je ne sais si elles seront utiles ou futiles.

Mon stylo ne fait que danser sur le papier et mes pensées sortent, se déversent sur le papier et ruissellent tels des rivières qui rencontrent un lac. Beaucoup d'idées me viennent en tête alors que j'écris tout ceci, notamment les souvenirs de ma soirée d'hier soir.

Je me souviens encore de l'odeur des pavés mouillés par la pluie alors que je ramassais mes peintures éparpillées un peu partout sur le sol. Je me souviens encore des cris de la serveuse qui me menaçaient d'appeler la police si je ne déguerpissais pas dans l'instant. Je me souviens encore du bruit de mes chaussures trempées dans les flaques d'eau et de la sensation de mes mèches brunes imbibées, collées sur mon front. Je me souviens encore de la vision floue que j'avais des trottoirs après beaucoup trop de boissons alcoolisées.

Alors pourquoi ? Pourquoi ne me souviens-je pas de ton prénom ? Toi, celui qui m'a aidé à me relever tandis que le reste des passants me laissait à l'abandon. Toi qui a essuyé mes larmes et qui m'a consolé alors que mes mots sortaient tous emmêlés de liqueur. Toi qui m'as assis sur un banc pour que je reprenne mes esprits en prenant bien soin d'envelopper mes toiles dans ton écharpe.

Ton écharpe a toujours ton odeur d'ailleurs, je ne saurais oublier ton parfum de vanille si riche et si pur, couplé à un feu de bois qui ne cessera jamais de brûler. Je ne saurais oublier ton visage angélique, tes fossettes enivrantes et ton sourire si prenant. Je ne saurais oublier ta voix mielleuse qui m'a enveloppée d'une couverture chaude dès les premiers mots que tu as prononcés. Je ne saurais oublier tes yeux dans lesquels je me perdis quitte à perdre les quelques secondes passées avec toi.

Les avais-je vraiment perdues ? J'ai tant de questions à te poser. Des questions que je t'ai probablement déjà posées, mais dont la réponse m'est floue et inatteignable. Pourtant je me souviens du ton de ta voix rauque, de la sombreté du son qui émanait de tes cordes vocales.

Quel est ton prénom ? Pourquoi m'aides-tu ? Pourquoi tes mains sont-elles si douces et à la fois si rustres ? Pourquoi un homme aussi bien habillé que toi fait-il attention à un ivrogne fauché comme moi ? Et pourquoi... pourquoi... POURQUOI ! me rappelles-tu autant ma défunte mère ? Pourquoi as-tu ce sourire si familier qui me rappelait les soirées chaudes d'été où je peignais au côté de ma mère qui lisait ?

Il t'aurait simplement suffit de me laisser me morfondre comme un ivrogne sur le trottoire, mais tu en as décidé autrement. Toi; habillé de ton costume sur mesure, de tes cheveux ultérieurement parfaitement coiffés et maintenant dérangés par la pluie. Si tu avais simplement continué ton chemin, je ne t'aurais pas retenu, tu ne m'aurais pas marqué au fer rouge. Tout est de ta faute finalement.

Les larmes qui roulent sur mes joues, le font à cause de toi. Les rires nerveux qui s'échappent de mes lèvres, le font à cause de toi. Le pinceau que je fais danser sur mes toiles pour me souvenir de tes traits, le fait à cause de toi. Le crayon que je ne cesse d'utiliser pour trouver le croquis parfait de ton sourire, le fait à cause de toi.

Tu ne le sais sûrement pas, mais ma chambre est placardée de peintures de toi. Je te regarde quand je m'endors, je me remémore tes mots et ta chaleur en serrant ton écharpe contre mon buste. Je ne devrais pas m'attacher aussi simplement à quelqu'un de si futile, à quelqu'un qui a déjà oublié que j'existais. Mais je n'y arrive pas, mon cœur n'en fait qu'à sa tête, il te veut toi et il n'y a rien que je puisse faire contre ça.

Où peut-être est-ce un mensonge derrière lequel je me cache ? Il est facile de me dire que je n'ai rien à me reprocher en mettant tout sur le dos de mon cœur, mais je suis encore maître de mes propres actions n'est-ce pas ? Me cacher derrière des excuses ne changeront rien à la réalité des faits.

J'ai peur de sortir de chez moi et de croiser mon frère, il ne me laisse pas tranquille depuis le décès de ma chère mère. Toujours là à rôder devant ma porte, en espérant que je l'ouvre par mégarde pour qu'il puisse enfin me tomber dessus comme une massue et prendre de mes nouvelles. On pourrait croire que c'est un frère aimant, mais il n'est rien de tout cela, il attend simplement le bon moment pour se moquer et me couvrir d'infamies pour ensuite me laisser me morfondre et partir dire au monde qu'il ne comprend pas pourquoi je ne lui ouvre plus la porte.

Beaucoup disent que je ne suis qu'un ingrat, que sans lui je n'en serais jamais là où j'en suis aujourd'hui. Ils aiment croire qu'ils ont raison, pour ma part, je n'en crois pas un mot. Les crois-tu, toi ? Penses-tu que je suis un ingrat ? Ton regard est bien trop aimant et doux que pour me convaincre que tu le penses.

Les gens aiment se mêler de ce qui ne les regardent en aucun cas, du moins c'est ce que j'en ai déduis après toutes ces années. Tels des rapaces et des hyènes, ils sont prêts à tout pour un petit peu de rebondissements dans leurs vies fades et ennuyeuses.

Des femmes qui passent leurs journées à nettoyer et s'occuper des enfants, tueraient pour un bon ragot à raconter à leurs amies lors des courses. Des ragots qui les concerneraient le moins du monde, mais assez pour amuser leur entourage. Des ragots souvent basés sur du mensonge et qui s'avèrent montés de toutes pièces par d'autres femmes en manque de frissons dans leurs vies maussades.

Je viens de réaliser en me relisant que ma haine est assez perceptible dans ma rédaction, mais après tout, c'est ce que l'on attend de moi non ? Que je m'exprime. Que mes émotions ressortent.

Je ne sais pas où je vais avec ce journal, je m'égards à tout bout de champ et mes digressions sont loin d'être intéressantes, j'en ai bien conscience. J'aime me rassurer en me disant que personne ne va me lire et que mes paroles seront bien vite oubliées dans une telle mer de mots.

Tu te demandes sûrement « mais alors pourquoi les rédiges-tu ? », je ne saurais te répondre malheureusement... car je ne sais même pas moi-même. Peut-être pour échapper à la réalité, oublier que je suis seul à mon bureau et que le tonnerre tape contre mes vitres (l'une d'entre-elle est cassée d'ailleurs. Je ne cesse de sentir le vent surélever mes mèches devenues trop longues, c'est agaçant). Peut-être que ce journal est un substitut à la peinture, après tout les mots sont des peintures si on se dit que le stylo est un pinceau. Je dessine des lettres, ce n'est pas bien différent des formes et des spirales.

On vient de toquer à la porte (en espérant que ce n'est pas mon frère !!), je vais donc devoir te laisser. Cette courte histoire fût rafraîchissante, tu ne trouves pas ? Je te dis à demain peut-être.

Taehyung.

Cher Journal,

Voici le deuxième jour que je rédige dans ce petit carnet, qui était ultérieurement un cahier de dessin (d'ailleurs ne fais pas attention aux petits dessins qui habillent les marges, je n'ai pu m'empêcher de remplir les espaces).

La boulangerie en dessous de chez moi a fermé ses portes, ça me désole, elle vendait les meilleurs croissants. J'aurais tant aimé te faire goûter leurs spécialités mais des quelques rumeurs que j'ai entendu le gérant aurait perdu sa femme à cause du choléra, satanée maladie, n'est-ce pas ?

Je ne pensais jamais rédiger un journal de ma vie, et me voilà à te parler de la feue femme de mon boulanger. Comme quoi la vie nous réserve bien des surprises (Dieu que je maudis cette phrase).

Finalement, c'était mon frère qui avait toqué hier, je ne lui ai pas ouvert tu t'en doutes bien. Il voulait encore prendre de mes nouvelles, soi-disant. Il a glissé une lettre sous ma porte avant de partir, je n'ai pas encore daigné l'ouvrir, j'ai bien trop peur de ce qui pourrait y être écrit.

J'ai voulu continuer mon journal après cette petite distraction, mais malheureusement, lorsque je me suis rassis à mon bureau, plus rien ne me venait en tête alors j'ai laissé tomber et je me suis muré dans la peinture (encore).

À l'instant où je t'écris, je mastic un bout de pain rassis que j'ai trouvé au pied du comptoir de ma cuisine. Il est l'unique reste de ma chère boulangerie, je le regarde et je me rappelle du sourire et de la douce voix de la vendeuse qui nous a tristement quittée.

Ce n'est qu'une maigre portion de pain et pourtant, pourtant elle m'émeut et amène en moi une certaine nostalgie des jours anciens où ma mère m'envoyait chercher les baguettes pour le déjeuner. Couper son jeûne avec un tel pain n'émoustille pas mon estomac en tout cas, il est très mécontent et je ne cesse de me tortiller sur mon fauteuil à cause des crampes.

Parfois je regarde par la fenêtre sale de mon appartement et je me demande ce que tu deviens. Si toi aussi tu es en train de rompre ton jeûne, et si tu l'es, avec quoi ? Avec bien plus qu'un bout de pain ça je n'en doute pas, un homme comme toi doit sûrement être en train de manger un chaleureux festin.

Tu le méritrais.

Je suis retourné au bar hier soir, la serveuse m'a servit son meilleur regard noir. Malgré les boissons à répétition je n'ai pas su te sortir de ma tête. Je n'ai cessé de te dessiner dans mes carnets de dessin, la serveuse m'a même demandé si j'étais devenu fou, c'est te dire !

Elle t'a reconnu d'ailleurs, mais elle a refusé de me donner ton prénom de peur que je t'harcèle ! Apparemment c'est la nouvelle étiquette que l'on me colle désormais, celle d'un harceleur...

Les habitués du bar se fendaient bien la poire devant mon désarroi, j'ai eu beau la supplier elle n'en démordait pas. Elle rigolait même avec eux ! (Si elle savait à quel point ces hommes odieux l'épillaient comme un bout de viande à chaque fois qu'elle passait. Si elle savait à quel point les mots qu'ils utilisaient pour la décrire étaient crus et sales !)

Je me suis demandé, en dessinant pour la énième fois tes traits, si j'étais devenu ce que ma mère méprisait. Si le simple fait de te dessiner pour t'aimer davantage, faisait de moi un de ces hommes sans dignité, ni honneur.

Ma mère serait-elle fière de voir son fils ainsi obsédé par un homme dont le nom lui échappait ?

Je ne préfère pas y penser. Mes yeux se remplissent de larmes rien qu'à l'idée que je n'aurais jamais de réponse à cette question. Ma mère est un sujet récurrent dans mes écrits j'ai l'impression, c'est elle qui m'a donné le goût à la peinture.

Sans elle, je ne suis rien, ni l'homme que je suis aujourd'hui, ni la déception que j'étais hier.

Voilà pourquoi il m'est autant difficile de continuer mon travail de peintre, de fleurir dans mes œuvres comme auparavant. Ma meilleure juge est morte et ne reviendra pas, elle m'a laissé ici tout seul, sans regarder derrière elle.

Parfois je me demande si une partie de moi ne s'est pas éteinte avec elle, si je retrouverais un jour cette partie ou si elle m'est inatteignable désormais. Souvent je lui en veux, je me dis que tout est de sa faute, mais la seconde d'après je regrette ces pensées obscènes et me morfonds sur mon malheur.

Qu'ai-je fait pour mériter cela ? Est-ce à cause d'un péché envers un dieu auquel je ne crois pas ?

J'aurais tant aimé te revoir, juste pour entendre de nouveau ta voix qui est moins distincte dans ma mémoire que la veille. Ta voix s'efface, son soupir se noie dans mes souvenirs et j'ai bien peur qu'elle me soit inconnue d'ici la fin de la semaine.

Plus je dessine et moins j'ai l'impression de percevoir parfaitement tes traits, aucun de mes croquis ne se ressemble et aucun ne TE ressemble à vrai dire. Je suis en train de me perdre dans mes sentiments et dans mon ressenti, et si tout ceci était voué à l'échec ?

Il va bientôt être treize heure et je suis en larmes sur un carnet rempli de pages chiffonnées ou arrachées, l'encre s'estompe et coule sous mes larmes et j'ai juste envie de disparaître. De m'enterrer dans un trou et de rejoindre ma chère et tendre mère qui doit se sentir bien seule là où elle est.

Je voudrais simplement qu'on me laisse tranquille, qu'on arrête d'attendre de moi des choses qui me sont impossibles à réaliser, je voudrais qu'on arrête de toquer à ma porte en espérant que j'ouvre le sourire aux lèvres pour aider le monde.

JE VEUX QU'ON M'OUBLIE.

La fenêtre m'appelle, je pourrais sauter et atterrir six étages plus bas, qui m'en tiendrait rigueur ? Ils seraient tous soulagés de voir ainsi disparaître un ivrogne que personne ne supportait. Je serais auprès de ma tendre mère, et au moins je n'aurais plus à supporter les remarques de mon débile de frère.

Mon stylo n'a presque plus d'encre, et je n'ai pas l'argent pour m'en acheter plus, est-ce un signe que mes mots ne valent rien ? Que mes paroles doivent être tues et que mes actions n'intéressent personne ?

Qui lira ce foutu journal même ? Qui daignera lire mes mots ?

J'écris comme si j'étais important, comme si léguer quelque chose à ce monde servait à quoi que ce soit, mais je ne suis important pour personne. Je ne l'ai été que pour une seule et unique personne désormais disparue.

Je ne pense pas rester plus que ça sur terre. À quoi bon.

Taehyung.

(j'ai retrouvé de l'encre dans un tiroir de mon bureau)

Je n'ai plus touché à ce livre depuis lundi, nous sommes désormais vendredi et je me rends compte que la manière dont je t'ai quitté était assez abrupte.

Je n'étais pas moi-même quand j'ai rédigé ces dernières lignes... j'ai subi un « épisode » comme le dirait mon grand frère, selon ses dires j'en serais victime depuis longtemps mais ils se seraient empirés depuis la mort de ma mère.

Encore mon frère qui joue les pseudo-médecin si tu veux mon avis, il aime bien penser qu'il est bon en tout, il ne l'est pas. Il a échoué à être un grand frère. Je peux au moins lui reprocher ça. C'est tout ce que je peux lui reprocher.

Apparemment j'ai fait tellement de bruit que l'on est venu voir si j'allais bien, les gens aiment agir comme s'ils étaient vraiment inquiets alors qu'au fond ils espéraient tous que j'ai enfin passé le cap.

Tout comme ils espéraient la même chose pour ma mère.

J'ai détruit l'armoire où je rangeais mes vêtements, c'est ce qui à alerter la concierge. Elle est venue frapper à ma porte mais je ne lui ai pas ouvert. J'ai dû me soigner avec le peu de pansements qu'il me restait, c'est une horreur à mettre quand on est seul je peux te l'affirmer. J'ai bien mis vingt bonnes minutes à l'appliquer, et il n'est même pas mis correctement.

Et mon armoire ? Inutilisable, les bois qui la maintenaient jusqu'ici sont dans le meilleur des cas fendus, dans le pire complètement détruits. J'ai sorti mes vêtements pour les mettre dans une pile mais elle risque de tomber à tout instant et je ne saurais la rattraper vu l'état de mes mains.

Ça me fait mal d'écrire, et de peindre, mais bon. Je n'ai rien d'autre à faire de toutes manières.

Heureusement que je ne m'en suis pas pris à mon bureau. J'aime mon bureau.

Taehyung.

Ce même jour...

« Taehyung ? » quelqu'un toquait frénétiquement à ma porte, je reconnu la voix de mon frère derrière celle-ci et levait les yeux au ciel. Il ne pouvait donc jamais me laisser tranquille.

Je tentai de me concentrer sur mes feuilles mais sa voix grave m'empêchait de retourner à ma précédente tâche. Il ne s'arrêtait pas de toquer et j'amenais mes mains à mes oreilles pour bloquer les sons.

« Je sais que tu ne veux pas me parler Tata, mais la concierge m'a ramené que tu avais eu un épisode récemment, la garce, toujours à se mêler de ce qui ne la regarde pas, écoute j'en ai juste marre de devoir te récupérer à la petite cuillière.

— Je ne me souviens pas t'avoir demander quoi que ce soit, si tu perçois ma froideur comme un appel au secours, c'est peut-être toi qu'il faudrait osculter. » un silence répondit à mon attaque, un soupir résonna et le cliquetis de son trousseau de clefs me poussa à me lever.

Il avait réussi à soutirer le double de la concierge, il allait rentrer, il allait voir mes croquis, il allait le voir.

Pas question, je refuse, il en est hors de question !

Je m'élançais sur la porte pour la caler à l'aide de mon corps, mes yeux sondèrent la pièce à la recherche de quelque chose pour l'empêcher d'entrer mais appart ma chaise de bureau, je ne voyais rien de facile à déplacer.

La porte bougea légèrement, m'intimant qu'il essayait d'entrer mais que mon corps l'en avait empêché. Un second soupir se fit entendre avant une deuxième tentative d'entrée.

« Taehyung, je n'ai point le temps de jouer avec toi.

— Alors va-t-en ! Pourquoi t'obstines-tu autant à vouloir rentrer dans mon espace ?

— Je veux m'assurer que tout- que tu vas bien.

— Je sais parfaitement me gérer seul, tu peux t'en aller désormais. »

Un léger rire retentit et mon estomac se serra, il n'en croyait pas un mot. Il était encore là à jouer les garçons parfaits, pendant que je n'étais qu'un raté incapable de peindre. Une erreur à effacer d'un dessin, une rature à effacer d'un roman. Alors que lui, lui était le dessin parfait à encadrer tant il est plaisant, un mot parfait dans une mare de lettres. Je n'étais qu'une rature au stylo et lui une lettre en écriture cursive.

Je finis par baisser ma garde, son rire s'étant imprégné dans ma poitrine au fer rouge. Il saisit l'occasion pour me dégager du chemin en un coup d'épaule ce qui me propulsa sur mon lit défait.

« Enfin rentré ! Je- Wow. » il se stoppa, sûrement surpris par mes œuvres. Il se tenait sur le pas de ma porte, clefs en mains, fixant les nombreuses toiles qui habillaient les murs.

Je me relevai rapidement pour commencer à les arracher, ne voulant pas qu'il l'admire plus que nécessaire. Il était à moi et à moi seul jamais je ne le laisserais l'admirer comme je le fais.

Il avança doucement dans la pièce, scrutant chacune des images que je tentais tant bien que mal de dissimuler. Il ramassa l'une des feuilles tombées par terre et releva sur moi un regard, mitigé entre l'inquiétude et l'incompréhension.

« Tais-toi Namjun, je n'ai nul besoin d'entendre l'une de tes remarques, le stoppais-je rapidement lorsque je vis ses lèvres s'entrouvrir pour s'exprimer. Tu penses que j'ai envie ou besoin de savoir ce que tu en penses ? Merci mais je le sais déjà.

— Taehyung...

— Je sais que je ne suis qu'un raté, qu'un bon à rien, qu'un simple d'esprit tellement incapable de suivre des cours qu'il a du arrêter l'école. Que j'aurais mieux fait de finir en usine comme toi et notre père. Que je devrais arrêter d'agir comme un enfant vu mon âge. JE SAIS TOUT ÇA. »

Namjun parût surpris devant une telle tirade, il tenait toujours dans ses mains une de mes nombreuses feuilles chiffonnées. Il la laissa tomber et s'avança pour entourer mon torse de ses bras. Je ne sus quoi répondre devant un tel acte de tendresse, mais décidai de le repousser violemment contre le bureau.

Mon frère réprima une grimace de douleur, s'affaissant contre le bord pour reprendre contenance. Il laissa échapper un râle et je me rendis alors compte de la violence dont j'avais fait preuve.

« Tu penses sérieusement que c'est ce que je pense de toi ?, demanda-t-il en essayant de se relever, tant bien que mal.

— C'est ce que tout le monde pense. »

Le plus vieux ne répondit pas, se redressant simplement contre le bureau envers lequel il avait été projeté pour s'épousseter et se diriger vers la porte. Qu'il parte tient, ça me fera des vacances.

Ce fût plus simple que d'habitude d'ailleurs, normalement il fait tout pour rester et me tirer les verres du nez.

« Tu serais bien surpris de ce que les gens disent, crois-moi. » Quoi ?

Je me retournais pour m'enquérir de ce qu'il voulait dire par là mais la porte se referma délicatement, il était parti. J'aurais pû lui courir après, après tout j'entendais encore le toc de ses talonnettes contre le sol du corridor.

Mais j'étais figé, mes pieds ne voulaient pas démarrer et mes mots ne voulaient pas l'appeler. Ma fierté me tenait prisonnière d'une maison sans chaleur, et la seule personne qui daignait me porter attention, elle la rejetait.

Comme toujours.

Je t'ai revu ! Je t'ai enfin revu !

Pardon c'était impoli de ma part.

Cher Journal,

Je suis allé rendre visite à mon boulanger pour lui présenter mes condoléances. Il m'a remercié et m'a expliqué à quel point c'était dur de vivre sans feue sa femme. Pauvre de lui, il avait l'air au bout du gouffre, je me suis même demandé si c'est à ça qu'on ressemble lorsqu'on perd un être cher. Il ne pleurait pas mais je pouvais voir son cœur saigner. (Il a quand même pris le temps de me faire remarquer mes joues creusées, apparement j'aurais encore perdu du poids)

Il m'a raconté qu'ils comptaient organiser — avec sa belle famille — un concert de violon avec son violoniste préféré pour honorer sa mémoire. Il m'a invité mais je lui ai dit que malheureusement avec mes rentrées financières ça allait être impossible. Il m'a tout de même donné l'une des affiches qu'il allait placardée en ville.

« Bae eun vous appréciait beaucoup, je pense qu'elle aurait aimé vous y voir. » fûrent ses mots, et ils me troublent. Comment est-il possible de m'apprécier ? Pourquoi elle ? Ce n'était que ma boulangère.

Je suis rentré pour pleurer tant ces mots m'avaient heurtés, elle m'appréciait ? Elle aurait aimé que j'aille à ce concert ? Mon cœur ne cesse de se serrer quand je repense aux nombreux sourires qu'elle m'adressait quand je passais le pas de sa boutique, dès lors étaient-ils tous sincères ?

Me voir égayait-il réellement sa journée ? Me voir commander mes mochis fourrés habituels la faisait-elle vraiment rire autant ?

Pour revenir à l'affiche, quand je l'ai déroulée j'ai reconnu ton visage instantanément. Même s'il était habillé d'un masque, j'ai tout de suite discerné les traits symétriques de ton nez et de ta bouche. Malheureusement tu fermais les yeux alors je n'ai pas pu admirer tes prunelles. La photo ne dégageait pas ta chaleur et ta douceur innée.

C'est fou comme te voir poser à côté de ton fameux violon m'a désorienté, tu semblais si fébrile à côté de l'instrument qui représentait tout. Tu donnais l'impression de ne pas être là, comme si tes pensées vaguaient ailleurs et que ton sourire était loin d'être sincère.

Ton violon se tenait timidement sur la chaise sous ton bras droit et c'est comme si tes doigts faisaient tout pour l'éviter, comme s'il ne t'était d'aucune valeur et que ta joie n'y était pas réfugié comme la mienne dans mes pinceaux.

Peut-être ne sommes-nous pas aussi similaires que je le pensais. Peut-être es-tu loin d'être un artiste, je n'en sais rien après tout.

L'affiche ne mentionnait pas ton nom... C'est bien dommage... Tu te caches derrière le pseudonyme d'Apollon, je me demande bien pourquoi. Pourquoi souhaites-tu autant être anonyme ? Que caches-tu ?

Souhaite-tu voir un ivrogne dans mon genre dans ta salle ? Dans ton public ? La représentation se produit samedi prochain (notre rencontre aussi était un samedi, fais-tu un spectacle par semaine ?). Je ne pense pas y aller, de toute manière je n'ai pas les revenus pour m'y rendre.

Ni la force, voir ses bourgeois se battre pour une réputation ne m'intéresse guère, j'ai même peur des commentaires que je risque de recevoir.

Que porterais-je même ? Il ne me reste qu'un veston que j'avais pris pour l'enterrement de ma mère. Il est en mauvais état et il lui manque une poche, de quoi aurais-je l'air face à toi ? Majestueux, talentueux et délicat.

La lettre que mon frère m'avait glissée sous ma porte se tient toujours sur ma table de nuit. Je n'arrive pas à me convaincre de l'ouvrir, ma curiosité n'est pas assez grande. Sûrement parce que je me fiche de savoir ce qu'il y est écrit.

La seule chose qui est écrite est mon prénom, Kim Taehyung, mais ce n'est pas l'écriture de mon frère. Je la reconnaîtrais entre mille, ce n'est pas la sienne et je ne sais pas à qui elle appartient, ça m'horripile.

Oublions la lettre.

De toute façon elle ne doit pas être si importante que ça.

Je vis l'entrée du théâtre et regrettai instantanément ma venue. Je jetai un coup d'œil à l'argent que j'avais difficilement amassé après la vente de quelques-unes de mes œuvres. Je m'apprêtais à faire demi-tour, refusant de faire face à cet homme que je n'avais plus revu depuis cette fameuse nuit.

Mais alors que mon pied s'élevait pour lancer ma marche, une voix m'interpella me figeant sur place.

« Monsieur Kim ! Je suis heureux que vous ayez fait le déplacement, le mari de la défunte s'avança d'un pas rapide vers moi, m'offrant une main polie pour me saluer.

— Bonsoir, j'ai bien peur de ne pas avoir ma place ici, répondis-je mal assuré, lui serrant doucement la main avant de regarder autour de moi pour scruter la classe bourgeoise qui se pavanait dans des manteaux et des costumes bien plus coûteux que mon pauvre veston troué.

— Je comprends...» son visage s'attrista doucement, il lâcha ma main lassement et le remords m'attrapa l'estomac.

Je m'excusai bien rapidement, disant que j'étais avant tout là pour Bae eun, quel menteur. La défunte se tenait à des kilomètres de mes pensées, je ne pensais qu'au violoniste, qu'à cet homme qui m'avait happé et qui hantait mes nuits et dessins depuis deux semaines exactement.

Ma tête se plongea dans l'écharpe de mon bel inconnu, humant son odeur qui s'effaçait peu à peu.

Le boulanger sembla touché par un tel geste et me proposa de le suivre dans la bâtisse pour me montrer les places réservées aux clients réguliers. On discuta encore un peu, il m'expliqua que sa fille aînée allait bientôt revenir sur la capitale pour prendre le relais avec son mari. Il me partagea ses craintes vis-à-vis de la boutique et je le rassurai doucement.

Il me remercia et rejoint sa place, entendant que la représentation allait bientôt débuter. Les lumières se tamisèrent et le malaise reprit place dans mes boyaux. Je n'avais pas réussi à écrire dans mon journal aujourd'hui, j'étais trop angoissé pour le faire.

Je pouvais le sentir brûler dans mon sac à bandoulière, mais je me retenais de le sortir de peur que des yeux indiscrets ne lisent mes lignes. La lettre que mon frère m'avait donnée se tenait à l'intérieur comme marque-page. Les premiers applaudissements se firent entendre dans la salle pour l'artiste qui s'avançait d'un pas las sur scène et mes mains agrippèrent mon sac pour que je puisse me lever vivement et quitter les lieux.

Je ne pouvais pas, je n'y arriverais pas.

« Il semblerait que nous ayons déjà un départ ! C'est un nouveau record. » une voix résonna sur la scène, élevant les rires dans la salle. Je la reconnu instantanément et me figeai dans l'escalier qui menait à la sortie. Les rires s'effaçèrent doucement mais la personne sur scène ne cessait de me fixer, je pouvais sentir ses iris sur mon dos.

J'étais immobilisé, je n'arrivais plus à bouger et mon sang ne fit qu'un tour quand je compris que la salle entière me fixait désormais.

Je me retournai finalement, espérant pouvoir rejoindre ma place sans un mot de plus mais quand ses yeux rencontrèrent les miens, je fus de nouveau frappé d'un frisson qui m'empêcha de me rendre où je le souhaitais.

Le noir de ses pupilles me faisait perdre contenance et je compris à la disparition de son sourire malicieux qu'il m'avait reconnu. Sa bouche était béante et ses mains étaient à la limite de lâcher son violon qui pendait dans le vide désormais.

« Comptez-vous vous rasseoir ou non ? » demanda une femme qui se trouvait à sa droite. Elle portait une robe de soirée et avait soigné ses cheveux, sûrement était-ce sa première sortie du mois. À en voir l'état de ses mains, qu'elles tentaient de dissimuler dans un foulard, elle était loin d'être bourgeoise mais elle ne voulait pas que ça se sache. Sa question fût vite suivie par plusieurs autres voix qui fusèrent pour s'indigner. Cette disruption fît détourner le regard à Apollon et j'en profitai pour m'enfuir, courant jusqu'en haut pour pousser les portes et sortir du bâtiment.

Mes poumons brûlaient, l'air frais dehors me rassurait légèrement, mais les larmes coulèrent tout de même. Je quittai la rue sans regarder derrière moi de peur que ses iris me figent de nouveau sur place. Je rejoins le boulevard de Eonjuro et amenai mes mains à mes genoux pour reprendre contenance.

« Taehyung ?, la voix de Namjun me ramena à la réalité et je me maudis de m'être arrêté. Tout va bien ?

— Rien qui ne te regarde.

— Tata..., soupira-t-il, amenant ses mains à ses hanches.

— Cesse donc de m'appeler comme ça, veux-tu ? Je ne suis plus un enfant. » Je relevai les yeux vers lui et remarquait qu'il tenait dans sa main droite un sac. Je reconnus bien vite le logo de la pharmacie de la ville et jetai sur lui un regard perplexe.

— Tu es malade ? » son visage se crispa à ma question, il amena une main derrière sa nuque pour la masser, mettant en exergue le malaise ambiant.

Ses yeux fuyaient les miens, et je compris qu'il me cachait quelque chose.

« Tu n'as pas lu la lettre que je t'ai transmise ?, il semblait espérer que je l'ai fait mais je fis une négation de la tête et il soupira à nouveau. C'est père... » mes yeux s'arrondirent et je sortis vivement mon journal de mon sac pour dégager la lettre de ses pages.

Je la déchirai pour l'ouvrir, faisant tomber mon journal. Je n'y portai pas grande attention, bien trop focalisé sur la lettre entre mes doigts.

Cher fils,

Je me doute qu'entend que père j'ai failli, je me doute que nulle n'est l'envie pour toi de me rendre visite. Je sais pertinemment que cette nouvelle ne te fera ni chaud, ni froid mais je suis malade, terriblement. Mes jours, si ce n'est mes heures, sont comptés. Le médecin de famille est loin d'être positif sur mon état.

J'écris cette lettre même si Namjun a tenté maintes et maintes fois de m'en dissuader. Selon lui, ce n'est qu'une perte de temps et d'énergie.

Il dit que tu n'es pas encore remis de la mort de ma défunte femme, et que cette annonce n'empirera que la situation dans laquelle tu te trouves. Mais la maladie m'ouvre les yeux, Taehyung. Malheureusement, il m'a bien fallu ça pour que je me rende compte d'à quel point j'étais fier de toi. Fier de voir tes œuvres affichés dans les maisons bourgeoises dans lesquelles je me rends.

Père, Kim SeokJin.

La fin de la lettre était brutale, mais je reconnaissais bien là le caractère de mon père. Je pouvais discerner les légères gouttes qui étaient tombées sur le papier et qui avaient fait baver certaines lettres. Il n'avait pas su terminer la rédaction, sûrement trop chamboulé pour le faire. Ma poitrine me faisait mal.

« Père...

— Je reviens de chez lui, je suis désolé Taehyung, soupira Namjun, son air peiné ne laissa aucune place au doute et je sentis une vive douleur dans ma poitrine.

— Il était fier de moi ?, pleurai-je doucement serrant le papier contre ma poitrine.

— Comme tout le monde... il demandait toujours de tes nouvelles.

— Est-ce la raison de tes nombreuses venues ? » Namjun acquiesça et mon cœur se serra vivement, les larmes roulèrent silencieusement le long de mes joues et ce n'est que lorsque mon frère me tendit mon journal que je me rendis compte qu'il l'avait ramassé.

En voyant mon journal, où mon venin était craché, où ma haine était sortie, je me haïs un peu plus. Mes genoux lâchèrent et je me retrouvais accroupi sur le trottoire, hurlant ma peine à plein poumon tandis que Namjun restait impuissant devant moi.

Mon sac s'entrouvrit pour laisser tomber ma fiole d'alcool et je ne réfléchis pas avant de l'attraper et de la dévisser. Mes larmes assiégeaient mes joues et j'eus du mal à comprendre la situation quand la fiole disparut et qu'elle réappurut, dans les mains de son frère.

« Arrête avec ça.

— Namjun, rends-la moi, quémandai-je lui tendant ma paume pour qu'il l'y dépose.

— Je refuse, regardes-toi, tu es pathétique.

— On me le dit souvent, relatais-je, laissant échapper un rire nerveux. Ce n'est pas comme si je venais de perdre mon père, après tout.

— C'était le mien aussi je te signale !, s'énerva-t-il en propulsant la fiole sur le sol, ce qui déversa son contenu sur les pavés. Je me précipitais pour essayer de sauver les dernières gouttes mais j'arrivais trop tard, elle était déjà vide.

— Te rends-tu compte de ce que tu viens de faire ?, m'exclamais-je en me relevant pour lui faire face, c'est dès lors que je remarquais les larmes qui habillaient ses yeux. »

Il gardait un visage stoïque, comme si je n'étais qu'un inconnu devant ses yeux et pourtant je ne percevais aucune haine dans ceux-ci, juste de l'incompréhension.

« Tu ne venais jamais lui rendre visite, tu ne répondais jamais à cette lettre. Quand mère était encore là, tu ne lui disais jamais bonjour et maintenant tout ceci te touche ?

— Il s'en était pris à ma mère, je ne pouvais pas lui pardonner.

— "ma mère-ci, mon père-ça" C'ÉTAIT AUSSI MES PARENTS QUE JE SACHE !, s'emporta-t-il en attrapant mes épaules. J'en ai marre de toi, cracha-t-il entre ses dents.

— Namjun..., tentai-je doucement pour lui dire que sa grappe me faisait mal.

— Non, j'en ai marre de devoir m'assurer que tu ne te foutes pas en l'air alors que vraiment c'est le dernier de mes soucis ces temps-ci. J'en ai marre que tout le monde s'inquiète du pauvre petit Taehyung alors que je passe par les mêmes obstacles. J'en ai marre que quoi que je fasse ou dise, personne ne demande de mes nouvelles, ils n'en ont qu'après toi. Tout le monde se fout bien de ce que devient le gentil et calme Namjun ou de comment va l'usine qu'il a été forcé de reprendre alors qu'il n'y comprenait rien. Non il n'y a que Taehyung et Taehyung et toujours Taehyung.

— Je ne savais pas...

— Bien évidemment que tu ne le savais pas, je suis obligé de tout cacher pour ne pas que tu t'effondres, c'est mon rôle de grand frère. »

Namjun sembla comme libéré d'un poids, le long soupire qu'il laissa échapper me prouva qu'il était soulagé de quelque chose. Il passa une main dans ses cheveux et un léger sourire brisa son visage stoïque. Les légères larmes qui nappaient sa vue semblaient briller sous les lumières des lampadaires.

Je me sentis profondément stupide. Il était là à s'ouvrir sur toute la peine qu'il emmagasinait tous les jours, je le regardais comme s'il était devenu fou.

Les mots odieux, non mes mots odieux car il s'agissait bien de mes mots, n'est-ce pas ? Ceux qui résidaient toujours sur le papier froissé de mon journal, me revinrent en tête. Il se trouvait toujours dans la main de Namjun et je tentai de lui arracher pour ne pas qu'il l'ouvre.

« Tout va bien ? »

Je me figeai, je reconnaissais cette voix entre mille. Que faisait-il là ?

Namjun jeta sur moi un regard sombre avant de relever les yeux vers l'homme qui se tenait derrière moi.

« Rien qui ne te concerne Jungkook. »

Jungkook ?

Jungkook...

Jung-
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JUNGKOOK ! VOILÀ TON PRÉNOM !

« Que faites-vous ici ?, demandai-je en me retournant, ne réalisant même pas que mon frère l'avait tutoyer ou même qu'il connaissait son prénom.

— Mon écharpe..., souffla-t-il en pointant mon cou du menton, je m'attelai à la retirer pour lui tendre mais il refusa. Elle vous va bien mieux qu'à moi.

— Alors c'est bien lui les croquis dans ta chambre ? Je croyais rêver.

— Tu le connais ?, demandai-je surpris ne le quittant pas des yeux. Namjun soupira avant de me répondre.

— C'est un ouvrier de ma section. »

Cela expliquait les mains sales et abimées. Jungkook rougit doucement à la mention des croquis mais je n'en fis rien, bien trop obnubilé par sa beauté. Maintenant que je le voyais en toute sobriété et bien éclairé sous un lampadaire, je remarquais la couleur crème de sa peau, le brun puissant de ses yeux et les points bruns qui parsemaient ses joues.

Je remarquais la cicatrice sur le haut de sa joue, ses yeux brillants et chaleureux, ses dents bien alignées et surtout... surtout ses lèvres légèrement rougies et douces comme de la soie.

« J'ai bien peur que si je reste ici, on viendra me chercher pour continuer ce satané concert.

— Vous me quittez ? Déjà ?

— Qui a dit que je vous quittais ? »

Il ricana, empoignant ma main avant de m'emmener, m'emmener loin de mon alcool étalé sur les pavés, loin de la mort de feue mon père, loin de mon regret, de mon désarroi, de mes mots piquants.

Loin de mon frère, à qui je jetai un dernier regard voyant qu'il balançait mon journal dans une poubelle.

Loin de tout, mais proche de toi.

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