"Tiens Yang..."

Yangyang était allongé dans son lit vêtu de shorts noir et d'une chemise bleu marin, la peau de son visage étant brillante de sueur. Ten attendit qu'il se redresse pour lui tendre un verre d'eau et mettre la pilule dans sa main.

"Ça faisait un petit bout de temps qu'on s'étaient pas vus. Enfin...je veux dire, que je t'avais pas vu toi au front."

"Oui...la dernière fois c'était...après que j'ai agressé Xiaojun et que tu m'ais ramené."

"Qu'il a agressé Xiaojun. C'est pas vraiment toi."

"Ouais..."

Ten vint s'asseoir sur le lit et Yangyang l'observa calmement faire sans réagir.

"Qu'est ce que t'as fais d'Hendery?"

"Il est toujours chez moi. D'ailleurs j'espère qu'il détruira pas mes affaires."

"Y'a des risques."

"J'imaginais qu'il serait trop occuper à faire la morale à Xiaojun."

Yangyang sourit doucement.

"Ils sont mignons tous les deux. Leur relation fraternelle je veux dire. C'est adorable."

"Bof. Y'a des hauts et des bas on va dire. Xiaojun m'avait demandé d'aider Hendery avec son trouble borderline, mais c'est tombé à l'eau quand j'ai..."

Le sourire de Yangyang s'effaça. Ten se sentait un peu mal de parler de ça avec lui alors qu'il ignorait avoir vécu la même chose que Xiaojun. Si il le savait, il se demandait si il le lui pardonnerait aussi facilement que son meilleur ami l'avait fait.

"Pourquoi tu l'as fais? D'accord, t'étais en colère, mais...en quoi est ce que c'était la faute de Xiaojun? Qu'est-ce que ça t'apportais de lui faire ça?"

"C'était pour partager ma souffrance je suppose. J'étais tellement en colère que j'ai voulu qu'il passe à travers ce que j'avais vécu. Je me disais que ça allait le changer. Qu'il verrait quelle genre de merde il deviendrait après ça et qu'il allait pouvoir mieux me comprendre. Mais non. Il est resté le même. Peut-être que c'était que moi qui était déjà destiné à être un sans coeur au final."

"Dit pas ça. Regarde notre famille. Il fallait que tu devienne comme ça pour survivre. En plus, t'es né différent et ça t'as coûté cher. Si j'avais pas eu mon alter, j'aurais probablement vécu la même chose que toi."

Il avait envie de lui dire que c'était justement parce qu'il avait vécu la même chose que lui qu'il avait son alter, mais il se retint. Ça lui ferait trop mal de savoir. Il n'était pas prêt à entendre la vérité. Encore moins d'apprendre que Ten était celui qui l'avait abusé.

"Tu te sens mieux? Le suppressant a commencé à faire effet?"

Il avait changé de sujet pour détourner son attention et ne pas avoir à lui mentir. Yangyang hôcha silencieusement la tête.

"Ten...ce qu'on fait parfois pendant mes chaleurs...c'est mal?"

Le plus vieux pinça les lèvres. Ça l'était. Mais pas pour les raisons auxquelles il pensait. C'était le fait que Ten ose lui faire ça tout en lui cachant ce qu'il lui avait fait subir dans le passé qui rendait ça mal. Affreusement mal.

"Tu veux qu'on arrête?"

"Non...ça fait de moi quelqu'un de mauvais tu crois?"

"Non."

'Mais moi si' il songea en détournant le regard.

"Par contre...à chaque fois qu'on le fait, après je me sens...j'ai l'impression que y'a que moi à qui ça fait du bien. Parfois je me dis que...je devrais faire un effort pour te toucher aussi, puisque tu le fais pas toi même et que tu fais rien pour te donner du plaisir à toi."

"Non. C'est mieux si y'a que toi qui a du plaisir. Je préfère ça comme ça."

"Alors c'est vrai? T'éprouve vraiment aucun plaisir à le faire?"

Comment pourrait-il lui avouer que ça le torturait? À chaque fois qu'il devenait excité lorsqu'il utilisait ce fichu sextoy sur son petit frère et se dégoûtait de vouloir plus au fond de lui. À chaque fois que Yangyang le regardait dans les yeux en lui disant à quel point il l'aimait suite à un tel acte et malgré tous les trucs pervers qui de son côté lui passait par la tête à ce moment là.

"Ça me fait du bien de savoir que ça te fais du bien. Ça me suffis."

"Mais Ten...si c'est que pour moi...ça rend ça aussi malsain que ça le paraît."

Non, pas exactement. C'était encore plus malsain que ça en avait l'air.

"T'inquiète pas pour ça. Y'a rien de véritablement sain dans ce monde."

"J'ai pas envie de profiter de toi."

"T'en fais pas je te dis. J'aime ça."

"T'aime quoi? Ce qu'on fait ou de savoir que je profite de toi?"

"Les deux."

Surtout de savoir qu'il profitait un minimum de lui. Ça lui donnait l'impression d'éponger sa dette morale et d'alléger un peu le poids lourd qui pesait sur sa conscience. Sauf que contrairement à lui, Yangyang l'avait toujours fait avec son consentement. Ten ne pourrait jamais lui donner intégralement ce qu'il lui avait prit. Il était déjà trop pourri pour pouvoir perdre son innocence et sa santé mentale dû à ses gestes.

"J'arrive pas à dire si je veux qu'on arrête parce que c'est trop malsain et que ça te fais du mal, ou bien si que c'est justement le fait que c'est malsain que tu aimes et que je veux continuer parce qu'en vérité ça te fais du bien, car au fond tu y prends du plaisir aussi même si ce plaisir est complètement tordu."

"Moi je peux te dire ce que je veux. C'est la deuxième option la meilleure. C'est de loin celle que je préfère."

"D'accord, dans ce cas...reviens me voir ce soir. Si c'est vraiment ce que tu veux."

Ten aquiesça, puis se leva pour quitter la pièce, n'oubliant pas de lui rappeler de s'hydrater suffisamment et de manger un petit quelque chose au courant de la journée avant de partir, puisque Yangyang avait tendance à ne rien avaler pendant ses chaleurs.

Lorsqu'il fut chez lui, il s'installa dans le salon et ferma les yeux en songeant à ce que le plus jeune venait de lui dire.

'Reviens me voir ce soir. Si c'est vraiment ce que tu veux.'

Pourquoi fallait-il toujours qu'il se soucis autant de ce que lui désirait?

Il aimerait juste que Yangyang puisse se montrer aussi égoïste que lui quand il était question d'eux au moins pour une fois dans sa vie.

Seulement une fois.

C'était ça qu'il voulait vraiment.