Ten aurait sûrement dû écouter Yangyang. Après tout, il savait de quoi il parlait quand il lui avait dit que c'était à Xiaojun de décider quel serait le bon moment pour lui pardonner. Mais au lieu de ça, il lui avait envoyé un texto.

'Je suis désolé Xiaojun. Pardonne moi. S'il te plaît.'

'Violer ton propre petit frère t'as pas suffis, y'a fallu que tu t'en prenne au miens. Je vais trouver un moyen de te faire souffrir. N'importe lequel, mais je vais trouver.'

Il fronça les sourcils. Il réalisa ensuite que, n'ayant jamais changé le numéro de Xiaojun pour son nom dans ses contacts, il s'était trompé de numéro. Il avait envoyé son texto à Hendery à la place.

C'était sûr que ça allait arriver. Pour lui, les personnes étaient exactement comme les nombres dans son téléphone. À classer, supprimer, changer.

'C'est toi que je vais faire souffrir si tu tente d'empêcher Xiaojun de me parler. Tu vas voir qui est le plus doué de nous deux à ce jeu là.'

'K maman. Je t'attends.'

Mais qu'est ce qu'ils avaient tous à l'appeler maman ces temps-ci? Il ne voyait vraiment pas le rapport. Peu importe, il s'en foutait.

Il décida de directement appeler Xiaojun. Si il raccrochait, au moins il aurait essayé.

"...Ten?"

"Xiaojun. Faut qu'on parle."

"D'accord...je t'écoute."

"En personne."

"Je...j-je sais pas si j'ai envie qu'on se voit..."

"Je te ferai rien. Je te jure. Je veux juste parler. T'expliquer. M'excuser."

"...M'expliquer quoi?"

"Pourquoi j'ai fais ça."

"...D'accord. Viens me chercher. Je vais t'attendre dehors."

Ten raccrocha, se dépêchant à enfiler sa veste et ses bottes, puis sortit prendre sa voiture.

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Xiaojun était très nerveux. Si Hendery savait qu'il s'était sauvé pour aller rejoindre Ten, il le traiterait sûrement d'imbécile.

Il se retrouvait ainsi à nouveau devant la chambre de Ten. En entrant, il commença aussitôt à se sentir mal. Des flashs de ce qui s'était passé la veille lui vinrent à l'esprit et il ferma les yeux.

"Ten...je vais pas bien...."

Il dit en se mettant à trembler. Le bêta sapprocha doucement de lui.

"Ça doit être la pièce qui t'as stressé. Viens, on va aller dans le salon."

Il prit délicatement ses mains dans les siennes, l'incitant à le suivre jusqu'au salon. Xiaojun avait soudainement le teint très pâle.

Il s'installa sur le canapé en prenant une grande inspiration. Ten vint s'asseoir à côté de lui.

"Hier soir..."

Commença Ten. Xiaojun tourna lentement la tête en sa direction, le détaillant silencieusement.

"J'avais pris énormément de drogue. Je sais que ça excuse rien. Mais j'étais dans un état...j'étais plus moi même."

Il mentit. Bon, d'accord, il avait mélangé herbe et cocaïne en buvant de l'alcool. Mais ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça. Il n'en avait pas plus abusé que les autres fois. Il consommait presque toujours sans modération.

Xiaojun baissa les yeux. Il se mit à fixer ses propres mains, caressant l'une d'elle avec son pouce pour se calmer.

"Je te crois. Ça te ressemblait pas. Tout ce que t'as dis..."

"Je sais. Je me souviens pas de tout, mais de ce que je me rappelle, j'étais comme devenu un autre."

Second mensonge. Il se souvenait d'absolument tout. Tout ce qu'il lui avait dit. Tout ce qu'il lui avait fait. Il n'était pas devenu un autre. Il avait fait que montrer sa vraie nature. Révéler qu'il était un sans coeur. La seule empathie qu'il possédait était sa capacité à éprouver de la compassion pour ce qu'il avait lui même vécu.

"Xiaojun...faut que je te dise. La raison pourquoi j'ai jamais voulu qu'on soit ensemble malgré le fait que je savais que tu m'aimais, c'est parce que j'avais peur pour toi. Je suis vraiment pas une bonne personne. Mais je t'aime aussi. Tellement."

Il poursuivi et Xiaojun éclata en sanglots lorsqu'il entendit sa déclaration. Ça lui faisait horriblement mal que c'était ce que ça avait prit pour qu'il soit enfin honnête avec lui et admette qu'il l'aimait.

C'était partiellement vrai. Il l'aimait. Seulement, pas autant qu'il venait de le prétendre. Et probablement pas pour les bonnes raisons.

"Je m'en fou de ça. De ce que tu penses de toi, de ce que les autres pensent de toi. Pour moi t'as jamais été une mauvaise personne, sinon je t'aimerais pas autant. Je sais qu'il y a du bon dans ton coeur. Une lumière que je suis le seul à voir. Je t'aime Ten et je refuse de te perdre. T'es tout ce que j'ai."

Une lumière. Peut-être qu'il n'avait pas complètement tort. Le diable s'appelait bien Lucifer parce qu'il était le porteur de lumière, pas vrai?

Il disait qu'il était tout ce qu'il avait. Il ne réalisait même pas à quel point Hendery l'aimait et ferait tout pour lui. Le brun l'avait jusque menacer en sachant pertinemment qu'il était un assassin expérimenté et pouvait tuer sans laisser de traces. Mais ça l'arrangeait bien qu'il ne s'en rende pas compte.

"Ça veut dire que tu me pardonnes?"

Xiaojun hôcha vivement la tête en essuyant ses larmes.

Ça avait été plus facile qu'il l'aurait cru.

"Alors...si on s'aime tous les deux...t'aurais envie qu'on essaie?"

Le plus jeune figea pendant un instant, n'étant pas sûr de comprendre où il voulait en venir.

"D'être ensemble. T'aurais envie qu'on se donne une chance?"

Il allait saisir l'opportunité puisqu'elle se présentait. Hendery avait voulu le menacer, il allait voir de quoi il était capable. Il était le plus fort à ce jeu, celui de savoir trouver les faiblesses des autres, ce qui les rendaient les plus vulnérables.

Xiaojun était la faiblesse d'Hendery.

Et il était la faiblesse de Xiaojun.

"Oui...je veux être avec toi."

Le bêta s'approcha, plaçant ses mains sur ses hanches avant de l'embrasser avec tendresse et Xiaojun posa timidement les siennes sur ses joues, ne tentant pas de s'éloigner. Au lieu de ça, il y répondit avec amour.

Comment arrivait-il à encore lui faire confiance après ce qu'il lui avait fait?

Ten ne pourrait sans doute jamais comprendre.