Chapitre 9
"T'aurais jamais dû embarquer dans son jeu. Maintenant t'es foutu."
Ces paroles résonnaient sans relâche dans l'esprit de Yangyang. Ten lui avait laissé comprendre depuis le début que Xiaojun jouait avec lui. Que c'était un jeu. Mais alors, pourquoi l'entendre explicitement dire "Il joue avec toi" avait fait si mal?
Sûrement parce qu'il n'avait pas comprit l'ampleur de ce que ça signifiait. Il savait qu'il jouait à quelque chose, mais pas que le pion principal, c'était lui. Qu'il était que ça. Un pion dans un jeu qui, selon Ten, n'était pas juste un jeu, du moins, pas qu'un petit. Ça devait être sacrément tordu pour qu'il refuse de lui dire ce que c'était, et qu'il refuse de lui parler de ce qui s'était passé avec Kun.
Plus il y songeait, plus il devenait mentalement instable, émotionnellement anéanti, jusqu'à ne plus rien éprouver. Colère. Peur. Dégoût. Honte. Culpabilité. Tous ressentiments volatilisés en un éclat, suite au puissant choc du coup que ça lui avait donné.
Il savait que c'était démesuré comme réaction. Si Xiaojun voulait jouer avec lui, qu'il le fasse. Il y perdait quoi au final, mis à part sa dignité? C'était peu, en comparaison aux sensations de tressaillements que ça lui apportait.
Ce fut justement pour cette raison, pour combler le vide terrifiant laissé par ses sentiments, pour mettre fin à ce conflit intérieur incessant remettant en boucle ses valeurs morales en question, qu'il décida de capituler face à cette envie.
Apparemment, il y avait qu'un moyen de mettre fin à la tentation. C'était d'y céder. Et oui c'était malsain. L'était-ce cependant autant que de se torturer à l'infini avec rigidité, dans l'unique espoir de garder le contrôle? Dur à dire. Mais il en avait plus que marre de se retenir et si il continuait, il allait finir par à la fois imploser et exploser. Ou peut-être qu'en toute vraisemblance, c'était exactement ce qu'il venait de faire. Quand bien même, le résultat était semblablement identique.
Il se retrouvait devant la chambre de Xiaojun une fois de plus, probablement pour la énième, ixième et nième fois de trop (malgré le minuscule excès de dramatisation employé si il était honnête avec lui même), mais celle-ci était différente des deux dernières. C'était la première de ses visites où il savait à quoi s'attendre, où il était prêt à endurer jusqu'à la fin qu'importe lesquels des fragments iniques de son jeu il avait à lui présenter, et où il comptait ce coup ci y participer.
Il toqua doucement, sa délicatesse ne laissant en rien paraître les émotions consumantes qu'il vivait à l'intérieur de lui, et Xiaojun vint lui ouvrir.
Enfin, il cru d'abord que ce serait Xiaojun qui l'accueillerait. Mais lorsqu'il releva la tête, il réalisa assez rapidement que c'était Hendery qui lui avait ouvert, à la seconde où il vit la touffe de cheveux rose pâle sur sa tête et des yeux maquillés de fard à paillettes le regardant élégamment. Ses lèvres enduites d'un gloss tout aussi pastel et brillant que le rose sur ses paupières lui dédièrent un chaleureux sourire et Yangyang sentit son amertume s'envoler miraculeusement.
"Yangyang."
Il prononça placidement et le plus jeune ne comprit pas vraiment pourquoi il semblait si heureux de le voir ici. La seule chose qu'il savait, était que tout négatif en lui s'était dissipé et c'était que grâce à lui.
Il ne réagit pas au moment où Hendery saisit précautionneusement son poignet pour le tirer dans la chambre avec lui, optant de maintenir le silence. Il se résuma à cligner des yeux sans cérémonie, l'observant continuer de sourire joliment, même lorsqu'il vint poser ses mains sur ses épaules puis enrouler ses bras autour de son cou avec finesse.
Soudain, quand leurs regards se rencontrèrent, la panique s'empara de lui et il prit enfin la parole.
"Hendery-"
Il s'arrêta en réalisant qu'il venait de le prendre dans ses bras. Il était convaincu que le plus grand allait l'embrasser, mais maintenant, il se retrouvait une nouvelle fois confus.
"Merci."
Il murmura faiblement, si sourdement qu'il faillit ne pas l'entendre.
Il allait demander pourquoi il le remerciait, sauf qu'il remarqua à ce moment précis Xiaojun qui les fixaient assis sur le lit, ce dernier ramenant la cigarette qu'il tenait entre deux de ses doigts à ses lèvres, alors il ne dit rien, le son de sa voix finissant par s'étouffer dans le fond de sa gorge.
Que s'était-il passé avant qu'il entre?
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