Chapitre 1
Pdv 2 ?
Un déclic se fait entendre. Je me fige. Serait-ce le moment ? Je pose mes mains tremblantes sur la paroi en face de moi, hésitant. Je vais enfin découvrir la vérité, avoir les réponses à mes questions, mais j'ai peur que mon rêve se réalise. Et si, quand je la voyais, tout s'écroulait ? Et si, dehors, il n'y avait rien ? Je ne sais plus... Je ne sais même plus si j'ai envie de connaître la vérité. Pour la première fois depuis que je suis dans cette boîte, j'ai envie de hurler. De crier toute ma frustration, toute ma colère, ma souffrance. Pourquoi m'a-t'on enfermé ici ? Qui est-elle et pourquoi m'est-il impossible de me la sortir de la tête ? Je sens sa présence... Mais je ne la vois pas. Mais est-elle seulement là, près de moi ? Je veux savoir ! Je veux la trouver ! Laissez-moi sortir ! J'étouffe ! Je pousse la surface de mes mains, je m'aide de mes pieds, et enfin, elle bouge. Je continue malgré la douleur et mobilise toutes mes forces, toute ma haine. Et enfin, dans un énorme bruit, il tombe. Le mur qui me retenait prisonnier est tombé. Je peux enfin sortir. Mais alors, pourquoi je me sens si mal ? Une sensation de panique s'empare de moi. Seulement, ce n'est pas la mienne. Ce sentiment n'est pas miens. Je me sens comme possédé. Mais respiration devient rapide, j'étouffe. Il faut que je me calme. Il faut que je calme cette sensation. Je me force à respirer calmement, je fais le vide. Alors, doucement, tout s'apaise en moi. Je vais bien. Mais j'ai une question en plus maintenant : d'où venait ce sentiment de panique qui s'est emparé de moi ?
Pdv 1 ?
Il y eu un bruit, un cliquetis, comme quelque chose qui se déverrouillait. Y aurait-il quelqu'un qui vient me sauver ? Je cris que je suis là, je veux qu'on me sorte d'ici. Puis je réalise que je n'entend plus rien. Plus un bruit. J'ai peur. On m'a oublié. Sortez-moi de là ! Je pousse la surface qui est en face de moi, mais elle ne bouge pas. Elle reste figé. Je hurle maintenant. Je panique. Je ne peux pas rester là ! Je ne veux pas qu'on me laisse ! J'étouffe. Ma respiration est de plus en plus difficile, mon coeur bat follement, je me sens mal. J'ai mal à la tête, je manque d'oxygène. Je vais mourir dans la douleur et l'anonymat. J'ai mal. Mes poumons me tirent mais je n'arrive pas à me calmer. Je vais mourir ici. Soudain, je m'apaise, mes battements de coeur retombent, mon souffle redevient régulier. Le bourdonnement dans ma tête disparaît. Je respire enfin. Comment cela s'est-il produit ? J'étais prête à mourir, j'étais même en train de mourir et maintenant... Maintenant je vais bien. Je suis calme. Mais je ne comprends pas. Je ne devrais pas l'être. Je suis toujours enfermée ici dans ce qui a faillit être mon cercueil. Pourtant je me sens apaisé. Mon angoisse est là, je le sens, mais un autre sentiment a pris le dessus. J'ai comme une révélation. Peut-être un souvenir ? Mais je sais que je sortirai. Je ne dois pas abandonner. Pas maintenant. Je dois continuer de lutter. Alors, j'attends. Et j'espère. Je ne perd pas espoir.
Pdv 2 ?
Je m'écroule sur le sol. J'ai vraiment cru que, à peine sorti, j'allais succomber. Je repense à elle. Non. Je n'aurais pas pu mourir sans la connaître. Sans avoir les réponses à toutes mes questions. Je dois trouver la raison de tout ça. Pourquoi je suis ici ? Pourquoi je ne me souviens de rien ? Ma famille devrait être là, je l'ai vu, je l'ai rêvé. Je lève la tête. Trois autres caisses semblable à la mienne étaient là. Et si... Si ils étaient eux aussi enfermés dedans ? Je me dirige en titubant vers l'un d'eux. Dans la pénombre je vis quelque chose de gravé sur le couvercle : "Arianna". Un prénom ? Sûrement. Je regarde plus près. C'est alors que j'aperçois une photographie. Une femme, brune, souriante y est représenté. Sûrement Arianna. Arianna... Un souvenir me reviens soudainement. Je sais qui elle est ! Elle aussi je l'ai vu. Elle est... Ma mère ? Elle est là ? Ici ? Je ne suis pas seul ? Excité, je cours presque vers le deuxième. La même présentation est sur ce caisson. Je lis "Andrew". Papa... Enfin je met les noms sur les visages qui me hantent depuis mon réveil.
Je me tourne alors vers la dernière caisse. Je me demande qui elle peut bien contenir. Son caisson a été abîmé, sûrement par une chute de pierre à en juger pas les roches éparpillées autour. Sa photo est invisible et il ne reste de son prénom qu'une lettre : E
La curiosité me submerge et je décide d'ouvrir celui là en premier. Je cherche à tâtons le système d'ouverture qui aurait dû se déclencher en même temps que le miens. Il est là. Seulement, il est cassé. Les pierres ont dû altérer le mécanisme et celui ou celle qui est à l'intérieure est donc coincé. Je me hâte de faire le tour de la pièce à la recherche de quelque chose qui pourrait faire office de levier. Je vérifie au passage l'état des systèmes des deux autres caissons : ils sont déverrouillés et en bon état. Je reviens vers la caisse abîmée attrapant au passage un morceau de roche et je commence à frapper. La serrure cède après quelques coups et, rassemblant toutes mes forces, je pousse le couvercle. Il bouge à peine, mais cela n'entame pas ma détermination, au contraire. Je peux le faire. Je dois le faire. Je pousse, tous mes muscles sont mobilisés, je pousse avec toute ma frustration. Je pousse... Et dans un énorme bruit, il tombe. Il tombe et enfin j'entends une respiration. Elle se fait rapide et je décide d'enfin regarder le contenu.
Je me penche au dessus de la boîte. Et mon coeur rate un battement.
Pdv 1 ?
Je me sens flotter... Légère... Je suis retombée au pays des rêves. J'ai envie de me réveiller mais j'en suis incapable. J'ai peur de voir de nouveau. Revoir la mort. Mais, ce n'est pas ce songe-là qui m'attend. D'ailleurs, cela ressemble plus à un souvenir. Je suis dans mon corps, je crois, et je suis entourée de quelques personnes. Ma famille ? Sûrement... Et puis il est là. Je me sens comme... connectée à lui. Il est heureux alors je le suis aussi. On dirait que c'est un temps de fête. Nous sommes, lui et moi, au centre de l'attention, je me sens bien. J'ai vraiment la sensation... D'être en sécurité et d'être aimé. Ce sont des sentiments que j'ai l'impression de redécouvrir. Je sens une odeur délicieuse, et une femme brune apporte un gâteau décoré de magnifiques bougies. Il y en a 17, je le sais sans compter. Je ne sais pas d'où me vient tous ces mots, ces certitudes, mais je le sais. Je crois... Que c'est mon anniversaire... Ou même ... Notre anniversaire ?
J'ouvre les yeux, retour à la réalité. Je sais. Je sais qui il est. Je sais qui nous sommes.
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