Chapitre 8
Kayna
Je me réveillais de la petite sieste que j'avais faite. J'étais obligée de reconnaître que dormir un peu m'avait fait du bien, même si j'étais toujours fatiguée.
Il n'y avait personne dans le restaurant, j'étais seule. Ils avaient sans doute dû se dire que c'était mieux de me laisser tranquille, sauf que je n'aime pas être seule. Ou plutôt, je n'aime pas le silence.
Je tentais de me relever, mais abandonnais directement en sentant la douleur qui foudroyait mes jambes. Elles m'étaient complètement sorties de la tête. Je n'osais même pas regarder leur état. Elles devaient être couvertes de bleus, de gros bleus. Et il devait sans doute y avoir des égratignures aussi.
Je détournais le regard de mon jeans et le dirigeai vers la table à côté de moi. Mon sac était posé dessus. Un vêtement à côté de celui-ci attira mon attention. Je me penchais pour l'attraper et regarder de quoi il s'agissait. Je le dépliais en faisant attention à ne pas le tâcher avec le sang que j'avais sur mes vêtements.
Une chemise.
C'était une chemise blanche, trop grande pour moi en plus, et je suis sûre que c'était une chemise pour homme. Je le savais, car les boutons se trouvaient à droite. C'était de cette manière que l'on distinguait les chemises d'homme de celles des femmes. Léon l'avait sans doute posé là pour que je puisse me changer.
Celui-ci était venu s'excuser avant que je m'endorme. Je lui en voulais encore d'avoir parlé de choses dont il n'avait pas le droit.
Je vérifiais rapidement que personne ne se trouvait dans les parages avant d'enlever mon sweat pour ensuite enfiler la chemise. Je pliais les manches, car celles-ci étaient trop longues.
J'avais sorti les deux sucettes que j'avais cachées dans la poche de mon sweat lors de l'expédition. J'en avais pris une à la fraise pour moi, puisque c'est mon goût préféré, et j'en avais pris une au hasard pour Axel. J'avais attrapé le goût pomme, j'espère qu'il aime bien.
J'étais étonnée qu'il n'avait toujours pas essayé de venir me voir. Léon avait sans doute dû l'en empêcher pour que je me repose, mais la présence d'Axel ne me dérangeait pas du tout. Il était calme et écoutait quand on lui parlait.
Pas comme un certain connard.
D'ailleurs, ça me rappelait que Léon avait laissé l'autre s'occuper d'Axel. Je suis sûre qu'il l'a menacé pour qu'il reste calme. Ce mec est complètement taré, donc ça m'étonnerait qu'il sache s'occuper d'un enfant.
Je soufflais pour penser à autre chose. Je me tournais vers mon sac qui était fermé. Je l'attrapais pour vérifier son contenu. Mon téléphone, mon casque, un carnet, une trousse et un collier, tout y était. J'avais envie d'écouter de la musique, mais je ne pouvais pas, car je devais économiser la batterie de mon téléphone au cas où nous aurions besoin de lumière. C'est dans ce genre de situation que je me dis qu'un bon vieux MP3 aurait été utile comme j'aurais juste eu besoin de piles.
Les bruits de pas d'une personne approchant me sorti de mes pensées. Je refermais mon sac avant de le reposer pour me tourner vers la personne.
Mary.
Elle me sourit et je lui rendis son sourire tout en la saluant d'un geste de la main.
— Je venais pour savoir comment tu allais. Me dit-elle en s'asseyant sur la banquette.
— Ça va, j'ai réussi à dormir un peu. Comment vous les autres ? Demandais-je en tentant de m'asseoir à mon tour.
— Tout le monde va bien, Axel est en train de dormir, Léon aussi. April est de garde avec Kimy. On a fait les comptes de nourriture avec Jake et on est tranquille pour un moment avec tout ce qu'on a récupéré. Me répondit-elle.
— Tu veux bien m'aider à marcher pour que je puisse retourner avec les autres. J'ai quelque chose pour Axel. Lui demandais-je.
— Tu devrais rester ici pour te reposer encore. Tu risques d'aggraver ton état en faisant trop d'efforts. Répliqua Mary.
— Je m'assiérai sur le banc, ne t'en fais pas. Je te promets de ne pas faire trop d'efforts. Dis-je, car je n'allais pas abandonner mon idée.
Elle soupira, mais se leva tout de même pour venir prendre mon bras et le passer sur son épaule pour m'aider à me lever et à marcher. J'attrapais rapidement mon sac avec ma main libre.
On avançait doucement à cause de la douleur dans mes jambes. Je me mordais les lèvres pour retenir mes cris de souffrances pour ne pas inquiéter Mary. Je gardais la tête baissée, me concentrant sur mes pieds pour ne pas trébucher.
Je relevai la tête une fois devant le banc et je fus surprise par ce que je vis. Je m'attendais à voir Axel dormir avec Léon, mais ce n'était pas ce qui s'offrait à ma vue. Axel était assis sur les genoux de Raven, sa tête était posée sur son torse et Raven le tenait dans ses bras. Ils dormaient tous les deux.
Je rêve ? Parce que ça me paraît complètement irréel.
Mary rigola doucement en voyant l'expression de surprise qui s'affichait sur mon visage. L'autre connard paraissait détendu, une partie ses cheveux noirs tombaient sur son visage. Axel semblait bien dormir lui aussi.
Mon amie me força à m'asseoir sur le même banc qu'eux et je n'avais pas la force de l'en empêcher. Je restais silencieuse, la sucette pour Axel dans ma main. Je les regardais, un léger sourire se glissa sur mes lèvres. Mary était partie, je ne sais où, me laissant avec eux.
Super. Je suis censée faire quoi maintenant ?
Je laissais ma tête tomber en avant et frottais mes yeux avec mes mains. J'étais vraiment fatiguée, mais j'avais du mal à dormir. Je relevais rapidement la tête, ce qui était une mauvaise idée, car ma tête se mit à tourner, quand j'entendis un bruit à côté de moi. C'était Axel qui se réveillait et je priais intérieurement pour que l'autre connard ne se réveille pas aussi.
Un énorme sourire apparut sur le visage d'Axel lorsqu'il se rendit compte de ma présence. Il descendit des genoux de l'autre pour se mettre à côté de moi.
Entre l'autre et moi.
Il me serra dans ses bras et je lui ébouriffai les cheveux. Je lui tendis la sucette et il l'accepta. Pour me remercier, il déposa un bisou sur ma joue. Je l'aidais à l'ouvrir et il s'empressa de la manger.
— Merci Kayna ! T'es la meilleure ! Me dit-il en me regardant, le sourire aux lèvres.
— Y a pas de quoi, Axel. Mais n'en parle à personne, d'accord ? Lui répondis-je.
— Pas même à moi ? Demanda une voix que je reconnaissais très bien maintenant.
— T'étais là quand je l'ai prise, donc tu savais déjà, connard. Répondis-je sans le regarder.
— Pour une personne que j'ai sauvée, tu n'as pas l'air très reconnaissante. Lança-t-il.
— Ne me lance pas sur ce sujet, tu vas perdre. Répliquais-je en regardant la boutique devant moi.
Du coin de l'œil, je voyais Axel nous regarder à tour de rôle, curieux. Il était un peu trop jeune pour comprendre ce qui se passait, donc on ne lui disait que très peu de choses sur la situation. J'entendais l'autre connard rigoler légèrement.
Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.
— Axel, tu veux bien aller avec Léon, s'il te plaît. Demanda l'autre en regardant Axel qui était assis entre nous deux.
Je ne savais pas qu'il était capable de dire s'il te plaît.
— Mais je voulais parler avec Kayna moi... Répondit-il en affichant une petite moue triste qui faisait fondre mon cœur tellement il était mignon.
— Tu pourras lui parler tout à l'heure. Dit l'autre connard sans laisser à Axel l'opportunité de répondre quelque chose.
— Vas-y, Axel, je te ferais signe de le rejoindre quand j'en aurai fini avec lui. Ajoutais-je en pointant du doigt celui qui était assis avec moi sur le banc.
L'enfant acquiesça avant de partir en direction de Léon, sa sucette toujours dans sa bouche. Je ne tournais pas la tête vers l'autre. Je regardais toujours la boutique face à moi.
— Vous avez pu discuter avec ton copain ? Me demanda-t-il après quelques minutes sans rien dire.
— En quoi ça te concerne ? On n'est pas amis, donc ça ne te concerne pas. Répliquais-je en évitant toujours de le regarder.
— Je demande, car j'ai dû surveiller le mioche pour qu'il puisse venir s'excuser. Dit-il.
— On ne t'a rien demandé. Léon aurait pu venir avec Axel pour s'excuser. Précisais-je en tournant enfin la tête dans sa direction.
— J'aurais clairement dû te laisser crever, en fait. Répliqua l'autre connard en me regardant aussi.
— Et moi, je pense que j'aurais dû t'exploser le crâne quand j'en avais l'opportunité. Répliquais-je à mon tour.
On se fusillait du regard. Il allait dire quelque chose quand un cri retentit. C'était Kimy. Le cri que l'on venait d'entendre était clairement un cri de douleur.
Putain, il se passe trop de trucs en un laps de temps trop court, ça devient chiant à force. On ne peut même plus se reposer.
Je voulais me lever pour voir ce qu'il se passait, mais je n'y arrivais pas. L'autre connard, lui, se mit rapidement debout pour observer la scène. Je voyais sa mâchoire se serrer et ses poings aussi. Il attrapa la batte de baseball qui se trouvait juste à côté de lui et je compris ce qu'il se passait.
Des zombies sont entrés.
Avec un énorme effort et une douleur immense, je réussis à me lever pour voir à mon tour l'horrible scène qui se déroulait. La porte par laquelle j'étais entrée le premier jour était ouverte et des zombies rentraient dans le deuxième étage. Nous devions partir au plus vite.
J'étais incapable de bouger. Même si je le voulais, j'avais trop mal pour tenter de marcher. J'allais finir par mourir moi aussi à cause de ce qu'il s'était passé plus tôt.
— Tu m'excuseras, mais je ne vais pas les sauver. Dit l'autre connard à côté de moi d'un ton nonchalant.
— Tu devrais quand même partir. Tu veux bien protéger Axel au moins ? C'est la seule chose que je te demande. Lui demandais-je, car je savais que je n'allais pas pouvoir partir au troisième étage.
C'est vrai, pour y aller, il fallait redescendre au premier et prendre un escalier qui se trouvait à l'autre bout du premier. Sauf que la seule issue disponible, c'était la porte que nous avions utilisée plus tôt dans la journée.
— T'es vraiment bizarre à parler comme si tu allais crever. Tu disais que j'étais taré, mais t'es vraiment pas mieux. Me répondit l'autre en se tournant vers moi.
— Avec mes jambes, je ne peux pas m'enfuir. T'es vraiment con. Expliquais-je rapidement.
— Je vais te porter. L'autre mioche ne va pas arrêter de chialer si je te laisse ici. Lâcha-t-il comme si c'était normal.
Je n'eus pas le temps de réagir, il se mit à me porter comme plus tôt, comme un sac à patate. J'attrapais mon sac alors que l'autre connard partait en direction de la deuxième issue. Je remarquai Jake et Mary un peu plus loin avec trois autres survivants. Ils avaient des sacs et se dépêchaient de nous rejoindre. Léon, April et Axel nous attendaient devant la porte.
Léon décala le meuble qui était devant la porte et l'ouvrit. April l'ouvrit alors que Léon prenait Axel dans ses bras pour que celui-ci ne prenne pas de retard quand nous allions nous enfuir vers le troisième étage.
— Ça ne sert à rien d'attendre que d'autres survivants nous rejoignent, ils se sont fait avoir. Déclara Mary alors que l'on commençait à descendre les escaliers.
— Même s'ils ne s'étaient pas fait avoir, je ne les aurais pas attendus. Marmonna l'autre qui me tenait.
— Ça, on s'en doutait un peu, connard. Rétorquais-je le regard vers le haut des escaliers.
Il ne répondit rien.
En silence, nous arrivons en bas des escaliers. Jake était passé devant tout le monde avec un autre survivant. Ils avaient rapidement vérifié qu'il n'y avait pas de zombies sur notre chemin, puisque la plupart se trouvaient de l'autre côté. Ils nous donnèrent le feu vert pour aller vers l'escalier du troisième étage.
Tout le monde courait pour y aller, sauf moi, puisque l'autre me portait. Avec la position dans laquelle j'étais, je pouvais voir ce qu'il se passait derrière et donc prévenir s'il y avait le moindre zombie qui nous aurait potentiellement suivi.
Par chance, nous n'en croisons aucun et arrivons au troisième étage sans problème.
Ça tient du miracle.
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