Chapitre 5
Kayna
Finalement, il avait été décidé que nous passerions par l'issue où Mary nous avait retrouvé l'autre connard et moi. En plus de ça, j'avais eu la malchance de tomber sur l'autre comme équipier.
Nous devions aller au rez-de-chaussée, car il n'y avait qu'une seule supérette au premier étage et que nous avions déjà fait le tour de celle-ci avec l'enculé qui me sert de binôme. Il n'y avait plus grand-chose à l'intérieur. Raven et moi avions été chargés de vider une petite supérette. Mary nous avait fait une liste de ce que nous devions récupérer. Bouteille d'eau, conserve, tout ce qui était encore consommable et j'allais aussi prendre des protections hygiéniques en plus.
Nous descendions lentement les escaliers. Jake s'était mis tout devant, avec son équipier. Je m'étais mise derrière l'autre con, je ne lui fais pas confiance : à tout moment, il me pousse dans les escaliers. Près de moi, j'entendais Mary souffler d'exaspération. Je savais ce qu'elle pensait. Elle trouvait qu'on agissait comme des gamins, mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que j'ai failli crever plus d'une fois à cause de ce connard.
Jake nous fit signe de ne faire aucun bruit et d'avancer doucement. Pour descendre au rez-de-chaussée, nous devions passer par une boutique de vêtements qui s'étalait sur les deux premiers étages. C'était la boutique dans laquelle nous étions allés avec April et Léon le jour où cette apocalypse zombie a commencé. Au rez-de-chaussée, on trouvait les vêtements pour femmes, tandis qu'au premier étage, c'étaient les vêtements pour hommes.
Une odeur de pourriture flottait dans l'air. Et cette odeur s'intensifiait au fur et à mesure que nous approchions du rez-de-chaussée. J'essayais de ne pas regarder les corps ravagés des personnes qui n'avaient pas réussi à s'enfuir. Lorsqu'un corps démembré entra dans mon champ de vision, une envie de vomir le peu de chose que j'avais mangé me prenait. Je cherchais un point à fixer pour tenter d'ignorer tous ces cadavres. Il ne me restait plus qu'un point à fixer pour ne pas avoir à regarder les cadavres.
Le dos de l'autre connard. Forcément.
Je regrette de m'être mise derrière finalement.
Note à moi-même, la prochaine fois, je me mets devant.
Nous continuons d'avancer en silence. Jake nous montre les escaliers et nous descendons sans faire de bruit. Je continue de fixer la veste de l'autre. C'est une fois devant la porte du magasin que nous nous séparons pour aller dans les lieux qui nous ont été assignés. Je détachais mon regard de la veste de mon binôme pour chercher la supérette. Je la repère rapidement, mais fronce les sourcils en constatant que plusieurs morts-vivants se trouvent à proximité de celle-ci. Je les désigne du menton pour que l'autre con les remarque.
— On va devoir passer près d'eux. Murmurais-je.
— Je sais, je ne suis pas aveugle. Chuchota-t-il en retour.
— Vraiment ? Je pensais que si. Répliquais-je au même niveau sonore.
— Ferme ta gueule, on n'a pas tout notre temps. Chuchota-t-il en commençant à avancer.
— Va te faire foutre. Répondis-je en le suivant.
On se baissa pour passer derrière un petit muret, les zombies se trouvant de l'autre côté. Mon binôme se stoppa soudainement. Je le fusillais du regard alors qu'il serrait son arme. Après ce qui me semblait une éternité, il se décida finalement à avancer vers la supérette.
Une fois à l'intérieur, j'ouvris mon sac et lui le sien et on faisait le tour des rayons pour récupérer la nourriture. Je récupérais les conserves tandis que l'autre con prenait plutôt les bouteilles d'eau. Je le voyais aussi fourrer plusieurs barres chocolatées dans la poche de sa veste alors que moi, je cherchais des protections hygiéniques. Je prenais plusieurs paquets, car ça pouvait être utile.
Lorsque mon sac est rempli, je rejoins l'autre qui est en train de finir de remplir son sac. Je le vois mettre une bouteille de soda et une autre d'ice tea dans le sac.
Ce n'est franchement pas ce qu'il y a de plus important.
Je le regarde se diriger vers la caisse pour prendre une sucette. Je m'approche à mon tour et en prends une à la fraise.
— On devrait rejoindre les autres. Lançais-je.
— Si tu veux te faire tuer, vas-y. Le groupe de zombies s'est rapproché. Donc, si on sort maintenant, on va devoir se battre. Répondit l'enculé qui me servait de binôme.
— Les bruits d'un combat risqueraient d'en faire venir d'autres... Soupirais-je en rangeant la sucette dans la poche de mon sweat.
— Après, ça me permettrait de me débarrasser de toi. Lança-t-il en commençant à s'avancer.
— Je t'aurais déjà tué avant, connard. Répliquais-je toujours en chuchotant.
J'attrapais rapidement une deuxième sucette avant de le rattraper. Il regardait devant lui, observant sans doute les zombies pour savoir dans quelle direction ils allaient partir.
Après quelques minutes de silence, il s'avança vers la sortie du magasin. Je le suivais quand d'un coup, l'étagère à côté de moi se mit à se pencher. Je courus pour pouvoir sortir du rayon, l'autre devant moi avait accéléré aussi. Alors qu'il arrivait devant la sortie, je glissais sur une flaque et, le temps que je reprenne mon équilibre, l'étagère tomba, atterrissant sur mes jambes.
Putain ! Ça fait mal.
Je me mordais les lèvres pour ne pas crier tellement j'avais mal. J'essayais de pousser l'étagère pour pouvoir me relever, mais elle était trop lourde. L'autre connard se tourna vers moi, mais ne vint pas m'aider.
— Zombie ! Lançais-je pour qu'il se retourne juste à temps.
Il lui assena un coup dans le crâne, faisant s'écrouler le corps du zombie. D'autres arrivèrent tout de suite après et j'essayais de me débloquer pendant qu'il les défonçait les uns après les autres. J'entendais le bruit des crânes qui se faisaient exploser et les corps tomber. Il y avait du sang partout, mais un détail retint mon attention. Deux zombies qui arrivaient à ma droite. On ne les avait pas vus quand on était rentré dans le magasin et c'étaient eux qui avaient fait tomber l'étagère.
La panique s'empara de moi alors que je les voyais s'approcher. J'attrapais la planche qui me servait d'arme et la balançai sur les zombies. Je cherchais d'autres choses à leur envoyer alors qu'ils s'approchaient de plus en plus. Mes mains tremblaient quand j'essayais d'attraper quelque chose pour me défendre.
Putain... Et l'autre qui ne peut pas m'aider non plus.
Je tentais de soulever l'étagère pour me dégager, mais je n'y arrivais pas. J'allais crever ici, car un meuble m'était tombé dessus. Je ne pouvais rien tenir dans mes mains, puisqu'elles tremblaient trop et je n'avais pas la force de bouger le meuble.
Je les regardais se rapprocher, impuissante. Puis d'un coup, les deux crânes des zombies explosèrent, leur cervelle s'éparpillant partout autour de nous. Il en avait fini avec ceux qui essayaient de rentrer dans le magasin et venait de s'occuper de ceux qui s'approchaient de moi.
Il s'approcha de moi et commença à soulever l'étagère. Je me dégageais et tentais de me relever, mais je m'écroulais tant mes jambes me faisaient mal. Je tentais une nouvelle fois de me relever, mais rien n'y faisait, la douleur était trop forte. Je me mordais toujours les lèvres pour ne pas crier de douleur. J'entendis l'autre soupirer, puis il s'approcha de moi.
C'est bizarre, mais pour la première fois, il me faisait peur. Le voir comme ça, couvert de sang, tout comme sa batte en métal et avec la lumière qui clignotait, j'avais peur. Ses yeux marron me fixaient, ils étaient froids. Quand il s'approcha de moi, j'eus un mouvement de recul, la sangle du sac toujours dans ma main. Il s'en ficha et m'attrapa pour me porter comme un sac à patate. Il ramassa son sac et sortit du magasin comme si de rien n'était.
Je ne voyais pas ce qu'il se passait devant, mais ce que moi, je voyais, ne me rassura pas du tout. Une vague de zombies arrivait vers nous. Ils avaient sans doute été alertés par le bruit.
— Cours ! Lançais-je sans la moindre explication.
— Hein ?
— Cours putain ! Ne pose pas de questions et cours, j'ai pas envie de crever ! Criais-je.
Je n'aurais peut-être pas dû crier.
En entendant sûrement la panique dans ma voix, il se mit à courir. Je regardais les zombies se rapprocher avec effroi. À cause des sacs et moi, le con qui me servait de binôme était ralenti. Nous arrivâmes tout de même à rejoindre les autres et il balança son sac à Jake.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda Jake.
— Posez pas de questions et courez ! Répondis-je alors que Raven s'éloigner des autres qui nous regardaient.
L'incompréhension se lisait sur leur visage. Ils se dépêchèrent de nous rejoindre quand ils entendirent les zombies arriver.
— Putain mais vous avez fait quoi pour qu'il y en ait autant ? Demanda Kimy les yeux écarquillés.
— On répondra plus tard aux questions. Là, il faut qu'on remonte au deuxième étage au plus vite ! Répondit mon binôme alors qu'il arrivait en haut des escaliers.
Je savais qu'il était essoufflé à force de courir en me portant. Sauf que j'avais beaucoup trop mal pour pouvoir marcher.
— T'es sûr que tu manges ? Me demanda-t-il en chuchotant.
— Bonne question. Répondis-je en continuant de regarder les zombies qui voulaient notre peau.
En traversant le premier étage, Mary passa devant nous pour défoncer un zombie qui se trouvait sur notre chemin. On va pas tous s'en sortir, c'est évident. Deux des survivants qui nous avaient accompagnés allaient beaucoup plus lentement que nous, les zombies allaient finir par les rattraper. Au moins une trentaine de mètres nous séparent de ces survivants, si ce n'est plus. Si l'autre connard ne m'avait pas porté, je me serais fait bouffer par ces choses.
Mary et Kimy passèrent en première pour monter les escaliers, Raven et moi derrière elle et les autres qui nous suivaient. Le sort des deux survivants en fin de ligne était scellé, ils allaient mourir car ils avaient mis trop de temps à réagir et ils n'avaient pas pu nous rattraper.
Mary avait ouvert la porte et attendait que l'on passe tous pour la refermer. Certains des survivants qui n'avaient pas participé à l'expédition nous rejoignent et récupèrent les sacs de ceux qui étaient essoufflés. L'autre ne m'avait toujours pas lâché.
— Et donc ? Vous nous expliquez pourquoi vous étiez poursuivi par un énorme amas de zombies ? Demanda finalement Mary, ce qui brisa le silence qui régnait.
— Il y avait des zombies dans le magasin et on ne les avait pas vus. Ils ont fait tomber une étagère sur l'autre connasse et cela a alerté les autres zombies. Expliqua mon connard de binôme.
— Tu peux me lâcher d'ailleurs, je vais réussir à tenir debout. Dis-je à son intention.
— Si tu tombes, c'est pas mon problème. Répondit-il en me lâchant d'un coup.
J'atterris sur les fesses et le foudroie du regard. J'avais dit que j'allais pouvoir le tenir debout, mais c'était faux. J'avais beaucoup trop mal pour ça. Alors, je restai assise par terre.
— Vous avez pu récupérer beaucoup de trucs ? Demanda Léon qui venait d'arriver.
— Peut-être. On va tout compter après. Répondit Mary en haussant les épaules.
Pitié faîtes que la douleur ne reste pas trop longtemps. Je vais pas réussir à tenir sans me plaindre encore longtemps.
Léon se tourna vers moi et me tendit sa main pour m'aider à me relever. J'hésitai quelques secondes avant d'accepter son aide. Mais une fois debout, je retombais aussitôt. L'étagère avait salement amoché mes jambes. Je n'osais même pas imaginer ce à quoi elle pouvait ressembler. Je voyais un sourire arrogant apparaître sur le visage du connard et je le fusillais du regard.
— Tu ne disais pas pouvoir tenir debout ? Demanda-t-il, avec une pointe de sarcasme qui me donnait envie de l'étrangler.
Va te faire foutre, connard.
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