Chapitre 27
Léon
Cela fait maintenant deux semaines que April, Noémie et moi sommes parties du groupe. Je reconnais que les premiers jours, c'était difficile d'être loin de Kayna, je passais presque toutes mes journées avec elle depuis maintenant des années. Quand l'apocalypse a commencé, même si elle s'éloignait de moi pour rester avec quelqu'un d'autre, je pouvais toujours la voir, lui parler et la surveiller. Mais puisque j'ai pris la décision de partir, je ne peux plus faire tout ça. Elle me manque énormément mais je ne peux pas retourner en arrière, surtout après deux semaines.
A force de marcher, nous avons fini dans un autre ville. Aucun de nous ne connais les environs alors nous avons ralenti le rythme. Ici, nous rencontrons beaucoup plus de zombies et les rues sont dans un très mauvais état. Nous devons souvent faire des détours et trouver des lieux pour dormir la nuit est compliqué puisque les maisons sont pour la plupart délabrées. Je reste donc éveillé le plus longtemps possible pour protéger ma sœur et son amie.
Aujourd'hui, nous sommes chanceux puisqu'il fait bon et qu'il ne pleut pas. La première chose à faire aujourd'hui, c'est chercher de quoi manger. Nous avons manger la dernière conserve qu'il nous restait hier alors nous n'avons plus rien à manger, il ne nous reste que deux bouteilles d'eau. Chaque rue que nous traversons, j'espère trouver une maison qui n'a pas encore été pillé ou une supérette dans laquelle il resterait des provisions.
Alors que nous faisons une petite pause, j'entends un ventre gargouiller. Je sais que ce n'est pas le mien alors je tourne la tête en direction des filles.
- C'est moi, désolée. Dit April
- T'inquiète. Je vous promets de trouver de la nourriture, je suis prêt à ne pas manger pour être sûr que vous avez de quoi vous nourrir. Répondis-je avec un petit sourire
April secoue la tête en signe de désapprobation.
- Toi aussi tu dois manger ! On est un groupe alors on dois s'entraider, aucun d'entre nous ne dois se sacrifier pour aider les autres. Donc si tu ne manges pas, je ne mangerais pas non plus ! Répliqua-t-elle
- Je sais ce que je fais April, fais moi confiance s'il te plaît. Dis-je simplement
- Léon, tu es mon frère, tu sais très bien que je sais ce que tu as en tête ! Je sais très bien quand tu mens !
- Allons y, si on traîne trop on risque de ne pas trouver de nourriture avant la tomber de la nuit. Et trouver un abri sera compliqué aussi. Répondis-je pour changer de sujet.
- Ton frère a raison April. Si on veut manger, on ferait mieux d'y aller maintenant. Intervint soudainement Noémie
April ne répond rien, elle se contente de baisser la tête. Je passe mon bras autour de ses épaules pour la réconforter et lui rappeler que son grand frère restera toujours le même. Je dois me montrer fort pour elle. Je suis prêt à donner ma vie si ça signifie qu'elle survivra et je sais qu'elle l'a comprit. Ces deux semaines m'ont permis de réaliser que j'ai agi comme un véritable idiot, j'aurais dû faire beaucoup plus attention à ma petite sœur quand l'apocalypse a commencé au lieu de me concentrer sur un idiot qui n'en valait pas la peine. J'aurais dû ravaler ma jalousie et mettre ma fierté de côté et aider ceux que j'aime.
April me serre dans ses bras avant de me lâcher pour que nous suivions Noémie. Nous marchons ce qui me semble être des heures avant de finalement tomber sur une petite superette. Je demande aux filles de rester en retrait le temps que je vérifie l'intérieur. Il n'y a pas de signe d'infraction, il n'y a aucune trace de sang. Je fais tout de même le tour du magasin. Je ne croise personne, pas d'humain, pas de zombie. Je rejoins les filles qui m'attendaient devant puis je leur fais signe de me suivre à l'intérieur.
Une fois entrés dans la superette, April enlève le sac qu'elle a sur son dos, je lui montre donc l'étagère où se trouve les conserves, je l'aide à choisir celles qui seront les plus faciles à préparer mais aussi celles qui ont la date de péremption la plus éloignée. Pendant ce temps là, Noémie remplie son sac à elle avec des bouteilles d'eau.
Noémie est beaucoup plus rapide que nous alors elle vient nous aider. Même s'il n'y a que nous ici, je reste sur mes gardes. Je n'ai pas envie qu'il nous arrive quoi que ce soit.
Nous avons presque fini de remplir nos sacs quand soudainement, tous mes sens se mettent en alerte. Je mets un doigt devant ma bouche pour faire comprendre aux filles qu'elles ne doivent pas faire un bruit puis j'avance accroupis en direction de la porte d'entrée du magasin. Je sais que ce n'est pas forcément la meilleure idée mais je me penche pour être en partie à l'extérieur du magasin. Ma tête est à peine en dehors de la superette que je me retrouve face à une dizaine d'hommes armés. Je veux retourner à l'intérieur mais j'ai trop peur qu'ils tirent et brisent les vitres qui pourraient blesser April et Noémie alors je me lève.
- Monsieur, êtes-vous seul ? Me demanda un homme qui baissa son arme
- Baissez vos armes s'il vous plaît. Dis-je pour gagner un peu de temps
- Répondez à ma question. Insista l'homme
- Je ne répondrais que si vous baissez vos armes. Répliquais-je
L'homme m'examina du regard de la tête aux pieds avant de hocher la tête en direction de ses camarades.
- Veuillez me répondre maintenant.
Je garde le silence pendant encore quelques secondes, hésitant entre mentir ou dire la vérité sauf que je n'ai pas le temps de choisir puisque April apparaît soudainement à côté de moi.
- Donc vous êtes deux ? Nous interrogea l'homme
- Trois. Lui répondit Noémie qui fît elle aussi son apparition.
- D'où venez vous ?
- On pourrait vous poser la même question. Répliquais-je
- Effectivement. Puis-je au moins savoir vos prénoms ?
- Je m'appelle Léon et vous ? Répondis-je en faisant exprès de ne pas présenter les filles
- Martin, enchanté. Mes camarades et moi faisons le tour de la ville à la recherche d'autres survivants pour leur apporter notre aide.
Je lance un regard en direction de ma sœur. Même si nous venons de récupérer des provisions, je sais très bien que nous allons encore avoir du mal à en trouver dans quelques semaines. Mais d'un autre côté, je refuse d'accorder ma confiance à un inconnu.
- Si vous le souhaitez, vous pouvez venir avec nous à notre base militaire. Ajouta-t-il
- Vous êtes des militaires ? Je demande étonné
- Pas tous puisque d'autres survivants nous ont rejoins. Je vous propose de nous suivre puisque vous ne semblez pas être de mauvaises personnes. Mais je comprendrais parfaitement si vous refusez notre proposition, c'est bien souvent compliqué de faire confiance à des inconnus mais dans ce genre de situation, il faut savoir s'entraider.
Sa dernière phrase me rappelle Kayna que j'ai lâchement laissée tomber. Elle non plus n'aurait pas laisser tomber un survivant. Je pense qu'accepter sa proposition peut être une bonne idée mais j'ignore si les filles sont d'accord elles aussi. Je me tourne vers Noémie et April pour leur demander leur avis.
- Vous en pensez quoi ?
- Je pense que c'est une bonne idée et si jamais on veut partir parce que ça ne nous plaît pas, on a juste à partir lors d'une sortie en ville. Chuchota April
- Je suis d'accord avec elle. Un peu d'aide ne peut pas faire de mal surtout lorsque les temps sont durs. Approuva Noémie à voix basse elle aussi
- Alors je lui dis qu'on accepte. Répondis-je
Elles hochent toutes les deux la tête puis je me tourne vers Martin.
- Nous acceptons votre proposition Martin. Dis-je
- Vous m'en voyez ravie jeune homme ! Est-il donc possible de connaître le prénom des jeunes filles qui vous accompagne. Répondit-il avec un sourire
- Je m'appelle April et voici notre amie, Noémie. Se présenta ma sœur
- Eh bien sachez que je suis ravi de faire votre connaissance. Ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre de nouveaux survivants !
- Effectivement, ça fait longtemps qu'on en a pas croisé. Répondis-je
- Alors vous ne serez pas déçu lorsque nous arriverons au camp ! C'est un peu loin par contre donc nous devrions partir pour y arriver avant la tomber de la nuit. Expliqua-t-il
- Très bien, allons y. On vous suit !
April me passe mon sac et nous nous mettons derrière les militaires. Je reconnais que c'est rassurant de savoir qu'ils ont des armes à feu pour se protéger. Je suis certain que si des zombies essayent de nous attaquer, ils n'hésiteront pas à leur tirer une balle en pleine tête. Je pense que le fait d'avoir accepté leur proposition et une bonne idée.
Je suis sûr que tout va bien se passer et que nous n'auront plus à avoir peur de mourir tuer par des zombies. C'est pas comme si j'allais regretter ce choix.
Kayna
Nous nous sommes arrêter dans une maison à proximité du camp de survivant pour y déposer nos affaires. J'ai entendu Raven et Andrew discuter du camp et de ce que j'ai pu comprendre, les survivants qui y entrent ne sont pas vérifiés. D'un côté, cela me soulage car ça signifie qu'un inconnu ne posera pas ses mains sur moi mais d'un autre côté, j'angoisse car les survivants peuvent très bien avoir des armes sur eux.
Je m'appuie contre un mur et croise les bras pour que les autres ne remarquent pas mon angoisse. J'observe la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Jake; Mary et Axel discutent d'un côté tandis que Raven et Andrew parlent à côté de la fenêtre. Je commence à regretter d'avoir accepté de venir ici. Je sais que ça peut paraître stupide mais je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il se passerait si jamais Léon décidait de revenir. Comment réagirait-il en voyant que nous ne sommes plus là ? Comment va-t-il d'ailleurs ? Est-il blessé ? Encore en vie ? Mort ? Non, Léon n'a pas le droit de mourir avant que je puisse le revoir. Et je suis certaine que je le sentirais s'il quittait ce monde.
Je sens les larmes arriver alors j'essaie de me concentrer sur quelque chose de plus joyeux. Un évènement récent qui me rend directement heureuse. Je n'ai pas besoin de chercher loin, j'ai juste à me rappeler ce matin lorsque j'étais seule avec Raven. J'avais failli paniquer lorsqu'il a embrassé ma main mais j'ai réussi à garder mon calme. Et je ne sais pas pourquoi, mais quand il allait partir je cherchais une excuse pour le retenir et comme je ne savais pas quoi faire, j'ai rassemblé mon courage à deux mains et je l'ai embrassé. Encore maintenant, je peux sentir ses lèvres sur les miennes. Je peux me rappeler sans la moindre difficulté la tendresse de son baiser. Ce n'étais pas comme la première fois, c'était tellement plus doux. C'était presque comme si nous avions des sentiments l'un pour l'autre.
Mais c'est le cas...
Peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais rien. Je ne sais plus.
- Tu tires un de ces têtes ! T'es sûr que ça va ? Me demanda soudainement Andrew qui avait laissé Raven puisqu'il parlait avec Jake et Mary
- J'étais perdue dans mes pensées. Je me demandais si on avait fait le bon choix. Avouais-je
- C'est pour ça qu'on a mis nos affaires ici au lieu de les emporter avec nous dans le camp. Si le camp ne nous convient pas, on aura juste à partir. Me répondit-il
- Pas faux.
- Mais je vois bien que ce n'est pas la seule chose à laquelle tu penses. Ajouta-t-il
- Je suppose que ça ne servirait à rien de mentir. Dis-je
- Tu sais, on a tous des périodes où on ne se sent pas bien dans la vie mais dans ces moments là, il ne faut pas se renfermer sur soi-même et rester seul. Il faut en parler à ses proches. N'oublie pas qu'il y aura toujours quelqu'un pour t'écouter et te réconforter. Si tu veux, je suis prêt à t'écouter moi, on est ami. Il y a aussi Raven, il tient énormément à toi tu sais. Il est assez maladroit des fois mais il ne te laissera pas tomber maintenant qu'il est attaché à toi.
- Merci. Toi aussi tu peux venir me parler quand t'as un petit coup de mous. Je suis peut-être pas la meilleure pour réconforter les gens mais je sais écouter.
- Si je le pouvais, je t'aurais pris dans mes bras pour te faire un câlin mais je sens que si je le fais, Raven va me sauter dessus et m'en vouloir pendant un bon moment. Dit-il avec un large sourire
- Il est si jaloux que ça ? Demandais-je même si je connais déjà la réponse
- En ce qui te concerne oui. Pareil pour moi, s'il voit que quelqu'un essaye de trop se rapprocher de moi il devient collant. Il a peur de se retrouver seul mais cet idiot oublie souvent que jamais je remplacerai quelqu'un d'aussi incroyable que lui. Ce n'est pas simplement mon meilleur, c'est mon frère. Nous ne sommes certes pas liés par le sang mais ce n'est pas important. Les liens du sang ne valent rien à côté de la famille qu'on choisit, la famille du cœur. Expliqua-t-il
Tout en disant cela, son regard reste dirigé vers Raven. Il le regarde avec admiration et respect. Il le connais depuis des années, il le connais mieux que moi et je sens que le lien qu'il partage avec lui et similaire à celui que je partageais avec Léon. Depuis son arrivé, Andrew n'a pas pu passer beaucoup de temps avec son meilleur ami à cause de moi, Raven essayait de m'aider mais Andrew a fini de côté. Même si ça ne me plaît pas, je crois que je devrais m'éloigner un peu de Raven pour qu'il passe du temps avec son meilleur ami. Notre vie à tous est incertaine, nous pouvons mourir n'importe quand soit à cause des zombies soit à cause de survivants égoïstes. Il y a aussi la famine, la déshydratation, le manque d'hygiène, les maladies et blessures. Tout peut être fatal. Alors, je devrais arrêter de m'attacher aux autres, je devrais m'éloigner de Raven avant que ça n'aille trop loin. Si je venais à mourir, je ne veux pas que qui que ce soit pleure ma mort.
J'espère que vous ne m'en voudrais pas trop...
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