Tw : mention de viol

Kayna

Cela va faire une semaine que Léon, April et Noémie sont partis. Je fais de mon mieux pour éviter de montrer à quel point cela m'affecte mais quand je me retrouve seule dans ma chambre le soir, je pleure. Je n'en peux plus, ils me manquent. Je veux qu'ils reviennent et que je puisse prendre Léon dans mes bras. Nous nous sommes quittés sur une dispute et maintenant, nous n'avons aucun moyen de faire la paix. Tout le monde évite de parler d'eux.

Mais il n'y a pas que des mauvaises nouvelles. Emmy va mieux et ne fait plus du tout de fièvre. Je n'ai pas encore essayé de lui faire la conversation comme j'ai la tête ailleurs. Mais je crois qu'elle ne parle à personne, pas même à Andrew. Elle reste tout le temps avec lui, elle le suit partout, se colle à lui mais à aucun moment je n'ai entendu le son de sa voix.

Tout le monde se trouve dans le salon sauf Raven. Celui-ci doit sans doute se reposer puisqu'il ne dort pas beaucoup en ce moment. Mary, Jake et Andrew discutent pendant qu'Axel essaie de faire rire Emmy. Mais celle-ci n'a aucune réaction et se cache derrière Andrew qui est debout. Ils me remarquent quand je m'assois dans le canapé libre.

- Salut Kayna ! Raven n'est pas avec toi ? Me demande Andrew.

Je hausse les sourcils, curieuse.

- Pourquoi je serais avec lui ? Tu es son meilleur ami alors il devrait être avec toi. Répondis-je

- Vous êtes souvent ensemble alors je me suis dit qu'il devait encore traîner avec toi. Expliqua Andrew

- Depuis que Léon est parti, cet idiot m'évite. À croire qu'il se sent responsable du départ de mon meilleur ami, de sa sœur et de Noémie. Ricanais-je

Ce qui serait complètement stupide puisqu'il n'y est pour rien.

Andrew me lança un regard signifiant "Tu devrais en parler avec lui." Je secoue la tête.

- Axel, il est encore parti ou pas ? Lui demandais-je

Il releva la tête vers moi et commença à jouer avec ses doigts. Je n'avais pas besoin d'entendre sa réponse puisque j'avais déjà compris. Je soupire avant de me redresser légèrement.

- À son retour je le défonce. Ce con s'est encore barré alors que je lui avais dit de ne plus le faire. Maugréais-je

- Comment tu peux être sûre qu'il va revenir ? Me demanda Andrew avec un sourire aux lèvres.

- C'est simple, tu es là. Répondis-je

- Moi je dirais que c'est parce qu'il aime beaucoup Kayna ! Me contredit Axel

- Désolé mon chou, mais sa personne préférée ici c'est Andrew et il ne partira jamais sans lui. Répliquais-je

- Oh, tu aurais voulu que ce soit toi plutôt ? Ricana Andrew

J'affiche une mine dégoûtée un peu exagérée tout en lui répondant.

- Même pas en rêve ! Cet idiot m'énerve ! Je me casse la tête pour le sauver et lui il fait quoi ? Il sort alors qu'il n'est pas encore bien remis ! Je vous jure je vais finir par le tuer ce con ! M'exclamais-je

Andrew rigole face à ma réaction. J'essaie de garder un visage froid mais je n'y arrive pas et me mets à rire aussi. Je me reprends rapidement quand je croise le regard d'Emmy. Je me lève et m'approche d'elle en souriant légèrement.

- Emmy, je sais que tu ne nous fais pas confiance mais sache que nous ne sommes pas comme Royce et son groupe. Dis-je

Elle ne me répondit pas mais s'éloigna tout de même un peu d'Andrew sans doute pour me montrer qu'elle n'a pas peur. Je m'approche un peu plus d'elle et m'accroupis devant elle quand je vois qu'elle ne recule pas.

- Je connais Royce et je sais que c'est une horrible personne. Mais je te promets que jamais il ne pourra s'approcher de toi et te faire du mal. Commençais-je

Elle hocha la tête et son regard passa rapidement sur quelque chose derrière moi mais je ne fais pas attention et continue ce que je suis en train de faire.

- Nous ne sommes pas comme ce monstre. Jamais personne ne lèvera la main sur toi ou te parlera mal. Tu es en sécurité avec nous. Tu me crois ? Continuais-je

- Oui. Répondit-elle

Un sourire apparu sur mon visage à l'entente de sa réponse.

- J'ignore les détails de ce qu'il s'est passé le jour où tu l'as rencontré mais je me doute que çe ne devait pas être très beau à voir. Grimaçais-je

-Oui, c'était affreux. Dit-elle d'une voix tremblante

Je me sens mal d'avoir parlé de ça. Je déteste quand on me parle de ce monstre alors ça ne doit pas être facile pour elle non plus. Je pose délicatement ma main sur son épaule d'un geste réconfortant.

- Comment tu as connu cette personne ? Me demanda-t-elle

Elle eut un mouvement de recul quand je me raidis. Je suis incapable de parler de ce qu'il m'a fait ce jour-là, ni même de toutes les autres choses qu'il m'a fait. Il s'en est pris à moi pratiquement tout les jours pendant dix ans. Les dix pires années de ma vie.

- Je suis désolée, je ne veux pas en parler. Murmurais-je

- Dommage j'aurais bien voulu savoir. Dit une personne derrière moi et je reconnais la voix dès la première syllabe.

Je me redresse pour lui faire face et le fusille du regard. Je lui donne un coup de pied.

- Jardin, maintenant. Sinon je te pète la gueule ! Ordonnais-je

- À vos ordres, madame. Ricana-t-il en levant ses mains.

- Ne m'appelle pas comme ça. Répliquais-je

- Juste j'ai quelque chose à vous montrer avant. Lança-t-il en sortant une feuille de sa poche.

Il la déplie et la pose sur la table. Je l'examine rapidement, il s'agit d'une affiche à propos d'un camp pour les survivants. Mes sens se mettent directement en alerte. Je relève rapidement la tête dans sa direction.

- Tu en as trouvé d'autres ? Lui demandais-je

Il acquiesça et un mauvais pressentiment s'installa dans ma poitrine. Pourquoi est-ce seulement maintenant que nous entendons parler d'un camp comme celui-ci ? Je croise le regard de Raven qui a l'air de comprendre à quoi je pense.

- Je pense que ça peut être une bonne idée d'y aller. Déclara Mary

- Je suis d'accord avec elle. Approuva Jake

J'allais répliquer quand Andrew secoua sa tête avant de prendre la parole.

- Ça doit faire deux mois au moins que tout ça a commencé et c'est seulement maintenant qu'un camp pour survivants apparait miraculeusement. Je suis désolé mais je trouve ça louche. Lança-t-il

- Je suis d'accord avec Andrew. Et il faut aussi prendre un compte que des survivants malintentionnés peuvent aussi trouver ses affiches et se rendre là-bas. Ajoutais-je

- Donc ça fait deux pour et deux contre. Raven, tu en penses quoi ? Lui demanda Mary

- Je suis du même avis que mon meilleur ami et la folle. Et comme on vient de faire un vote et que c'est la majorité qui l'emporte, nous n'irons pas à ce fameux camp.

Je laisse échapper un soupir de soulagement. Axel ne semble pas très intéressé par la conversation et Emmy non plus.

- Sinon, tu voulais me parler ? Me demanda Raven

- Laisse tomber, j'ai oublié ce que je voulais te dire. Mentis-je

La vérité c'est que j'essayais de réfréner les mauvais souvenirs qui refaisaient surface et que si je me trouvais seule avec lui, je craquerais. Mais je n'ai pas envie qu'il me voit pleurer. Si jamais ça arrive, il ne pourrait pas me réconforter car je n'ai pas envie que l'on me touche.

Je sors de la pièce le laissant avec les autres et vais dans la cuisine. Je prends un petit truc à manger et m'assois sur une chaise. La dernière fois que j'ai mangé remonte à il y a deux jours alors je me permets d'avaler un petit truc pour éviter le malaise.

J'évite les autres le reste de la journée car je suis incapable de tenir une conversation avec les images et les voix dans ma tête. Je pensais être enfin passé à autre chose mais on dirait bien que ce n'est pas le cas. Ce monstre a vraiment bousillé ma vie et je doute pouvoir m'en remettre un jour.

(...)

Le soleil se couche et Mary est venue m'annoncer que c'était à mon tour de surveiller la maison. Je descends dans le hall sans même savoir avec qui je dois prendre le tour de garde. Je n'attends pas la personne et ouvre la porte. Je commence à marcher dans le jardin quand j'entends quelqu'un venir à toute vitesse dans ma direction. Je sens la panique s'emparer de moi. Mes yeux commencent à piquer et ma gorge se serre. Je lève mon bras droit devant mon visage comme pour me protéger et l'autre devant mon ventre.

Je sais que ce n'est pas lui et que le personne face à moi ne me touche pas mais je sens ses mains sur mon corps. J'ai l'impression qu'il est là. J'étouffe car je sens sa main autour de mon cou et son autre main contre mon ventre et qui descends de plus en plus bas. Sa bouche qu'il pose sur la mienne alors que je ne veux pas. Je suis complétement paralysée et je sens les larmes couler sur mes joues. Je sens chacun des coups qu'il me met quand j'essaie d'échapper à sa prise. Tout mon corps tremble, j'ai l'impression que je vais m'effondrer et pourtant je suis encore debout. Il ne m'appartient plus, je suis juste une poupée avec laquelle il joue.

Quelqu'un pose délicatement sa main sur mon avant bras pour me calmer mais je m'éloigne. Je ne veux plus que l'on me touche. Je veux que l'on arrête de me faire du mal. Je veux récupérer mon corps. Je veux qu'on me rende ma virginité. Je ne veux plus que ce monstre m'utilise pour se faire plaisir. Je n'en peux plus de sentir son corps sur le mien quand quelque ne fait que me frôler. Je veux oublier la douleur que j'ai ressenti quand son corps était dans le mien. Je n'en peux plus de me sentir sale.

Une voix me parvient légèrement mais elle est étouffée par sa voix qui m'ordonne de ne plus faire de bruit et de faire ce qu'il me dit sous peine d'avoir encore plus mal. Je venais tout juste d'avoir douze ans putain. Et il a fait ça tout les ans le jour de mon anniversaire.

- Kayna ! Respire ! Lança quelqu'un d'une voix inquiète

Respire ? Mais c'est ce que je fais.

Je pose ma main contre ma poitrine mon cœur bat trop vite. Je crois que je suis en train de faire une putain de crise d'angoisse. Je me laisse tomber par terre et essaie de calmer ma respiration. Je sens ma cage thoracique se compresser sur mes poumons. J'ai mal, je n'arrive plus à respirer.

- Kayna. Écoute moi. C'est juste moi, Raven. Je ne vais rien te faire, laisse moi t'aider. Dit-il en s'agenouillant devant moi.

J'ai envie de le croire, mon cœur veut le croire mais mon cerveau ne me laisse pas tranquille et est certain qu'il va me faire la même chose que lui. Je me hais, je ne devrais pas avoir peur de lui.

- Fait comme moi. Inspire. Dit-il

Je fais ce qu'il me dit et prends une grosse inspiration.

- Maintenant expire. Dit-il d'une voix emplie d'inquiétude

Et j'expire tout l'air contenu dans mes poumons. Il me fait répéter cela plusieurs fois. J'ignore comment il fait mais sa simple présence m'apaise. Il arrête de parler pour m'observer un instant mais je ne veux pas qu'il arrête. Je veux entendre sa voix. J'ai besoin d'entendre sa voix.

- Tout va bien princesse. Il n'est pas là. La seule personne ici avec toi, c'est moi et personne d'autre. Souffla-t-il comme s'il avait lu dans mes pensées.

Mes yeux s'ancrent dans les siens alors que des larmes continuent de couler le long de mes joues. C'est seulement maintenant que je remarque qu'il est trempé. Il s'est mis à pleuvoir et je n'avais pas fait attention. Il se relève et me tend doucement sa main pour m'aider à me relever aussi. Son geste est lent et bienveillant comme s'il ne voulait pas me brusquer et me faire peur. J'essuie mes yeux avec ma manche. J'ai envie d'attraper sa main mais j'ai peur de ne pas y arriver. Peur des pensées qui pourraient m'assaillir à nouveau. Peur de ne pas être capable de supporter son toucher alors qu'il ne m'a rien fait.

- Rentrons à la maison, il ne faudrait pas que tu tombes malade à cause de la pluie. Dit-il

Je suis une idiote. Je doute de lui alors qu'il a toujours respecté mes décisions. Il me demande toujours la permission pour me prendre dans ses bras ou juste pour me toucher.

- Je suis désolé. Soufflais-je en sanglotant

- Ce n'est pas de ta faute. Tu n'as pas à t'excuser. Me répondit-il

Sa main était toujours tendue vers moi.

- Rentrons princesse.

Je hoche la tête et lève un peu ma main. J'hésite un instant à prendre la sienne mais je l'attrape quand même et la serre fort dans la mienne. Sa main est chaude et un lueur de fierté brille dans ses yeux. Il m'aide à me relever sans toucher autre chose que ma main.

Je le suis à l'intérieur de la maison. J'essuie les larmes qui coulent encore, je ne fais attention à rien, trop concentré à retenir mes sanglots pour ne pas réveiller les autres. Puis, sans que je ne m'en rende compte, nous sommes dans le salon. Il lâche ma main et un sentiment de vide s'installe en moi. Sa poigne était douce, chaude et rassurante pas comme celle de ce monstre. Je me surprends moi-même en voulant à nouveau sentir sa main dans la mienne. Cette main qui ne me frappera pas, qui au contraire me rassure et m'empêche de sombrer.

Je frissonne quand je me rends compte que je suis trempée. Je regarde Raven fouiller dans un des meubles du salon. Je m'assois dans le canapé alors qu'il continue de chercher je ne sais quoi. Après quelques minutes, il en sort une couverture qu'il me tend. J'accepte d'un hochement de tête et la prends.

- Mon sweat est trempé, ça ne te dérange pas si je l'enlève ? Me demande-t-il en s'installant sur le canapé d'en face.

- Nan c'est bon. Répondis-je

Il esquissa un petit sourire avant d'enlever son sweat. Bien entendu, il n'avait pas de t-shirt en dessous, c'est peut-être pour ça qu'il m'a demandé si ça me dérangeait pas. Je jette un coup d'œil à la couverture que j'ai posée à côté de moi. Je suis trempée aussi alors la couverture ne risque pas de me réchauffer. Raven se leva et s'approcha de moi. Il attrapa la couverture et la déplia devant moi de façon à me cacher.

- Tes vêtements sont gorgés d'eau, tu ferais mieux d'enlever ton sweat au moins pour éviter de tomber malade. Expliqua-t-il en évitant de me regarder droit dans les yeux

- Ne regarde pas s'il te plaît. Dis-je

- D'accord, je vais fermer les yeux princesse. Dit-il en tournant sa tête dans une autre direction.

Puis comme il vient de le dire, il ferme les yeux. J'enlève mon sweat tout en surveillant qu'il n'ouvre pas les yeux. Puis quand j'ai fini, je lui prends la couverture des mains et me cache avec.

- C'est bon. Soufflais-je

Un sourire apparu sur son visage alors qu'il hocha légèrement la tête. Il allait retourner s'asseoir sur l'autre canapé mais je lui fais signe de s'asseoir sur le même que moi. Il semble surpris et content. Il prend place à l'autre extrémité du canapé pour poser son bras sur l'accoudoir.

J'ai de la peine pour lui. J'étais tellement plongée dans mes pensées plus tôt que je lui ai crié dessus. J'ai envie de tout lui expliquer et lui faire comprendre que ce n'est pas après lui que j'en avais. Mais qui me dit qu'il ne me jugera pas si je lui explique ?

- Je- Commençais-je

- Tu n'as pas besoin d'expliquer ta réaction, j'ai compris depuis longtemps. Tu sais, nous ne sommes pas si différents toi et moi. Me coupa-t-il

Je comprends directement ce qu'il veut dire par là et les larmes brouillent à nouveau ma vue. Lui aussi a été violé. Il comprend ma douleur, il partage la même.

- Et je sais ce que tu penses, tu te dit que tu es sale mais ce n'est pas le cas. La seule personne qui est sale, c'est ce monstre. Il mérite de souffrir pour ce qu'il t'a fait. Continue-t-il

Le regard qu'il portait sur moi était doux, sans jugement. Je veux le serrer dans mes bras, qu'il continue de me rassurer mais je ne sais pas s'il le veut lui aussi. J'essuie encore une fois les larmes qui menacent de couler quand je remarque Raven frissonner. Forcément, il est torse nu, mouillé et c'est moi qui ai la couverture puisqu'elle est tout juste assez grande pour une personne.

- Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais froid ? Lui demandais-je

- Je n'allais pas t'embêter avec ça alors que tu n'es pas bien. Je préfère avoir froid plutôt que de te voir grelotter à cause d'un sweat trempé. Répondit-il

- On aurait pu essayer de partager la couverture. Dis-je

- Cette couverture est un peu petite pour nous deux princesse. Plaisanta-t-il

Je souris un peu face à sa tentative pour me faire penser à autre chose. Tout à coup, un idée me traverse l'esprit.

- Euh, je pourrais m'asseoir sur tes genoux comme ça, on pourra partager la couverture. Lui proposais-je

Il hausse les sourcils alors je m'empresse d'ajouter autre chose.

- Sauf si ça te dérange, je comprendrais parfaitement.

- Moi ça ne me dérange pas. Mais tu es sûr que ça va aller ? Me demande-t-il

- Si jamais ça ne va pas je te préviendrai. Lui assurais-je

Il hocha la tête pour montrer son approbation alors je me levais emmitouflée dans la couverture et je m'assois sur ses genoux. Il bouge un peu la couverture pour qu'elle nous recouvre tout les deux. Je remarque qu'il cherche un endroit où poser ses mains pour éviter de me toucher à un endroit qui me dérangerait.

- Tu peux faire comme quand tu m'avais pris dans tes bras le jour où tu m'as parlé des étoiles. Lui dis-je

- Comme tu veux princesse. Souffla-t-il en m'entourant de ses bras pour me serrer contre lui.

J'appuie ma tête contre son épaule et constate à quel point il a froid. Son corps est gelé et pourtant, je me sens bien. Sa présence me rassure. Son corps contre le mien me réchauffe.

- Ça va être drôle demain quand les autres se réveilleront et nous verront dormir à deux. Plaisanta-t-il

- Ce ne sera pas la première fois qu'ils nous voient tu sais. Répliquais-je avec un petit sourire moqueur

Il haussa les sourcils surpris.

- C'est déjà arrivé ? S'exclama-t-il

- Oui quand on est revenu de l'hôpital. Et tu as dit beaucoup de choses tu sais. Répondis-je

- Qu'est-ce que j'ai dit ? S'empressa-t-il de me demander

- Oh pas grand chose. Simplement qu'Axel était ta personne préférée ici, que tu considères Andrew comme ton frère et qu'au début tu restais juste pour m'emmerder. Répondis-je

- Bah dit donc, quand je suis sous médicaments je suis honnête. Dit-il

Je profitais de ce qu'il venait de dire pour le taquiner un peu.

- Oh donc c'est vrai que je suis la raison pour laquelle tu restes ici et que tu adores ma présence ? Lui demandais-je en affichant un air innocent.

Je réprimais un sourire moqueur quand il détourna le regard. Maintenant, c'était l'heure du coup de grâce.

- Donc je suppose que tu disais aussi la vérité quand tu as dit que j'étais magnifique et que tu chercherais un moyen de me le prouver. Poursuivis-je

Il écarquilla les yeux et ses joues devinrent légèrement rosés.

- J'ai pas dit ça devant tout le monde quand même !? S'exclama-t-il

- Arrête de crier. Dis-je comme il parlait trop fort.

Il s'excusa et répéta sa phrase plus doucement. Je soupire avant de répondre à sa question.

- Ils ont tout entendu sauf le fait que tu me trouvais magnifique. Expliquais-je

- Pourquoi tu m'as pas assommé ce jour-là ? Dit-il en exagérant l'expression de son visage.

- J'ai essayé mais ça n'a pas marché. Répondis-je en haussant les épaules

- Je me suis tapé la honte devant tout le monde. Soupira-t-il en nichant sa tête dans mon cou pour que je ne vois pas ses joues qui se teintent de rouge.

Je me raidis un instant mais je prends un grosse inspiration pour me détendre.

- Ça tu peux le dire. Même Andrew était là. Le taquinais-je

- Parlons d'autres chose sinon je vais pas réussir à fermer l'œil de la nuit tellement j'ai honte de moi. Me supplia-t-il

Je fis mine de réfléchir pour continuer de l'embêter un peu. Puis je me mis à pouffer de rire. Il relève la tête vers moi surpris avant de rire aussi. Nous nous calmons au bout de quelques minutes.

- Merci. Soufflais-je en appuyant à nouveau ma tête contre son épaule.

- De ?

- De faire en sorte que je me sente en sécurité et de ne pas m'avoir jugée. Expliquais-je

- Je te l'ai dit, tant que je suis là, il ne t'arrivera rien. Et jamais je ne te jugerais puisque je comprends ta douleur et même si je ne la comprenais pas, je ne te jugerais pas. Répondit-il

Je lui souris un peu avant de me blottir un peu plus contre lui.

- Tu peux continuer de me parler le temps que je m'endorme ? Lui demandais-je en bâillant

- Tout ce que tu voudras Kayna. Répondit-il

Je fermais les yeux et il me parla d'une histoire que sa mère lui racontait quand il était enfant. Je me laisse bercer par sa voix qui me conte cette histoire. Celle d'un être voyageant parmi les étoiles pour guider les nouvelles âmes et les aider à trouver leur place. Puis, je finis par sombrer dans le sommeil, m'empêchant d'entendre la fin de l'histoire.

Tu es un peu comme cet être Raven, tu m'empêches de me perdre dans mes pensées aussi vastes que l'univers.