Kayna

Fatiguée. Voilà ce que j'étais aujourd'hui. Je ne dormais plus depuis quelque temps, pour cause ? Je faisais le même cauchemar tous les soirs, c'était l'apocalypse. Je voyais les gens se faire dévorer par des morts-vivants et voir leurs dents se planter dans leur chair pour l'arracher comme on mange un gâteau me retournait le ventre. Heureusement, les zombies n'existent pas.

Mon boss a dû remarquer que je n'étais pas en forme, car il me laisse finir mon service plus tôt aujourd'hui. J'en profitais pour rejoindre Léon au centre commercial. Mary, ma collègue de travail, m'accompagne, comme elle doit aller récupérer un colis là-bas. J'aime bien les trajets en voiture avec elle, c'est calme et elle ne me pose pas de questions sur ma vie.

Aujourd'hui, le centre commercial est bondé, Mary me dépose près de l'entrée principale avant d'aller garer sa voiture dans le parking souterrain, toutes les places en extérieur sont occupées.

Je rentre dans le centre commercial et cherche Léon, normalement, il devrait être sur le même banc que d'habitude à parler avec sa sœur. Lorsque je l'aperçois finalement, je me dépêche de le rejoindre. Quand il me remarque, il me gratifie de son grand sourire habituel et ébouriffe mes cheveux.

— Comment tu vas, Kayna ? Me demande-t-il, sa main maintenant posée sur mon épaule.

— Un peu fatiguée, mais ça va, et toi ? Demandais-je à mon tour.

— En pleine forme ! J'ai réussi haut la main mes derniers examens, donc je suis tranquille pour un moment. Répondit-il.

Je lève mon pouce vers le haut comme réponse et me tourne vers sa sœur. Elle est un peu plus jeune que moi et pourtant, on dirait l'inverse. Elle fait mature pour son âge, alors que moi, je ressemble à une adolescente. Elle et moi faisons à peu près la même taille, mais pour autant, je suis certaine que je ne rentrerai pas dans ses vêtements. La raison ? Elle a de la poitrine, mais pas moi.

Elle me prend dans ses bras pour me dire bonjour et je lui rends son étreinte. J'aime beaucoup passer du temps avec ces deux-là même si nous avons des goûts très différents. Je n'oublierai jamais le jour où j'ai rencontré Léon, je venais d'emménager en ville et j'avais failli le renverser en garant ma voiture. J'avais passé des jours à m'excuser et à force, nous avons commencé à passer du temps ensemble.

Je n'ose même pas imaginer dans quel état je finirai si un jour, il n'est plus là. Sa sœur et lui sont un peu comme ma famille, ils ont plus été présents pour moi que ma propre famille.

Léon passe son bras sur mes épaules et me guide jusqu'à une boutique de vêtements. On avait promis à sa sœur qu'on y passerait, donc nous y voilà. Je ne suis pas particulièrement fan de ce genre de boutiques, mais si c'est pour voir Léon et April sourire, je suis prête à y rester des heures. Je suis April entre les rayons et l'aide à tenir les innombrables tenues qu'elle veut acheter. Un large sweat-shirt noir n'échappe pas à ma vue, mais je fais comme si je n'avais pas remarqué qu'elle avait pris le type de vêtements que je préfère porter.

April m'offre souvent des vêtements, que ce soit des sweat-shirts, des jeans sombres ou même des vestes. Quand je sais que je vais la voir, je fais exprès de mettre les vêtements qu'elle m'a offerts pour voir son sourire. Elle a déjà essayé de m'offrir des vêtements dans son style à elle, mais comme je ne les ai jamais mis, elle s'est adaptée à mon style.

— Regarde ce crop top ! J'adore ce blanc, tu penses que ça m'irait ? Me demanda April en se tournant vers moi.

— Tout te va, April, mais je pense que tu devrais t'arrêter là pour aujourd'hui, car il n'y aura jamais assez de place dans la voiture de Léon pour ranger tes achats. Répondis-je en montrant tous les vêtements que nous tenions.

— Effectivement... Souffla-t-elle.

Elle se dirigea vers la caisse et je la suivais. La caissière mit tous les vêtements dans de grands sacs et April les passa à son frère.

— On va manger une crêpe ? Proposa Léon en montrant du menton le premier étage du centre commercial.

— Je préfère les gaufres qu'on trouve dans un fast-food au deuxième. Répondis-je.

— Crêpes.

— Gaufres.

Nous nous affrontons du regard, le premier qui détourne le regard devrait accepter la proposition de l'autre. C'était comme ça que l'on départageait.

— On a mangé des crêpes la semaine dernière, je veux une gaufre. Lança April derrière moi.

— J'ai gagné ! M'exclamais-je.

Léon me fusilla du regard. Un sourire vainqueur apparaissait sur mon visage alors que nous prenions les escaliers pour aller au deuxième étage. Mon meilleur ami nous suivait tandis que l'on se dirigeait vers le fast-food. Par chance, il n'y avait presque personne à l'intérieur. Nous nous plaçons derrière les quelques personnes présentes, puis notre tour arriva.

— Ce sera quoi pour vous ? Nous demanda la jeune femme qui se trouvait derrière le comptoir en souriant.

— Deux gaufres avec du chocolat et des suppléments chantilly et coulis caramel et une gaufre chocolat avec un peu de crème anglaise, s'il vous plaît. Répondis-je.

— Ce sera tout ? Pas de boisson ?

— Oui, à emporter, s'il vous plaît ! Ajoutais-je en me rappelant que j'avais oublié ce détail.

— Très bien, vous pouvez patienter quelques instants, je vous apporte tout ça.

Le temps d'attendre, je sortis mon casque de mon sac et mets un peu de musique. Léon et April discutaient de l'entreprise de leur famille et je ne voulais pas prendre part à cette discussion. Nos gaufres arrivèrent rapidement et nous allons en dehors du fast-food pour manger. Je zigzague entre les passants tout en mangeant ma gaufre. Je ne faisais plus vraiment attention à ce qui m'entourait. Je percute accidentellement quelqu'un et la crème anglaise de ma gaufre tacha son t-shirt. Je relevais la tête pour m'excuser et croisais le regard froid de la personne.

— Veuillez m'excuser, je peux vous repayer un t-shirt si vous voulez. Dis-je en essayant de ne pas lui rendre le même regard.

Il attrapa mon casque pour me l'enlever et le jeta au sol. Je lançais un regard vers l'appareil et relevais la tête vers l'homme.

— J'ai pas envie d'aller faire du shopping avec une inconnue, prend mon geste comme une façon de te faire pardonner. Par contre, si je retombe sur toi, je ne serai pas aussi sympa. Lâcha l'homme en me lançant un regard toujours aussi froid.

Connard, j'essayais d'être polie. Je ne vais pas te rater si je retombe sur toi, ne t'inquiète pas.

Mon envie de lui coller un poing dans la gueule monta en flèche, mais je me retenais lorsque j'entendis un hurlement provenir d'un des étages inférieurs. Je me retournais vers mes amis.

— Je vais aller voir, April, reste ici, on revient vite ! Lançais-je à toute vitesse avant de partir en courant.

— Attends ! Entendis-je Léon dire alors que je m'étais élancé vers les escaliers.

Je constatais que beaucoup de personnes avaient décidé de faire comme moi et d'aller voir ce qu'il se passait. Lorsque j'arrivais presque en bas des escaliers, je fronçais les sourcils en constatant qu'ils étaient bloqués par pleins de personnes qui essayait de voir la scène qui se déroulait.

Je monte sur la rampe de l'escalier et me mets debout quand j'arrive au bout. Je regarde autour de moi et remarque un cercle autour de plusieurs personnes. Une d'entre elles retient un homme d'une trentaine d'années qui semble enragé. Face à eux, un homme qui se tient le bras saigne beaucoup, comme s'il venait de se faire mordre par un loup ou un autre prédateur. Il était terrifié par l'autre homme qui tentait de mordre celui qui le retenait.

Mon instinct me disait de fuir et de rejoindre mes amis au deuxième étage, mais ma curiosité m'incitait à regarder la scène.

Sauf que c'était clairement une très mauvaise.

L'homme enragé se dégagea et enfonça ses dents dans la gorge de celui qui le retenait. Je regardais la scène avec effroi, puis la personne qui avait été mordue en premier sauta sur une des personnes l'encerclant.

On dirait le début d'une apocalypse zombie...

Je tournais la tête dans une autre direction quand un autre hurlement retentit dans le centre commercial. Une scène similaire était en train de se dérouler. Les personnes alentour commencèrent à paniquer. Ils couraient en dehors du centre commercial, créant un énorme bouchon devant l'entrée. Certains rentraient dans les ascenseurs pour se rendre dans les étages supérieurs.

Putain, c'est vraiment une apocalypse zombie...

À toute vitesse, je descends de la rampe et monte les escaliers. Des personnes bloquent le passage, mais j'arrive à me faufiler. La main d'un enfant attrapant mon bras me stoppa dans mon élan alors que je me dirigeais vers les autres escaliers permettant d'accéder au deuxième étage. Je me tourne rapidement vers lui.

— Suis-moi, on va au deuxième étage ! Me contentais-je de lui dire.

Il hocha la tête avant de prendre ma main. Cet enfant devait avoir dix ans maximum et voilà qu'il se retrouvait à courir pour sa vie.

Je me demande où sont ses parents.

Quelques personnes nous suivaient et nous poussaient pour passer devant nous. Ma peur était tellement forte que je finis par trébucher, me ramassant comme une merde. Le gamin s'arrêta et me regarda ou plutôt, il regardait quelque chose derrière moi, vu l'horreur sur son visage.

— Monte au deuxième et dis-leur de fermer la porte en urgence ! Ordonnais-je au petit garçon.

Il acquiesça et courut en direction des escaliers, alors que je tentais de me redresser. Mon pied me faisait mal et je grimaçais à cause de la douleur. Des sortes de grognements pas loin de moi firent grimper ma peur, me donnant la force de me relever. Je voyais les gens se faire attraper par ces zombies et me dépêchais de rejoindre les escaliers. Le bruit d'un crâne qui se fait éclater me fait me retourner.

Je reconnus l'homme que j'avais percuté un peu plus tôt. Il avait une batte de baseball à la main et il défonçait les zombies qui s'approchaient trop de lui. L'envie de le laisser là était forte, mais mon bon sens l'était encore plus.

— Et le connard de tout à l'heure ! Dépêche-toi de venir, ils vont fermer la porte et tu risques d'être bloqué ici avec eux ! Criais-je de toutes mes forces avant de lancer un regard vers les escaliers.

Il éclata la tête d'un autre mort-vivant avant d'acquiescer. Je me tourne direction des escaliers et ne l'attends pas pour monter. Il me rattrape rapidement et lorsque nous arrivons en haut des escaliers, il me fait trébucher.

Putain l'enculé !

Je le vois courir vers la porte qui commençait à se fermer. Je me relève rapidement et essaie de courir aussi en direction de la porte. Il arrive à passer tranquillement, car la porte n'est pas encore fermée à moitié, mais je commence à douter pour moi.

Je ne vais jamais pouvoir passer...

Je secoue la tête pour chasser cette pensée et accélère un peu. La porte est presque fermée alors, je tente de glisser juste en dessous de la porte qui était maintenant quasiment fermée. Je ferme les yeux, ne voulant pas voir ce qui va se passer.

Le bruit de la porte se refermant derrière moi me fait lâcher un soupir de soulagement.

Je reste quelques minutes allongée sur le sol pour reprendre mon souffle.

J'ai réussi !

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Salut ! Voici une nouvelle histoire ! J'espère que ce premier chapitre vous à plu :)