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8. L'Épopée de Gilgamesh


Z... reparaît quelques minutes plus tard, triomphant. La moitié du visage  coloriée de rose, l'autre de bleu.

« Alors, vous êtes impressionnés, hein ? Non seulement, je peux voyager, mais je peux manipuler le temps, en plus. Vous avez vu ? Je suis revenu dans le passé, pour former une bulle d'accélération temporelle autour de vous deux. En clair, le temps s'est écoulé plus vite pour vous que pour le reste du monde.

— Voilà qui explique tout. » comprend Gorzül.

J'affiche une mine abasourdie.

« Et dire que je croyais qu'il s'agissait d'un effet secondaire de Wattpad.

— Ha ha ha ! Tremblez face à mon pouvoir ! Voyez les aiguilles s'accélérer !

— Heu... comme ma montre est dans la même bulle temporelle que moi, ses aiguilles continuent d'avancer à la même vitesse. À la limite, ce serait le cas si je répétais la date d'en-tête mais je ne vais pas non plus la mettre à jour à chaque paragraphe...

— Mouhahaha ! Je suis le maître du Temps !

— Heu... »

Il disparait encore. Gorzül soupire.

« Ça va durer encore longtemps, ce manège ? »

Nous attendons encore quelques minutes que Z... ne daigne réapparaître. Cette fois-ci, trois auras de lumière tournoient autour de lui. Vert, rose, et bleu.

« Passé. Présent. Futur. » murmure-t-il.

J'écarquille les yeux de surprise.

« Mais... Elenasticot n'avait plus de peinture à la fin du segment sur le temple du Bhoutan ; c'était écrit. Et toute cette histoire, aussi absurde soit-elle, est construite sous l'hypothèse de Novikov, à savoir l'impossibilité de modifier le passé. À moins que... »

Z... esquisse un sourire. Ses trois yeux, vert, rose et bleu, nous observent à tour de rôle.

« Tu sais peut-être tout ce qui se passe dans ton texte, reprit-il, mais pas dans les ellipses. Et tu n'as jamais écrit ce qu'il s'était passé dans le temple, peu avant la fin. »

Je porte une main à la tête. Il a parfaitement raison. Comment ai-je pu ignorer cela ?

« La chenille n'a conservé qu'une bombe vide car j'ai absorbé son pouvoir. Un véritable combat, d'ailleurs, une confusion que tu serais toi-même en peine de décrire...

— Hé ! On ne critique pas mes talents d'écriture ! »

Il pointe un bras dans ma direction. Trois anneaux de lumière nous entourent. Vert, rose, bleu. Passé, présent, futur. La réalité s'efface, l'espace-temps se tord pour ne plus laisser qu'une nappe vide de sens. Une horloge gigantesque se dessine au-dessus de Z..., la grande aiguille se met en mouvement.

« Tu ne peux plus fuir. » reprend-t-il d'une voix impérieuse.

Les anneaux de lumière tournent tout autour de nous. Gorzül se rapproche de moi, inquiet.

« Ça se passe toujours, comme ça, les tags ?

— Hum, la dernière fois – et aussi la première, d'ailleurs – que j'ai rencontré Z..., je suis mort. Et il était loin d'être aussi puissant. »

Des nappes de lumière nous atteignent. Z... s'élève dans l'éther, auréolé de lumières insoutenables.

« Je n'étais qu'un méchant de seconde zone, scribouillé dans l'inspiration de dernière minute pour un simple tag. Mais je peux devenir bien plus que cela, je deviendrai bien plus que cela... »

Je remarque que ses éclats de rire cliché ont cessé. Mauvais signe. D'inconsistant, ce personnage se fait de plus en plus réel.

« Tes personnages ne sont jamais tous figés, et je n'en serai pas le premier exemple... »

L'image du Commandant se rappelle à moi. Seulement imaginé comme un méchant secondaire, il aurait dû mourir dès son premier duel. La silhouette noire défait son adversaire et se prépare à imprimer sa marque dans toute une histoire.

L'aiguille commence sa route vers le premier cadran.

« Parfois, certains personnages m'échappent, je l'admets. Leur destin devient imprévisible, mais aussi tellement plus intéressant.

— Comme lui, je n'ai pas encore de réel nom, reprend Z... Mais en avais-tu seulement imaginé un pour ce personnage ?

— Il était censé mourir... mais j'en ai fait un adversaire trop redoutable. Je n'avais pas prévu qu'il prendrait une telle place dans le récit... je n'avais pas prévu de lui donner un nom...

— Pourquoi m'appeler Z... ? »

Je porte la main à ma tête.

« Je n'avais pas d'idée de nom. Tu étais juste un voyageur temporel apparu dans ce premier tag... j'avais fait la réflexion, avant, que les méchants avaient souvent des noms en Z... Je pensais principalement à Zorlax, mais aussi Zorglub, Zork, et même un peu Zagnar... »

L'aiguille s'arrête sur le deuxième cadran. Z... continue de sourire.

« Parlons des privilégiés qui ont eu droit à un nom dès leur création, alors... d'où vient Galaniel Zawhyka Espan, le personnage de ce bouquin ?

— Ce bouquin ? Demande Gorzül. L'Antibiographie n'est pas égocentrée autour de son auteur, justement ?

— On parle de la Prophétie du Voyageur, depuis tout à l'heure.

— Ah, au temps pour moi.

— Alors ? » Demande Z...

Pour l'instant, toujours pas d'échappatoire en vue. Z... devient de plus en plus difficile à cerner. D'ordinaire, il aurait dû nous exposer ses plans, même partiellement. Je me décide finalement à répondre.

« Hum... lui et l'histoire sont en partie inspirés d'un personnage emblématique, Gilgamesh, présent dans plusieurs jeux vidéo. Je me souviens d'une ligne à son sujet, expliquant qu'il pouvait se déplacer à travers les dimensions... Le concept m'avait plu, et de fil en aiguille est né le concept des Voyageurs. D'ailleurs, vous saviez que le nom même de ce personnage provenait de la plus vieille histoire connue, à savoir L'Épopée de Gilgamesh, qui date du XVIIIème ou XVIIème siècle avant notre ère ? Ce héros a été source de tellement d'inspirations qu'il mérite au moins d'avoir son nom en titre de segment ainsi qu'une statue de lui en média associé.

— Et Galaniel, en lui-même ?

— Heu, du coup, je voulais un nom qui commence en G..., en guise d'hommage. J'ai essayé de mélanger avec d'autres noms, obtenu des résultats affreux, tels que "Golfriend", ou "Golfrand", puis laissé tomber, et juste écrit G. pour le désigner sur une bonne partie de mes brouillons. »

Z... paraît plus qu'intéressé.

« C'est amusant ça... Quelque part, j'ai une similitude avec ce personnage... »

Je jette un coup d'œil à l'horloge. L'aiguille s'est arrêtée sur le quatrième chiffre.

« Le nom définitif de Galaniel a finalement été en partie inspiré d'un méchant de bande dessinée, "Ganaël", qui avait littéralement été à deux doigts de détruire le monde. Quelque part, c'est aussi très ironique, au vu de la Prophétie dont mon héros se retrouve gratifié. Mais à l'inverse, son nom de famille, "Espan", se voulait aussi une déformation du mot "espoir"... »

Les yeux fixés sur l'horloge, je regarde l'aiguille passer sur le cinquième cadran.

« Et les autres ? Alyne ? Césape ? Reprend Z...

— Je prévoyais d'appeler Alyne Saëlle, au début. Mais ça me plaisait moyennement, du coup j'ai changé. Et comme je n'avais pas non plus complètement envie de jeter ce nom, je l'ai finalement laissé à une autre elfine de sa connaissance, mais qui n'est mentionnée qu'une seule fois dans tout le premier tome. »

Sixième cadran.

« Quant à Césape Victorèle, il s'agit d'une anagramme d'"espace vectoriel". Une faute de frappe dans un vieux devoir de physique aura été l'élément déclencheur. »

Z... comme Gorzül me dévisagent, incrédules, tandis que l'aiguille passe sur le septième cadran. Je hausse les épaules.

« Quoi, vous vouliez savoir ? Vous savez, maintenant.

— Par pitié, ne me dis pas que "Seyer" provient d'un jeu de mots bidon, reprend mon assistant.

— Ah tiens, je n'y avais jamais pensé. C'est marrant, pourtant. »

Gorzül soupire ; je reprends.

« Tiens, une autre anecdote. Césape déclare un jour avoir volé des poires, mais ce fait est inspiré des Confessions de Saint Augustin dans lesquels l'auteur admettait lui-même avoir un jour volé des poires. C'est l'une des seules choses que j'aurais retenues de ce livre, en plus, mis à part l'utilisation abondante de l'imparfait du subjonctif, et de l'emploi du mot "ineffable" que j'avais appris peu avant... »

L'aiguille poursuit sur le huitième cadran. Autour de nous, les trois lueurs se font moins opaques, moins oppressantes. Malgré le peu d'éloquence, de Z..., je commence à comprendre la situation.

« D'ailleurs, parlant d'imparfait du subjonctif, il s'agit bien sûr de mon temps préféré. Aussi, je m'amuse souvent à en mettre par-ci par-là dans mes écrits. »

L'aiguille ne bouge pas d'un iota. J'esquisse un sourire.


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