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4.


Présent


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Jadelynae


An 2133, 1er décembre

La neige tombait, délicate et d'une blancheur éclatante, se posant avec grâce sur mes cheveux châtains, ainsi que sur le décor merveilleux qui m'entourait. Les flocons, de petits cristaux scintillants en forme d'étoiles, fondaient au contact de ma peau, très chaude par rapport à la température extérieure, certainement négative.

Un nuage de vapeur se forma devant ma bouche lorsque je soupirai, puis s'effaça tout doucement dans le vent, emporté par la brise légère. Un pied appuyé contre un petit rocher de granit blanc, profondément ancré dans le sol, je faisais face à l'horizon que m'offrait l'altitude considérable des falaises de Norvden. Celles-ci surplombaient le royaume avec magnificence et force, donnant un petit plus mystique à ces lieux que j'appréciais tant. Au loin, je pouvais distinguer les maisons du village, si petites, que l'on aurait dit de simples petits points noirs au milieu des champs et des plaines, recouverts d'un blanc d'ivoire, comme un tapis de coton. Entérine paraissait si minuscule, vue d'ici, avec ses maisons de tuiles rouges et de briques beiges.

Jamais, je ne pourrais me lasser de la magnifique vue que m'offraient ces falaises.

Le froid mordant parcourait mon épiderme de sa brise glaciale et sèche. Pourtant, je m'en moquais bien, puisque cela ne m'affectait guère. En effet, j'avais beau être emmitouflée sous plusieurs couches de vêtements pour ne pas paraître étrange : bonnet, écharpe, veste en fourrure, bottes hautes... je ne ressentais absolument pas la fraîcheur pourtant très importante, de ce nouvel hiver. Mes dons de la Nature me protégeaient.

D'ordinaire, la saison hivernale était toujours rude à Norvden. Le royaume et plus particulièrement la capitale, était réputé pour ses températures glaciales et ses tempêtes de neige épouvantables. Les saisons étaient vraiment très marquées. Mais cet hiver-là, était plus glacé que les précédents. Comme si la Nature se détraquait. C'était malheureusement le cas. Norvden s'éteignait à petit feu, alors que la Nature se flétrissait. Je souhaitais donc profiter de ces moments de grâce le plus longtemps possible, avant de tout perdre.

Armée de mon carquois et de mon arc en bois blanc, sillonné de gravures en langage sylvestre, j'avais grimpé les pentes grises et rugueuses des montagnes, couvertes par la forêt, afin de pratiquer ce pour quoi j'excellais : la Chasse. C'était un don précieux, auquel je tenais plus que tout. Il était une partie de moi-même, que je ne supporterais pas de voir disparaître.

Mon arc en bois de chêne blanc et verni me saillait dans le dos, accompagné de plusieurs flèches sculptées auquel je tenais et que je récupérais et nettoyais après chaque tir. Elles étaient comme un héritage. Car cette arme appartenait à ma mère, Elyris. Elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux. J'en prenais donc le plus grand soin. Il ne me restait tellement peu de choses, venant d'elle.

Je levai les bras au contact d'une nouvelle bourrasque, pour sentir toute la puissance de la Nature vibrer à l'intérieur de mon corps, dans mon sang et mon cœur. Le vent, dans un tourbillon de poussière, me porta avec finesse et élégance, faisant décoller avec douceur, mes pieds du sol. Comme je le lui avais demandé.

Je fermai les yeux et savourai cette sensation très plaisante. Celle de voler. J'étendis mes bras au niveau de mes épaules afin d'obtenir plus de stabilité et de ressentis. Je restai ainsi immobile, face au vide. L'odeur de pin et de terre mouillée de la forêt, me ravirent le nez. Je me sentais chez moi, dans cet univers naturel, qui m'entourait depuis mon enfance. Depuis toute petite, je parcourais ces bois toute la journée, passant des heures entières à écrire et dessiner. A profiter du calme de la Nature, bien loin du tumulte d'Entérine et du palais.

Jusqu'au jour où mes parents moururent dans un terrible accident, alors que je n'avais que dix ans. A partir de ce moment-là, mon univers sombra et je ne mis plus un pied dans les bois, jusqu'à il y a an. J'avais énormément hésité avant de revenir, pensant que de sombres souvenirs viendraient me torturer. Des nuits entières de mon enfance avaient été hanté par les cauchemars de cette forêt maudite, où mes parents avaient perdu la vie. Ils s'étaient fait attaquer par une bête sauvage, qui les avait piégés au bord de la falaise, où ils avaient fini par tomber. C'était ce que les gardes avaient racontés, en revenant des bois avec les corps de mes parents et ceux de nos souverains. Depuis, j'angoissai à l'idée d'apercevoir un animal de la sorte, dans un recoin sombre, entre les arbres.

Au final, la Nature s'était révélée différente de ce que j'avais imaginé. Elle était toujours la même que dans ma plus tendre jeunesse. J'y avais donc retrouvé toutes mes plus anciennes sensations, pour mon plus grand bonheur. Et les mauvais souvenirs avaient fini par disparaître.

Pour ne pas attirer l'attention des gens du village, très méfiants, je dus redescendre sur Terre et arrêter mes cabrioles volantes, brisant la magie, ainsi que la paix, qui s'étaient installées dans mon cœur. J'adorais voler, portée par la force des Vents du Nord, la magie dont était issu mon pouvoir de Vol. J'aimais sentir l'air frotter contre ma peau insensible au froid, voir les oiseaux près de moi et tendre le bras comme si je pouvais toucher le ciel nocturne et les étoiles. Je rêvais de parcourir des centaines de kilomètres, en effleurant les nuages.

Le cœur battant la chamade, je rouvris les paupières et me concentrai sur mes pouvoirs pour que je puisse de nouveau toucher terre. Je me posai sur la branche basse d'un immense sapin couvert de neige, dont les aiguilles de pins vertes me piquèrent le bas du dos, juste au-dessus de la hanche. La sève collante forma une petite couche transparente sur mes doigts, lorsque j'effleurai délicatement le tronc marron.

Le sourire aux lèvres, je pus observer tous les détails, même les plus minuscules, que recelaient les bois : les animaux aux fourrures rousses qui se cachaient du froid dans leur terrier, montrant leur nez avec hésitation... les plantes grimpantes avec leurs tiges sèches et leurs épines empoisonnées, le sentier de graviers et de terre ocre que j'empruntais tous les jours pour m'enfoncer un peu plus dans les profondeurs de la forêt... Tout cela formait un ensemble parfait, que je chérissais plus que tout.

Une main posée sur le tronc rugueux à l'écorce marron, j'étais capable d'entendre la moindre fausse note... le moindre son que produisaient les feuilles mortes, le bruissement des buissons, ou les pas d'une créature sauvage ou d'un animal. Ce don, ma mère me l'avait également transmis en héritage magique. Et j'en étais très fière.

Je captai alors à cet instant, un léger son étrange, qui ne m'était absolument pas familier. Et qui ne faisait pas partie de la mélodie habituelle de la Nature et de cette forêt. Celle dont j'avais l'habitude... Intriguée et surtout peu méfiante alors que j'aurais dû l'être en ces temps de tension, je sautai de la branche, atterrissant sur mes deux pieds, les jambes pliées. De la neige dégringola du haut de l'arbre, en même temps que je lâchais le tronc contre lequel je me tenais, formant un petit tas blanc près de mes pieds. Un saut parfaitement maîtrisé à mon goût et qui venait certainement de mon agilité surprenante, encore due à mes dons. Les talons de mes bottes fourrées ne m'avaient pas fait défaut cette fois-ci et ça augmentait davantage ma fierté. La première fois, j'avais manqué de me casser une cheville...

Attentive au moindre bruit étrange, mon arc à la main, je tendis l'oreille, guettant une proie comme un prédateur. Lorsque de nouveau, j'entendis les pas feutrés mais hésitants, j'extirpai une flèche de mon carquois, l'encochant dans l'arme dont je tendis la corde rêche avec deux doigts, jusqu'à ma joue. Je le plaçai face à mes yeux, pour avoir un angle de tir parfait. Il faisait sombre, en plein cœur des bois. La lumière du soleil de cette fin d'après-midi, ne venait pas totalement jusqu'ici, à cause de l'hiver bien présent. Elle ne traversait pas l'épais feuillage vert des épines de sapin, très nombreux dans cette partie de la forêt. Et le ciel se recouvrait petit à petit de nuages gris, synonyme de tempête. De plus, la nuit n'allait pas tarder à tomber.

Alors que je m'attendais à voir apparaître un petit animal des buissons sur ma droite, un imposant félin noir à la fourrure tachetée d'or, en sortit à la place, boitillant et blessé. Je baissai mon arme, ne relâchant pas néanmoins, la flèche que je tenais du bout de mes deux doigts, entre l'index et le majeur droit. Il restait un animal imposant et dangereux, pouvant me sauter dessus s'il s'estimait menacé.

De plus en plus intriguée, je m'avançai doucement, d'un pas lent pour ne pas l'effrayer, le cœur battant, évitant ainsi qu'il ne se jette sur moi. Il me fixait de ses prunelles ambrées, luisantes d'angoisse, attendant ma réaction et restant sur la défensive. Prêt à bondir en cas d'attaque de ma part. Je détendis mes muscles, ne sentant pas l'odeur âcre du danger flotter dans l'air frais de cette après-midi d'hiver. L'animal avança encore d'un pas, manquant de chuter en avant et de s'écraser dans la boue que formaient la terre mouillée et la neige. Ses oreilles bougeaient lorsqu'il percevait le bruit du vent dans les aiguilles de pins et de sapins.

Je ne savais pas quoi faire pour l'aider. Je voyais parfaitement sa blessure à l'arme blanche, au niveau de son flanc, suintant d'un sang écarlate, qui commençait à peine à sécher. Mais la tension entre nous, était pour l'instant trop importante pour que je me risque à le toucher. Je ne voulais pas me faire dévorer une main. Il avait peur et c'était bien normal. J'étais une parfaite étrangère et une possible menace.

Avec prudence, mes yeux fixés dans les siens pour lui montrer que je ne fuirais pas, je déposai mon arc sur un tapis de feuilles mortes, pour qu'il ne s'imprègne pas de l'humidité de la terre, puis m'approchai doucement de la créature. Je ne désirais pas la tuer, malgré les pulsions de mon instinct de chasseresse, qui me parcouraient les veines. Les mains tendues devant moi pour lui signaler que je n'étais plus armée, je m'agenouillai doucement près du félin. Avec délicatesse, je posai ma paume droite sur son épaisse fourrure, qui devait être, en temps normal très douce et soyeuse pensai-je, mais là, salie et mouillée par la fièvre. Ses pattes lâchèrent au moment où la douleur devint trop insupportable, l'obligeant à s'allonger. Ses yeux exprimèrent une immense peur, celle de se sentir vulnérable et faible. Et je pouvais aisément comprendre qu'il ne me fasse aucune confiance.

— Calme-toi... lui murmurai-je doucement, lorsque ses yeux exprimèrent une angoisse grandissante, à mesure que je me penchai en direction de sa blessure.

Le félin me fixa de nouveau, peu rassuré, une grimace de souffrance fichée sur son museau. Ses yeux ambrés étaient voilés. Son cœur battait frénétiquement sous ma main, posée contre sa fourrure douce. Il ne pouvait pas bouger sans que cela ne lui cause de grandes douleurs. Il était donc piégé, allongé dans la terre meuble, et sans défense. Il voulut rugir pour me faire comprendre de ne pas le toucher, mais c'est à peine si un faible gémissement sortit de sa gueule.

Je ne pouvais pas le guérir complètement sans de véritables soins médicaux, selon mes premières constatations. Mais je distinguai une pointe de flèche en bois qui dépassait de la peau, au niveau de la plaie couverte de sang. Peut-être qu'en la retirant, cela atténuerait la douleur et limiterait l'infection autour du corps étranger. Mais cela risquait aussi d'accentuer l'hémorragie. Je devais prendre une décision rapidement, parce que je ne savais pas si le bois avait touché un organe vital. Et je devais agir seule. Personne ne devait avoir connaissance de ma présence dans cette forêt, à une heure aussi tardive. Ou je risquai d'en payer le prix.

Je pliai et dépliai mes doigts, pour faire craquer mes os et détendre mes muscles. L'action que je m'apprêtais à effectuer n'allait pas être facile. Pourtant je sentais que c'était la seule chose qui pouvait sauver l'animal. Je me penchai en avant, effleurai les poils soyeux au passage, avant d'attraper la pointe entre mon pouce et mon index. La tirant à moi, je sentis la chair se distendre, et vit le sang se remettre à couler. Pourtant je continuais, réussissant à enlever la source du problème, maculant mes mains de rouge vif et de poils noirs. Le félin poussa un faible grognement de douleur, alors que ses paupières se fermaient, crispées. Je sentis son corps se relâcher, une fois la pointe extraite. Il devait probablement se sentir mieux. Ses nerfs n'étaient peut-être plus autant à vif, maintenant que le corps étranger était extrait de ses chairs.

Après l'avoir examiné avec minutie et découvrant avec stupeur qu'il était orné de l'emblème de la garde royale, je jetai le pique de la flèche au loin, l'entendant atterrir dans l'eau glaciale de la rivière. Pourquoi avait-on tiré sur cet animal ? Et surtout, que faisait la garde royale aussi loin à travers les bois ? Le peuple avait interdiction de venir ici. Mais peut-être pas les gardes... Je brisais toutes les règles en me baladant dans cette forêt. Toutes ces questions pouvaient me coûter la vie, si je me risquais à les poser à quelqu'un. Je dus donc me résoudre à ne pas obtenir de réponse. Et à faire comme s'il ne s'était rien passé. J'avais essayé de sauver l'animal le mieux possible.

Me couvant d'un regard compatissant, la créature me toucha le bras du bout de son museau noir duveteux. La fièvre n'était pas encore tombée, ce qui faisait qu'une intense chaleur émanait d'elle. Je lui souris, caressai sa fourrure avec tendresse. Pour un félin, il était plutôt câlin et affectueux. Même si je venais de lui sauver la vie, j'aurais pensé qu'il se sauverait immédiatement après. Un réflexe normal et instinctif, pour une créature sauvage tel que lui. 

Je pensais à mes parents en l'observant. Ils seraient fiers de moi, en voyant que je prenais soin de la Nature, plutôt que de la chasser. Ils n'avaient jamais compris que mon don de chasse, était ce qui me poussait à me retirer au fin fond des bois, dès que je le pouvais. Et à profiter de ce que la Nature m'avait offert. 

— Voilà, soufflai-je. Comme ça, tu pourras marcher de nouveau. La douleur devrait s'effacer au bout de quelques heures.

Je rejetai une mèche de cheveux en arrière, prenant soin de ne pas étaler de sang sur mon visage. J'étais assez contente et fière de mon geste. Venue pour chasser, je venais de sauver la vie d'un félin. Il était assez courant de voir des créatures sauvages dans ces forêts, mes parents en étaient morts. Je les craignais encore, voilà un an. Pourtant, je n'avais encore jamais vu d'animal dans ce genre-là. Je n'avais pas hésité à l'approcher. Je connaissais bien ces bois, les ayant explorés lorsque je fuguais mes responsabilités, ou le palais, quand je n'en pouvais plus supporter. Curieuse d'en savoir plus, je ne pus m'empêcher de poser la question.

— D'où viens-tu ?

L'animal fronça les sourcils, ne comprenant sans doute pas ce que je venais de dire. Je me sentis alors idiote d'avoir questionné une créature sauvage, sachant qu'elle ne me répondrait pas. J'avais espéré...

Oh, je ne sais pas en fait !

Le sang avait enfin séché sur mon épiderme. J'allais pouvoir le retirer facilement, une fois dans ma chambre. Je devais juste penser à dissimuler mes membres, pour n'effrayer personne sur le chemin du retour. Car me voir rentrer avec les paumes couvertes de sang, allait indéniablement me causer des problèmes. Les domestiques me poseraient des questions auxquelles je ne pourrais pas répondre, sans dévoiler mon secret.

Les mains posées sur mes cuisses, je donnai une impulsion à mes muscles pour me relever. Une fois debout, je frottai le tissu de mon pantalon noir, pour en retirer la terre et les brins d'herbe mouillée qui s'y étaient attachés. Il se faisait vraiment tard. Je devais rentrer avant que quelqu'un ne s'aperçoive de mon absence.

— Fais attention dorénavant, lançai-je d'une voix neutre, consciente que je faisais moi-même partie des menaces que craignait ce genre de créature.

J'inspirai fortement, allai récupérer mon arc, que je remis dans le carquois toujours en bandoulière autour de mes épaules. L'animal m'observa faire de ses yeux ambrés, sans bouger. Peut-être souffrait-il encore ? Il resta immobile. Seul le bruit de sa respiration et de la mienne, résonnait autour de nous. Je l'observai un instant, avant de lui tourner le dos. Il commençait à faire vraiment sombre.

Le cœur battant, je m'éloignai sur le sentier, alors que la nuit tombait doucement sur les forêts de Norvden, enveloppant tout de sa douceur. Mes yeux s'adaptèrent facilement à la luminosité déclinante, pour passer en " mode nuit ". Je distinguai le moindre petit détail, malgré l'obscurité prenante.

Je me sentais bizarre, différente. Un peu perdue et tourmentée. Je venais de sauver une créature sauvage, alors que l'une d'entre elles, avait pris la vie de mes parents, dix ans auparavant. Je croyais que je la tuerai si j'en voyais une. C'était la promesse, qu'en tant que Chasseresse, je m'étais faite. Pourtant, je n'avais rien fait de particulier. Cet animal semblait différent des autres. Quelque chose brillait dans son regard d'ambre. Une certaine forme d'intelligence, pensai-je en enjambant un tronc mort, posé au milieu du chemin.

Je jetai un dernier coup d'œil au félin, qui attendait toujours en m'observant calmement. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il ne s'enfuyait pas. Mon cœur battait toujours fort contre ma cage thoracique. J'avais presque envie de retourner auprès de lui, mais en même temps, je savais que ce n'était pas une bonne idée.

Je jetai un dernier coup d'œil par-dessus mon épaule, puis je repris ma route en direction du palais, sans plus regarder en arrière. 

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