Chapitre 1 (Partie 2) - Mei Misaki
Aujourd'hui, j'eus enfin l'autorisation de sortir de l'hôpital. L'exercice me manquait. Cela faisait des journées entières que j'étais coincé dans ma chambre sans pouvoir en sortir.
Alors que je prenais une bouteille d'eau, j'entendis des cris qui se rapprochèrent.
-Arrêtez-le! Arrêtez ce chariot!
-QUOIII?! m'exclamai-je.
J'eus tout juste le temps de bloquer l'énorme chariot qui arrivait droit sur moi.
-Bien joué, tu l'as rattrapé, "Mister Horreur"! s'exclama l'infirmière qui s'arrêta de courir. Merci, tu viens de me sauver la mise. Je fais de ces bourdes, parfois!
Je la regardai.
-M... Mademoiselle Mizuno?! m'exclamai-je, haletant.
Cette infirmière n'en manquait vraiment pas une...
-Tiens, on t'a donné la permission de sortir de ta chambre? demanda t-elle avec le sourire.
-Oui, répondis-je. Le docteur m'a autorisé à reprendre la marche.
Ses joues rosirent et elle leva l'index au ciel, comme pour me faire une recommandation:
-Attention, dit-elle, tu dois quand même rester sur tes gardes. Il ne faut surtout pas faire de mouvements brusques! Compris?
C'était elle qui disait ça?! Elle se rappelait qu'elle venait de me faire rattraper son chariot?! J'écrasai ma bouteille sans m'en rendre compte, blasé.
-Allez, je retourne au travail, me dit-elle avec un clin d'oeil.
Quelques secondes plus tard, alors qu'elle venait de disparaître au tournant, j'entendis un hurlement.
-Oh pardon, Monsieur! Vous n'êtes pas blessé?! s'exclama la petite voix de Mademoiselle Mizuno.
-Mon... MON DOS!
Dans quel genre d'hôpital est-ce que j'étais encore tombé?
Je décidai de remonter au rez-de-chaussée (j'étais actuellement au premier sous-sol) pour sortir. Je remarquai un ascenseur qui venait de s'ouvrir. Je courus à l'intérieur.
Je marquai un temps d'arrêt une fois à l'intérieur. Il y avait quelqu'un. Plus précisément une jeune fille de mon âge, qui tenait dans ses bras une poupée. Elle portait un cache-oeil et l'uniforme de mon futur collège.
-Excuse-moi... Tu ne serais pas élève au collège Yomiyama-kita, par hasard? lui demandai-je.
Elle me regarda un bref instant, puis détourna la tête. Surpris de sa réaction, je reportai mon attention sur le compteur de l'ascenseur. Il descendait vers le deuxième sous-sol. Il s'arrêta, et es portes s'ouvrirent. La fille commença à sortir.
-Tu as quelque chose à faire ici? l'apostrophai-je.
Elle s'arrêta, sans pour autant se retourner.
-Oui, me répondit-elle finalement. J'ai un paquet à livrer.
Elle marqua un temps d'arrêt, avant de continuer:
-Je suis attendue... Par ma pauvre et tendre moitié...
Elle s'en alla.
-Au fait... Comment t'appelles-tu? demandai-je depuis l'ascenseur.
Elle s'enfonça dans les sombres couloirs du deuxième sous-sol. Sa voix résonna lorsqu'elle me répondit:
-Mei... Mei Misaki.
6 Mai, après la Golden Week.
-Allô Kôichi? Bonjour mon fils, comment ça va?
Je venais de répondre à l'appel de mon père. Il semblait fatigué.
-Bonjour Papa, répondis-je. Tu sais quelle heure il est, ici?
-Je dirais environ 17h30? proposa t-il, comme dans un jeu. Chez moi, il est 2 heures du matin. Il fait une chaleur étouffante. C'est aujourd'hui que tu retournes à l'école, non? Comment te sens-tu?
-Très bien, ne t'en fais pas pour moi.
-Tu m'excuseras, mais je me suis dit qu'entre l'anxiété liée à une possible récidive de ta maladie... Et celle relative à ton premier jour de cours, tu ne devais sûrement pas dormir. Mais à t'entendre, on dirait que je m'inquiète trop pour toi...
Il rit.
-Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle! m'énervai-je.
-Et sinon, ça se passe bien dans ta nouvelle maison? me demanda t-il en se calmant.
-Oui, oui. On s'entend très bien, répondis-je avec le sourire. Hier, après le dîner, Tante Reiko m'a dit qu'il fallait que je me prépare pour la rentrée. Tu sais, elle était au collège Yomiyama-Kita, elle aussi.
-Oui, il y 14 ans, maintenant... confirma mon père.
-Elle m'a dit qu'il y avait des croyances autour de ce collège.
Elle avait levé son pouce au ciel, puis m'avait dit: "Premièrement, si tu entends un corbeau crier alors que tu es sur le toit de l'école, tu devras toujours repartir du pied gauche. Deuxièmement -et là, elle avait levé son index-, tous les élèves de troisième ne doivent jamais chuter dans la pente derrière l'école.". C'était des superstitions classiques dans les écoles. Si on enfreignait le premier commandement, on risquait de se blesser. Si on enfreignait le deuxième, on raterait les examens. Mais ma tante Reiko continua. "Troisièmement, dit-elle d'un ton qui me fit frémir, il faut respecter strictement les règles de la classe.". Je déglutis."C'est-à dire?" demandai-je. Son sourire me calma un peu. "On est à la campagne, tu sais, répondit-elle. Le groupe prime toujours sur l'individu, c'est comme ça.".
-Allô Kôichi? Ca va?
La voix de mon père me tira de mes pensées.
-Oui, oui pardon.
-Tu es sûr? Bien, tu diras bonjour à ton grand-père de ma part. A bientôt.
Je raccrochai et rentrai chez moi. Lorsque j'arrivai, le perroquet de mes grands-parents criai:
-Bonjour Rei! Bonjour Rei!
Je m'approchai de sa cage et lui soufflai:
-Je te signale que c'est ton nom, Rei, triple buse...
Le perroquet me regarda sans comprendre.
-Kôichi, à table! s'exclama ma grand-mère.
-Oui j'arrive! répondis-je en laissant Rei.
Lorsque j'arrivai au collège Yomiyama-Kita, mon professeur principal, Monsieur Kubodera, m'accueillit et me présenta à l'autre professeur responsable de notre classe, Mademoiselle Mikami.
-Pour finir, me dit-il, j'aimerai te prévenir de...
La cloche sonna, lui coupant la paroel.
-Bon tant pis, finit-il.
Je le suivis jusqu'à la salle des 3°3, où je me présentai. Je fus de suite frappé par l'ambiance lugubre de la salle de classe. Les élèves baissaient la tête, et leur air sérieux me faisait peur.
Alors que je m'asseyais à ma place, je remarquai une jeune fille assise près de la fenêtre. C'était Mei. Mei Misaki.
Je m'ennuyais durant tous les cours, que j'vais déjà vus dans mon ancienne école. J'étais plutôt préoccupé par le comportement des élèves. Je les imaginais plus agités, étant donné que c'était un établissement public. Mais ils étaient tous calmes, raides, tendus... Comme si quelque chose les préoccupait.
Enfin sonna l'heure de la pause de midi. Alors que j'entamais le bento que ma grand-mère m'avait gentiment préparé, deux garçons s'approchèrent, dont Tomohiko Kazami.
-Tu as une minute? demandèrent-ils. On aimerait de faire visiter l'école.
J'acceptai et les suivis.
-Alors comme ça, demandai-je à celui qui s'appelait Teshigawara, ça fait un bail que vous vous connaissez, tous les deux?
Le concerné prit Kazami par le cou et sourit:
-Plutôt ouais! s'exclama t-il. On traîne ensemble depuis qu'on est tout petits!
-Ferme-la un peu... souffla Kazami.
-T'as entendu? "Ferme-la" qu'il ose me dire! s'exclama Teshigawara en riant.
Il continua, d'un air enjoué:
-Je te raconte pas les bêtises qu'on faisait quand on était gamins. On dirait pas comme ça mais... Avant de devenir sérieux comme un pape, Kazami savait se marrer lui aussi. A propos, Sakakibara...Crois-tu aux esprits et aux malédictions?
Il était devenu si sérieux sur la dernière phrase que je sursautai. Voyant mon malaise, il se reprit:
-Je veux dire, crois-tu aux phénomènes paranormaux?
-Euhn tout de suite, là, comme ça, je dirais que ce n'est pas trop ma tasse de thé... dis-je avec un sourire forcé.
Je ne comprenais pas leur attitude soudaine.
-Quoi qu'il arrive, tu refuserais d'y croire? me demanda Kazami.
-Je ne sais pas... Si un fantôme apparaissait sous mes yeux et qu'on m'apportait la preuve que c'en est bien un, alors... oui je reverrais peut-être mon jugement...
-Une preuve... Mmmh...
Tous deux semblèrent plongés dans leurs pensées. Je ne comprenais pas ce qu'ils voulaient me dire, ni où ils voulaient en venir. Ca commençait vraiment à devenir lugubre, leur histoire...
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