Mind your own business
Notes: For Nana, Mattow.
Avertissement : Je tiens à avertir les lecteurs que cette fanfiction aborde des thèmes et des situations qui peuvent être dérangeants ou sensibles. Certains chapitres peuvent contenir des scènes de violence, de romance ou traiter de problématiques liées aux relations interpersonnelles. Je recommande aux lecteurs de prendre connaissance des avertissements pour une lecture éclairée et en toute conscience.
Bienvenue dans cet univers magique de Poudlard, créé par J.K. Rowling. Les personnages principaux de cette fanfiction, tels que Sirius Black, James Potter, Remus Lupin, Peter Pettigrow ou Severus Snape, sont des créations originales de J.K. Rowling. Je les emprunte pour donner vie à une histoire, mais les personnages et l'univers en eux-mêmes restent l'œuvre de J.K. Rowling.
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— Mind your own business —
Le 29e jour de Novembre 1971 :
Isobel, les yeux rivés sur son reflet, décide de plonger directement dans le grand bain des sujets épineux. « Dis-moi, Esther, pourquoi cet acharnement avec Snape ? Pourquoi tu lui cours après comme ça ? »
Les salles de bains de Poudlard ont ce charme désuet, le genre de pièce où l'on pourrait imaginer une chauve-souris faire un monologue sur l'existentialisme. Isobel se bat avec une masse de cheveux récalcitrants, utilisant une brosse qui a certainement vu de meilleurs jours. À côté d'elle, Esther, armée d'une précision quasi chirurgicale, tresse ses cheveux avec une aisance qui semble presque robotique.
Tout en continuant sa tresse, elle répond avec un soupir : « Par "courir après", tu veux dire qu'il me fuit comme la peste ? »
Isobel acquiesce, un air faussement sage sur son visage. « Ce serait un indice, tu ne crois pas ? »
Esther suspend sa tresse, se perdant un instant dans les abysses du miroir. « Il a... une aura, quelque chose de mystérieux, comme un vieux livre poussiéreux que personne n'a ouvert depuis des siècles. J'ai envie de tourner les pages.
— Les humains ne sont pas des énigmes à résoudre pour passer le temps, tu sais. Snape a un cœur, même s'il est enveloppé de mystère, grognements et d'une grosse couche de crasse. »
Esther hausse les épaules, une lueur espiègle dans les yeux. « Je le vois comme un défi à deux facettes : une énigme et une compagnie stimulante. »
Isobel éclate de rire, secouant la tête. « C'est du harcèlement, tu t'en rends compte ? Mais que se passera-t-il lorsque tu auras enfin percé sa grosse carapace ?
— Peut-être deviendra-t-il simplement un coquillage vidé de son mystère, et moi, le dragon affamé qui a consumé son âme. »
Isobel soupire, tentant de garder un visage sérieux. « J'essaie de t'avoir une conversation sérieuse ici, tu sais ?
— Je reconnais que j'aime les défis, mon Iso'. Mais avec Severus... c'est différent. Il est très stimulant intellectuellement.
— Tu changes si vite d'obsessions. Un jour, c'est la Seconde Guerre mondiale, le lendemain les services à thé chinois super vieux... mais là c'est un humain et les humains se vexent. Regarde James, par exemple. »
Esther soupire, cherchant les mots justes. « James est gentil, il est drôle, c'est mon ami. Mais il n'est pas stimulant. Et qui t'a dit que je l'avais abandonné ?
— Il ne me l'a pas dit, mais il pensait que tu lui faisais la tête. Tu sais que les gens ne sont pas censés être des stimuli pour ta petite personne ?
— Ah ok. Je trouve seulement Severus... fascinant.
— Fascinant ? » Isobel glousse, un sourire narquois aux lèvres. « Fascinant parce qu'il refuse de te parler ou parce qu'il dégage une odeur qui pourrait tuer un troll ? »
Esther roule des yeux. « Tu sais, je pense que son problème d'hygiène cache quelque chose. »
Isobel hausse les épaules, l'air sceptique. « Peut-être. Mais en attendant, il pue.
— Si je m'approche suffisamment, je lui dirai : "Au fait, ma copine pense que tu pourrais faire un effort niveau hygiène. Ça te dit une petite douche ?" Très subtil, n'est-ce pas ?
— Oh, je suis sûre que je ne suis pas la seule à penser ça. Mais si ma remarque peut servir de motivation, alors je te donne carte blanche. Mais dis-moi, tu n'aurais pas un petit faible pour lui, par hasard ? »
Esther lève les yeux, l'air faussement choqué. « Pour Severus ? Absolument pas. Si c'était le cas, tu aurais été la première à le savoir. »
Isobel hausse un sourcil, curieuse. « Tu sais, tu mérites bien mieux que lui.
— Tu ne le connais pas vraiment, Isobel. »
Isobel croise les bras, déterminée. « Et toi non plus ! Parce que jusqu'à présent, mis à part t'envoyer bouler, il n'a pas fait grand-chose.
— Certes. »
La blonde penche la tête, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. « Tu n'as jamais pensé que derrière cette crasse...
— Oui ?
— Derrière cette crasse, il pourrait y avoir... encore plus de crasse ?
— Non, parce qu'il connaît "mon service à thé chinois super vieux" . »
Esther semble hésitante pendant un instant, puis d'une voix légèrement plus faible, elle dit : « Certains des élèves plus âgés m'appellent "Paddy". Est-ce que toi aussi tu t'es fait rebaptiser? »
Isobel la fixe, visiblement surprise. « Oui, mais je ne comprenais pas.
— C'est en rapport avec Saint Patrick, ils se servent de ça pour se moquer de nous. »
Isobel grimace. « Ils manquent sérieusement d'originalité.
— Severus a dit qu'il m'aiderait à leur rendre la monnaie de leur pièce. »
Isobel lève les yeux au ciel. « Eh bien, pour une fois, qu'il te sert à quelque chose. »"
Le 1er Jour de décembre 1971
Au cœur du château, la Grande Salle de Poudlard s'anime, baignée d'une lumière douce et surnaturelle. Les ombres, mi-amicales mi-furtives, jouent sur les surfaces comme des acteurs d'une pièce silencieuse. Severus, dans sa tenue sombre, choisit délibérément bout de banc en retrait, loin du tumulte des élèves, lui permettant d'avoir une vue panoramique, mais surtout, une vue sur la table opposée.
À chaque éclat de rire de Lily, l'air autour de lui semble s'épaissir, oppressant légèrement sa poitrine. Son esprit, habituellement froid et méthodique, peine à mettre de l'ordre dans ce tumulte d'émotions. Cette belle jeune fille aux cheveux flamboyants, il la considère comme un trésor. Mais lorsqu'elle partage des moments avec d'autres que lui, une amertume teintée de jalousie envahit le cœur du jeune sorcier.
James Potter, avec sa démarche assurée, se dirige vers elle. Les échanges qui semblaient légers et amusants se teintent alors d'une gravité palpable. Même à distance, même sans percevoir leurs mots, Severus décrypte le malaise de Lily. Sa bouche esquisse un sourire satisfait, presque triomphant. Il trouve une sorte de plaisir malsain à voir James éconduit. À cet instant, il se sent supérieur, confiant dans l'idée que, contrairement à Potter, lui sait réellement qui est Lily.
En la regardant, une vision traverse son esprit : lui et Lily, loin de la morosité de Carbones-Les-Mines, riant et échangeant sous un ciel dégagé. Une vie où ils seraient libérés des chaînes de leur enfances —bon surtout de la sienne puisque Lily à une vie de famille bourgeoise heureuse. Il rêve d'un avenir où il pourrait offrir à Lily un monde loin des regards condescendants. Et, en filigrane de cette vision, l'image de sa mère le hante. Peut-être pourrait-il la sauver des griffes de son père ? Mais sa réalité, cruelle et incertaine, lui rappelle que jamais sa mère ne quitterait son père.
Soudain, une voix méprisante le ramène à l'instant présent. C'est Rowle, lâchant une pique assassine. Severus, en habitué, feint l'ignorance. Il a appris à naviguer entre les quolibets, à se cacher derrière son masque d'indifférence. Ses seuls interlocuteurs réguliers sont Malfoy, avec ses faux airs de préfet soucieux, et Walsh, un compagnon de fortune qui gravite autour de lui sans raison apparente.
Mais au milieu de cette mer d'indifférence, ses yeux reviennent toujours à Lily. Dans un ballet silencieux, leurs regards se croisent, offrant une pause dans ce monde tumultueux. C'est un moment suspendu, une bouffée d'air pur. Et lorsqu'elle lui sourit, tout semble possible. Mais tout aussi vite, elle détourne le regard, capturée par Lupin. Ce fichu Lupin.
Le 3e jour de Décembre 1971 :
« Je jure sur Serpentard lui-même que c'était écrit 'phidippus regius' », insiste Isobel, l'indignation colorant sa voix.
« Absurde ! l'Angleterre n'est absolument pas son habitat naturel ! » réplique Esther, tout en marchant rapidement à ses côtés.
« Qui sait ? Une importation ? Une plaisanterie d'un élève un peu trop passionné d'arachnologie ? » suggère Isobel, les bras levés dans un geste exaspéré.
« Et donc, cette araignée, de la taille d'un œil de bourbouf, se serait simplement promenée au grand jour ? Une créature non venimeuse qui pourrait tuer un sorcier ? » questionne Esther, sceptique.
Leurs pas résonnent dans les couloirs de Poudlard, éclairés de cette lueur orangée caractéristique des torches qui crépitent contre les murs ancestraux du château. Le sujet de leur débat ? Une étrange nouvelle parue dans la Gazette du Sorcier.
Au détour d'un corridor, la silhouette fatiguée de Remus apparaît soudainement. Ses cheveux habituellement bien coiffés sont désordonnés, ses yeux semblent porter le poids de mille inquiétudes et sa démarche est plus arrachée que fluide.
La préoccupation d'Isobel, qui a souvent tendance à montrer sa sollicitude par courtoisie plutôt que par une véritable inquiétude, la pousse à demander : « Remus ? Tout vas bien ? Tu as l'air... épuisé. »
Esther, détaille Remus, cherchant les raisons d'une telle détresse. Elle a déjà vu ce tableau auparavant.
Évitant leur regard inquisiteur, Remus tente un sourire, la fatigue palpable dans sa voix. « J'ai rendu visite à ma tante hier soir. Je suis rentré tard, voilà tout. »
Esther, ne pouvant réprimer sa curiosité, lance : « Pourquoi ne pas attendre les vacances ? »
Un léger flottement envahit Remus. « Elle... elle avait besoin de moi. Voilà tout. »
Isobel, intuitive, détecte une hésitation dans sa voix. « Tu sais que nous sommes là pour toi, Remus. Si jamais... »
L'acquiescement d'Esther renforce ce sentiment. Ses yeux scrutent Remus, essayant de percer le mystère.
« Merci, » murmure Remus, son sourire un tantinet plus chaleureux bien qu'emprunt de tristesse. « C'est une longue histoire. »
« Nous avons tout le temps du monde, » raille gentiment Esther.
Un rire doux s'échappe de Remus. « Peut-être un jour. Pour l'heure, je suis crevé. »
Isobel, toujours prête à offrir un geste réconfortant, tape amicalement le bras de Remus. « Repose-toi, et tu sais où nous trouver. »
Alors que Remus s'éloigne, se fondant dans les ténèbres du couloir, Esther et Isobel échangent un regard, les pensées d'Esther se formant clairement dans ses yeux.
« Il y a quelque chose qui ne colle pas, » déclare-t-elle simplement.
Le 8e jour de Décembre 1971 :
Dans l'effervescence générale, James Potter dégage une détermination quasi palpable. La prise ferme qu'il a sur sa baguette trahit l'importance de la mission qu'il s'est confiée ce jour. Le sortilège en question ? Quelque chose qu'il avait révisé à la dernière lueur de la veille, sous l'œil amusé de Sirius.
Sirius, avec ce sourire si caractéristique, attend la scène imminente. Car si une chose est certaine, aussi certaine que le cycle des saisons ou la gravité qui ancre les pieds sur terre, c'est que James Potter est irrémédiablement attiré par Lily Evans. Ce n'était pas un secret chuchoté, non, c'était un secret qu'il a hurlé aux quatre vents.
« Eh bien, Potter, mets en pratique ce sort que tu prétends maîtriser », provoque Sirius, un sourcil levé.
La cible ? Lily Evans, plongée dans une conversation animée avec ses amies. James s'avance, chaque pas une déclaration d'intentions. Il inspire profondément, la détermination peinte sur le visage, et invoque son sortilège. Seulement, l'univers semble avoir d'autres plans : sa baguette s'envole en un arc gracieux pour rencontrer un mur avec une grâce moins assurée.
Ce qui suit est un moment suspendu, où le temps semble se délecter de l'embarras de James. Mais, comme une mèche jetée sur de l'essence, le rire de Sirius consume toute retenue. « Jimmy, je savais que tu étais audacieux, mais à ce point ? » dit-il en éclatant de rire.
Lily, pour sa part, le regarde, ses yeux oscillant entre dépit et consternation silencieuse. « Potter, vraiment, qu'est ce que c'était cette fois ? »
Se remettant de sa maladresse, James ramasse sa baguette, essayant de maintenir une once de dignité. « Je voulais... enfin, ce n'est pas important maintenant ». Il lance un regard chargé à Sirius, encore secoué par des spasmes de rire. « Je peaufine encore le geste ».
S'efforçant de retrouver son sérieux, Sirius pose une main fraternelle sur l'épaule de James. « Pas mal du tout. Mais un conseil : la prochaine fois, tiens ta baguette. »
James, bien que visiblement exaspéré, réplique : « Et toi, essaie de ne pas rire chaque fois.» Un sourire malicieux fleurit sur son visage, soulignant l'ironie de la situation.
Sirius, la voix teintée d'amusement, répond : « Et gâcher une si belle occasion ? Jamais ! » Son rire est contagieux, et bientôt, les deux compères sont pliés en deux.
Le 17e jour de Décembre 1971 :
James, en ce moment d'éternité, se trouve près de la fenêtre, ensorcelé par la danse envoûtante des flocons de neige qui s'écrivent dans l'air. Son esprit, en fugue perpétuelle, voyage à travers les souvenirs des leçons récentes sur la défense contre les forces du mal. Une image l'obsède, celle de Peter, cette ombre souvent invisible au milieu de leur classe. Lui qui dort toute les nuits dans leur dortoirs lui semble bien inconnu maintenant.
Dans le silence assourdissant de ce jour-là, avec des yeux brûlants de détermination, Peter avait dévoilé une maîtrise inattendue d'un sortilège d'une complexité déroutante, éclipsant ainsi quelques-uns des élèves les plus prometteurs de la classe. Sa prestation avait laissé une impression durable sur James, qui commençait à réaliser que les apparences pouvaient être trompeuses.
Tandis que les conversation de Sirius et Remus résonnent doucement, comme fond sonore, une pensée tenace traverse l'esprit de James : leur cercle incomplet gagnerait en puissance avec l'ajout de Peter. Si Peter ne détient ni l'éclat de Sirius ni la profondeur de Remus, il possède une force magique qui, bien qu'insoupçonnée, pourrait être leur atout maître. James, avec cette tendance à embrasser l'invisible, à croire en ceux qui sont éclipsés, envisage d'ajouter Peter à leur petit groupe.
Le 22e jour de Décembre 1971 :
Dans les couloirs animés de Poudlard, le temps semble s'accélérer à l'approche des vacances de Noël. Les bavardages joyeux, les rires et le bruit du papier cadeau froissé se mêlent en un joyeux tumulte. Les festivités sont partout, des couleurs chatoyantes ornant chaque recoin, chaque balustrade.
Cependant, une autre facette de l'école, plus paisible, se révèle lorsque l'on franchit ses portes. Là, le monde semble reprendre son souffle. Le parc de Poudlard, vaste et silencieux, est un monde teinté de blanc. Les chênes majestueux, sentinelles intemporelles, portent fièrement leurs habits givrés, leurs branches caressant doucement le manteau neigeux au sol.
Lily Evans, petite silhouette perdue dans cette immensité, s'aventure sur le chemin enneigé. La froideur de l'hiver colore ses joues, mais ses yeux verts brillent d'un feu tout autre. Ils trahissent une légère irritation, un souvenir récent des conneries de James, qui, bien qu'encore enfantin dans ses approches, persiste dans ses tentatives de rapprochement.
Severus, à peine visible derrière un arbre, observe sa seule et véritable amie avec une attention silencieuse. Il ressent un pincement au cœur en voyant l'agacement de Lily. Après tout, ils sont amis, n'est-ce pas ? Et les amis, ils se protègent des James de ce monde. Il a toujours eu une relation particulière avec Lily, faite de complicité et d'admiration —a sens unique.
Le lien qu'il tisse avec elle est teinté d'une ironie mordante : il la vénère, elle le tolère. Il la rêve à ses côtés, elle, dans sa bienveillance, le cantonne au rôle de l'ami inséparable.
Il la poursuit, elle trace le chemin. Il la consume de son amour silencieux, elle, avec cette préoccupation douce-amère, veille sur lui. Leur union porte la marque indélébile de l'asymétrie. Severus, avec un cœur qui palpite à la folie, place Lily sur un piédestal d'adoration. Pour lui, elle est le phare dans les tempêtes, le seul repère stable dans un monde chaotique. Lily, avec un doux cynisme, s'accroche à cet ami loyal - après tout, quand il n'y a qu'un ami, est-il vraiment difficile de rester loyal ?
Mais sa compassion cache une réalité inavouable : elle ne brûle pas du même feu. Severus, avec son amour excessif, se noie dans la protection et l'adoration. Lily, bien que caressant leur amitié d'un geste tendre, maintient une barrière invisible. Elle danse au rythme de multiples musiques, tissant des liens ailleurs. Leur connexion, bien que puissante, est cruellement déséquilibrée. Et Lily, avec une lucidité acide, réalise l'isolement abyssal de Severus et, dans un souffle paradoxal d'engagement et de liberté, décide de rester à ses côtés. Pour qu'il ne soit pas entièrement abandonné au vide.
À l'ombre capricieuse des arbres centenaires, Severus, dans un élan rejoint la silhouette de Lily. Ses pas, presque dansants, trahissent une moquerie délicieuse. D'un ton qui s'efforce d'être léger, mais avec une pointe cynique qui ne lui est que trop familière, il lance : « Pourquoi cette mine boudeuse ? »
Un soupir las échappe à Lily, ses yeux oscillant entre amusement et exaspération. "Potter," crache-t-elle comme une excuse universelle.
Le rire de Severus résonne dans l'air, rempli de malice. « Je dois avouer que c'est assez drôle de le voir trébucher sur ses propres pieds chaque fois qu'il essaie de t'impressionner... c'est presque poétique. »
Tout en traçant leur chemin, un sourire en coin, Lily concède : « Disons que c'est divertissant. Quand ce n'est pas franchement irritant. »
Le pas lent, hésitant, Severus formule une pensée, surprenante même pour lui. « Potter n'est pas aussi exécrable qu'on pourrait le penser. Juste... un imbécile vaniteux. »
L'incrédulité de Lily est presque tangible. « Pourquoi cette soudaine indulgence ? Je croyais que tu le méprisais. »
Avec un haussement d'épaules éloquent, Severus confesse, « Ce n'est pas tant de la défense que de la pitié. Sa naïveté est presque touchante. Mais son arrogance, elle, est une plaie. »
Dans une intonation douce, presque moqueuse, Lily le sonde, « Es-tu allé voir Slughorn comme je te l'avais demandé ? »
— Oui, et il m'a filé un bouquin de potion, »rétorque-t-il.
Un sourire espiègle s'esquisse sur ses lèvres, « Ce n'était pas vraiment le but. »
D'une voix faussement innocente, Severus répond : « Si je peux obtenir quelque chose de lui, c'est bien ça, le reste il s'en moque, alors pourquoi m'en priver ? »
Au crépuscule, le monde autour d'eux prend des teintes pastel. Les ombres des deux amis s'étirent et se fondent, esquissant une danse silencieuse sur la neige.
Mais le château les rappelle à la réalité, avec ses bruits lointains et ses préparatifs incessants. Cependant, au moment de leurs adieux, une conviction silencieuse habite Severus : les maisons qui les divisent ne sauraient rompre le lien qui l'unit à Lily.
Le 27e jour de Décembre 1971 :
Au cœur du triste Carbone-Les-Mines, une bâtisse en décrépitude se dresse, au premier étage, le rideau de la chambre de Severus danse avec le vent. Ce souffle froid s'introduit sans pudeur à travers une fenêtre qui a renoncé depuis longtemps à ses fonctions isolatrice.
À l'intérieur, Severus, en quête d'une bouffée d'oxygène dans cette atmosphère suffocante, trouve refuge dans ses livres. Ses doigts, pâles et effilés, caressent avec précaution chaque page, naviguant entre les figures de baguettes et les formules mystiques. C'est une danse délicate, où l'espoir semble se loger entre les lignes, lui offrant une évasion, même éphémère.
Mais cette sérénité est un luxe éphémère. Les échos des disputes, familières et pourtant toujours aussi déchirantes, montent depuis le rez-de-chaussée. Tobias, semble avoir encore trouvé une raison de déchaîner sa colère. Le doux chant des verres qui se cassent, les supplications d'Eileen résonnent tels des hymnes d'une tragédie redondante et ronflante.
Severus, habitué à ce sinistre ballet, ferme les yeux, comme pour se protéger de cette mélodie du chaos. Il en connaît chaque note, chaque pause, chaque crescendo. Il attend l'apogée, cette explosion finale avant le silence. Le calme avant une autre tempête, car dans cette maison, l'orage est le seul invité régulier — avec l'alcool.
Severus est prisonnier de ses instincts. Il est ce genre d'être qui, face au danger, opte pour la fuite plutôt que le combat, par lâcheté, mais aussi par calcul. Les menaces familiales sont pour lui comme une vieille chanson désaccordée, écoutée mille fois, dont il sait chaque refrain et chaque note, mais dont il n'a plus la force d'écouter. D'une main agile, il dissimule son livre sous l'oreiller, comme s'il cachait un trésor interdit. Attrapant un pull-over abandonné sur une chaise, il le passe par dessus le pull qu'il porte déjà sans y penser.
Nul besoin de chaussures; la fuite n'attend pas le confort. Et puis les chaussures sont au rez-de-chaussée. En un mouvement silencieux, la fenêtre se laisse ouvrir et Severus se glisse dans la nuit comme une ombre évanescente. La morsure glaciale de la nuit s'empare de lui. Mais quelle importance? La froideur de ses pieds n'est qu'un inconfort trivial comparé à celle qui gèle le coeur de sa demeure.
Tandis que la maison s'éloigne dans son sillage, les rues de Carbone-Les-Mines semblent s'étendre à l'infini, désertes, comme s'il était le dernier homme sur terre. Au sein de cet isolement, le temps se dilate. Severus se laisse porter par ses pensées, cherchant refuge dans les douces caresses de l'obscurité.
Ah, le monde des rêves! Où tout semble à portée de main, même l'inaccessible. Il voit un univers parallèle, avec Lily à ses côtés. Les fêtes, simples et joyeuses, réchauffent le cœur. Noël s'estompe doucement, laissant place à la promesse d'une nouvelle année. Il s'imagine devant un feu crépitant, mais pas n'importe lequel : celui d'une cheminée qu'il aurait allumée lui-même, dans un salon où chaque livre a couverture intacte. Une vie loin des ombres de Carbone-Les-Mines. Mais la réalité est une cruelle maîtresse, et Severus sait qu'il ne peut échapper longtemps à son emprise.
La délicieuse illusion de liberté que procure la nuit à Severus prend fin, alors que les gargouillis de son estomac et la morsure du froid se font insistants. Ses espoirs, ses rêves, tout s'évapore face à ces besoins primaires. Avec une réticence palpable, il se dirige vers la maison. Peut-être, naïvement, espère-t-il que le temps aura dissipé l'orage familial.
Mais en approchant, un poids s'installe dans sa poitrine. Le calme apparent de la demeure est trompeur. L'intérieur de cette maison semble parfois abriter plus de secrets et d'ombres que la plus obscure des forêts.
Le grincement de la porte d'entrée trahit son entrée furtive. Et avant même d'avoir pu prendre une respiration complète, l'ombre imposante de Tobias se dessine devant lui. Pas besoin d'être devin pour comprendre ce que cachent ces yeux incandescents de fureur.
Le silence est parfois plus assourdissant que les cris. Et dans cette pause éphémère, le monde de Severus semble suspendu. Jusqu'à ce que la main de Tobias se déchaîne dans un mouvement sec et calculé. La gifle ne vient pas seule, elle apporte avec elle un message, une mise en garde, une affirmation de puissance.
Tobias Snape n'est pas homme à être défié, ni par la nature, ni par son propre sang. Et Severus l'apprend, une fois de plus, à ses dépens.
Eileen, debout dans l'ombre froide de la porte de la cuisine, est une silhouette presque fantomatique. Ses yeux trahissent un mélange de résignation et d'impuissance. Elle voudrait se jeter entre son fils et la fureur paternelle, mais elle est retenue par ses propres chaînes invisibles. Un fils qui, malgré le tourbillon de douleur et d'humiliation, se dresse fièrement, gardant sa dignité intacte.
Après ce qui semble une éternité, il se dirige vers les escaliers, chaque pas lourd font grincer le parquet, mais cette fois il s'en cogne. Chaque respiration, une déclaration de guerre contre la défaite. Et quand bien même son cœur saignerait, pas une larme ne viendrait le trahir.
Arrivé devant le lavabo, il contemple brièvement son reflet, le goût ferreux du sang omniprésent. Avec un dédain presque palpable pour sa propre faiblesse, il crache le sang, qu'il a dans la bouche, comme on se débarrasse d'un ennui passager. Puis, sans plus de cérémonie, il retourne dans sa chambre, cette cellule de fortune.
Le monde extérieur s'efface alors qu'il se laisse engloutir par le confort relatif de son lit. Là, sous son oreiller, se trouve la clé de son évasion : un livre de sortilèges. Et dans le silence de la nuit, les murmures des incantations lui offrent le réconfort que le monde réel lui refuse. Demain sera le même jour.
Le 31e jour de Décembre 1971 :
Isobel, droite et élégante, se positionne fièrement à côté du majestueux sapin de Noël qui trône au centre de la pièce. Elle s'épanouit dans le rôle d'hôtesse, accueillant ses amis dans l'éclat chatoyant des lumières et le doux cliquetis des guirlandes qui décorent la salle.
James franchit le seuil en second, une lueur d'avidité illuminant ses yeux. La table déborde de gâteaux, et il en oublie aussitôt la radio qu'il tenait encore dans ses mains à peine une seconde auparavant, la laissant sur le parquet d'entrée.
Sirius le suit, d'une démarche légèrement hésitante. Sa chemise noire, sa cravate soigneusement nouée, il semble s'être échappé d'une photo de famille trop formelle. À l'instant où il aperçoit la radio oubliée, un éclat de joie traverse son regard, et il bondit vers James.
Esther, bien sûr, est déjà dans la pièce depuis un moment, discutant avec Isobel. C'est alors que James, allume sa radio et sélectionne "MV Caroline", station pirate emblématique contournant le contrôle de la BBC sur les diffusions. Il faut dire que, depuis la dissolution des Beatles, James et Sirius vivent une obsession sans borne pour leur musique.
La soirée s'intensifie, portée par la mélodie persistante en toile de fond, la nourriture qui disparaissent à vue d'œil. Le temps s'accélère, et bientôt, minuit approche, pour le décompte final. Et puis, le temps retrouve sa cadence normale.
L'heure avance sans qu'ils s'en rendent compte. Vers une heure du matin, la plupart sont affalés sur le sol de du salon. Elle-même a sombré dans un sommeil paisible, bercée par le doux tumulte de ses amis autour d'elle.
James, avec son air insouciant habituel, commence en parlant de son Noël. Sa voix égrène des souvenirs récents, entrecoupés de rires et de plaisanteries, racontant des anecdotes où les plats s'empilaient les uns sur les autres. Mais quand vient le tour de Sirius, une hésitation palpable envahit la pièce. Les premières phrases qu'il prononce semblent être une ode à l'opulence, une description grandiloquente d'une fête dans un manoir somptueux. De tapisseries séculaires drapant les murs à des tables surchargées de mets délicieux, tout est si merveilleusement parfait.
Néanmoins, cette perfection est comme un vernis qui, en se fissurant, révèle une réalité bien moins brillante. La voix de Sirius s'assombrit alors qu'il évoque l'ambiance glaciale de ses festivités familiales. Ainsi, alors que les décors semblent tout droit sortis d'un conte de fées, les protagonistes de cette histoire révèlent une froideur désincarnée. Des conversations guindées, qui, telles des rituels immuables, gravitent inlassablement autour du statut, de la pureté du sang et de la politique.
Il parle de la pression asphyxiante, de ce poids invisible qu'il ressent constamment sur ses épaules, de l'obligation de se comporter impeccablement pour éviter toute honte, tout déshonneur. Sirius dépeint avec une ironie mordante cette famille obsédée par les apparences, ces parents qui, pendant ces vacances, semblent l'avoir exclu de leur vie, refusant de lui adresser la parole.
Il est vrai que la raison de cette froideur demeure officieusement tacite. Cependant, Sirius la perçoit clairement. Gryffondor. Ce mot, ce choix, cette maison, qui n'a jamais été mentionnée explicitement pendant les vacances, est pourtant le fantôme qui plane dans chaque recoin de la demeure des Black. Cette certitude est d'autant plus renforcée lorsque son père l'emmène, à maintes reprises, devant la tapisserie familiale. Une mise en scène où il est censé « méditer sur son comportement », un rituel humiliant où le non-dit pèse plus lourd que mille mots.
Et comme pour rajouter à la complexité des choses, l'annonce d'Andromeda lors du dîner chamboule tout. Elle, la cousine rebelle, la seule avec Alphard à avoir manifesté de l'affection envers Sirius pendant ces vacances, révèle qu'elle a épousé Ted Tonks. La réaction est explosive. Les reproches fusent, et le climat déjà glacial se transforme en véritable blizzard. Dans un acte de rébellion spectaculaire, Andromeda lance un sort sur la tapisserie, s'excluant elle-même du panthéon familial.
Sirius, témoin de cette scène digne d'une tragédie shakespearienne, est déchiré. Il observe, impuissant, les conséquences de la désobéissance à l'ordre établi. Les jours qui suivent sont un enfer. Chaque jour, une nouvelle séance de "méditation" devant la tapisserie lui est imposée. Ces moments, au lieu de servir à une introspection, ne font qu'accroître son ressentiment.
Il est donc étonnant que Sirius ait été autorisé à quitter le manoir pour le Nouvel An. Est-ce une forme de clémence ? Ou un rappel cruel de la liberté qui lui est refusée ?
Esther tend une main hésitante et la pose sur le bras de Sirius. Bien que leurs relations soient souvent tendues, elle n'a guère de sympathie pour ses futurs beaux parents. Sa main est une tentative, peut-être maladroite, d'offrir du réconfort. Après tout, ne devrait-elle pas jouer ce rôle, face à un Sirius ébranlé par sa famille.
James, quant à lui, est pris au dépourvu. Ses yeux se baladent, cherchant une solution, une échappatoire pour son ami. Avec un optimisme qui le caractérise, il suggère, "Et si tu venais passer les vacances d'été chez moi, Sirius?" Une proposition généreuse, mais Sirius, son visage tiré par le scepticisme, rétorque, "Tu crois vraiment qu'ils me laisseraient partir comme ça?"
L'atmosphère est tendue, les silences lourds se multiplient. Cependant, le murmure constant de la radio, qui tourne en arrière-plan, vient briser ce silence. Les voix distinctives de Yoko Ono et John Lennon s'élèvent
« War is over... »
Le 2e jour de Janvier 1972 :
La Grande Salle s'emplit du doux murmure des conversations et des rires. Mais, à l'une des extrémités de la table des Serpentard, Severus semble étrangement détaché de tout cela.
Habituellement droit et impassible, ce soir-là, il donne l'impression d'être plié en boule par-dessus son assiette. Ses cheveux, toujours aussi noirs et brillants, tombent d'une manière plus désordonnée que d'habitude, cachant la moitié de son visage. Esther, assise quelques assiettes plus loin, ne peut s'empêcher de remarquer sa posture accablée. Elle le voit repousser sa nourriture, comme s'il a perdu l'appétit ou que quelque chose le préoccupe profondément. Déjà que Severus n'a pas un gros appétit habituellement.
À mesure que la soirée avance, Esther ne peut s'empêcher d'observer Severus. Elle remarque que même les autres, pourtant habitués à ses sautes d'humeur, semblent surpris par son comportement.
Lorsque le dîner touche à sa fin et que les élèves commencent à quitter la Grande Salle, Esther doit savoir ce qui se passe. Elle traverse la salle rapidement et s'approche de Severus, dont le regard semble perdu dans le vide.
"Tout va bien, Severus ?" demande-t-elle avec une sincérité palpable.
Il tourne lentement la tête vers elle, ses yeux sombres la scrutant. Au lieu de l'éclat de méfiance ou de surprise qu'elle s'attendait à voir, elle est frappée par la profonde fatigue qu'ils expriment.
"Je suis crevé, on parle demain, d'accord ?"
Esther, bien que surprise par la soudaineté de cette ouverture, hoche la tête en signe d'acceptation. Cette simple phrase de Severus, bien que brève, est un exploit.
Le 4e jour de Janvier 1972 :
Le 3 janvier, la question qui l'obsède et fait tournoyer son imagination est : "Où est Remus ?" Elle s'amuse à échafauder des théories plus loufoques les unes que les autres. Le MI5, les Aurors, des maladies rares... Chaque hypothèse est envisagée avec un zeste d'ironie mordante. Un monstre ? Un loup-garou ? Un vampire assoiffé ? Dans les méandres de son esprit, chaque option est une possibilité. La plus probable reste le MI5.
Mais le 4, le voilà. Remus, ce garçon aux cheveux indisciplinés et au regard éternellement songeur, se dresse devant elle dans un couloir. Esther, avec l'audace qui la caractérise, l'interpelle. « Où étais-tu hier, Remus ? » L'effet est immédiat : Remus sursaute, visiblement surpris par sa présence. « Merlin, Esther ! Tu surgis de nulle part ! »
La détermination dans les yeux d'Esther est palpable. « Alors ? »
Il esquisse un sourire las, avec ces cheveux qui semblent avoir combattu une tempête et ces cernes qui racontent des nuits sans sommeil. « Chez ma tante, » réplique-t-il, d'une voix détachée, comme s'il avait servi cette excuse des milliers de fois. Car il l'a servit mille fois, ou quatre, c'est pareil.
La réponse fait tilt dans l'esprit affûté d'Esther. « On vient de reprendre. Pourquoi ne pas y être allé durant les vacances ? »
Il respire profondément, semble chercher ses mots, les peser. « Elle n'était pas bien. Mes parents ont insisté pour que je la voie. Dumbledore était au courant, » explique-t-il avec une réserve palpable.
Cependant, pour Esther, cette explication ne tient pas debout. Sigismund est mal comme un chien, Isobel est empêchée de le visiter à l'hôpital Ste Mangouste. Pourquoi Remus aurait-il ces privilèges ? Elle le détaille, notant cette pâleur inhabituelle et cette fatigue sourde dans ses gestes. « Peut-être court-il des marathons avec sa tante ? » ironise-t-elle intérieurement.
D'une voix douce, elle questionne : « Qu'a donc ta tante ? »
Remus marque une pause, cherchant visiblement ses mots. « C'est compliqué... Quand j'aurai un livre de médecine moldue, je te montrerai, » finit-il par articuler.
Elle réplique, piquante : « Je ne suis pas médicomage, mais je doute qu'une maladie requiert la visite mensuelle de son neveu. »
Il se crispe, « Tu es intrusive, Esther. Cela ne te concerne en rien. »
« Et toi, tu deviens de plus étrange. »
Leur échange se poursuit dans une tension palpable. Elle est persuadée qu'il cache quelque chose et cette énigme la hante, la stimule. Elle veut savoir.
Esther, la mine sérieuse, sa lèvre inférieure prisonnière entre ses dents, semble chercher ses mots avec précaution. « Vous avez remarqué que Remus avait encore disparu hier ? Ça ne vous intrigue pas un peu ? »
Adélaïde, les yeux brillants d'intérêt, penche la tête en signe d'acquiescement. « C'est vrai. Tu as une piste ? »
Alors qu'Esther ouvre la bouche pour répondre, Isabelle, habituellement si maîtrisée, l'interrompt d'une voix acerbe. « Ah, voilà le retour du feuilleton 'Esther se mêle de la vie des pauvres mecs qui l'entourent sans que ça ne la regarde'. Sérieusement, je l'ai déjà visionné deux fois. C'est lassant, non ? »
Esther rétorque avec une pointe d'ironie dans la voix, « Très drôle. »
Adélaïde intervient, les sourcils légèrement froncés, « Je n'aime pas trop le terme 'pauvre mec'. Remus est sympa, tu sais. »
« Je ne le connais pas vraiment », admet Isabelle avec une moue, « Mais le disque rayé d'Esther commence sérieusement à me fatiguer. »
« Dans ce cas, rien ne t'oblige à rester », riposte Esther d'une voix glaciale.
Isabelle, croisant les bras, rétorque fièrement, « C'est aussi mon dortoir ici. »
Isobel, levant les mains en signe d'apaisement, tente de jouer les médiatrices. « Du calme, toutes les deux. Isabelle, modère ton ton. Esther, personne ne va nulle part. »
Isabelle, les joues légèrement rougies par la colère, reprend : « Admets-le, Isobel. Tu me l'as dit hier soir. Esther revient chaque soir pour raconter les problèmes des garçons qui ne sont même pas ses amis. Elle les scrute comme si c'étaient des énigmes à résoudre. C'est malsain. »
Isobel, soupirant, se tourne vers Esther, « Elle a un point, Esther. Elle est directe, certes, mais elle a raison. Ce que Remus fait ou ne fait pas ne te concerne en rien. Pareil pour Snape. »
« C'est parce que je m'inquiète pour eux. C'est ce que font les amis », se défend Esther, ses yeux lançant des éclairs.
Isobel, pinçant le pont de son nez, rétorque, « D'abord, tu connais Remus depuis à peine quatre mois. Il est loin d'être un ami proche. Et pour ce qui est de Snape, nous avons déjà eu cette conversation. »
Esther, les lèvres tremblantes, murmure, « Vous ne pouvez pas comprendre. Ce ne sont pas vos amis. »
Isabelle, les yeux plissés, enchaîne, « Regardons les faits. Peux-tu changer quoi que ce soit aux disparitions fréquentes de Lupin ? Non. Peux-tu influencer le statut de sang de Snape ? Non. Alors, pourquoi en parler constamment ? Ça ne fait qu'alimenter tes petites enquêtes bizarres ? »
Esther ouvre la bouche, prête à répliquer, mais Isobel, l'air résolu, tranche : « C'est fini, Esther. Si tu veux continuer avec tes enquêtes, c'est ton choix. Mais épargne-nous ces discussions, tu connais notre avis. »
Le 9e jour de Janvier 1972 :
La lumière du matin s'infiltre à travers les rideaux épais des dortoirs de Serpentard, caressant doucement le visage de Severus. Il grogne, bougeant légèrement sous sa couverture, avant de prendre conscience de la réalité. Avec un effort, il s'assoit, s'étire pour chasser la lourdeur du sommeil.
Dans le semi-silence de la pièce, où seuls les ronflements occasionnels d'un de ses camarades sont audibles, Severus prend un moment pour s'habiller. Chaque mouvement est précis. Finalement, chaussé et vêtu, il traverse les couloirs en pierre des cachots menant à la Grande Salle.
L'odeur appétissante du petit-déjeuner lui parvient avant même qu'il n'ait franchi les portes. Les tables sont déjà occupées par de nombreux élèves, certains somnolents, d'autres déjà vifs d'esprit et discutant vivement. Sans prêter attention à ces conversations matinales, Severus se dirige vers sa place habituelle à la table des Serpentard.
C'est alors qu'apparaît une petite boîte soigneusement posée à côté de son assiette. Il la regarde avec méfiance. Ce n'est sûrement pas un cadeau de sa mère, et il n'a pas de vrais amis à Poudlard qui pourraient le lui avoir donné. Ah, Lily peut-être ? Non, Lily n'a pas l'air levée. Puis, la réalisation le frappe : c'est son anniversaire. Il avait oublié.
Prudemment, comme s'il s'attendait à ce que la boîte lui saute dessus, Severus l'ouvre. À l'intérieur se trouve un casse-tête chinois, fabriqué avec soin. Ses doigts frôlent le métal, et son esprit commence déjà à tourner, essayant de déduire comment il fonctionne.
Mais une question demeure : qui lui a offert ce cadeau ? Personne ne connaît sa date d'anniversaire ici, à part Lily.
Relevant la tête, ses yeux noirs scrutent la salle, cherchant des indices. Et c'est là qu'il voit Esther, assise quelques chaises plus loin, le fixant intensément. Ses sourcils se déplacent de façon comique, et il ne peut s'empêcher de sourire légèrement.
Il hoche la tête en signe de reconnaissance, avant de revenir à son casse-tête, son esprit maintenant totalement absorbé.
Ah Lily a oublié son anniversaire, elle aussi.
Le 18e jour de Janvier 1972 :
James et Sirius, ont des plans. Les deux amis se cachent derrière une grande armure, chuchotant et complotant leur prochain coup. Dans la main de Sirius se trouve une chocogrenouille, qui semble tout à fait normale à première vue. Cependant, avec un sortilège bien placé, elle est maintenant prête à sauter sans arrêt, comme animée d'une énergie sans fin.
Isobel, marche paisiblement dans le couloir, un livre à la main. Elle ne se doute de rien.
Sirius échange un regard complice avec James, et la c'est le drame.
Il lance discrètement la grenouille enchantée sur le sol devant Isobel. Celle-ci, remarquant l'objet en mouvement, lève les yeux juste à temps pour voir la grenouille sauter vers elle.
Elle esquive le premier saut, mais la grenouille persiste, rebondissant autour d'elle avec une vigueur surprenante. Isobel essaye de l'attraper, mais chaque fois qu'elle pense l'avoir, la créature chocolatée s'échappe avec une agilité déconcertante.
Le couloir est maintenant rempli des éclats de rire de James et Sirius, qui ne peuvent plus contenir leur amusement. D'autres élèves s'arrêtent pour regarder le spectacle, certains riant, d'autres affichant des expressions de sympathie pour Isobel.
Isobel, rouge de frustration et d'embarras, continue de courir après la grenouille, tentant en vain de mettre fin à sa folle escapade. « James! Sirius! Cessez cela immédiatement! », crie-t-elle en comprenant enfin d'où vient le sortilège quand elle voit les deux comparses sortir de leur cachette.
Sirius, luttant pour reprendre son souffle à cause de ses rires, pointe sa baguette vers la grenouille. « Finite Incantatem! », prononce-t-il. La grenouille, soudainement privée de sa magie, s'immobilise.
Isobel, le souffle court et le visage encore rouge, se tourne vers les deux farceurs, les yeux lançant des éclairs. « Oh vous ! Vous ! », gronde-t-elle.
James, un grand sourire sur le visage, répond avec une fausse innocence : « Nous voulions juste ajouter un peu d'excitation à ta journée, Isobel. tu vas mieux maintenant n'est-ce pas ? »
Sirius acquiesce, ajoutant avec un clin d'œil : « Et te donner une pause de ta lecture. »
Isobel soupire, sachant qu'il est inutile d'essayer de les raisonner. « Un jour, vous allez vraiment me rendre folle », murmure-t-elle, mais un sourire en coin trahit sa fausse irritation.
Le 3e jour de Février 1972 :
Esther s'adosse, presque camouflée, à l'ombre discrète d'une tapisserie ancienne. Chaque battement de son cœur est à l'unisson avec le battement éphémère d'une bougie qui éclaire le couloir. Dans ses prunelles brille la lumière des mystères non résolus.
Remus, avec ses disparitions inexpliquées et ses alibis flous, éveille chez Esther un intérêt quasi dévorant. Cette histoire de visite chez une tante en pleine soirée... non, cela n'a guère de sens pour elle. Il y a quelque chose d'autre, elle le sent.
La mélodie silencieuse des pas approchants arrache Esther à ses pensées. Elle tend l'oreille, percevant le rythme d'une personne qui se déplace furtivement. Remus. Son souffle s'arrête lorsqu'elle l'observe, furtif, s'avançant. Une fois certaine d'être passée inaperçue, elle l'emboîte, marchant en chat sur la pointe des pieds.
Alors que le duo traverse couloirs, escaliers et salles ornées de tableaux chuchotants, Esther se débat entre l'enthousiasme d'une découverte imminente et l'angoisse d'être repérée. Ce matin même, Remus avait décliné sa proposition de travailler ensemble sous prétexte d'une visite familiale. Elle compte bien découvrir la vérité.
Toutefois, alors que la sortie du château se profile, le rythme de la danse change. Remus s'arrête net, mettant Esther en alerte. Il balaye les alentours de ses yeux curieux, et, dans un réflexe de survie, Esther s'éclipse derrière un pilier, espérant de tout cœur passer inaperçue.
Le temps s'étire, lourd et oppressant. Puis, Remus, dans une moue confuse, se détourne de la sortie principale pour s'aventurer ailleurs. Esther se maudit intérieurement pour avoir laissé filer sa seule piste.
Pourtant, une autre pensée traverse l'esprit d'Esther. Si Remus ne sortait pas par la porte principale, cela signifiait-il qu'il allait dans le parc ? À Pré-au-Lard ? Elle se souvient que pour sortir du château pour des permissions, les élèves doivent emprunter la cheminée du bureau du directeur. C'est même pour ça qu'elle l'attendait pas loin de celui-ci.
Cependant, alors qu'elle réfléchit à ses prochaines actions, elle se rend compte que la nuit est déjà bien avancée. Les fenêtres révèlent un ciel sombre, parsemé d'étoiles, et l'air froid qui s'infiltre à travers les fentes la fait frissonner. La curiosité d'Esther est toujours vive, mais la faim et la fatigue prennent le dessus.
Alors qu'elle se dirige vers le dîner, de nombreux scénarios se jouent dans son esprit. Pourquoi Remus irait-il dans le parc ? Est-ce qu'il prend le Poudlard Express pour aller à Londres ? C'est un trajet super long quand on part qu'une journée. Chaque question ajoute une autre couche à l'énigme, et Esther est bien décidée à la résoudre.
Le 4e jour de Février 1972 :
Esther émerge doucement de l'étreinte des songes, les doigts s'entrelaçant dans les draps douillets et les paupières clignotant paresseusement contre la lumière tamisée filtrant à travers les rideaux épais de son lit à baldaquin. Chaque fibre de son être vibre encore de l'écho des rêves, mais le murmure apaisant des respirations endormies des autres filles de son dortoir la ramène à la réalité. Enfouissant son visage dans l'oreiller, un fragment de conscience lui rappelle la date. Son anniversaire !
Elle ouvre grand les rideaux de son lit, un éclat joyeux dans les yeux. À peine ses pieds touchent-ils le sol froid qu'Adélaïde lance un cri enjoué, « Joyeux anniversaire ! »
Esther éclate de rire quand Adélaïde lui saute presque dessus. Un à un, les vœux affluent des autres filles.
Après quelques plaisanteries et rires, les filles offrent leurs cadeaux. Esther découvre un collier avec une petite pierre sculptée en forme de goutte d'eau. Cette pierre devrait changer de couleur au gré des émotions. Elle connaît ce genre d'attrape nigaud, mais le collier est joli et ne dit rien. Ses amies la regardent avec anticipation, curieuses de voir sa réaction. Touchée, elle passe le collier autour de son cou, la pierre se teintant d'un bleu apaisant. Arnaque ? Ah, peut-être pas ?
Le quatuor emprunte les escaliers en colimaçon du dortoir, leurs voix réveillent les tableaux endormis. À leur arrivée à la Grande Salle, l'ambiance est sereine, avec seulement quelques élèves dispersés, profitant de la tranquillité matinale.
Esther, guidée par l'habitude, se dirige vers sa place. C'est là que son regard se pose sur un objet. Le casse-tête chinois qu'elle avait offert à Severus trône dans son assiette, mais il est différent. Là où il avait autrefois été un défi complexe, il est maintenant assemblé avec soin. Une onde d'émotion parcourt Esther.
Elle le trouve assis non loin, sa posture habituelle d'observateur silencieux. Leurs regards se croisent, et bien qu'aucun mot ne soit échangé, tout est dit. Le léger hochement de tête de Severus, le sourire presque imperceptible qui effleure ses lèvres, tout cela transmet un message de gratitude. Esther pourrait presque entendre dans ce geste un « Joyeux anniversaire » tacite. Mais ce serait peut-être un peu trop optimiste.
Le 27e jour de Février 1972 :
Sous la douce lumière de l'après-midi, les ombres dansantes des chênes s'étirent sur le sol verdoyant du parc de Poudlard. L'atmosphère est teintée d'une sérénité rare, seulement troublée par les cris de Gryffondor plus loin.
Severus et Lily se tiennent assis côte à côte, leurs voix, l'une grave, l'autre claire, se mêlent dans le doux murmure du vent.
"J'espérais vraiment que Slughorn nous accorderait quelques jours de plus", déclare Lily, son rire léger se mêlant à la brise, ses yeux verts étincelant avec une touche d'espièglerie.
Severus, arraché à son livre de potions, répond d'un ton légèrement moqueur, "Slughorn et les délais, c'est une relation compliquée. Tu te souviens de l'incident avec le calmar géant ? Même là, il n'a rien lâché."
Le rire de Lily résonne à nouveau, cristallin. "J'en attendais trop de lui."
Severus la regarde, un sourire en coin. "L'espoir n'est pas une mauvaise chose, Lily. Mais il faut aussi être réaliste."
Un silence confortable, mais lourd de non-dits, s'installe entre eux. Dans ce silence, les vérités non exprimées semblent plus présentes que jamais. Les liens du passé, les espoirs pour l'avenir, tout est là, dans cet espace silencieux.
Soudain, la voix aiguë de Mary, tel un glaçon tranchant, vient percer ce moment. "Lily ! J'ai vraiment besoin de toi pour ce devoir de sortilège ! S'il te plaît !"
Le visage de Lily, doux et grave à la fois, se tourne vers Mary. "Je dois aller la voir", dit-elle à Severus, se levant avec grâce. "Mary a des difficultés avec Flitwick, et j'ai donné ma parole."
Severus hoche la tête, ses yeux sombres révélant un orage d'émotions contradictoires. Le bonheur éphémère qu'il avait ressenti à côté de Lily est maintenant teinté d'une jalousie silencieuse. "Je comprends", murmure-t-il d'une voix douce-amère. "À bientôt."
Alors que Lily s'éloigne, s'évaporant presque dans le doux halo lumineux, Severus reste immobile. Sa solitude est à la fois familière et étrangère. Familière car c'est son alliée de toujours. Étrangère car, malgré tout, chaque départ de Lily la rend plus poignante.
Il tente de replonger dans son livre, mais chaque mot semble danser devant ses yeux. La jalousie, doux poison, s'infiltre lentement dans son esprit. Il sait, profondément, qu'il ne devrait pas la laisser le consumer. Mais comment lutter contre cette émotion tenace et envahissante ?
Le parc de Poudlard, autrefois paisible, semble maintenant lourd d'une tension palpable. Les ombres qui s'allongent lentement prennent une tournure presque menaçante. Severus, perdu dans ses pensées tumultueuses, reste là.
À une certaine distance du grand chêne où Severus et Lily avaient été assis, Esther marche, animée par la conversation avec ses amis. Quand elle aperçoit Severus, une vague d'inquiétude la submerge. L'expression sombre qui marque son visage la frappe. Sans même s'en rendre compte, elle ralentit sa marche, puis s'arrête complètement. Sans un mot d'explication à ses amis, elle se dirige vers lui. Sa démarche est décidée, mais en elle résonne un écho d'hésitation. Elle n'est pas sûre de ce qu'elle va dire ou faire, elle ressent juste le besoin d'être là.
Severus sent son approche. Bien qu'il n'ait pas levé les yeux de son livre, elle s'assoit à côté de lui. Leurs épaules ne sont pas en contact, mais il sent qu'elle est là.
Les minutes s'écoulent lentement. Esther s'allonge, laissant l'herbe froide et humide caresser son dos. Les premiers rayons de soleil qui percent à travers les nuages éclairent son visage, lui donnant une douce lueur. Sa respiration régulière laisse supposer qu'elle est dans un demi-sommeil.
Severus, tout en feignant de lire, la surveille discrètement. Malgré lui, un sourire en coin se forme sur son visage. Elle a cette capacité à l'agacer et à le divertir en même temps. Il y a une innocence dans son sommeil qu'il trouve à la fois agaçante et drôle.
Finalement, il décide qu'il est temps de partir. Mais avant cela, il veut s'amuser un peu aux dépens d'Esther. Avec une fausse maladresse, il laisse tomber son livre sur elle. Elle se réveille en sursaut, ses cheveux en bataille, ses yeux le fusillant du regard en souriant.
Severus sourit, s'amusant de sa réaction. "Tu es moche quand tu dors", lance-t-il d'une voix joueuse.
Elle rit, tout en reprenant ses esprits. "Pas seulement quand je dors, semble-t-il."
Et pour la première fois de la journée, Severus rit sincèrement.
Le 15e jour de Mars 1972 :
Esther se lève, se douche et s'habille. Après un dernier regard sur son reflet, elle enfile soigneusement ses Start-Rite cirées. Elle ajoute ensuite ses boucles d'oreilles avant de se diriger vers la Grande Salle pour le petit-déjeuner.
La salle commune est encore endormie, les autres élèves profitant de la chaleur de leurs lits pour quelques instants supplémentaires de sommeil. Esther, cependant, apprécie ce moment de calme, ce petit laps de temps où elle peut se préparer à sa journée sans distraction.
Elle franchit le seuil de la salle commune des Serpentards à peine deux minutes après avoir quitté le dortoir. La salle commune, ornée de tapis verts et de tableaux représentant des créatures marines, a quelque chose d'apaisant en cette matinée tranquille. Ici, à cette heure, elle n'y trouve qu'une âme éveillée : celle de Severus, installé confortablement dans un canapé, un livre à la main. Monsieur a une nouvelle habitude étrange : il ne va plus jamais déjeuner. Il affirme que dorénavant, manger le matin lui donne la nausée et que voir des Gryffondors de si bon matin ne ferait qu'aggraver son malaise. Esther a du mal à comprendre ce revirement. Depuis plusieurs mois, il prenait son petit-déjeuner. Elle se dit qu'elle enquêterait plus tard sur ça. Là, elle a trop faim.
Esther se dirige vers la Grande Salle pour petit déjeuner, elle. Elle traverse les souterrains sombres et frais qui caractérisent la partie de l'école occupée par les Serpentards. Les murs sont faits de pierres anciennes, recouverts de mousses et de lichen par endroits, lui donnant l'impression de marcher au fond d'un lac. Des torches sont placées à intervalles réguliers, éclairant son chemin de leurs flammes vacillantes.
Elle passe ensuite devant l'entrée de la salle de cours de Potions, le domaine du Professeur Slughorn, dont l'odeur caractéristique de potions et d'ingrédients étranges lui chatouille toujours les narines. Puis, elle emprunte un escalier qui la mène à un couloir plus éclairé, marquant la transition entre les souterrains et le reste du château.
Enfin, elle arrive à la Grande Salle. L'immensité de la pièce ne l'étonne toujours pas. Malgré ses doutes sur le système de maisons, Esther ne peut nier qu'elle aime Poudlard, avec ses mystères et ses motifs sur le parquet. Elle aime l'histoire qui imprègne chaque pierre, chaque tableau, chaque objet de l'école. Elle aime le sentiment d'appartenance qu'elle ressent ici.
La Grande Salle est baignée dans une tranquillité matinale. En cette heure précoce d'un samedi, à sept heures vingt-cinq, on ne peut guère s'attendre à voir des élèves se précipiter pour prendre leur petit-déjeuner. Esther, consciente de cette réalité, s'installe seule au bout de la table, à une distance considérable des autres occupants. Le silence est rompu uniquement par le tintement des couverts contre les assiettes et le bruissement feutré des robes de sorcier. Esther, concentrée sur son morceau de bacon, grignote distraitement, savourant le calme qui règne autour d'elle.
Après une dizaine de minutes passées seule à la table des Serpentards, Esther remarque un mouvement à l'entrée de la Grande Salle. Un jeune garçon aux cheveux bruns fait son apparition, une expression d'incertitude sur le visage. C'est Remus. Malgré la surprise de le voir ici si tôt, Esther lui fait signe de la main pour l'inviter à la rejoindre.
« Depuis quand viens-tu manger aussi tôt, 'Mus ? » l'interroge-t-elle en souriant alors qu'il s'approche timidement.
« Bonjour à toi aussi. Oui, j'ai bien dormi, non James n'a pas trop ronflé », répond-il sur le ton de la plaisanterie.
Esther rit doucement et lui dépose un baiser sur la joue en guise de bonjour.
« Je dois juste travailler les potions avec Lily, alors je me suis levé tôt. Tous les garçons semblent être hypnotisés par Lily Evans, ce que qu'Esther ne comprend pas. »
« Tu manges avec moi ? » propose-t-elle, ignorant ses commentaires sur Lily.
« Je ne pense pas avoir le droit. C'est interdit de manger à la table d'une autre maison, et je ne pense pas que ça plaise beaucoup au Serpentard si je m'installe. » répond-il, semblant un peu triste.
« On s'en fiche des autres, assieds-toi ! » rétorque-t-elle en se retournant vers son assiette.
Finalement, Remus cède et s'installe à côté d'elle. Les autres élèves, toujours plongés dans leur petit-déjeuner ou leurs conversations à voix basse, ne semblent pas remarquer l'anomalie de la situation.
Ils passent le reste du petit-déjeuner à discuter de tout et de rien, évitant soigneusement le sujet de Lily.
Lily est l'archétype de la jeune sorcière parfaite à laquelle Esther a du mal à s'identifier. Au départ, Esther trouvait Lily simplement un peu hypocrite, se comportant de façon presque obséquieuse avec les professeurs et les élèves. C'était comme si Lily cherchait à plaire à tout le monde, à être vue sous un jour positif. Esther, qui a toujours préféré l'authenticité à l'image, voit cette attitude comme une forme de fausseté. Et puis il y a Severus. Mais ne la lancez pas sur ce sujet, elle parlerait des heures.
Ensuite, Esther s'est rendu compte qu'il y avait un autre aspect de Lily qui la dérangeait. Lily est incroyablement empathique, prenant toujours en compte les sentiments des autres. Cependant, dès que quelqu'un exprime une opinion contraire à la sienne, Lily semble ignorer totalement le ressenti de cette personne. Pour Lily, seule existe la vérité qu'elle peut concevoir. Ce qu'elle ne comprend pas n'existe pas, ou est considéré comme néfaste. Cela irrite Esther au plus haut point. Lily, dans sa volonté d'être tolérante, semble incapable d'accepter des points de vue différents du sien.
En outre, Lily est une travailleuse acharnée, toujours la première à rendre ses devoirs, toujours la plus déterminée à réussir. À l'inverse, Esther n'a que faire des règles académiques, ayant déjà une longueur d'avance sur ses camarades, grâce aux cours qu'elle a reçus à la maison, mais ce n'est guère différent des autres Sang-Pur qui peuplent Serpentard. Pour Esther, se donner en spectacle en tant qu'élève modèle ne fait que renforcer les préjugés des professeurs.
Mais ce qui exacerbe le plus la rivalité entre elles, c'est leur vision diamétralement opposée de l'humour. Lily voit les sarcasmes d'Esther comme une attaque personnelle, une façon pour Esther de se valoriser aux dépens des autres. Esther, quant à elle, est convaincue que Lily déteste ses sarcasmes parce qu'elle est incapable de les comprendre, et que cette incompréhension l'embarrasse.
Esther voit Lily comme une jeune fille trop candide et niaise, en particulier concernant sa relation avec Severus. Pour Esther, Lily se voile la face, refusant de voir les problèmes évidents de Severus. En plus de le négliger, mais je vous en supplie, ne lui en parlez pas, elle est véritablement trop bavarde à ce sujet. Et, pour couronner le tout, Lily est aimée de tous, un fait qui attise une pointe de jalousie chez Esther. Malgré tout, même si elle reconnaît ce sentiment, elle refuse de laisser Lily ou qui que ce soit d'autre dicter la façon dont elle devrait se comporter. Elle se dit qu'elle se préfère comme elle est : provocatrice, authentique, et surtout, indépendante. 'Oh Remus, tu me fais chier', 'Severus, aide-moi à ça', 'pleureuse', se dit surtout Esther. Lily est une pleureuse incapable d'indépendance et d'autonomie. Cependant, Esther garde toutes ces opinions pour elle, se contentant de montrer à Lily une courtoisie impersonnelle, comme elle le ferait pour le quidam moyen. Oui, c'est hypocrite, mais Esther se soucie peu de passer pour telle. Alors qu'elle râle contre l'hypocrisie de Lily. Oui, c'est débile. Pour l'instant, elle préfère éviter d'entrer en conflit avec Lily, et ce, pour plusieurs raisons stratégiques et pragmatiques.
En premier lieu, Esther a une vision à long terme. Elle sait qu'exprimer ouvertement son dédain pour Lily pourrait engendrer des tensions inutiles, susceptibles de compromettre ses propres objectifs. Elle préfère rester en retrait, observer et attendre le moment opportun pour agir. Critiquer Lily aurait été contre-productif et prématuré.
De plus, Esther aime user d'intrigues et de manipulations pour atteindre ses buts. En évitant de critiquer Lily directement, elle maintient une façade de neutralité, voire de camaraderie, avec Remus. Cela lui permet de garder la confiance de Lily, ce qui pourrait s'avérer utile pour ses desseins futurs. Esther sait que chaque interaction, chaque non-dit, peut être utilisée à son avantage.
Elle use des informations comme des outils de pouvoir. En restant silencieuse vis-à-vis de Lily, elle saisit l'opportunité d'observer et de collecter des renseignements sur ses actions, ses relations, ses forces et ses faiblesses. Esther sait que ces informations peuvent être exploitables dans le futur, un avantage non négligeable dans l'échiquier complexe des interactions sociales à Poudlard.
Enfin, Esther est pragmatique et sait que le maintien d'une paix apparente lui est bénéfique. Elle comprend l'importance des relations sociales et choisit de ne pas faire de vagues inutiles. En évitant les conflits ou les tensions ouverts, elle peut se concentrer sur ses propres projets et objectifs, sans se laisser distraire par des querelles superflues. La discrétion est son atout.
Donc autant vous dire qu'elle va changer ses plans pour la matinée, elle n'a aucune envie de se coltiner Lily, même le week-end, surtout le week-end.
« Pourrais-tu me passer le beurre, s'il te plaît ? » demande Remus, ses yeux bruns reflétant une lueur de malice tandis qu'il tend la main vers le petit pot de beurre doré trônant au milieu de la table.
Esther répond avec un sourire provocateur, ses yeux étincelants d'un éclat malicieux. « Non, désolé, il est à moi. » Et avec un rire espiègle, elle attrape rapidement le pot de beurre, le cachant sur ses genoux avec une détermination taquine.
Remus rit doucement en réponse, un sourire amusé éclairant son visage. « Tu deviens cleptomane maintenant ? » Il fait mine de se pencher vers le beurre, son sourire s'élargissant.
« Tu as enfin perdu la vue ? J'ai toujours été... » La réponse piquante d'Esther est brusquement interrompue, la faisant cligner des yeux en surprise.
« Que fait-il ici ? » La voix froide et arrogante interrompt leur interaction, mettant fin à l'ambiance légère qu'ils avaient créée. La question laisse planer une ombre de mépris, le ton mécontent rendant l'atmosphère immédiatement tendue. Surprise par l'interruption abrupte, Esther se retourne, son visage prenant une expression étonnée puis rapidement agacée. Debout au-dessus d'elle se tient Lucius Malefoy, sa haute silhouette ombrageant la table. Son regard froid et dur est fixé sur elle, sa répulsion pour la situation clairement visible sur son visage. Les yeux d'Esther deviennent aussi noirs que les siens, son amusement initial remplacé par une irritation palpable.
« Eh bien, voyons, Malefoy, tu es aveugle en plus ? Remus déjeune. » Esther riposte, son ton effronté remplissant l'air, tandis que ses yeux défiants fixent le Serpentard.
« Ne joue pas à ce jeu avec moi, Walsh. Tu sais que je suis... » Lucius commence à répliquer, mais est brusquement coupé.
« Préfet, oui, je n'ai pas oublié. Même si c'était le cas, cela reste écrit ici. » Réplique Esther, se tournant et appuyant sur le badge en argent épinglé sur la robe de Lucius.
« Il n'a rien à faire ici. » La voix de Lucius s'est refroidie, il repousse la main d'Esther de son insigne, sa posture se raidissant, accentuant l'aura d'autorité qu'il projette.
« Si, figure-toi qu'il est ici pour manger. D'ailleurs, tu devrais faire de même, toute cette faim doit te mettre de mauvaise humeur, » rétorque Esther, gardant le beurre comme un trophée entre ses cuisses. Elle se permet un sourire taquin en direction de Remus, qui observe la scène avec une mine mi-amusée, mi-résignée.
« J'ai déjà dit de ne pas jouer avec moi. Qui est-il ? » interroge Lucius, son ton snob contrastant fortement avec l'ambiance détendue de quelques minutes auparavant.
« Remus. Je te l'ai déjà dit. » Devant son regard menaçant, Esther comprend ce qu'il veut dire. « Et non, il n'est pas un Sang-Pur. C'est fou, avec toi, j'ai l'impression de parler de concours équestre. "Tu as vu la lignée de ce pur-sang ? Par Merlin, comme il court bien !" Tu sais quoi, Malefoy, les poneys ne sont pas ma tasse de thé et si tu pouvais t'éloigner, ce ne serait pas de refus... »
Son discours se poursuit, chaque mot coupant l'air comme un poignard acéré. Elle termine par une menace voilée, fixant Malefoy droit dans les yeux, une lueur de défi dans ses yeux sombres.
« Je ne me gênerai pas pour si peu, » réplique Malefoy, son visage pâle prenant une teinte de dédain.
Cependant, Esther ne se laisse pas déstabiliser. Au contraire, elle se moque ouvertement de lui, menaçant de le dénoncer à leur professeur de potion, le professeur Slughorn.
« Esther, j'ai fini de déjeuner, donc si tu as besoin de... » Remus essaie d'intervenir, sa voix douce cherchant à apaiser les tensions. Mais elle l'interrompt, remettant le beurre au centre de la table, défiant ouvertement Malefoy de faire un pas de plus.
« Il n'a rien à faire ici ! » s'énerve Malefoy, ses yeux gris acier s'allumant d'une lueur d'indignation.
« Es-tu bouché ou quoi ? Il reste plein de place à ta gauche, Remus ne va sûrement pas priver tes chers compatriotes du déjeuner. » répond Esther avec une certaine exaspération.
« C'est un Gryffondor. » S'indigne Lucius, comme si cela expliquait tout.
Esther, cependant, répond avec un sarcasme glacial. « Oh, mon Dieu, Remus, pourquoi ne m'as-tu pas dit ça plus tôt ? Je me sens trahie ! Malefoy, est-ce grâce à ton génie légendaire que tu l'as su ? Quel fin limier ! » Son ton est mordant, un sourire illuminant son visage alors qu'elle regarde Malefoy avec dédain.
Dans l'ombre des regards perçants de Malefoy, Esther se tourne à nouveau vers la table pour poursuivre son repas. Le délicieux fumet du pain chaud fraîchement cuit et du beurre crémeux se mêle à l'air, remplissant l'atmosphère de la Grande Salle. Ses doigts fins tiennent délicatement la tartine qu'elle vient de beurrer, sa bouche s'ouvrant doucement pour croquer dans le pain croustillant.
Remus, cependant, est dans une impasse. Il est tiraillé entre la tentation de fuir ce grand Serpentard blond qui lui inspire une crainte mêlée d'une forte dose d'irritation, et la tentation irrésistible de finir ses tartines avec ce beurre convoité depuis de longues minutes. Le beurre, qui semble avoir pris une importance capitale, est toujours là, niché au cœur de la table, à portée de main, mais aussi hors d'atteinte, le regard d'Esther gardant jalousement la précieuse denrée.
Alors qu'il s'engage dans une bataille interne sans précédent, une décision se profile. Dans un mouvement qui se veut digne et noble, mais qui trahit néanmoins une certaine gêne, Malefoy se lève. Sa silhouette mince et élancée se détache de la table, sa cape flottant autour de lui comme une aura sombre, pendant qu'il s'éloigne avec un air de dédain. Il disparaît dans la foule d'élèves, laissant un silence pesant derrière lui.
Un soupir de soulagement échappe à Remus. Finalement, il pourra terminer son petit déjeuner en paix. Mais le beurre a encore disparu.
Le 23e jour de Mars 1972 :
« Peter ! » s'exclame James, interrompant la tranquillité du repas. Tous les yeux se tournent vers lui, puis vers Peter, qui lève un regard surpris.
« Pourquoi ne pas te joindre à nous pour travailler après le dîner ? » propose James, un sourire encourageant aux lèvres.
Peter cligne des yeux, déconcerté. Les invitations spontanées n'étaient pas monnaie courante pour lui. « Tu es... vraiment sûr de ça ? » demande-t-il, sa voix teintée d'hésitation.
Remus renchérit : « Absolument. Viens. » Remus avait toujours eu un penchant pour les âmes solitaires, et son ton amical semble rassurer Peter.
— Mais où allez-vous exactement ?
— Mystère, » chuchote James, un clin d'œil complice illuminant son visage.
C'est alors que Sirius intervient avec un sourire espiègle : « Tant que tu ne balances pas t'es invité, compris ? »
James pousse légèrement Sirius, un sourire faussement réprobateur aux lèvres. « Tu veux vraiment qu'il s'enfuie avant même de venir, Black ? »
Rougissant jusqu'à la pointe de ses oreilles, Peter sourit timidement. « Je peux essayer de vous suivre, mais je ne vous garantis rien, si vous commencez à bidouiller vos sorts comme vous le faites en classe. »
Le rire cristallin de Sirius résonne dans la salle. « C'est justement ce qui les rend si incroyables ! »
— La modestie ne t'étouffe pas, Sirius, » marmonne Remus.
Le groupe se lève, les chaises grinçant sur le sol de pierre. Peter, désormais plus détendu, suit le trio en direction des couloirs, se demandant à quelle sauce il va être mangé.
Le 27e jour de Mars 1972 :
Éloigné des chemins battus, près de la limite du bois, un petit groupe semble avoir trouvé l'endroit parfait pour un rendez-vous secret. Isobel, Esther et Sirius étalent une grande nappe blanche sur laquelle repose un gâteau piqué aux elfes de maison. Douze bougies y sont plantées, leurs flammes vacillantes dans la légère brise printanière.
Isobel arrange minutieusement les coussins autour de la nappe. « Je suis sûr que James va adorer », confie-t-elle, sa voix douce trahissant son excitation.
Esther, dont les yeux malicieux pétillent de rire, répond avec un air taquin, « Il va surtout adorer quand il découvrira que Lily n'est pas là. T'es sûr que tu l'as bien invitée, Sirius ? »
Sirius, assis en tailleur, ajuste son pantalon avant de répondre. Il repousse nonchalamment une mèche de ses cheveux. « Je l'ai demandé trente million de fois, Esther. Elle n'a pas voulu. »
Son ton légèrement défensif fait rire Esther, qui se moque gentiment, « Je peux l'imaginer ! Surtout avec ton charme légendaire. »
Le visage de Sirius prend une expression faussement offensée. « Hé ! J'ai essayé. Mais tu sais comment elle est avec James. D'ailleurs, où est-il ? »
Isobel, suivant du regard le chemin menant au château, aperçoit trois silhouettes familières. « Là-bas », indique-t-elle en pointant du doigt.
James marche en tête, ses pas décidés le trahissant. Remus et Peter le suivent, discutant entre eux. Esther, anticipant l'arrivée de l'anniversaire, se saisit précipitamment d'une baguette et éteint les bougies. Dans l'obscurité relative du bois, le gâteau devient presque invisible.
Sirius, jamais en manque d'une occasion de jouer les acteurs, prend une grande inspiration. On peut presque voir la chanson "Joyeux Anniversaire" se former sur ses lèvres, prête à être libérée d'une voix puissante.
James s'approche du gâteau, les yeux brillants d'émotion. « Merci, les gars », dit-il, sa voix remplie de gratitude. Le grand sourire qui étire ses lèvres révèle sa joie sincère.
Esther, les bras croisés et la tête penchée vers James, fait un petit signe de tête en direction de Sirius. « Sirius s'est donné du mal, tu sais. »
James, toujours souriant, répond d'un ton moqueur, une note d'amusement perceptible dans sa voix : « Oh, il s'en donne toujours pour moi. »
Esther feint de réfléchir un instant, sa main posée sur son menton, avant de dire d'une voix faussement sérieuse, « Oui, je commence à me poser des questions. Il y a un gnome dans le jardin, je pense. »
James éclate de rire, « Jalouse? » demande-t-il, levant un sourcil, son ton plein de malice.
Esther répond d'une voix pleine d'indignation feinte, « Oh, je te le donne. Imagine, il harcèle Evans depuis deux semaines pour qu'elle vienne. »
James fait une pause, ses yeux parcourant rapidement le groupe, cherchant une certaine rousse. « Et elle a refusé ? » demande-t-il, un ton d'espoir masqué dans sa voix.
Isobel, s'avançant légèrement, pointe autour d'elle d'un mouvement large de la main et dit d'un ton évident : « Tu la vois quelque part ? »
Avec un rictus espiègle, James rétorque rapidement : « Dans mon cul. »
Sirius intervient alors, sa voix basse et légèrement rauque, « Je ne comprends vraiment pas pourquoi elle m'a dit que tu étais un odieux rustre la dernière fois que je lui ai demandé de venir. »
Le sourire de James devient plus malicieux, il hausse un sourcil en direction de Sirius, « Oh, je savais qu'elle ne viendrait pas. C'était prémédité. Je préfère garder notre relation secrète. »
Esther, secouant la tête, éclate de rire, « Quelle relation? Tu veux dire celle où elle te jette des regards noirs à chaque fois que tu essaies de lui parler?
— Exactement celle-là. C'est notre manière à nous de flirter. »
Remus, observant la scène d'un œil amusé, intervient avec sa voix douce et rassurante, « L'essentiel, c'est que tu sois content, James. »
Alors que la conversation continue, Sirius donne un coup de coude discret mais appuyé à Esther, la poussant gentiment. « Allez, fais ton truc et rallume les bougies pour qu'on puisse manger ce gâteau. »
Avec un petit sourire, Esther agite sa baguette. Les bougies s'illuminent. James prend une grande inspiration, puis souffle dessus. Des applaudissements et des cris de joie éclatent, mais soudain, les bougies se rallument d'elles-mêmes.
Sirius, fronçant les sourcils, s'exclame avec une pointe d'exaspération, « Esther! »
Sans attendre, Esther agite à nouveau sa baguette et les bougies s'éteignent définitivement.
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Oui, alors je sais que "MV Caroline" a cessé d'émettre entre les années 1970 et 1972, comme par hasard. Mais j'aimais l'idée que James écoute une radio pirate. Donc, petite coquille. Mais je ne le voyais pas écouter BBC 4.
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