Chapitre 3 : Le réveil de la crevette
Une gamine d'environ cinq ans sautille de joie, heureuse de sa destination. Elle stresse un peu, mais qu'importe ! Sa joie l'emporte. Elle va participer a son premier cours de football, dans un club pour enfants plus jeunes.
Elle finit par arriver là-bas, son père lui ouvre la porte de la voiture, et la fillette regarde le terrain, émerveillée, ayant du mal à s'imaginer courir sur cette pelouse. Pourtant c'est bien ce qu'elle fit, pour son plus grand bonheur.
*
- Alice ?
- Alice ?!
- Alice, réveille-toi...
Des voix. Je les entends mal, elles sont loin. Comme si il y avait du brouillard qui me sépare d'elles...
- Alice !
- Allez, p'tite crevette...
Les voix sont de plus en plus distinctes. C'est moi qu'on appelle.
Difficilement, je tente d'ouvrir les yeux. Mes paupières sont lourdes... Je finis par y arriver. J'aperçois deux silhouettes, dans une salle que je ne connais pas.
Ma vision devient plus nette, je réussis à voir les personnes présentes : deux femmes discutent entre elles. Après quelques secondes je crois réussir à distinguer ma grande sœur et une infirmière.
- Maëline ! je lance, d'une voix plutôt rauque, en espérant que c'est bien ma sœur et non une étrangère.
- Alice ! Dieu soit loué, tu vas bien ! s'écrie-t-elle en m'enlaçant. Comment tu te sens ?
- J'ai mal au crâne, dis-je en essayant de me redresser.
- RESTE COUCHÉE ! aboie l'infirmière, les traits déformés par une colère que je ne comprends pas.
Je m'exécute, légèrement décontenancée, et tourne la tête vers ma sœur, sur le point d'exploser de rire. L'infirmière s'en va, et Maëline commence à rire jusqu'à ne plus pouvoir s'arrêter.
- Respire, Maë !
- Ça va, dit-elle entre deux gloussements, je me calme ! Avoue que sa tête quand elle t'a crié dessus était incroyable....nan ?
- Mais t'as quel âge ? Je te rappelle que c'est toi qui es censée être l'aînée, dis-je pour la taquiner. Et tu ris encore pour des bêtises...
- Excuse-moi, mais c'était hilarant ! Bon, je reviens, je vais chercher quelque chose dans la voiture.
Lorsqu'elle ferme la porte derrière elle, je me rappelle que je suis à l'hôpital. Et je n'ai aucune idée de ce que je fais ici. Je me mets à paniquer, la respiration haletante et je regarde autour de moi. J'essaie de me souvenir de ce qu'il s'est passé, mais rien, trou noir.
Maëline ouvre la porte quelques minutes plus tard, me sortant au passage de mes pensées.
- Regarde qui j'ai apporté !
Elle brandit fièrement mon ours en peluche, que j'ai depuis ma naissance. Il est moche, abîmé et, vu mon âge, je ne suis plus censée être aussi attachée à un doudou, mais... je l'aime beaucoup.
- Oh, tu m'as ramené Misty ! dis-je un grand sourire sur les lèvres, oubliant totalement la situation étrange dans laquelle je me trouve.
Ma sœur me tend l'ours, que j'attrape pour ensuite le serrer contre moi.
Elle regarde soudain sa montre d'un air inquiet.
- Par contre j'vais devoir y aller...je commence le boulot dans 20 minutes !
-Tu vas encore être en retard, je lui lance.
Elle me sourit et pose la main sur la poignée avant que je l'interpelle.
-Attends ! Euh... tu veux bien me dire ce que je fais ici ?
Elle me regarde, les yeux écarquillés.
-Tu ne t'en souviens pas ?
Je secoue la tête. Maëline, hésitante, consulte sa montre et se mord la lèvre.
-L'infirmière t'expliquera, dit-elle, moi je dois vraiment filer ! Bisous !
Et elle quitte la pièce. Je suis seule dans une chambre d'hôpital et je ne sais même pas pourquoi. Super.
C'est à ce moment-là que l'infirmière entrouvre la porte et me lance :
-Ton souper arrive dans dix minutes.
Puis elle ressort. Toujours aussi chaleureuse, elle.
Dix minutes plus tard, elle rentre à nouveau dans ma chambre et pose un plateau à côté du lit. Alors qu'elle s'apprête à sortir de la chambre, je la retiens.
-Madame ! Hum... Pouvez-vous me dire pourquoi je suis là, je n'en ai aucun souvenir ?
-C'est à ta sœur de s'en charger.
-Mais elle...
L'infirmière ferme la porte derrière elle sans me laisser finir ma phrase. Je pose le plateau sur mes genoux et avale tout en un rien de temps. Mes yeux me piquent et je pique du nez. Je n'ai même pas le temps de remettre le plateau à sa place que je suis déjà endormie.
Le lendemain, je me réveille lentement. Tout est flou, je vois juste un visage penché au-dessus de moi, mais je ne sais pas à qui il appartient. Je frotte mes yeux et relève la tête. Et ce que je vois manque de faire sauter un battement à mon cœur.
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