Chapitre 33
- HEIN!?
Doflamingo prit le roman et fit tourner les pages, un sourire amusé peint sur son visage. Je restai complètement sous le choc. Wô, attendez...! Lui? Écrire un roman romantique? Une partie de sa vie!? Il soupira doucement et alla s'asseoir sur mon lit, relisant une page.
- Tu sais, tu me fais beaucoup penser à elle, commença-t-il.
Je refermai ma bouche ouverte de surprise et l'écoutai.
- C'est pour ça que j'agissais bizarrement. Je ne savais pas comment me comporter, ça m'énervait que tu lui ressemble autant...
Il posa son regard sur moi et je serrai la mâchoire.
- Ton regard, déterminé, joyeux, dégoûté... Tes expressions, ta façon de parler, de penser, tes réactions... Ça m'énervait. Parce que tu lui ressembles. Mais, en même temps, je trouvais un petit réconfort en ta présence, un souvenir refoulé...
Il baissa les yeux sur le livre. Wouah... Je pouvais sentir sa tristesse jusqu'ici...! Étonnant de sa part. Par contre, ce qui était encore plus bouleversant, c'était ses révélations. Je n'aurais jamais pensé qu'il cachait ce côté...
- Que s'est-il passé? demandai-je.
Doflamingo serra la mâchoire, fronçant les sourcils. Son souffle s'accéléra.
- Je l'avais rencontré, il y a de cela bien des années. Je... Je l'aimais. Je l'aimais comme un fou. Je crois que c'était la première fois que j'aimais une personne autant, surtout une humaine. C'était mon premier amour. Mais on ne s'entendait pas toujours bien, à cause... à cause de moi, de ma façon de penser, d'agir... Puis, Corazon est arrivé.
Il fit claquer sa langue d'agacement et secoua la tête.
- Et là, elle était tombée sous le charme de mon petit frère. Évidemment, ils ont fini ensemble. Ils formaient un joli couple tous les deux.
Il avait dit cela sur un ton dégoûté.
- Et puis... Et puis un jour, elle m'a avoué qu'elle ne m'aimait vraiment plus. Je me suis mis en colère, je... l'ai repoussé violemment... Et merde, plus tard dans la soirée, j'apprends qu'elle a une grave maladie! Deux médecins sont venus. Le premier ne savait pas du tout quoi faire et le deuxième nous a promis qu'il allait trouver un remède... Je... Je me sentais si mal...
Une boule de tristesse se forma dans ma gorge. Décidément, Doflamingo avait beaucoup souffert dans le passé, autant dans son enfance que plus tard... Doflamingo inspira profondément avant de sourire faiblement.
- C'est là que j'ai eu l'idée des roses. Donc, à chaque jour, sur le seuil de sa porte, j'y déposais une rose pour que, quand Corazon allait la voir, il le lui donne. Il n'a jamais su que c'était moi, elle non plus d'ailleurs, enfin, je crois. Jusqu'à ce que je décide un jour de venir lui porter la rose moi même.
Il se mit à trembler, sa respiration saccadée. Il serrait et desserrait les poings, échappant le roman au sol. Il ne disait plus rien. Je déglutis, bouleversée. Il était tellement triste... en colère... Doflamingo se pencha pour se prendre la tête en les mains, haletant. Un large sourire se peignit sur son visage.
- Quand... Quand je suis arrivé... dans sa chambre... elle ressemblait à un ange qui dormait paisiblement...
Son sourire se transforma en grimace et il secoua la tête. Il luttait contre lui même. Je fermai les yeux, le coeur lourd.
- La seule fois où j'ai eu le courage d'aller la revoir, elle était morte, lâcha d'une voix étranglée Doflamingo.
Je frissonnai. Le silence retomba, un silence lourd. Merde, c'était... tellement triste. Bouleversant venant de sa part. Il a aimé une personne, il a vécu une peine d'amour, la perte d'une personne qui lui comptait plus que tout au monde. Je n'aurais jamais cru qu'il cachait ce passé. Je rouvris les yeux, posant tristement mon regard sur Doflamingo assit sur mon lit. Il continuait de trembler, tenant sa tête entre ses mains, les coins de sa bouche courbés vers le bas. C'était bizarre de le voir ainsi, aussi faible. Je soupirai doucement.
- Je suis désolée... murmurai-je.
Doflamingo ne répondit pas tout de suite, calmant sa respiration. Il sourit faiblement et passa une main sur son visage, laissant l'autre sur sa cuisse.
- Tu comprends maintenant? lâcha-t-il. C'est à cause de toi si je suis comme ça.
Je grimaçai. Il mettait ça sur ma faute...?
- M'enfin... C'était l'histoire de ma vie, ricana Doflamingo qui s'était finalement calmé.
Il perdit de nouveau son sourire, nostalgique. Je fus prise d'un moment de tendresse et je me levai pour aller m'asseoir à côté de lui.
- Qu'est-ce que tu-...? commença Doflamingo.
Je lui fis ma plus grande étreinte, le serrant fortement contre moi. Il était tellement grand que je n'arrivais pas à l'entourer complètement de mes bras. Le silence retomba. Je crois qu'il était surpris, car il était tendu, c'était comme si je faisais un câlin à une pierre.
- Ça fait longtemps que quelqu'un t'as fait un câlin Doffy? lui demandai-je doucement. Car t'es hyper tendu.
Je l'entendis échapper un petit rire et il s'efforça de se détendre au maximum. Je savais que ça lui faisait quelque chose. Avant de bien le connaître, juste penser à le toucher me répugnait. Mais maintenant, j'avais l'impression qu'il en avait de besoin. Je me sentis alors mal pour ce que j'allais faire. Non, il ne fallait pas oublier que les gens de ce pays ont assez souffert comme ça, pas sa faute. En parlant de ça, il fallait vite que j'y aille! J'étais déchirée entre le désire d'abandonner le plan et le faire.
J'allais me décoller quand Doflamingo m'attrapa le poignet et m'attira contre lui. Il me serra fortement. Je restai surprise, me laissant faire.
- Merci, soupira l'homme.
Ma gorge se noua et je fermai les yeux, serrant les poings. Merde... J'avalai difficilement ma salive. Merde! Doflamingo finit par me relâcher. Je me décollai de lui, lui souriant faiblement. Mon ventre gargouilla au même moment. DIEU MERCI TU TOMBES À PIC! Le Shichibukai rigola et je posai une main sur mon ventre en riant moi aussi.
- Je vais aller me chercher quelque chose à manger... décidai-je.
- Je peux y aller si tu veux.
- H-Hein...?
L'homme me sourit et se leva.
- Reste ici, je reviens, lâcha Doflamingo en sortant de ma chambre.
Je le regardai sortir, la gorge nouée. Je ne resterai pas ici... Il fallait que je fasse vite. Viola devait probablement attendre avec princesse Mansherry que les jouets reprennent leurs formes humaines. Le coeur lourd, je sortis de la chambre, m'assurant qu'il n'était plus là.
- Je suis désolée... murmurai-je en partant vers la chambre à Sugar.
Je m'y dirigeai sans bruit, m'assurant qu'il n'y avait personne dans les couloirs. Ce fût avec chance que je me rendis dans les appartements de Sugar sans croiser personne. J'ouvris sa porte et m'engouffrait dans sa chambre, telle une ombre. Je soufflai doucement et marchai à pas de loup jusqu'à son lit. Elle dormait paisiblement.
- Petite merdeuse... soufflai-je.
Je posai ma main sur son front et aspirai le plus rapidement possible son énergie. Comme ça, elle perdra conscience, ce qui redonnera les formes normaux des jouets du pays. Quelques minutes s'écoulèrent. Vite...! C'est alors que Sugar marmonna et papillonna des yeux. Nos regards se croisèrent. Elle ouvrit la bouche pour hurler de surprise, mais je ne lui en laissai pas le temps. Je la frappai violemment à la tête, surprise moi aussi. Ses yeux virèrent dans leurs orbites et elle perdit conscience. Je soupirai de soulagement et titubai vers l'arrière, fière de mon coup. J'entendis alors des exclamations de voix un peu partout.
Le coeur me débattant dans ma poitrine, je me dépêchai de sortir de sa chambre et je pris mes jambes à mon cou. Je pouvais entendre des hurlements de rage provenant des villages autour du palais. J'accélèrai. Il fallait que je me rende dans la cour, là où le cheval de Viola devait m'attendre. J'entendis ensuite des den-den mushi sonner un peu partout. J'entendis quelqu'un répondre.
- Les Tontattas sont rendus fous dans l'usine! Ils détruisent tout!
- Où est le Jeune Maître!?
- Aaah! Les jouets reprennent leur forme humaine!
Je souris. Ça fonctionnait!
Je réussi à atteindre la sortie et je débouchai dans la cour avant. Comme prévu, le cheval était présent. Je couru vers lui et sautai sur son dos.
- LEANA!
Je tressailli et fis partir ma monture à toute vitesse, reconnaissant la voix furieuse de Doflamingo. Mon coeur se serra et je tournai à tête en sorte de voir par-dessus mon épaule.
Une balle me frôla la joue.
Mon souffle se coupa et je fixai de mes yeux écarquillés Doflamingo qui me visait d'une main tremblante. Je le vis baisser son bras et il me regarda partir. Je fermai les yeux et détournai la tête, le coeur lourd, sentant un coulis de sang sur ma joue. J'étais si désolée... Je rouvris les yeux et conduisai le cheval dans les chemins menant à la ville la plus proche. Je devais fuir et vite.
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Coucou!!! :D
Pas de bêtisiers sur ce chapitre... C'est un chapitre trop triste, trop sérieux xD
Bref, merci pour les vues et les votes!!! :3
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