L'horrible sensation d'être aspirée dans un tuyaux de caoutchouc me prit, et le sentiment persista quelques secondes avant que j'hurle ; le sol se matérialisa sous mes pieds et je roulai au sol, la respiration hachée.

Les dalles irrégulières sortaient de la chaussée, leur chaleur me brûlant les paumes de main.
Les vertiges me secouaient la vue, et je tremblai comme une feuille. Soudain, un liquide acide m'incendia la gorge et je dégobillai à mes pieds, une grimace au visage.

-La plupart des gens vomissent la première fois qu'ils transplanent, m'expliqua une voix douce.

Je relevai les yeux sur la robe bleue nuit qui tombait devant moi. Dumbledore s'agenouilla pour m'aider à me relever, mais je dégageai sèchement sa main :

-Pourquoi vous avez fait ça ! beuglai-je, le douleur me comprimant la poitrine. Qui est a attaqué Poudlard ?!

-Ne vous en faites pas, ils vont très bien s'en sortir sans nous, me répondit simplement Dumbledore.

Je balayai les alentours d'un regard agacé ; il s'agissait là d'une grande place, sombre et morne. Une immense tour, qui s'élevait jusqu'au ciel, se dressait face à nous.
L'apparence lugubre de l'endroit m'arrachait des frissons ; le vent fouettait mes cheveux avec force et les feuilles mortes dansaient mélancoliquement.

-Où... où sommes-nous ? bégayai-je, perdue.

Les émotions s'enchaînaient dans ma tête, sans que je puisse en arrêter une pour la cerner. Mais bon sang, que se passait-il ?!
Dumbledore joignit ses mains dans son dos et répondit, comme s'il s'agissait là d'un vulgaire commentaire météo :

-Nous sommes à Nurmengard, Zelda. La prison américaine des sorciers.