Chapitre 44
Ce fut, à mon goût, le meilleur baiser que nous avions échangé jusqu'ici. Un baiser véritable.
Sortions nous à présent ensemble ? La question demeurait et pourtant, nous ne la posâmes pas. Nous continuâmes à danser ; soudain, je me souvins avoir laissé Severus seul.
Les yeux écarquillés, je le cherchai un instant du regard ; il discutait avec deux autres Serpentard, qui semblaient tout droit venir d'un enterrement. Rassurée, je reportai mon attention sur Sirius.
-Je t'aime, soufflai-je alors qu'il menait une nouvelle danse, celle-ci beaucoup plus calme.
-Moi aussi je t'aime, fit-t-il, cette fois d'une voix plus haute.
Je vis le groupe des Maraudeurs faire volte face un peu plus loin, et Sirius éclata de rire ; l'envie de sourire me prit aussi, mais encore une fois, rien ne vint. Seule l'ombre d'un sourire sembla se dessiner sur mon visage ; surprise, j'eus beau tendre mes muscles, je ne pus en tirer davantage. C'était déjà un bon début.
-Il y a toujours la chambre de libre à Serpentard, si tu veux, sussurai-je sans me gêner à mon tour, employant un ton égal au sien.
Il lâcha un sourire malicieux :
-Mais avec plaisir...
Je voulus poser mes lèvres sur les siennes, quand une main me tira vers l'arrière ; surprise, je fis volte-face et vis Dumbledore, qui m'entraînait hors de la salle :
-Mais... ? protestai-je, devant le regard hébété de Sirius.
-Il faut qu'on parte, rétorqua le directeur d'une voix sèche. Maintenant.
Mon partenaire de danse nous suivit, mais Dumbledore lui jeta un regard dur qui le fit se stopper net.
-Je t'écrirais ! lui lançai-je, le cœur brisé devant sa mine dépitée.
La seconde d'après, la musique se taisait et Dumbledore m'entraîna dans l'obscurité du parc, sa main serrée sur mon poignet.
-Mais qu'est-ce qui vous prend ?! beuglai-je finalement, en ayant plus qu'assez de me faire traîner ainsi.
Le directeur se stoppa net et fit volte face dans ma direction, la mine effarée. Jamais je n'aurais cru qu'il puisse avoir une telle expression.
-Tu es en danger, siffla-t-il entre ses dents avant de reprendre son chemin. Il arrive.
-Et les autres ?! poursuivis-je, bien consciente que cette fameuse menace n'épargnerait pas les élèves et les professeurs.
-McGonagall se charge d'eux, répliqua Dumbledore. Ils vont très bien s'en sortir sans nous. Mais il ne doit pas mettre la main sur toi.
Nous marchâmes de longues minutes, voire une heure. Je finis par retirer mes talons, qui m'empêchaient de suivre l'allure du vieil homme.
Brusquement, il se stoppa net.
On pouvait voir l'école sur une falaise, pratiquement dans son ensemble. La nuit noire faisait ressortir les petites fenêtres jaunes, qui paraissaient si tranquille vu d'ici.
Et soudain, des hurlements nous parvinrent ; une explosion retentit, vrillant mes tympans. À l'horizon naquit d'étranges flammes, ainsi que des flashs de lumière verte. Horrifiée, je n'eus même pas le temps de me tourner vers Dumbledore pour le supplier d'y retourner qu'il m'attirait déjà lui, et qu'en un crac retentissant, nous étions aspirés.
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